Hs : Voici le dernier chapitre de la fic. J'ai vu ce termine donc ici. J'en profite pour remercier tous ceux m'ayant lus, cette fic a eu presque 5 fois plus de visites que ma première fic "Riposte Graduée", je ne pensais pas être autant lu et je vous en remercie. Par ailleurs je tiens à m'excuser pour les très nombreuses ruptures de parutions (surtout de décembre à aujourd'hui) et j'espère avec ce chapitre final me rattraper correctement. Enfin quoi qu'il en soit je conclu la fic comme elle a commencé, un chapitre ni trop long ni trop détaillé. Je suppose que plusieurs questions restent en suspend, et si c'est le cas n'hésitez pas à me les poser en commentaire (commentaires que je lis à chaque fois évidemment) j'y répondrai sans faute dans mon prochain chapitre à venir, qui sera un chapitre dans lequel je répondrai à la fois aux questions si il y en a, mais aussi dans lequel je mettrai toutes les fins auxquelles j'avais pensé, mais aussi à quelques explications supplémentaires, notamment sur cette boucle temporelle, puis enfin je lancerai un sondage sur le synopsys de ma nouvelle fic puisque j'ai plusieurs idées en préparation (nouvelle fic qui démarra dès que j'aurai un ordinateur à disposition). Pour la parution de mon chapitre HS, pas de date, il sera juste là dans la semaine. En attendant, enjoyez donc le dernier chapitre de J'ai Vu, et pour ceux qui aimeraient découvrir une nouvelle fic dont je suis l'auteur vous pouvez aller voir du côté de Riposte Graduée. :)

Chapitre Final : J'ai Vu

Aujourd'hui, c'est un beau jour pour ne pas mourir. Du moins, je le crois. Je n'ai même plus la force de me relever. Le bruit ne cesse pas. Il ne veut pas cesser. Les sirènes de polices, les cris... Ils approchent. Je ne peux pas fuir, je ne peux même plus me cacher. Que puis-je faire ? C'est comme ça que ça se termine ?
Cependant, j'ai eu Lex. Une balle dans le crâne. Il est tombé raide mort. On dirait que la seule personne qui était encore capable de m'apporter un semblant de réponse à tout ce qui m'arrivait est morte, par ma faute. Si tant est qu'il savait. Logiquement, oui. Puisqu'il a vu ma vie. Il a vu et vécu une vie que je ne vivrai pas. Enfin, pour l'instant si. C'est pour cela que je dois achever le travail. Vivre et me faire tuer par moi-même quand je deviendrai l'homme à qui je viens de loger une balle, ou bien mourir ici et tout arranger ? Le choix est vite fait.
Mes cheveux ébouriffés sont repeints par le gris poussiéreux des décombres tout autour de nous, alors que le sol lui est repeint d'un rouge vif. Je perds mon sang, mais cette blessure ne me tuera pas. Je ne sais pas si je peux en dire autant de mes saignements de nez. Après tout, ils étaient à chaque fois liés à mes visions ou aux apparitions de Lex. Mais, celui-ci vient de mourir, et il vient de transformer cette cantine en cimetière.
Je tourne doucement la tête dans la direction de Vincent alors que ma poitrine me fait un mal de chien. Je sais ce que ça fait du plomb dans les entrailles, maintenant. Je connais la souffrance physique. La réelle souffrance. Après tout ça... je vais enfin pouvoir souffler.

Vincent ne bouge plus. Inerte. Mort ? Probablement. Il est mort allongé, la main sur le module de Mart. Visiblement il voulait me fausser compagnie. Une tentative de fuite désespérée ? Ou alors il savait pour tout ça ? Non, impossible. Lex est le seul voyageur temporel. Du moins, était. Tout comme l'équipe d'intervention qui venait l'arrêter. Il n'y a plus aucune menace à présent. Je suis seul, et je...

"Octave..."

Quelqu'un m'appelle ? Laissant échapper quelques râles d'agonie, je cherche cette personne du regard, autour de moi.

"Octave... je suis désolé pour Sophie... Je voulais pas..."

Je n'ai pas assez de force pour le regarder, je ne peux que rester adossé à ma table, dont, d'ailleurs, un pied a violemment été arraché. Néanmoins, je sais de qui il s'agit. Et je sais aussi de quoi il veut se repentir.

"Ca n'a plus d'importance. Plus rien n'a d'importance. Tu vas avoir droit à une nouvelle chance. Vous pourrez tous prendre un nouveau départ..."

Je bredouille quelques mots d'un ton blasé. Je sais très bien que si mon plan fonctionne, ça me ramènera forcément au jour de mes visions, que je n'aurai bien entendu jamais puisque la boucle est bouclée. Si j'en crois mon double du moins. Si boucle temporelle il y a, l'évènement déclencheur est donc cette fusillade, et les actes de Vincent par la suite. Vincent et moi. Les deux variables temporelles. Ou comment deux personnes peuvent influer sur la vie de 6 milliards d'individus. Ou, à moindre mesure, d'un pays tout entier.

"T'es quoi, Octave ? Comment tu savais tout ça sur moi ? Tu sais, j'ai jamais apprécié la moindre personne. Je ne connaitrais jamais l'amour, et par dessus tout la satisfaction d'avoir eu une belle vie, je mourrai seul, mais toi... tu me connaissais avant même qu'on fasse connaissance..."

Je me sens de plus en plus mal. Je pense que je ne vais pas tarder à m'évanouir. Sans compter l'arrivée imminente de la police, j'ai intérêt à me dépêcher.

"Ecoute, Morgan. Je n'ai vraiment pas le temps pour ça. De toute façon tu oublieras tout. Mais il faut que tu fasses une chose très importante pour moi, quand tu seras tiré d'affaire. La fusillade, tout ce bordel, ça n'est que la cause d'une seule personne. Cedric, le blond que tu as sûrement vu mort quand Vincent t'as tiré dessus. Nous étions en train d'essayer d'empêcher ça. Mais ça n'a plus d'importance. Quand tu seras dans ton présent initial, si jamais tu as des souvenirs de tout ça, surtout, n'interfère pas. N'essaye pas d'empêcher ça. juste... laisse les choses arriver."

J'ai bien conscience que mon discours est confus et qu'il ne doit pas y comprendre grand chose. Cela dit, moi, j'y vois de plus en plus clair. Le vrai problème a été Vincent. Visiblement, Vincent a influé à chaque fois directement sur la vie de Lex, par conséquent c'est lui qui modifiait sans cesse le futur. J'étais en quelque sorte là pour réparer ce problème. Hors, Vincent est mort. Il a rendu son dernier soupir, et le corps de Lex gît ici à côté de moi. Ce qui m'emmène à une dernière conclusion. Vincent est mort, mais Lex est quand même revenu dans le passé pour nous tuer. Cela ne peut signifier qu'une seule chose. Ma théorie est correcte. Tant que Vincent était encore en vie, nous nous trouvions dans ma réalité, celle où Vincent s'empare du module et je me lance à sa poursuite, la boucle temporelle qui m'amène en ce lieu. Hors, dès l'instant où Vincent meurt, je n'ai plus de raisons de revenir dans le passé puisque Vincent est mort ici et n'a donc pas pu devenir l'homme qu'il était censé devenir. Le corps de Lex ici présent est donc celui de ma précédente réalité. Ca signifie que le futur a changé, mais a créé une nouvelle boucle. Celle où, fatalement, Lex a enfin réussi ce qu'il voulait entreprendre . Je me retrouve piégé dans une nouvelle boucle où je réussi. Je serai amené éternellement à revenir dans le passé pour tuer Vincent et me faire tuer par moi-même par la suite. Il n'y a donc plus aucune autre façon d'éviter cette spirale sans fin...

"..."

Plus aucun bruit. On dirait que Morgan vient lui aussi de me quitter, me laissant seul et livré à moi-même. Je ne tiens plus adossé contre la table, je m'allonge donc par terre, les yeux rivés dans la direction de Vincent, et l'arme de Morgan dans la main gauche. Je me tâtonne à en finir. La peur, le doute. Je ne sais pas ce que mon geste changera. De toute façon, ça ne peut pas être pire que la situation actuelle.
Mon regard se pose sur le module de Mart. Sa fameuse machine à voyager dans le temps... Et si... Non, utiliser cette machine ne changera rien et ne fera que chambouler le temps, je dois me ressaisir !
J'ai peur de disparaitre. Et effectivement, en me donnant la mort, je tomberai dans l'oubli. C'est de cette peur qu'il est question. Personne ne sera jamais au courant de mes actes. Ma réaction doit être humaine... Je ne veux pas mourir sans que quelqu'un sache pourquoi. Hélas, personne ne saura jamais pourquoi je suis mort ni tout ce que j'ai fait. Même moi je ne m'en souviendrai pas. L'Octave Perdrix de cette réalité est sur le point de mourir et de rétablir l'ordre du temps. Je vais achever le travail qu'était venu faire Lex. Mais je mérite aussi un semblant de gloire...

Rampant, je me dirige doucement vers le bras de Mart. Le module... Cet objet est aussi une variable de cette réalité. Une sorte de porte des étoiles. Je pourrais peut-être m'en servir... juste une fois...Rien qu'une fois... Une action sans importance...

* 30 Minutes plus tard *

-DRIIIIINNNG-
-DRIIIINNNNG-
-DRIIIINNNNG-
-DRIIIIINNNG-

"BORDEL OCTAVE TU VAS LE COUPER TON FOUTU RÉVEIL ? ET BOUGE TOI UN PEU T'AS ECOLE !"

La mère d'Octave le somme de se lever avant de rentrer en furie dans sa chambre.

"Dis donc Octave, vous avez fait quoi Hier soir toi et Vincent ? Le salon était rempli de miettes..."

Un temps est marqué. Toujours pas de réponse.

"Bon sang, ce gamin. Toujours à roupiller toute la journée..."

La mère s'avance jusqu'au lit d'Octave et commence à le secouer pour le réveiller. Mais il ne se réveillera jamais. Tout comme son ami Vincent, mort lui aussi dans son sa chambre à la même heure. Mort lui aussi d'une crise cardiaque. Mort lui aussi pour rétablir un ordre bouleversé.

Quant à savoir ce qu'il en est de la suite des évènements... Et bien... Maxime ne pourra jamais tabasser Octave et Sophie et lui resteront ensemble. Ludovic finira dans une famille d'accueil et son oncle battu sera relevé de ses fonctions et fera 2 ans de prison, condamné également à verser une pension à vie à Ludovic. Un article de presse parlera bien des semaines plus tard d'un braquage de banque qui aura mal tourné à cause d'une employée de banque trop téméraire qui aurait subtilisé l'arme à l'un des malfaiteurs, enclenchant une fusillade dans cette même banque dont très peu en sortiront indemnes. Cela dit, cette employée n'était pas la mère d'Octave. Celle-ci ayant démissionné après le décès brutal de son fils. Elle se remariera quelques mois plus tard avec Dominique, qui fut, dans une autre vie parait-il, le psychologue d'Octave. Morgan, lui, est un garçon croquant la vie à pleine dent. Tout comme son père qui travaille dans les finances. Il s'est découvert une passion pour la basse et est bassiste dans un groupe de fortune monté avec quelques garçons de sa classe. Un certain Julien y fait d'ailleurs office de chanteur.
Une édition spéciale leur sera d'ailleurs consacrée. Non pas pour leur talents musicaux, mais pour un acte de bravoure. Au cours d'une répétition dans la salle de musique de leur lycée, ils mettront main basse sur des armes de guerre et des bombes artisanales. Un certain Cédric sera arrêté dans la demie-heure qui suivra cette découverte. Certains parleront du massacre du siècle évité. D'autres parleront d'un étrange sentiment de déjà vu. Quant au futur qu'il leur est destiné... Libre à eux de le bâtir comme ils l'entendent.

* 10 minutes plus tôt*

"Jette ton arme gamin ou on t'abat ! C'est ta dernière chance ! "

Ca devait finir par arriver. La cantine est remplie de policiers. Tous me prennent pour le tueur, bien entendu. Et la quantité non négligeable de cadavres autour de moi ne jouent pas en ma faveur. Je peux encore foutre le camp avec le module.. mais, à quoi bon ?

Mon arme se retourne doucement contre moi alors que les policiers me disent d'arrêter cela. "On va t'aider", et patati et patata. Je n'ai pas besoin d'aide. J'ai vu la courte vie d'une goutte de sang alors qu'on me passait à tabac. J'ai vu l'amour qu'une amie pouvait me porter. J'ai vu le monde tel qu'il ne le sera jamais. J'ai vu le futur. J'ai vu la mort. J'ai vu mes amis mourir. Mais j'ai aussi vu la beauté de ce monde. J'ai vu des couples se former, j'ai vu des gens s'unir contre un problème commun, j'ai vu le travail d'équipe, j'ai vu la coopération, j'ai aussi vu celle-ci ruinée par un autre enfant animé d'une haine contre l'humanité, j'ai vu un héros se faire criblé de balles et être accusé à tort. J'ai vu tellement de choses horribles... mais j'ai l'impression de ne pas avoir assez vu au cours de ma vie. J'ai vu tellement de choses... et si peu à la fois. Le plus triste dans tout ça ? Le fait que ce lieu sera ce que j'ai vu pour la dernière fois.

Je ne verrai plus jamais.