J'ai vu
Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Status : Terminée
Note :
Chapitre 40
Publié le 23/01/10 à 00:04:36 par MassiveDynamic
Hs : Finalement j'ai réécrit le chapitre, j'espère du mieux possible, mais je le découpe en deux parties cette fois, pour que ça fasse moins long pour vous et pour que je puisse moins les condenser. Seconde partie demain si totu va bien.
Encore deux chapitres après celui-ci, puis un épilogue qui clôturera définitivement la fic. Je n'annonce pas de rythmes précis pour la parution, je vais essayer de tout caser et donc prendre mon temps pour boucler ça :) Pour les critiques, comme d'hab merci pour les commentaires et ceux qui me suivent, ça fait plaisir :)
Chapitre 40 : La Fin d'Un Monde, Dernière Partie : Le Présent, c'est le Futur, le Futur... C'est Maintenant.
Non. Pas de sonnerie. Je l'ai coupée avant même qu'elle émette le moindre son. Pas de rêve non plus. Comment réussir à dormir quand on décompte à chaque minute dans notre petite boite crânienne le temps qu'il nous reste avant de basculer vers l'inconnu ? C'est impossible. Je n'ai pas fermé l'oeil. Pensant me réveiller en vain d'un mauvais rêve. J'appréhende ce jour, cette date fatidique depuis un bout de temps incroyable. Entre mon agression, la mort de Ludovic, les embrouilles avec Sophie, l'agression de Vincent par un futur moi aussi improbable qu'une fin du monde programmée... vraiment, j'ai l'impression d'être dans une fiction et de jouer le mauvais rôle. L'impasse totale. Suis-je vraiment obligé de me lever ? Je pourrai en décider tout autrement. Ne pas me lever. Juste... laisser les choses se passer. Après tout, il ne se passera peut-être rien. On va peut-être indirectement tout provoquer. Un genre d'effet papillon. Le moindre mot peut avoir une impacte énorme sur la vie d'autrui. Un simple battement d'aile qui provoque une tempête à l'autre bout du monde... et un simple mot, de simples gestes influant sur l'écoulement naturel du temps pour plonger droit vers l'inconnu.
L'inconnu. Tout ce temps, et je ne sais toujours rien. Pourquoi tout ça ? Que me veut Lex ? Pourquoi serai-je retourné dans le passé ? Pourquoi vouloir tuer Vincent ? J'en ai après lui... et après beaucoup de monde visiblement. Mon futur moi peut aussi être là pour terminer ce que je ne ferai pas dans mon rêve... c'est à dire tuer mes amis et me foutre en l'air du haut de la Tour Eiffel. Ca veut dire que le moi d'aujourd'hui retournera d'ici une dizaine d'années à cette même époque pour tuer mes amis du passé. Je ne peux rien faire pour empêcher ça... sauf peut-être une chose. Une chose à laquelle je songe depuis pas mal de temps. Mais ce geste aurait des répercutions non seulement catastrophiques pour moi mais aussi pour le monde. Le monde entier. Je peux sauver des vies comme je peux en effacer 7 milliards.
Les gens pensent que voir le futur est un don. Non. C'est un fardeau. Un fardeau bien trop lourd pour moi. C'est mon anneau, en somme. Hélas ce n'est pas en me jetant dans un gouffre enflammé que tout se terminera... Enfin, peut-être que si. Allons savoir.
Je me traine difficilement hors de mon lit, direction la salle de bain. Je contemple ma cicatrice. Cette cicatrice. Le lien direct entre le présent et le futur. Entre le présent et le futur. Je me demande si...
*Tut Tut*
Sms. Vincent me prévient qu'il m'attends comme à l'habituelle et qu'il est déjà en compagnie de Sophie et Julien. Et que Julien a quelques surprises pour nous. Génial. Décidément, les surprises ne cessent jamais d'affluer. Jamais de pause. Je suis fatigué. Je n'ai même pas fermé l'oeil. Et je ne sais surtout même pas vers quoi nous nous dirigeons tous. Notre propre mort ? J'avais tout accepté ces derniers jours, mais la préparation psychologique n'aura pas suffit. On a beau se rassurer comme on veut, même accepter sa mort d'avance, au final, le seul sentiment qui persiste, c'est la peur. Peur primaire, cachée au plus profond de nous tous. Et de moi. J'ai peur. Je tremble. J'ai envie de pleurer, de fuir, de partir. Je me plains. Je me plains souvent. Trop souvent, peut-être. Mais je ne suis pas un héros. Juste... une victime de son propre destin ? Je suis victime de moi-même, en quelque sorte. Et l'équipe est déjà réunie. Ils n'attendent que moi. Comment ils font ? Sérieusement. La peur m'envahit de plus en plus. Je me dirige vers un gouffre. J'en connais déjà l'issue. Je survivrai, oui, sinon Lex ne serait pas là aujourd'hui. Ce n'est pas de cette journée dont j'ai peur, mais des suivantes. Les conséquences désastreuses qu'une simple journée, qu'un bain de sang peut engendrer. Et j'ai donc peur car je me demande si j'aurai le courage d'empêcher tout cela. C'est aujourd'hui. C'est maintenant. C'est mon destin. J'ai fait un choix. Je me tiendrai à celui-ci. Aujourd'hui, c'est l'apocalypse. Mon apocalypse, sous fond de cahiers et de cours à gratter. L'apocalypse pour une poignée d'étudiants et quelques opposants aussi flous que déterminés. Beaucoup de monde va se retrouver au bord d'un immense bordel. Tout ça pour quoi ? Ont-ils un but ? Une cause à défendre ? Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi un mardi ?
Encore des questions. Il n'y a eu que ça depuis cette fameuse journée, celle où j'avais la science infuse. Je pouvais répondre à tout. Complètement. Pourquoi ? Ces dons qui ont émergé d'un seul coup. La main de dieu ? Non. Tout est du à une précédente action. Ces "dons" aussi. Les réponses. J'en aurai aujourd'hui. Quoi qu'il arrive, je connaitrai la vérité, avant de laisser mon âme vagabonder dans d'autres contrées. Mélancolie ? Ouais. Ma vie d'avant. Elle était belle. Elle était simple. Des jeux, une copine, une rupture, des prises de tête avec cette même copine devenue ex, des rêves d'ado encore embrasés par une flamme persistante. Le nom de cette flamme ? L'espoir. Malheureusement, cette flamme ne brûle plus. Elle a cessé de brûler depuis cette journée. Parce que ma routine fut à jamais bouleversée. Parce que ma vie a pris un virage. Parce que ce fut un nouveau choix qui vain s'offrir à moi. Un choix forcé. Une nouvelle voie. Autre que le chemin qui m'était déjà pré-établi. Ou bien peut-être que c'est celui-là, mon chemin pré-établi ? Ma route initiale. Ca fait partie intégrante de mon parcours. Mon parcours unique. Non. Si. Je ne sais pas. Je ne me sens pas spécial, pourtant je le suis. Du moins, plus que la masse de gens dans la rue prévoyant leur repas du soir, leur sortie week-end voir même leur quelques projets d'avenir. Moi, je ne prévois rien. A quoi ça sert ? Je sais déjà dans quel sens tout ira. Même si je parviens à empêcher l'évidence du futur d'arriver. Je le modifie. Oui, je le modifie. Je rêve donc de quelque chose de pré-établi. Par conséquent, cette situation n'est pas celle qui m'était destinée. J'ai bouleversé l'ordre du temps depuis cette journée. Le point mystère qui subsiste c'est... comment.
Octave. Octave Perdix. Une si courte existence et déjà tellement d'influences en tout genre. Dur de se dire ça alors qu'il y a quelques mois je ne jurai que part mes RPGs et mes LAN jusqu'à pas d'heure. Ou comment d'un moins que rien je suis passé à... un moins que rien qui ne comprend vraiment plus rien, ouais. Pommé, perdu dans les méandres du temps. De ma vie que je n'ai même pas l'impression de vivre. L'impression d'être un esclave sommeil en moi. J'attends à chaque fois l'inévitable. C'est toujours comme ça. Je suis un lâche. Mais malheureusement, un lâche qui réfléchit. Je fais attention aux conséquences. En général. Mais pas aujourd'hui.
Je m'habille. Mon sac est prêt. Rien de spécial dedans, hormis quelques objets pouvant éventuellement devenir utiles.
*BANG*
Un bruit vient de résonner dans tout le voisinage.Cinq. Cinq coups de feu se suivent. Du moins, ça ressemble à des coups de feu. Je ne sais pas trop. Je m'en fous. Je ne peux pas sauver le monde, et encore moins tout le monde. Appeler la police ? A quoi bon. Ils sont sûrement déjà en route.
"Hey..."
J'arrive à l'arrêt de bus après une dizaine de minutes de marche. Ils sont déjà là. Nous nous saluons tous. Julien semble assez détendu. D'ailleurs, il nous tend à tous des talkie-walkies.
"Tenez. Ca nous sera utile pour le plan. Je vous explique tout après. "
Je fixe le sol enneigé. D'ailleurs, les flocons ne cessent de tomber. Je regarde le court imperturbable du temps neigeux suivre son cycle, puis lève ma tête en direction de Julien.
"Euh. T'es au courant que c'est pas un jeu, hein... ? "
"Anxieux ? "
Me lance-il au quart de tour.
"Non, j'ai juste des putains de cerne parce que j'ai dansé la javanaise toute la nuit. Évidemment que j'ai peur. Évidemment que je me fais du soucis. On va droit dans le mur, il me semble vous l'avoir déjà dit... Vous avez pas l'air de vous en rendre compte. "
Julien semble décidément compétitif. Ou têtu au point de passer pour un dégénéré.
"On le sait. Je veux t'aider. On veut t'aider. Mes paroles, au Mc Do, c'était pas que des belles paroles. Je sais vers quoi je vais, et je connais les risques. Alors pourquoi cette indifférence de ma part ? Simplement parce que... je ne sais pas, je ne me vois pas mourir, tu comprends. Pas comme ça et pas ici. J'ai d'autres projets. Tu es spécial. Nous sommes spéciaux. Plus important qu'une bonne partie de la population, probablement. "
"Je le sais. Mais tu ne te rends pas compte de ce vers quoi vous allez. J'ai vu des choses. J'ai vu des atrocités que je n'aurai jamais souhaité ne serait-ce qu'en rêver. Hélas le rêve dépasse son propre statut. Tout ça arrivera. A moins d'un changement. Un gros changement. Comprenez que personne ne sortira indemne de cette journée, ne serait-ce que psychologiquement. Nous devons empêcher des morts. Nous devons intercepter des tueurs. Et surtout, nous devons nous protéger nous même. "
Vincent intervient.
"Octave, si tu veux nous convaincre de partir et de te laisser affronter ça seul, tu peux tout de suite laisser tomber cette idée. On est avec toi. Et tu sais que de toute façon je dois le faire. Lex, enfin toi... je veux dire, c'est probablement comme ça que ça se passe. Je vais faire des choses qui vont te pousser à revenir dans le passé pour me tuer. Ca veut dire que ça sera très très grave. Si je dois mourir aujourd'hui en sauvant des vies pour éviter de vivre et d'en prendre des milliers dans quelques années... qu'il en soit ainsi. Je suis avec toi. Nous devons empêcher ça. Il n'y aura pas de morts. Nous pouvons le faire, alors allons-y et faisons-le bien. "
Un ami. Bien plus. Le temps nous lie, lui et moi. Vincent, mon meilleur ami, voué à devenir mon pire ennemi ? C'est peut-être tout simplement moi qui ai une tare dans le futur. Je n'en sais rien. Laissons les réponses venir d'elles-mêmes.
Sophie reste bien silencieuse alors que Julien nous confie les talkis. Elle n'a pas dit un seul mot depuis mon arrivée. Stressée ? Effrayée ? Guettant l'arrivée du bus, je lui parle seul à seul quelques minutes.
"Sophie... tu peux rentrer si tu veux, tu le sais, hein ? Je veux dire... tu n'as rien à voir avec tout ça, tu n'as pas à porter ce fardeau et surtout tu n'as pas à risquer ta vie pour moi ou pour nous... "
Elle ôte la mèche de cheveux qui lui cachait l'oeil droit depuis mon arrivée puis me fixe d'un regard plein de compassion avant d'enfin prononcer quelques mots.
" Ne sois pas stupide. Je suis avec vous. Et puis... je te le dois bien, après tout ce que je t'ai fait subir, pas vrai ? "
Elle. Sophie. Mon amour de jeunesse. Après tous ces coups dans le dos, finalement, elle est ici, aujourd'hui, avec nous. Prête à se battre à nos côtés. Tu fais le bon choix. T'avoir avec moi me rassure...
"Merci. "
Un simple mot, simple mot qui suffira à connecter nos lèvres une dernière fois. Une dernière fois... avant notre improbable prochain contact buccale. Est-ce que je l'aime ? Était-ce affectif ? Encore des questions. Mais pour celles-ci... il me suffit d'écouter mon coeur. Et je sais ce qu'il me dit.
"Tu saignes du nez. "
"Pardon ? "
"Il y a du sang qui te sort par les narines..."
Me dit à son tour Vincent. J'effleure mes narines avec mon index qui se retrouve légèrement tinté de rouge. Ca aussi, ça continue. Foutus saignements. Mais la maladie ne m'emportera pas. Le destin m'a réservé un sort tout autre mais bien aussi funeste. J'y suis. Assis sur mon siège alors que le bus démarre. Je fixe les flocons blancs et la neige dehors. Un spectacle pourtant si fréquent parvient quand même à me drainer un début de larmes. J'ai envie de pleurer. Je ne sais pas dans quoi je me jette et je ne sais même pas pourquoi. La confiance était en moi... j'avais déjà fait mon deuil. Mais plus je me rapproche du moment fatidique, plus je doute. Et c'est maintenant. La peur me paralyse. Elle me paralyse mentalement.
"Alors... le plan...?"
Murmure Vincent, qui lui semble aussi anxieux que moi, si ce n'est plus. C'est vrai, après tout, pourquoi sommes-nous tous là ?
"Je vous dirai tout une fois au lycée. Pour l'instant... profitons juste de nos derniers instants de normalité..."
Sophie reste silencieuse. Elle a peur. Ca se lit sur son visage. Je la comprends. Nous avons tous peur. Mais elle, elle ne sait même pas ce qu'elle fout dans ce merdier. On aurait jamais du l'entrainer là-dedans. On aurait jamais du s'entrainer là-dedans. Faire marche arrière ? Plus possible. Affronter. Aller droit vers le danger, une bonne fois pour toute.
Sophie. Toujours à me poignarder dans le dos, et en fin de compte, elle est là, avec moi, pour moi. Au moment où j'en ai le plus besoin. J'aimerai l'en remercier. Je la remercierai.
Mais le moment n'est pas à mes pensées qui ne s'arrêtent jamais. Nous y voilà. Le lycée enneigé. Nous descendons du bus. Nous sommes aux portes de l'enceinte. Au sol, des tas d'empreintes marquées l'espace d'une journée ou deux dans la neige encore fraiche. Des empruntes qui ne perdureront pas, mais qui ont su marquer leur temps. Moi aussi, je suis une emprunte. Indélébile. On ne m'effacera pas. J'ai des capacités. J'ai le potentiel. J'ai... le pouvoir et la responsabilité. Et pourtant, c'est stupide. Je me bat contre du vent. Cette journée, je la connais déjà par coeur. L'alarme, le discours, la mort du principal. Puis la boucherie. On empêchera ça... hein, les gars ?
Je m'apprête à rentrer mais Julien m'attrape par le col.
"Hep hep hep. On attend ici que ça sonne. Laissons les moutons rejoindre la bergerie. Pendant qu'ils se disperseront vers leur salle de classe respective, on se rendra aux toilettes et je vous dirai tout. Une fois le terrain dégagé, on rentre dans le lycée, et à partir de là il faudra agir vite et bien. On a une chance. Ne la ratons pas. Tous ensemble, on peut empêcher cette journée d'être un bain de sang. "
Son coup de barre dans le bus a vite laissé place au Julien déterminé que j'ai connu après la tentative de meurtre sur Vincent. Il semble convaincu. Je lui fais confiance. Je n'ai pas vraiment le choix.
Tous ces gens qui défilent devant moi. J'aimerai les prévenir. Je ne peux pas. L'ordre du temps... toutes ces conneries. Théories fumeuses.
-DRING-
Ca y est. Nous y voilà. Nous pénétrons dans la cour puis dans les toilettes. Formant un cercle, nous écoutons Julien.
" Bon, on attend ici le temps que tout le monde soit en cours. Dans ton rêve, l'alarme se déclenchait à la deuxième heure, c'est ça ? En gros on a une heure pour lui mettre la main dessus. Direction la salle de musique. On s'y enferme et on l'attend. Vincent, Sophie, vous prenez le sous-sol. Les portes étaient verrouillés dans le rêve d'Octave, par conséquent il a du toucher l'alimentation électrique. On a qu'une seule chance de l'avoir et on doit être les plus rapides. "
Julien sort son talkie-walkie de sa poche et un même moment un bruit métallique se fait entendre provenant des cabines. Visiblement non perturbé par ce bruit, Julien continue ses explications.
"Bon, on fait comme ça. Servez-vous des talkies walkies pour rester en contacte. Ces babioles vont enfin servir... "
La porte des toilettes vole. Une arme se braque sur nous. Une détonation. Je croise le regard de Cédric. Non. Non. NON ?!
Tout s'est passé tellement vite. Je suis dans l'enceinte du bâtiment, essoufflé. Vincent et Sophie me rattrapent en courant. Julien... mon coeur s'emballe. Je m'effondre. Ma vision se trouble de plus en plus.
Sophie et Vincent s'agitent. Sophie tente de me porter secours alors que la folie commence à envahir Vincent.
"Octave ! Son nez ! Il n'arrête pas de saigner ! "
Je parviens à peine à entendre la voix de Vincent.
"Putain ! On l'a laissé derrière ! On a abandonné Julien ! Il s'est fait avoir et..."
*BOOM*
Sophie vient de déclencher l'alarme incendie. Des cris. La panique. En quelques secondes, c'est l'anarchie. Des élèves courent dans tous les sens. Certains manquent à peine de me piétiner. Sophie se laisse tomber au sol, fixant le vide, les yeux noyés de larmes. J'entends Vincent pester quelques mots avant de se fondre dans le foule. Il repart vers les toilettes... non !
Je me relève très difficilement et tente tant bien que mal de tenir debout. M'appuyant sur un mur, je regarde. Je regarde les gens paniquer. Je regarde les gens essayant de s'échapper, de survivre. Je les vois fuir. Fuir l'inconnu. Des gens sont en sang. D'autres se frappent dessus. L'anarchie. Tout le monde est ennemi. Il a eu ce qu'il voulait. Cédric a eu ce qu'il voulait. Des morts. La détresse. L'incompréhension. La haine. Nous sommes perdus. J'ai perdu. Je vais devoir tricher. La foi. L'espoir. Ce mot dont j'ai oublié la définition... va peut-être prendre tout son sens aujourd'hui. Plus le choix. Plus d'échappatoires. Je vais devoir le faire. Je dois empêcher tout cela d'arriver... mais... VINCENT !
Tout en gardant appuie sur le mur, je me dirige vers les toilettes alors que Sophie est restée à l'entrée du bâtiment, toute secouée. L'interrupteur. Elle a indirectement causée la mort de beaucoup de personnes. C'est déjà fini. Personne ne sortira indemne de ce bâtiment. Soit psychologiquement, soit physiquement, mais beaucoup seront à ramasser à la petite cuillère. Alors que la majorité fuient l'enceinte du lycée, j'arrive aux toilettes. Je m'apprête à rentrer... mais Vincent en sort. Il semble désemparé. Ses paupières sont violettes. Il a les poings serrés.
"Octave... Ne rentre pas là-dedans. Ne vois pas ça. Ce fils de pute veut la guerre. La vengeance. Il est là le sens de cette putain de journée ! On ne peut pas parler à DES PUTAINS DE MEURTRIERS ! JE VAIS TOUS LES BUTER, ET CETTE CREVURE EN PREMIER ! "
Vincent me bouscule et part en courant en direction du bâtiment. Je sais où il va. La salle de musique. Je veux le rattraper, mais mon corps en décide autrement. Mon nez coule. Encore. Je crains l'attaque cérébrale... mais je dois tenir. Je...ne réfléchie plus. Perdu. Perdu en pleine incompréhension. J'ai merdé. Julien... est mort. Ces rêves avec le module et la poursuite à la Tour Effel... Quoi qu'il arrive, ça arrivera, hein ? Encore des morts. Ca ne s'arrêtera donc jamais.
Je parviens encore à me tenir debout même si ma tête me fait de plus en plus mal. La porte des toilettes est entre-ouverte. Des trainées de sang sont répandues sur les murs... J'ai été lâche. Je l'ai abandonné. Mais c'est arrivé vite. J'ai besoin de sommeil... Je dois m'enfuir... Cette journée ne peut pas continuer.
Je m'apprête à me mettre à la poursuite de Vincent, quand le pire survint. Au milieu de la foule de lycéen qui commençait d'ailleurs petit à petit à se réduire, une seule personne marchait. Une cape. Un masque. Il est là. Lex. Se pavanant comme si de rien n'était alors que le monde s'écroule autour de lui. Enfin. Après tout ce temps, je te tiens. Je peux enfin mettre un terme à tout ça.
HS: Ma précédent version était meilleure, notamment au niveau de la réaction et de la mise en scène de la mort de Julien, malheureusement ma mémoire est loin d'être parfaite, m'enfin j'espère que ça reste potable
Encore deux chapitres après celui-ci, puis un épilogue qui clôturera définitivement la fic. Je n'annonce pas de rythmes précis pour la parution, je vais essayer de tout caser et donc prendre mon temps pour boucler ça :) Pour les critiques, comme d'hab merci pour les commentaires et ceux qui me suivent, ça fait plaisir :)
Chapitre 40 : La Fin d'Un Monde, Dernière Partie : Le Présent, c'est le Futur, le Futur... C'est Maintenant.
Non. Pas de sonnerie. Je l'ai coupée avant même qu'elle émette le moindre son. Pas de rêve non plus. Comment réussir à dormir quand on décompte à chaque minute dans notre petite boite crânienne le temps qu'il nous reste avant de basculer vers l'inconnu ? C'est impossible. Je n'ai pas fermé l'oeil. Pensant me réveiller en vain d'un mauvais rêve. J'appréhende ce jour, cette date fatidique depuis un bout de temps incroyable. Entre mon agression, la mort de Ludovic, les embrouilles avec Sophie, l'agression de Vincent par un futur moi aussi improbable qu'une fin du monde programmée... vraiment, j'ai l'impression d'être dans une fiction et de jouer le mauvais rôle. L'impasse totale. Suis-je vraiment obligé de me lever ? Je pourrai en décider tout autrement. Ne pas me lever. Juste... laisser les choses se passer. Après tout, il ne se passera peut-être rien. On va peut-être indirectement tout provoquer. Un genre d'effet papillon. Le moindre mot peut avoir une impacte énorme sur la vie d'autrui. Un simple battement d'aile qui provoque une tempête à l'autre bout du monde... et un simple mot, de simples gestes influant sur l'écoulement naturel du temps pour plonger droit vers l'inconnu.
L'inconnu. Tout ce temps, et je ne sais toujours rien. Pourquoi tout ça ? Que me veut Lex ? Pourquoi serai-je retourné dans le passé ? Pourquoi vouloir tuer Vincent ? J'en ai après lui... et après beaucoup de monde visiblement. Mon futur moi peut aussi être là pour terminer ce que je ne ferai pas dans mon rêve... c'est à dire tuer mes amis et me foutre en l'air du haut de la Tour Eiffel. Ca veut dire que le moi d'aujourd'hui retournera d'ici une dizaine d'années à cette même époque pour tuer mes amis du passé. Je ne peux rien faire pour empêcher ça... sauf peut-être une chose. Une chose à laquelle je songe depuis pas mal de temps. Mais ce geste aurait des répercutions non seulement catastrophiques pour moi mais aussi pour le monde. Le monde entier. Je peux sauver des vies comme je peux en effacer 7 milliards.
Les gens pensent que voir le futur est un don. Non. C'est un fardeau. Un fardeau bien trop lourd pour moi. C'est mon anneau, en somme. Hélas ce n'est pas en me jetant dans un gouffre enflammé que tout se terminera... Enfin, peut-être que si. Allons savoir.
Je me traine difficilement hors de mon lit, direction la salle de bain. Je contemple ma cicatrice. Cette cicatrice. Le lien direct entre le présent et le futur. Entre le présent et le futur. Je me demande si...
*Tut Tut*
Sms. Vincent me prévient qu'il m'attends comme à l'habituelle et qu'il est déjà en compagnie de Sophie et Julien. Et que Julien a quelques surprises pour nous. Génial. Décidément, les surprises ne cessent jamais d'affluer. Jamais de pause. Je suis fatigué. Je n'ai même pas fermé l'oeil. Et je ne sais surtout même pas vers quoi nous nous dirigeons tous. Notre propre mort ? J'avais tout accepté ces derniers jours, mais la préparation psychologique n'aura pas suffit. On a beau se rassurer comme on veut, même accepter sa mort d'avance, au final, le seul sentiment qui persiste, c'est la peur. Peur primaire, cachée au plus profond de nous tous. Et de moi. J'ai peur. Je tremble. J'ai envie de pleurer, de fuir, de partir. Je me plains. Je me plains souvent. Trop souvent, peut-être. Mais je ne suis pas un héros. Juste... une victime de son propre destin ? Je suis victime de moi-même, en quelque sorte. Et l'équipe est déjà réunie. Ils n'attendent que moi. Comment ils font ? Sérieusement. La peur m'envahit de plus en plus. Je me dirige vers un gouffre. J'en connais déjà l'issue. Je survivrai, oui, sinon Lex ne serait pas là aujourd'hui. Ce n'est pas de cette journée dont j'ai peur, mais des suivantes. Les conséquences désastreuses qu'une simple journée, qu'un bain de sang peut engendrer. Et j'ai donc peur car je me demande si j'aurai le courage d'empêcher tout cela. C'est aujourd'hui. C'est maintenant. C'est mon destin. J'ai fait un choix. Je me tiendrai à celui-ci. Aujourd'hui, c'est l'apocalypse. Mon apocalypse, sous fond de cahiers et de cours à gratter. L'apocalypse pour une poignée d'étudiants et quelques opposants aussi flous que déterminés. Beaucoup de monde va se retrouver au bord d'un immense bordel. Tout ça pour quoi ? Ont-ils un but ? Une cause à défendre ? Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi un mardi ?
Encore des questions. Il n'y a eu que ça depuis cette fameuse journée, celle où j'avais la science infuse. Je pouvais répondre à tout. Complètement. Pourquoi ? Ces dons qui ont émergé d'un seul coup. La main de dieu ? Non. Tout est du à une précédente action. Ces "dons" aussi. Les réponses. J'en aurai aujourd'hui. Quoi qu'il arrive, je connaitrai la vérité, avant de laisser mon âme vagabonder dans d'autres contrées. Mélancolie ? Ouais. Ma vie d'avant. Elle était belle. Elle était simple. Des jeux, une copine, une rupture, des prises de tête avec cette même copine devenue ex, des rêves d'ado encore embrasés par une flamme persistante. Le nom de cette flamme ? L'espoir. Malheureusement, cette flamme ne brûle plus. Elle a cessé de brûler depuis cette journée. Parce que ma routine fut à jamais bouleversée. Parce que ma vie a pris un virage. Parce que ce fut un nouveau choix qui vain s'offrir à moi. Un choix forcé. Une nouvelle voie. Autre que le chemin qui m'était déjà pré-établi. Ou bien peut-être que c'est celui-là, mon chemin pré-établi ? Ma route initiale. Ca fait partie intégrante de mon parcours. Mon parcours unique. Non. Si. Je ne sais pas. Je ne me sens pas spécial, pourtant je le suis. Du moins, plus que la masse de gens dans la rue prévoyant leur repas du soir, leur sortie week-end voir même leur quelques projets d'avenir. Moi, je ne prévois rien. A quoi ça sert ? Je sais déjà dans quel sens tout ira. Même si je parviens à empêcher l'évidence du futur d'arriver. Je le modifie. Oui, je le modifie. Je rêve donc de quelque chose de pré-établi. Par conséquent, cette situation n'est pas celle qui m'était destinée. J'ai bouleversé l'ordre du temps depuis cette journée. Le point mystère qui subsiste c'est... comment.
Octave. Octave Perdix. Une si courte existence et déjà tellement d'influences en tout genre. Dur de se dire ça alors qu'il y a quelques mois je ne jurai que part mes RPGs et mes LAN jusqu'à pas d'heure. Ou comment d'un moins que rien je suis passé à... un moins que rien qui ne comprend vraiment plus rien, ouais. Pommé, perdu dans les méandres du temps. De ma vie que je n'ai même pas l'impression de vivre. L'impression d'être un esclave sommeil en moi. J'attends à chaque fois l'inévitable. C'est toujours comme ça. Je suis un lâche. Mais malheureusement, un lâche qui réfléchit. Je fais attention aux conséquences. En général. Mais pas aujourd'hui.
Je m'habille. Mon sac est prêt. Rien de spécial dedans, hormis quelques objets pouvant éventuellement devenir utiles.
*BANG*
Un bruit vient de résonner dans tout le voisinage.Cinq. Cinq coups de feu se suivent. Du moins, ça ressemble à des coups de feu. Je ne sais pas trop. Je m'en fous. Je ne peux pas sauver le monde, et encore moins tout le monde. Appeler la police ? A quoi bon. Ils sont sûrement déjà en route.
"Hey..."
J'arrive à l'arrêt de bus après une dizaine de minutes de marche. Ils sont déjà là. Nous nous saluons tous. Julien semble assez détendu. D'ailleurs, il nous tend à tous des talkie-walkies.
"Tenez. Ca nous sera utile pour le plan. Je vous explique tout après. "
Je fixe le sol enneigé. D'ailleurs, les flocons ne cessent de tomber. Je regarde le court imperturbable du temps neigeux suivre son cycle, puis lève ma tête en direction de Julien.
"Euh. T'es au courant que c'est pas un jeu, hein... ? "
"Anxieux ? "
Me lance-il au quart de tour.
"Non, j'ai juste des putains de cerne parce que j'ai dansé la javanaise toute la nuit. Évidemment que j'ai peur. Évidemment que je me fais du soucis. On va droit dans le mur, il me semble vous l'avoir déjà dit... Vous avez pas l'air de vous en rendre compte. "
Julien semble décidément compétitif. Ou têtu au point de passer pour un dégénéré.
"On le sait. Je veux t'aider. On veut t'aider. Mes paroles, au Mc Do, c'était pas que des belles paroles. Je sais vers quoi je vais, et je connais les risques. Alors pourquoi cette indifférence de ma part ? Simplement parce que... je ne sais pas, je ne me vois pas mourir, tu comprends. Pas comme ça et pas ici. J'ai d'autres projets. Tu es spécial. Nous sommes spéciaux. Plus important qu'une bonne partie de la population, probablement. "
"Je le sais. Mais tu ne te rends pas compte de ce vers quoi vous allez. J'ai vu des choses. J'ai vu des atrocités que je n'aurai jamais souhaité ne serait-ce qu'en rêver. Hélas le rêve dépasse son propre statut. Tout ça arrivera. A moins d'un changement. Un gros changement. Comprenez que personne ne sortira indemne de cette journée, ne serait-ce que psychologiquement. Nous devons empêcher des morts. Nous devons intercepter des tueurs. Et surtout, nous devons nous protéger nous même. "
Vincent intervient.
"Octave, si tu veux nous convaincre de partir et de te laisser affronter ça seul, tu peux tout de suite laisser tomber cette idée. On est avec toi. Et tu sais que de toute façon je dois le faire. Lex, enfin toi... je veux dire, c'est probablement comme ça que ça se passe. Je vais faire des choses qui vont te pousser à revenir dans le passé pour me tuer. Ca veut dire que ça sera très très grave. Si je dois mourir aujourd'hui en sauvant des vies pour éviter de vivre et d'en prendre des milliers dans quelques années... qu'il en soit ainsi. Je suis avec toi. Nous devons empêcher ça. Il n'y aura pas de morts. Nous pouvons le faire, alors allons-y et faisons-le bien. "
Un ami. Bien plus. Le temps nous lie, lui et moi. Vincent, mon meilleur ami, voué à devenir mon pire ennemi ? C'est peut-être tout simplement moi qui ai une tare dans le futur. Je n'en sais rien. Laissons les réponses venir d'elles-mêmes.
Sophie reste bien silencieuse alors que Julien nous confie les talkis. Elle n'a pas dit un seul mot depuis mon arrivée. Stressée ? Effrayée ? Guettant l'arrivée du bus, je lui parle seul à seul quelques minutes.
"Sophie... tu peux rentrer si tu veux, tu le sais, hein ? Je veux dire... tu n'as rien à voir avec tout ça, tu n'as pas à porter ce fardeau et surtout tu n'as pas à risquer ta vie pour moi ou pour nous... "
Elle ôte la mèche de cheveux qui lui cachait l'oeil droit depuis mon arrivée puis me fixe d'un regard plein de compassion avant d'enfin prononcer quelques mots.
" Ne sois pas stupide. Je suis avec vous. Et puis... je te le dois bien, après tout ce que je t'ai fait subir, pas vrai ? "
Elle. Sophie. Mon amour de jeunesse. Après tous ces coups dans le dos, finalement, elle est ici, aujourd'hui, avec nous. Prête à se battre à nos côtés. Tu fais le bon choix. T'avoir avec moi me rassure...
"Merci. "
Un simple mot, simple mot qui suffira à connecter nos lèvres une dernière fois. Une dernière fois... avant notre improbable prochain contact buccale. Est-ce que je l'aime ? Était-ce affectif ? Encore des questions. Mais pour celles-ci... il me suffit d'écouter mon coeur. Et je sais ce qu'il me dit.
"Tu saignes du nez. "
"Pardon ? "
"Il y a du sang qui te sort par les narines..."
Me dit à son tour Vincent. J'effleure mes narines avec mon index qui se retrouve légèrement tinté de rouge. Ca aussi, ça continue. Foutus saignements. Mais la maladie ne m'emportera pas. Le destin m'a réservé un sort tout autre mais bien aussi funeste. J'y suis. Assis sur mon siège alors que le bus démarre. Je fixe les flocons blancs et la neige dehors. Un spectacle pourtant si fréquent parvient quand même à me drainer un début de larmes. J'ai envie de pleurer. Je ne sais pas dans quoi je me jette et je ne sais même pas pourquoi. La confiance était en moi... j'avais déjà fait mon deuil. Mais plus je me rapproche du moment fatidique, plus je doute. Et c'est maintenant. La peur me paralyse. Elle me paralyse mentalement.
"Alors... le plan...?"
Murmure Vincent, qui lui semble aussi anxieux que moi, si ce n'est plus. C'est vrai, après tout, pourquoi sommes-nous tous là ?
"Je vous dirai tout une fois au lycée. Pour l'instant... profitons juste de nos derniers instants de normalité..."
Sophie reste silencieuse. Elle a peur. Ca se lit sur son visage. Je la comprends. Nous avons tous peur. Mais elle, elle ne sait même pas ce qu'elle fout dans ce merdier. On aurait jamais du l'entrainer là-dedans. On aurait jamais du s'entrainer là-dedans. Faire marche arrière ? Plus possible. Affronter. Aller droit vers le danger, une bonne fois pour toute.
Sophie. Toujours à me poignarder dans le dos, et en fin de compte, elle est là, avec moi, pour moi. Au moment où j'en ai le plus besoin. J'aimerai l'en remercier. Je la remercierai.
Mais le moment n'est pas à mes pensées qui ne s'arrêtent jamais. Nous y voilà. Le lycée enneigé. Nous descendons du bus. Nous sommes aux portes de l'enceinte. Au sol, des tas d'empreintes marquées l'espace d'une journée ou deux dans la neige encore fraiche. Des empruntes qui ne perdureront pas, mais qui ont su marquer leur temps. Moi aussi, je suis une emprunte. Indélébile. On ne m'effacera pas. J'ai des capacités. J'ai le potentiel. J'ai... le pouvoir et la responsabilité. Et pourtant, c'est stupide. Je me bat contre du vent. Cette journée, je la connais déjà par coeur. L'alarme, le discours, la mort du principal. Puis la boucherie. On empêchera ça... hein, les gars ?
Je m'apprête à rentrer mais Julien m'attrape par le col.
"Hep hep hep. On attend ici que ça sonne. Laissons les moutons rejoindre la bergerie. Pendant qu'ils se disperseront vers leur salle de classe respective, on se rendra aux toilettes et je vous dirai tout. Une fois le terrain dégagé, on rentre dans le lycée, et à partir de là il faudra agir vite et bien. On a une chance. Ne la ratons pas. Tous ensemble, on peut empêcher cette journée d'être un bain de sang. "
Son coup de barre dans le bus a vite laissé place au Julien déterminé que j'ai connu après la tentative de meurtre sur Vincent. Il semble convaincu. Je lui fais confiance. Je n'ai pas vraiment le choix.
Tous ces gens qui défilent devant moi. J'aimerai les prévenir. Je ne peux pas. L'ordre du temps... toutes ces conneries. Théories fumeuses.
-DRING-
Ca y est. Nous y voilà. Nous pénétrons dans la cour puis dans les toilettes. Formant un cercle, nous écoutons Julien.
" Bon, on attend ici le temps que tout le monde soit en cours. Dans ton rêve, l'alarme se déclenchait à la deuxième heure, c'est ça ? En gros on a une heure pour lui mettre la main dessus. Direction la salle de musique. On s'y enferme et on l'attend. Vincent, Sophie, vous prenez le sous-sol. Les portes étaient verrouillés dans le rêve d'Octave, par conséquent il a du toucher l'alimentation électrique. On a qu'une seule chance de l'avoir et on doit être les plus rapides. "
Julien sort son talkie-walkie de sa poche et un même moment un bruit métallique se fait entendre provenant des cabines. Visiblement non perturbé par ce bruit, Julien continue ses explications.
"Bon, on fait comme ça. Servez-vous des talkies walkies pour rester en contacte. Ces babioles vont enfin servir... "
La porte des toilettes vole. Une arme se braque sur nous. Une détonation. Je croise le regard de Cédric. Non. Non. NON ?!
Tout s'est passé tellement vite. Je suis dans l'enceinte du bâtiment, essoufflé. Vincent et Sophie me rattrapent en courant. Julien... mon coeur s'emballe. Je m'effondre. Ma vision se trouble de plus en plus.
Sophie et Vincent s'agitent. Sophie tente de me porter secours alors que la folie commence à envahir Vincent.
"Octave ! Son nez ! Il n'arrête pas de saigner ! "
Je parviens à peine à entendre la voix de Vincent.
"Putain ! On l'a laissé derrière ! On a abandonné Julien ! Il s'est fait avoir et..."
*BOOM*
Sophie vient de déclencher l'alarme incendie. Des cris. La panique. En quelques secondes, c'est l'anarchie. Des élèves courent dans tous les sens. Certains manquent à peine de me piétiner. Sophie se laisse tomber au sol, fixant le vide, les yeux noyés de larmes. J'entends Vincent pester quelques mots avant de se fondre dans le foule. Il repart vers les toilettes... non !
Je me relève très difficilement et tente tant bien que mal de tenir debout. M'appuyant sur un mur, je regarde. Je regarde les gens paniquer. Je regarde les gens essayant de s'échapper, de survivre. Je les vois fuir. Fuir l'inconnu. Des gens sont en sang. D'autres se frappent dessus. L'anarchie. Tout le monde est ennemi. Il a eu ce qu'il voulait. Cédric a eu ce qu'il voulait. Des morts. La détresse. L'incompréhension. La haine. Nous sommes perdus. J'ai perdu. Je vais devoir tricher. La foi. L'espoir. Ce mot dont j'ai oublié la définition... va peut-être prendre tout son sens aujourd'hui. Plus le choix. Plus d'échappatoires. Je vais devoir le faire. Je dois empêcher tout cela d'arriver... mais... VINCENT !
Tout en gardant appuie sur le mur, je me dirige vers les toilettes alors que Sophie est restée à l'entrée du bâtiment, toute secouée. L'interrupteur. Elle a indirectement causée la mort de beaucoup de personnes. C'est déjà fini. Personne ne sortira indemne de ce bâtiment. Soit psychologiquement, soit physiquement, mais beaucoup seront à ramasser à la petite cuillère. Alors que la majorité fuient l'enceinte du lycée, j'arrive aux toilettes. Je m'apprête à rentrer... mais Vincent en sort. Il semble désemparé. Ses paupières sont violettes. Il a les poings serrés.
"Octave... Ne rentre pas là-dedans. Ne vois pas ça. Ce fils de pute veut la guerre. La vengeance. Il est là le sens de cette putain de journée ! On ne peut pas parler à DES PUTAINS DE MEURTRIERS ! JE VAIS TOUS LES BUTER, ET CETTE CREVURE EN PREMIER ! "
Vincent me bouscule et part en courant en direction du bâtiment. Je sais où il va. La salle de musique. Je veux le rattraper, mais mon corps en décide autrement. Mon nez coule. Encore. Je crains l'attaque cérébrale... mais je dois tenir. Je...ne réfléchie plus. Perdu. Perdu en pleine incompréhension. J'ai merdé. Julien... est mort. Ces rêves avec le module et la poursuite à la Tour Effel... Quoi qu'il arrive, ça arrivera, hein ? Encore des morts. Ca ne s'arrêtera donc jamais.
Je parviens encore à me tenir debout même si ma tête me fait de plus en plus mal. La porte des toilettes est entre-ouverte. Des trainées de sang sont répandues sur les murs... J'ai été lâche. Je l'ai abandonné. Mais c'est arrivé vite. J'ai besoin de sommeil... Je dois m'enfuir... Cette journée ne peut pas continuer.
Je m'apprête à me mettre à la poursuite de Vincent, quand le pire survint. Au milieu de la foule de lycéen qui commençait d'ailleurs petit à petit à se réduire, une seule personne marchait. Une cape. Un masque. Il est là. Lex. Se pavanant comme si de rien n'était alors que le monde s'écroule autour de lui. Enfin. Après tout ce temps, je te tiens. Je peux enfin mettre un terme à tout ça.
HS: Ma précédent version était meilleure, notamment au niveau de la réaction et de la mise en scène de la mort de Julien, malheureusement ma mémoire est loin d'être parfaite, m'enfin j'espère que ça reste potable
02/02/10 à 19:25:31
Reviens! ... T'as plus d'une semaine de retard sur la date prévue... t'as une momodi(x)nite [disparition mystérieuse suite à la promesse d'une date de sweetage ]
23/01/10 à 11:51:38
Sweet
23/01/10 à 01:22:43
T'inquiète c'est très bon, même si c'est un peu court
23/01/10 à 00:45:21
Bonne fête Vincent
ah bah non, j'ai 50 minutes de retard
C'est une enflure Julien, c'est de sa faute
vivement... La fin du chapitre
[*totu* *tout* premier hs]
21/01/10 à 13:06:45
Omg, je viens de lire tout les chapitres que j'avais raté d'un seul coups.
Mon bilan? NEEEEEEEEED :rage:
C'est énorme, avec la musique, les caractères supra développés (bien qu'un peu cliché, genre l'assassin sociopathe en pampers, le dépressif, etc)
Et je sais pas pourquoi, j'en étais sur que Lex allait arriver et foutre la merde, quand j'ai vu qu'on ne le voyait pas à un seul moment
19/01/10 à 17:57:09
*bruit a la choubaca*
Hiiiiiiiiiaaahh!!!!
Moi pas content, moi été comme kirkill, mais moi veut qualité, donc toi prendre ton temps!!
Ouga ouga a parlé
19/01/10 à 14:49:04
Post à minuit pile
19/01/10 à 13:30:30
OMG, je suis aussi frustré que toi, je pensais que c'était une sweet
18/01/10 à 01:46:48
c'est pas grave, prend le temps de retrouver une bonne qualité
18/01/10 à 00:08:45
Tout ça pour de la musique
Que je n'écoute pas en plus
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