Note de la fic : Non notée

Fleurs blanches


Par : Kaïm
Genre : Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3


Publié le 20/12/2009 à 21:50:43 par Kaïm

Cette catastrophe est arrivée sans prévenir et n'a laissé aucune chance aux habitants paisiblement endormis.

Une crevasse s'est ouverte dans un grondement, et les routes et les constructions se sont effondrées.

Des incendies se sont déclenchés et propagés en un clin d'oeil.

Presque tout le monde est mort.

« Vous ne pouvez sûrement pas imaginer. Tout ce que je sais, c'est ce qu'on m'a dit à l'école. Mais qu'est-ce que la Fête de la Résurrection signifie pour un enfant ? C'est juste quelque chose qui est arrivé un beau jour. J'habite ici, et c'est tout ce que ça m'inspire, alors un voyageur comme vous ne peut sûrement pas commencer à imaginer à quoi ça ressemblait. »

« C'est comme ça qu'ils appellent cette fête ? La "Fête de la Résurrection" ? »

« Ouais. La ville est passée d'une ruine totale à ça. Toute la célébration tourne autour de cette renaissance. »

Kaïm sourit ironiquement à l'homme et sirote sa liqueur.

« Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? », lui demanda l'aubergiste.

« La dernière fois que je suis venu, ils appelaient ça "l'Hommage au Tremblement de Terre". Ce n'était pas une fête avec ce genre de célébrations extravagantes. »

« Qu'est-ce que vous racontez ? Depuis que je suis gamin, ça a toujours été la "Fête de la Résurrection". »

« C'était avant que vous ne soyez assez vieux pour vous souvenir de quoi que ce soit. »

« Hein ? »

« Et avant ça, ils l'appelaient la "Consolation des Esprits". Ils brûlaient un cierge pour les défunts, et priaient pour qu'ils reposent en paix; C'était une célébration très solennelle avec beaucoup de pleurs. »

« Vous parlez comme si vous y aviez assisté. »

« En effet. »

L'aubergiste rit en reniflant bruyamment.

« Vous ne semblez pas ivre, mais vous ne devez pas avoir toute votre tête ! Maintenant, écoutez, c'est la nuit de la fête, alors je ne vais pas m'énerver parce que vous m'avez charrié, mais ne racontez pas vos histoires aux autres habitants de la ville. Tous nos ancêtres, les miens y compris, ont frôlé la mort. »

Kaïm sait très bien ce qu'il fait. Il savait que l'homme ne le croirait pas.

Il voulait juste découvrir, pour lui-même, si les gens d'ici se transmettaient toujours les souvenirs de la tragédie, si derrière leur visage rieur se cachait toujours la tristesse héritée de leurs aïeux.

Appelé par l'un de ses autres clients, l'aubergiste quitte Kaïm, non sans lui donner d'abord un avertissement.

« Faites bien attention à ce que vous dites, Monsieur. Vos propos pourraient vous attirer des ennuis. Vraiment. N'oubliez pas : le tremblement de terre a eu lieu il y a deux cents ans ! »

Kaïm ne lui répond pas.

Il préfère boire sa liqueur en silence.


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