Après avoir garé la voiture, j'en sortis et approchai de la maison. Mes pas étaient lourds de sens. J'avais honte d'avoir trahie celle que j'aimais pour 2 malheureux verres d'alcool qui ne soulageaient en rien mon âme. Je finis par franchir le seuil de la porte et Sandrine me sauta au cou:

« Enfin tu es là » Me dit-elle en me serrant fort
« Oui je suis désolé de t'avoir inquiété » Répondis-je simplement

Alors qu'elle commençait à m'embrasser, je la vis faire un recul et ses yeux étaient plein d'incompréhensions et de peine. Elle devait avoir compris que j'avais bu. Il fallait que je me jette à l'eau:

« Je veux t'expliquer... »
« Je crois que j'ai compris » Avoua t-elle la voix pleine de tristesse
« On peut s'asseoir ? » Demandai-je
« Si tu veux » Me répondit-elle

Nous nous assîmes et je pris une longue inspiration.

« Oui tu as compris. Aujourd'hui j'ai bu. »

Je vis des larmes commencer à descendre le long de ses joues et elle me demanda d'une voix tremblotante:

« Pourquoi ? »
« J'ai été viré... »

Je la vis subitement se reculer au fond du canapé. Elle devait croire que mes pulsions agressives étaient de retour ce qui n'était pas vrai mais comment le prouver ?

« Non je n'ai tapé personne » Dis-je simplement
« Comment je pourrais te croire ? Tu as bien replongé dans l'alcool tu as très bien pu frapper quelqu'un ! »

Son ton de voix avait changé. Il était devenu colérique voir même haineux. Cette fois j'en étais sur. Elle était persuadée que mon changement n'avait été que provisoire. Elle se leva et partit dans la chambre. De là où j'étais j'entendais des bruits provenant de cette chambre. Je me levai à mon tour et allai dans la chambre et ce que je vis me terrassai un peu plus. Sandrine faisait ses valises.

« Où tu vas ? » Lui demandai-je
« Chez mes parents, il faut que je réfléchisse un moment » Répondit-elle froidement
« Mais... J'ai besoin de toi chérie » Implorai-je
« Écoute je veux réfléchir un moment tu peux comprendre ça ? »
« Oui »
« Occupe toi de Maurice pendant mon absence. »
« Tu t'en vas longtemps ? » Demandai-je
« Je sais pas » Répondit-elle avant de me tourner le dos et de partir.

Je m'écroulai sur mon lit et je me mis à pleurer. Tout ça était de ma faute mais pour l'heure je ne pouvais rien faire. La nuit passa doucement, trop doucement. Le lendemain matin, je me réveillai pour la première fois seul dans ce grand lit. J'allai réveiller Maurice et pendant qu'il prenait son petit-déjeuner il me demanda:

« Papa ? Elle est où maman ? »

Je savais que cette question arriverait tôt ou tard mais je ne pouvais y échapper.

« Mon ange, Maman a décidé d'habiter chez Mamie quelques temps. »
« Pourquoi ? »
« Parce que j'ai fait une énorme bêtise et Maman ne peut pas l'accepter pour le moment ... »
« Quoi comme bêtise ? »

Je ne voulais pas aborder ce sujet car il me semblait évident que Maurice était encore trop jeune pour ça et heureusement pour moi, l'heure d'aller à l'école arriva. Je déposai mon fils à l'école et en le voyant partir pour sa salle de classe, je pris conscience qu'il fallait que je reprenne ma vie en main. Exceptionnellement aujourd'hui, mon fils était en demi-pension ce qui me donnait du temps pour démarrer mes recherches d'emploi. La journée passa très vite,trop vite et malgré mes recherches aucun maçon n'était recherché sur Chambéry où les alentours. J'étais un peu désespéré mais je me dis que si je commençais comme ça j'étais prêt pour la dépression nerveuse. Les jours suivants se déroulèrent de la même façon. C'est donc pour ça que le 15 Mars, je pris la décision de diversifier mes secteurs de recherche.