Recueil, ment
Par : Loiseau
Genre : Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 12
Sombre Triptyque III
Publié le 21/11/13 à 00:01:14 par Loiseau
La vache… Elle me regarde de ses grands yeux tristes, noirs comme deux gouttes d’encre luisante d’une placide intelligence et non pas reflétant l’abrutissement normalement commun au peuple bovin.
Elle a l’air un peu surprise, la vache. Doit pas être tous les jours qu’elle voit un mec ensanglanté qui barbote dans la boue comme un poisson dans une flaque. Je rigole un coup pour voir si elle a le sens de l’humour. Elle dit rien et se contente de ruminer. Quelle peau de vache. Héhé.
Certains m’auraient giflé pour cette blague intérieure.
Comment je suis arrivé là déjà ? Ah ouais…
Votre serviteur, Frank Des Halles - clodo professionnel, érudit invétéré, philosophe encore méconnu et fumeur de joints, comme Jésus - était en train de vaquer à ses occupations habituelles, telles qu’errer dans les rues en cherchant des chats noirs ou encore compter les pierres de la cathédrale, lorsqu’il se retrouva par le plus hasardeux des hasards sur un pont. Très beau pont d’ailleurs. En fer rouillé recouvert de lierre par endroit. D’une poésie remarquable, surtout quand le vent souffle dans les vieilles structures métalliques produisant un son étrange et beau, que certains pourrait commercialiser en appelant ça du drone.
Bref, j’estois sur icepont quand un grand diable aux allures déprimées se pointa. Etant d’un naturel timide, je me cachais derrière un massif que je qualifierais de buissonneux de sorte que le grand diable ne puisse me voir. Il s’avança sur le pont puis se pencha sur la rambarde en contemplant les eaux vivaces du fleuve en dessous. Je le voyais presque sauter vers une mort certaine et mouillée. Mais c’est alors qu’arriva un petit angelot blond, à l’âme et la poitrine généreuses, qui engagea la conversation avec le grand diable. D’une certaine manière ils me rappelaient un couple que j’avais vu quelques heures plus tôt, sous la pluie…
Mais c’est alors que je formulais ces pensées que le bonhomme sortie une arme de sa poche et le pauvre ange chercha alors à s’enfuir mais le vilain l’en empêcha en l’assassinant lâchement d’une balle d’airain (en tous cas ça ressemblait vachement à de l’airain, de loin) dans son fragile dos. Et l’ange de tomber, tomber, tomber et s’écraser sur le sol froid et humide, gémissant et implorant, du sang perlant aux coins des lèvres… Dieu que c’était beau ! Un tableau plus sublime que la plus sublime des pièces de musée !
Votre serviteur avait tout de même les pétoches à ce moment-là et il se fit tout petit dans son massif buissonneux pour que le grand diable meurtrier ne le voit pas. Ce dernier se recroquevilla alors et jeta son arme au loin. Il se mit même à pleurer ! J’en profitais pour quitter ma cachette et me rapprocher un peu de la scène, et de l’arme par la même occasion. Dans mon métier, il est bon d’avoir de quoi se défendre, n’est-ce pas ? Alors j’avançais accroupi vers le type. Je ramassais le flingue – bel objet – et m’amusais un peu avec en le faisant tournoyer entre mes doigts. L’autre se lamentait toujours, bizarrement je ne m’en souciais pas. L’instrument de mort me fascinait.
Le grand diable se redressa alors et j’eus un peu peur, je l’admets. Il ne m’avait pas vu et se tenait droit comme un I ou une colonne grecque, contemplant le cadavre de la fille. Il soupira. Je levais la main droite et pressait la détente qui, étrangement, se trouvait sous mon doigt. La balle partit comme un chien trop longtemps retenu dans une cage étroite et traversa la tête de celui qui se trouvait en face de moi. Triste fin pour lui. Buté par Frank le clodo…
C’en est suivi une histoire un peu mouvementée que je vais écourter. Mais disons que, sous la pluie, cette foutue pluie qui nettoie la merde dans la rue et qui trempe les pauvres cloches comme moi, j’ai tenté un petit braquage. Oh, trois fois rien… Une petite bijouterie dans une ruelle. Pour manger, quoi…
Ça s’est mal passé. Et j’ai dû courir sous le voile gris de la bruine, flics aux fesses. Et j’ai eu le mauvais réflexe. J’ai tiré en arrière pour essayer d’en abattre un.
J’ai réussi, couillon que je suis. Du coup ils ont répliqués.
Et c’est comme ça que je me retrouve avec… Marguerite. Appelons la ainsi, je doute qu’elle s’en offusque. Après une journée riche en émotion où j’ai tué mon premier homme ! Je doute reproduire l’expérience, cela dit. Non pas que ça ne m’ai pas plût ! Mais je pense que je n’aurais pas l’occasion de récupérer une arme par hasard une seconde fois… Rah c’est con… Pour une fois que j’avais trouvé un bon hobby !
Marguerite me regarde d’un œil un peu moqueur, pendant que je me traine dans la boue.
Je me demande si les vaches sont des charognards.
Elle a l’air un peu surprise, la vache. Doit pas être tous les jours qu’elle voit un mec ensanglanté qui barbote dans la boue comme un poisson dans une flaque. Je rigole un coup pour voir si elle a le sens de l’humour. Elle dit rien et se contente de ruminer. Quelle peau de vache. Héhé.
Certains m’auraient giflé pour cette blague intérieure.
Comment je suis arrivé là déjà ? Ah ouais…
Votre serviteur, Frank Des Halles - clodo professionnel, érudit invétéré, philosophe encore méconnu et fumeur de joints, comme Jésus - était en train de vaquer à ses occupations habituelles, telles qu’errer dans les rues en cherchant des chats noirs ou encore compter les pierres de la cathédrale, lorsqu’il se retrouva par le plus hasardeux des hasards sur un pont. Très beau pont d’ailleurs. En fer rouillé recouvert de lierre par endroit. D’une poésie remarquable, surtout quand le vent souffle dans les vieilles structures métalliques produisant un son étrange et beau, que certains pourrait commercialiser en appelant ça du drone.
Bref, j’estois sur icepont quand un grand diable aux allures déprimées se pointa. Etant d’un naturel timide, je me cachais derrière un massif que je qualifierais de buissonneux de sorte que le grand diable ne puisse me voir. Il s’avança sur le pont puis se pencha sur la rambarde en contemplant les eaux vivaces du fleuve en dessous. Je le voyais presque sauter vers une mort certaine et mouillée. Mais c’est alors qu’arriva un petit angelot blond, à l’âme et la poitrine généreuses, qui engagea la conversation avec le grand diable. D’une certaine manière ils me rappelaient un couple que j’avais vu quelques heures plus tôt, sous la pluie…
Mais c’est alors que je formulais ces pensées que le bonhomme sortie une arme de sa poche et le pauvre ange chercha alors à s’enfuir mais le vilain l’en empêcha en l’assassinant lâchement d’une balle d’airain (en tous cas ça ressemblait vachement à de l’airain, de loin) dans son fragile dos. Et l’ange de tomber, tomber, tomber et s’écraser sur le sol froid et humide, gémissant et implorant, du sang perlant aux coins des lèvres… Dieu que c’était beau ! Un tableau plus sublime que la plus sublime des pièces de musée !
Votre serviteur avait tout de même les pétoches à ce moment-là et il se fit tout petit dans son massif buissonneux pour que le grand diable meurtrier ne le voit pas. Ce dernier se recroquevilla alors et jeta son arme au loin. Il se mit même à pleurer ! J’en profitais pour quitter ma cachette et me rapprocher un peu de la scène, et de l’arme par la même occasion. Dans mon métier, il est bon d’avoir de quoi se défendre, n’est-ce pas ? Alors j’avançais accroupi vers le type. Je ramassais le flingue – bel objet – et m’amusais un peu avec en le faisant tournoyer entre mes doigts. L’autre se lamentait toujours, bizarrement je ne m’en souciais pas. L’instrument de mort me fascinait.
Le grand diable se redressa alors et j’eus un peu peur, je l’admets. Il ne m’avait pas vu et se tenait droit comme un I ou une colonne grecque, contemplant le cadavre de la fille. Il soupira. Je levais la main droite et pressait la détente qui, étrangement, se trouvait sous mon doigt. La balle partit comme un chien trop longtemps retenu dans une cage étroite et traversa la tête de celui qui se trouvait en face de moi. Triste fin pour lui. Buté par Frank le clodo…
C’en est suivi une histoire un peu mouvementée que je vais écourter. Mais disons que, sous la pluie, cette foutue pluie qui nettoie la merde dans la rue et qui trempe les pauvres cloches comme moi, j’ai tenté un petit braquage. Oh, trois fois rien… Une petite bijouterie dans une ruelle. Pour manger, quoi…
Ça s’est mal passé. Et j’ai dû courir sous le voile gris de la bruine, flics aux fesses. Et j’ai eu le mauvais réflexe. J’ai tiré en arrière pour essayer d’en abattre un.
J’ai réussi, couillon que je suis. Du coup ils ont répliqués.
Et c’est comme ça que je me retrouve avec… Marguerite. Appelons la ainsi, je doute qu’elle s’en offusque. Après une journée riche en émotion où j’ai tué mon premier homme ! Je doute reproduire l’expérience, cela dit. Non pas que ça ne m’ai pas plût ! Mais je pense que je n’aurais pas l’occasion de récupérer une arme par hasard une seconde fois… Rah c’est con… Pour une fois que j’avais trouvé un bon hobby !
Marguerite me regarde d’un œil un peu moqueur, pendant que je me traine dans la boue.
Je me demande si les vaches sont des charognards.
21/11/13 à 00:10:37
Suite du precedent chapitre.
Que dire ? Bien écrit, tu gardes ton style particulier. J'ai pas relevé de fautes ni de lourdeur. J'ai juste trouvé ça un peu court.
21/11/13 à 00:05:03
Toujours aussi étrange, continue le bon boulot
Vous devez être connecté pour poster un commentaire