Recueil, ment
Par : Loiseau
Genre : Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 11
Sombre Triptyque II
Publié le 17/11/13 à 14:01:50 par Loiseau
Un bout de papier. Rien qu’un simple bout de papier avec une phrase en italien dessus. Je n’ai jamais parlé italien mais d’après ma rapide recherche elle voulait dire « Je t’aime, je t’aime bien ». Moi aussi je t’aimais bien, tu sais…
- Elle est où maman ?
- Partie.
Comment expliquer à un gamin qui atteint tout juste la dizaine d’années que sa mère s’est volatilisée d’un coup ? Sans explication, sans dire adieu… Juste… Comme ça. Pouf. Plus rien. Aucun signe avant-coureur. J’ai la vague impression de m’être perdu dans une nouvelle de Kafka.
10 ans plus tard.
- Le sujet, comme vous pouvez le voir, ne semble pas manifester le moindre remord pour ses actes.
Je vous entends.
- Son état n’est pas plus stable maintenant que le jour de son entrée ici.
Je connais vos noms.
- Le Dr. ***** a cependant mis au point un nouveau traitement pour cet homme. Très efficace, d’après les premiers tests.
Je ne suis pas un cobaye.
- Bien, messieurs, je vous propose de passer au cas suivant : un schizophrène anthropophage nécrophile.
Ils rient.
Je vous hais. Je hais tout le monde depuis dix ans. Et je hais celle qui m’a foutu dans cette merde plus que quiconque.
Je me souviens quand tu es partie. J’ai mal réagi, j’en ai peur. Déprimé pendant plusieurs mois, je me suis laissé dépérir. Je ne m’occupais presque plus du gosse. Je buvais et fumais, sentant mon corps s’affaiblir de jour en jour.
Puis il y a eu ce moment où le môme est venu me demander si j’allais bien. J’étais ivre mort ce soir-là. Tu sais ce qu’il s’est passé ensuite… Tu étais là au procès, cruelle salope. Bouteille de sky à la main, la main qui se lève puis qui s’abat. Qui s’abat sur quoi ? Sur un petit crâne de dix ans.
Il pleuvait dehors en cette sombre soirée. Et tandis que l’eau du ciel nettoyait la merde dans les rues, je nettoyais le sang sur les murs et le sol du salon. Je ne savais pas trop quoi faire du corps alors je l’ai donné au chien. Un beau rottweiler qui n’avait pas mangé correctement depuis longtemps… forcément il n’a pas été difficile. Je ris en y repensant parce que j’avais toujours dit à l’enfant de faire attention avec Néron, le chien. Ce n’est pas une méchante bête, mais un accident est vite arrivé.
C’est ce que j’ai dit au juge, d’ailleurs. Que c’était un regrettable accident. Ils m’ont envoyé en prison quand même. Et c’est là que la situation a mal tournée.
J’ai fini par être envoyé dans un asile après avoir arraché les yeux de mon compagnon de cellule. On ne vole pas mon bacon à la cantine de la prison, c’est tout…
J’attends.
Depuis dix ans, j’attends.
J’attends de sortir enfin de ce trou.
J’attends de retrouver cette pétasse qui a ruiné ma vie.
Et je l’épouserai à nouveau, Ô mon amour…
Je mords mon pouce avec violence et écrit à l’aide de mon sang, sur les murs froids de ma cellule, « ti amo, ti voglio tanto bene ».
- Elle est où maman ?
- Partie.
Comment expliquer à un gamin qui atteint tout juste la dizaine d’années que sa mère s’est volatilisée d’un coup ? Sans explication, sans dire adieu… Juste… Comme ça. Pouf. Plus rien. Aucun signe avant-coureur. J’ai la vague impression de m’être perdu dans une nouvelle de Kafka.
10 ans plus tard.
- Le sujet, comme vous pouvez le voir, ne semble pas manifester le moindre remord pour ses actes.
Je vous entends.
- Son état n’est pas plus stable maintenant que le jour de son entrée ici.
Je connais vos noms.
- Le Dr. ***** a cependant mis au point un nouveau traitement pour cet homme. Très efficace, d’après les premiers tests.
Je ne suis pas un cobaye.
- Bien, messieurs, je vous propose de passer au cas suivant : un schizophrène anthropophage nécrophile.
Ils rient.
Je vous hais. Je hais tout le monde depuis dix ans. Et je hais celle qui m’a foutu dans cette merde plus que quiconque.
Je me souviens quand tu es partie. J’ai mal réagi, j’en ai peur. Déprimé pendant plusieurs mois, je me suis laissé dépérir. Je ne m’occupais presque plus du gosse. Je buvais et fumais, sentant mon corps s’affaiblir de jour en jour.
Puis il y a eu ce moment où le môme est venu me demander si j’allais bien. J’étais ivre mort ce soir-là. Tu sais ce qu’il s’est passé ensuite… Tu étais là au procès, cruelle salope. Bouteille de sky à la main, la main qui se lève puis qui s’abat. Qui s’abat sur quoi ? Sur un petit crâne de dix ans.
Il pleuvait dehors en cette sombre soirée. Et tandis que l’eau du ciel nettoyait la merde dans les rues, je nettoyais le sang sur les murs et le sol du salon. Je ne savais pas trop quoi faire du corps alors je l’ai donné au chien. Un beau rottweiler qui n’avait pas mangé correctement depuis longtemps… forcément il n’a pas été difficile. Je ris en y repensant parce que j’avais toujours dit à l’enfant de faire attention avec Néron, le chien. Ce n’est pas une méchante bête, mais un accident est vite arrivé.
C’est ce que j’ai dit au juge, d’ailleurs. Que c’était un regrettable accident. Ils m’ont envoyé en prison quand même. Et c’est là que la situation a mal tournée.
J’ai fini par être envoyé dans un asile après avoir arraché les yeux de mon compagnon de cellule. On ne vole pas mon bacon à la cantine de la prison, c’est tout…
J’attends.
Depuis dix ans, j’attends.
J’attends de sortir enfin de ce trou.
J’attends de retrouver cette pétasse qui a ruiné ma vie.
Et je l’épouserai à nouveau, Ô mon amour…
Je mords mon pouce avec violence et écrit à l’aide de mon sang, sur les murs froids de ma cellule, « ti amo, ti voglio tanto bene ».
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