Chloe et moi
Par : 5xBan
Genre : Sentimental , Horreur
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 50
Une ancienne connaissance
Publié le 02/10/15 à 21:23:51 par 5xBan
Le jour suivant fut aussi ennuyeux que le précédent. Privé de tout moyen de communication, il n'y avait pas grand chose que je pouvais faire.
Il était déjà deux heures de l’après-midi et je n'avais toujours pas bougé de mon lit, je commençais sérieusement a m’inquiéter pour Chloé tout comme pour Aëlita, j'avais prévu de rendre visite a Chloé mais le moment était peut être encore mal choisit.
Cependant je ne pouvais pas rester la a ne rien faire, mon état mental semblait se stabiliser et je n'avais fais aucune crise depuis la dernière fois, en constatant a quel point j'avais changé en quelques secondes je faisais maintenant attention a ne pas me laisser aller une deuxième fois.
Le regard rivé au plafond cela faisait bien des heures que je ne bougeais plus, ne supportant plus la chaleur je retirai mon t-shirt et le jetai au loin.
L'air froid au contact de ma peau me fit frissonner et je regrettai aussitôt cette décision, me relevant, je marchai jusqu’à mon miroir ou je m'immobilisai quelques instants. Je n’étais plus très beau a voir.
Hormis mon visage qui était encore intact, j'avais des cicatrices absolument partout, les cicatrices avait un certains charmes auprès des filles mais les miennes étaient hideuses et mal dissimulées.
En fait, mon corps était comme scindé en deux parties, l'une plus épargnée que la deuxième, c'est la deuxième qui portait la plus grande de mes cicatrices, celle qu'Aëlita avait recousu après l'avoir elle même causée.
Je n'avais toujours pas fais retirer les fils mais la blessure semblait plutôt bien guérir, faisant quelques mouvements avec mon bras, je ne ressentis aucune douleur particulière. La cicatrice partant de ma main et s’étalant jusqu’à la moitié de mon biceps ne me faisait plus rien. C’était a se demander comment je tenais encore le coup avec un corps aussi ravagé.
Comme petit jeu, je tentai de deviner d’où venait chacune des cicatrices.
Cela fut cependant assez rapide car j'abandonnai au bout de quelques instants. J’étais hypnotisé devant ma glace quand je sentis quelque chose de froid glisser le long de mon dos, passant devant je vis un bras se poser sur mon torse, Aëlita surgit alors posant sa tête sur mon épaule droite.
A l’époque j'aurais sûrement hurlé de terreur mais je savais que ça n'avait rien de réel. Aëlita ne dit rien, elle se contenta de fixer la glace elle aussi en souriant. Une deuxième pression se fit alors ressentir et Chloé apparut comme par enchantement se plaçant a mes cotés et posant sa tête sur mon épaule gauche. Elle était chacune a ma droite et a ma gauche, souriant bêtement sans dire un mot. Voir Aëlita et Chloé sourire ensemble c’était assez drôle dans le fond, ça prouvait une fois de plus que ce que je voyais n’étais pas réel. Ce qui me sautai tout de suite aux yeux c’était la disposition de mes deux amies, Aëlita était du coté le plus ravagé comportant le plus de cicatrices et Chloé était du coté plus sain. Est-ce que je devais y voir un message caché de mon subconscient ? Ou alors étais-ce simplement une coïncidence ?
- C'est dommage qu'on ne puisse pas s'entendre tout les trois. Murmurai-je pleinement conscient de parler dans le vide
Elles ne répondirent pas, continuant de sourire bêtement, ce n’était peut-être qu'une hallucination mais cela semblait si réel. Je pouvais sentir leurs têtes appuyées sur mes épaules et leurs mains sur mon torse. Je fus tenté de croire que je ne rêvais pas mais je savais très bien au fond de moi que ce n’était pas le cas. Fermant les yeux j'inspirai un grand coup puis ouvrant de nouveau les yeux elles avaient disparues, m'admirant encore quelques instants je me dirigeai vers mon armoire a la recherche d'un vêtement sympa a mettre, sachant que je n'avais pratiquement que des chemises le choix serait vite fait. M'habillant en vitesse je mis mon portefeuille en poche et quittai ma chambre refermant derrière moi. Je ressentais une drôle de sensation depuis ce matin, c’était bien mon appartement, mais j'avais l'impression de ne plus faire partie de ce décors, ces pièces qui m’étaient autrefois tellement familières m’apparaissaient aujourd'hui comme hostiles, j'avais l'impression d’être un intrus. Un silence glauque planait dans les airs rendant le tout désagréable pour moi, je n’étais tout simplement plus chez moi. Ou c'est peut être le fait d'y être tout seul qui me donnait cette impression. J'avais perdu l'habitude de vivre en solitaire.
Tournant la tête vers la cuisine j'eus l'impression de voir Aëlita en train de cuisiner, cependant la scène m'apparaissait comme flou et lointaine, détournant le regard je me déplaçai jusqu’à mon salon ou Chloé se tenait la assise sur mon canapé me souriant comme elle le faisait autrefois. J’étais sur le point de m'asseoir avec elle quand la sonnette retentit.
Comme ramené dans le monde des vivants je tournai la tête dans la direction de la porte d'entrée et m’empressai d'ouvrir sans même regarder qui cela pouvait bien être, je fus surpris de voir Daniel se tenant la souriant a moitié. Est-ce que j'aurais préféré voir Aëlita ? Je ne saurais pas le dire.
- Salut Joëlle, je te dérange ? Dit ce dernier
- Non pas du tout, entre je t'en prie. Lui dis-je en ouvrant la porte.
Il hocha la tête en signe de remerciement puis pénétra a l’intérieur, contrairement aux autres il ne fit aucun commentaire sur mon intérieur et demeura silencieux. Qu'est-ce qui pouvait bien l'amener ici ? Et plus important encore comment avait-il eu vent de mon adresse ? Il n'y avait que trois personnes qui la connaissaient et ça m’étonnerais qu'Aëlita ou Chloé lui ai dit, bien que pour Chloé je n’étais pas tellement sur.
- Qu'est-ce qui me vaut l'honneur de ta visite ? Lui demandai-je en allant chercher deux verres a la cuisine
- J'avais envie de prendre de tes nouvelles, je me doute qu'avec les événements de ces derniers temps ça ne doit pas être la forme pour toi.
Il avait raison, mais ce n’était pas bien difficile a deviner, sans Aëlita ou Chloé je redevenais le Joëlle solitaire que j’étais autrefois. Mais sa déduction avait du sens, je devais au moins lui reconnaître ça.
Posant un verre devant lui j'allais le servir quand il insista pour le faire soi-même, ni voyant pas d’inconvénient je lui tendis la bouteille et pris place a coté de lui. Daniel remplit son verre jusqu’à la moitié puis le mien également, c’était assez drôle de le voir me servir sachant que c’était lui l'invité. Buvant une gorgée, il s'exclama en souriant.
- Le coca quand même, je ne m'en fatigue jamais.
Je souris a sa remarque, il était le premier a ne pas se plaindre du manque d'alcool, c’était agréable pour une fois d'entendre cela. Daniel était assez étrange, il paraissait si discret mais avait des manières presque surjouées comme si il faisait du théâtre, il faisait des grands gestes de la main pour s'exprimer et semblait presque réciter des lignes de dialogues. Drôle de personnage quand j'y pense. Loin de la première impression que j'ai eu de lui.
- Tu aime le coca ? Demandai-je en souriant
- Je pense bien en être dépendant certains sont dépendants de la cigarette, et bien pour ma part c'est le coca.
C’était comique de le voir se mettre dans tous ses états pour du Coca, Daniel n'avait visiblement pas peur de s'exprimer et dire ce qu'il pensait, il l'avait déjà prouvé durant la fête en me disant clairement ce qu'il pensait.
Une qualité remarquable qui faisait défaut a beaucoup. J'avais le regard perdu dans le vide quand je remarquai Daniel tenant son verre devant moi, je mis quelques instants a comprendre ce qu'il voulait puis prenant mon verre a mon tour les deux récipients s’entrechoquèrent a l'instant ou Daniel dit « Santé ». Ce dernier bu tout son verre puis le déposa sur la table, et reprenant son sérieux il me dit :
- Je me doute que ça doit grouiller de questions dans ta tête en ce moment, et pour être honnête c'est la même chose pour moi.
- Ah oui ? Lui dis-je intrigué
- En fait, c'est cette Aëlita qui m'intrigue beaucoup.
- On est deux dans ce cas. Murmurai-je en reprenant une gorgée de coca
- Tu ne saurais pas ou elle est en ce moment par hasard ? Demanda-il curieux
- Malheureusement non, elle a complètement disparu après la soirée.
Je ne pouvais pas lui dire que je l'avais moi-même rejeté ou il viendrait a poser trop de questions et je voulais absolument éviter cela. Il en saurait juste assez pour ne pas devenir suspicieux envers moi. Bien qu'il semblait sympathique j'avais déjà commis cette erreur assez de fois que pour me tenir a carreaux ce coup ci.
- Toi qui sort avec, est-ce qu'elle t'a dis quoi que ce soit sur elle ?
- Ah vrai dire non, chaque fois que j'ai essayé d'en savoir plus elle devenait évasive.
- Je m'en doutais. Dit Daniel en se remplissant de nouveau son verre
- Pourquoi Aëlita te préoccupe autant, tu n'est pas censé avoir peur d'elle ?
- Ne sois pas idiot Joëlle, c'est ça qui m’inquiète justement, Aëlita est effrayante, elle a de l'influence, l'argent, et pourtant malgré sa popularité personne ne sait rien sur elle, cette fille est une vrai page blanche.
C'est vrai que même moi qui suis censé être la personne qu'Aëlita aime le plus je n'avais pas la moindre information sur elle, je savais vaguement qu'elle avait des parents en voyage mais rien de plus. A l'inverse cependant Aëlita semblait connaître ma vie dans tous les détails. Pour en savoir autant, Aëlita était forcement une personne que j'ai côtoyé auparavant.
Cependant malgré mes efforts j’étais incapable de dire ou, j'avais sans cesse l'impression de l'avoir déjà vu, mais chaque fois c’était le brouillard.
Daniel avait raison de s’inquiéter, mais Aëlita était le dernier de mes soucis pour l'instant, j'avais plutôt pour intention d'aller voir Chloé, je n'en pouvais plus d'attendre comme ça sans rien faire. Elle était peut être dans le coma, mais j'avais besoin de la voir, tout comme elle est venu me voir quand j’étais a sa place bien que ce n’était pas aussi souvent qu'elle le prétendait. C’était mon objectif mais au fond de moi je ne pouvais pas réfuter mes sentiments, j’étais mort d’inquiétude pour Aëlita.
C’était assez drôle et horriblement frustrant, peut importe ce qu'Aëlita pouvait faire j’étais incapable de l'oublier, mon cœur semblait refuser cette idée et je n'avais aucun contrôle dessus. Peut-être qu'elle a elle même fait en sorte de me rendre dépendant de cette dernière ?
Je ne saurais pas dire, mais si Aëlita n’était toujours pas réapparu c'est qu'il lui était forcement arrivé quelque chose. Non, il fallait que je reste focalisé sur Chloé, c’était ma priorité désormais, Aëlita a eu sa chance.
- A quoi tu pense alors ? Lui demandai-je
- Aëlita doit être chez elle, le mieux serait d'aller vérifier. Déclara Daniel
- Vérifier chez elle, tu a vu la taille de sa maison ? M'exclamai-je en ironisant
- Je sais, je le sais très bien, seulement cette fois j'ai mon joker avec moi.
- Et c'est quoi ?
- Toi bien sur. Dit-il en levant un sourcil
- Moi ? Répétai-je confus
- Aëlita ne se montrera pas si j'y vais moi-même, mais a l'instant ou elle t’apercevra elle se ruera dehors pour sauter dans tes bras.
- Je pense que ça n'ira pas comme cela. Affirmai-je en regardant ailleurs
- Et pourquoi cela ?
- Si Aëlita avait voulut être avec moi, elle serait déjà ici, pourtant elle n'est pas revenue, elle a forcement la tête ailleurs.
- Ne dis pas n'importe quoi Joëlle, cette fille tuerait pour passer juste 1 minute avec toi.
Sa remarque me fit sourire intérieurement, Daniel avait sûrement dit ça pour rire mais il ne savait sûrement pas qu'il tapait en plein dans le mille.
Aëlita serait bien la seul personne que je connaisse capable d'une telle chose et ça n'avait rien de rassurant. Cependant je ne fis aucune remarque.
- Ça m'est bien égale, j'ai d'autres projets avant. Déclarai-je
- Je sais, tu veux rendre visite a Chloé n'est-ce pas ?
Daniel m'arracha les mots de la bouche, je n'eus même pas le temps de répondre qu'il enchaîna aussitôt.
- C'est inutile, j'y suis déjà allé et les médecins m'ont précisé qu'elle ne peut pas avoir de visite pour l'instant.
Cette possibilité j'y avais pensé, et j'avais pour espoir que ça n'arriverait pas, malheureusement Daniel venait de le confirmer. Il pourrait très bien être en train de me mentir mais je n'en voyais pas l’intérêt surtout venant de lui, maintenant que voir Chloé n’était plus une option, cela ne me laissait plus qu'un seul choix, retrouver Aëlita et mes infos sur Mars par la même occasion. Et puis c’était mieux d'avoir quelqu'un avec soi que de rester toute la journée tout seul.
- Bon c'est décidé alors, sortons déjà d'ici, je dois récupérer de l'argent a la banque pour qu'on soit paré pour la journée.
- Quelle chance j'ai d'avoir un ami riche. Dit-il en souriant
- Je suis loin d’être riche crois moi. Rétorquai-je
Laissant tout en plan, je quittai mon appartement refermant a clé suivit de Daniel, arrivant dans la rue, le distributeur de billets n’était pas si loin.
Juste a quelques minutes de marche, ça me laisserait le temps de planifier mes actions pour la journée a venir, bien avant Aëlita il y avait un autre endroit que je voulais voir. Mais pour ça il me fallait de l'argent.
- Qu'est-ce que tu cherche a faire au juste ? Demandai-je a Daniel en chemin
- Je ne sais pas, découvrir la vérité peut être.
- Qu'est-ce qui te fais croire qu'Aëlita cache quelque chose ?
- Tu l'as vu toi même mon ami, ce n'est pas le genre de personne qui inspire la confiance.
Je ne voulais pas que Daniel découvre quoi que ce soit sur Aëlita si cela voulait dire qu'il mettrait sa vie en danger, cependant je voulais moi même en savoir plus. Je n'avais d'autres choix que de rester avec lui. Cependant, j'avais peur de ce que j'aurais a faire si Daniel devenait trop gênant.
Arrivé au distributeur j’insérai rapidement ma carte et décidai de vérifier mon solde avant de retirer de l'argent, quand les numéros s’affichèrent j’écarquillai les yeux n'en croyant pas ce que je voyais. Daniel qui se trouvait juste a coté de moi siffla d'admiration et déclara :
- Loin d’être riche tu disais ?
J'avais plusieurs centaines de milliers d'euros sur mon compte, je crus au début que la machine était en train de déconner mais en revérifiant il n'y avait pas d'erreurs possible, c’était bien mon compte que je voyais a l’écran, je ne connaissais qu'une seul personne dans mon entourage d'assez riche pour me faire un tel cadeau et Daniel le remarqua lui aussi.
- Aëlita semble prendre soin de toi en tout cas, si j'avais su que j'aurais de la thune j'aurais peut être tenté ma chance moi aussi.
J’étais partagé entre la joie et l’incompréhension, je n'avais encore jamais eu autant d'argent de toute ma vie, j'admirai les chiffres comme hypnotisé par ces derniers. Je ne pouvais pas le croire, je testai quelque chose en essayant de reprendre 1000 euros d'un seul coup, c’était stupide mais j'avais besoin de le voir. Après avoir noté mon code la machine se mit en route et au bout de quelques instants je reçus deux billets de 500 euros.
Ce n’était pas une blague, Aëlita avait réellement transféré une telle somme sur mon compte. Je n'avais plus vérifié mon compte depuis un moment donc je ne saurais pas dire de quand datait la transaction mais c’était presque comme un cadeau des Dieux. J’étais totalement pitoyable, un peu d'argent et j’étais la, la langue pendante, comme un chien content.
Enfin, « un peu d'argent » était relatif bien sur. Reprenant ma carte je sonnai a la compagnie de taxi que j'avais l'habitude de prendre, lui transmettant mon adresse je cherchai alors une place bien en vue ou le taxi n'aurait pas de mal a se garer. L'attente fut beaucoup plus courte que prévue et une voiture s'immobilisa prés de nous. C’était la première fois que je voyais un taxi aussi luxuriant, cela me rappelai le chauffeur de Aëlita, sa voiture était pratiquement la même. Cependant c'est la première fois que je voyais ce type de véhicule dans la compagnie que j'avais l'habitude d'utiliser. Daniel lui n’étant au courant de rien sauta dans la voiture me laissant la portière ouverte. Hésitant quelques instants je pénétrai a l’intérieur. Le chauffeur se tourna alors vers nous dans un grand sourire et nous demanda ou nous voulions nous rendre. Hésitant légèrement je lui indiquai l'adresse telle que je m'en souvenais. Le chauffeur me corrigea avant de me dire qu'il connaissait le coin. Se retournant vers son volant il se mit en route. Je me détendis en soufflant de soulagement, au final je m’étais inquiété pour rien, c’était juste un taxi comme un autre.
- Tu nous emmène ou ? Me demandai Daniel
- Il y a un endroit que j'aimerais voir avant. Déclarai-je calmement
- C'est toi qui vois. Dit finalement Daniel en se tournant vers la vitre
Le trajet ne dura pas bien longtemps, le lieu n’était pas si loin de toute façon, le chauffeur stoppa la voiture a l'endroit exacte.
- On arrive, ça ne me prendra que quelques instants.
- Pas de problème. Déclara ce dernier
Me retournant vers la bâtisse je fus pris dans un élan de nostalgie.
Je ne pensais pas revenir ici un jour, rien n'avait changé, tout était comme dans mes souvenirs. Daniel sortant de la voiture jeta un œil aux alentours puis s'exclama :
- Une école ?
- Tu as le sens de l'observation bravo.
- Pourquoi revenir a ton ancienne école ?
- Il y a quelqu'un que je voudrais revoir.
Les enfants étaient encore en cours normalement au vu de l'heure qu'il était, j'allais devoir attendre un peu que ce soit l'heure de la recrée.
L'endroit était vieux mais semblait tenir le coup, la direction faisait beaucoup d'efforts pour rénover l'endroit le plus souvent possible pour garder un endroit agréable pour les enfants. A part quelques bâtiments qui n’étaient pas la a l’époque, rien n'avait changé par rapport a avant.
Observant l’édifice fenêtre par fenêtre, mon regard s'immobilisa sur la classe qui était autrefois la mienne, je sentis un frisson me parcourir l’échine et je détournai le regard. Cela faisait déjà plusieurs années et malgré cela j'avais peur de voir Mars débouler de n'importe ou couteau en main. La différence au moins c'est que je serais capable de me défendre si ça venait a arriver. L'attente se faisant longue je me tournai vers Daniel.
- Dis moi, je pourrais utiliser ton GSM quelques secondes.
- Oui bien sur. Répondit ce dernier indifférent
Ma mémoire me faisant défaut comme toujours, je tapai le numéro d'Aëlita de mémoire en espérant ne pas me tromper, appuyant sur « appeler » je portai le téléphone a mon oreille. La tonalité sonna quelques fois puis la voix automatique déclara que le numéro n’était pas attribué. Je m’étais sûrement trompé , je me disais aussi que du premier coup ça ne me correspondait pas vraiment. Essayer d'avantage ne servirait a rien, si je ne l'avais pas trouvé il y avait peu de chance que j'y arrive en m'acharnant.
Rendant son téléphone a Daniel, je vis mon chauffeur se rapprochant de nous, me tournant vers lui je fus surpris de le voir en dehors de sa voiture.
- Désolé de vous déranger, mais il y a quelqu'un qui vous demande. Dit ce dernier
- Qui ça ? Demandai-je
- Je ne sais pas, une jeune fille.
Je sentis mon cœur s'emballer lorsqu'il prononça cette phrase, est-ce qu'il pourrait s'agir d'Aëlita ? Demandant a Daniel de m'attendre ici je suivis le chauffeur sans me douter un seul instant de la véracité de ses propos.
Il me conduisit un peu a l’écart du reste derrière le bâtiment principal puis s'immobilisa sur place, se retournant vers moi il arbora un grand sourire.
Ou était la fille dont il m'avait parlé ? J'allais le lui demander quand je fus violemment frapper par l’arrière, le choc fut si brusque et soudain que je m'effondrai sur le sol perdant connaissance.
Il était déjà deux heures de l’après-midi et je n'avais toujours pas bougé de mon lit, je commençais sérieusement a m’inquiéter pour Chloé tout comme pour Aëlita, j'avais prévu de rendre visite a Chloé mais le moment était peut être encore mal choisit.
Cependant je ne pouvais pas rester la a ne rien faire, mon état mental semblait se stabiliser et je n'avais fais aucune crise depuis la dernière fois, en constatant a quel point j'avais changé en quelques secondes je faisais maintenant attention a ne pas me laisser aller une deuxième fois.
Le regard rivé au plafond cela faisait bien des heures que je ne bougeais plus, ne supportant plus la chaleur je retirai mon t-shirt et le jetai au loin.
L'air froid au contact de ma peau me fit frissonner et je regrettai aussitôt cette décision, me relevant, je marchai jusqu’à mon miroir ou je m'immobilisai quelques instants. Je n’étais plus très beau a voir.
Hormis mon visage qui était encore intact, j'avais des cicatrices absolument partout, les cicatrices avait un certains charmes auprès des filles mais les miennes étaient hideuses et mal dissimulées.
En fait, mon corps était comme scindé en deux parties, l'une plus épargnée que la deuxième, c'est la deuxième qui portait la plus grande de mes cicatrices, celle qu'Aëlita avait recousu après l'avoir elle même causée.
Je n'avais toujours pas fais retirer les fils mais la blessure semblait plutôt bien guérir, faisant quelques mouvements avec mon bras, je ne ressentis aucune douleur particulière. La cicatrice partant de ma main et s’étalant jusqu’à la moitié de mon biceps ne me faisait plus rien. C’était a se demander comment je tenais encore le coup avec un corps aussi ravagé.
Comme petit jeu, je tentai de deviner d’où venait chacune des cicatrices.
Cela fut cependant assez rapide car j'abandonnai au bout de quelques instants. J’étais hypnotisé devant ma glace quand je sentis quelque chose de froid glisser le long de mon dos, passant devant je vis un bras se poser sur mon torse, Aëlita surgit alors posant sa tête sur mon épaule droite.
A l’époque j'aurais sûrement hurlé de terreur mais je savais que ça n'avait rien de réel. Aëlita ne dit rien, elle se contenta de fixer la glace elle aussi en souriant. Une deuxième pression se fit alors ressentir et Chloé apparut comme par enchantement se plaçant a mes cotés et posant sa tête sur mon épaule gauche. Elle était chacune a ma droite et a ma gauche, souriant bêtement sans dire un mot. Voir Aëlita et Chloé sourire ensemble c’était assez drôle dans le fond, ça prouvait une fois de plus que ce que je voyais n’étais pas réel. Ce qui me sautai tout de suite aux yeux c’était la disposition de mes deux amies, Aëlita était du coté le plus ravagé comportant le plus de cicatrices et Chloé était du coté plus sain. Est-ce que je devais y voir un message caché de mon subconscient ? Ou alors étais-ce simplement une coïncidence ?
- C'est dommage qu'on ne puisse pas s'entendre tout les trois. Murmurai-je pleinement conscient de parler dans le vide
Elles ne répondirent pas, continuant de sourire bêtement, ce n’était peut-être qu'une hallucination mais cela semblait si réel. Je pouvais sentir leurs têtes appuyées sur mes épaules et leurs mains sur mon torse. Je fus tenté de croire que je ne rêvais pas mais je savais très bien au fond de moi que ce n’était pas le cas. Fermant les yeux j'inspirai un grand coup puis ouvrant de nouveau les yeux elles avaient disparues, m'admirant encore quelques instants je me dirigeai vers mon armoire a la recherche d'un vêtement sympa a mettre, sachant que je n'avais pratiquement que des chemises le choix serait vite fait. M'habillant en vitesse je mis mon portefeuille en poche et quittai ma chambre refermant derrière moi. Je ressentais une drôle de sensation depuis ce matin, c’était bien mon appartement, mais j'avais l'impression de ne plus faire partie de ce décors, ces pièces qui m’étaient autrefois tellement familières m’apparaissaient aujourd'hui comme hostiles, j'avais l'impression d’être un intrus. Un silence glauque planait dans les airs rendant le tout désagréable pour moi, je n’étais tout simplement plus chez moi. Ou c'est peut être le fait d'y être tout seul qui me donnait cette impression. J'avais perdu l'habitude de vivre en solitaire.
Tournant la tête vers la cuisine j'eus l'impression de voir Aëlita en train de cuisiner, cependant la scène m'apparaissait comme flou et lointaine, détournant le regard je me déplaçai jusqu’à mon salon ou Chloé se tenait la assise sur mon canapé me souriant comme elle le faisait autrefois. J’étais sur le point de m'asseoir avec elle quand la sonnette retentit.
Comme ramené dans le monde des vivants je tournai la tête dans la direction de la porte d'entrée et m’empressai d'ouvrir sans même regarder qui cela pouvait bien être, je fus surpris de voir Daniel se tenant la souriant a moitié. Est-ce que j'aurais préféré voir Aëlita ? Je ne saurais pas le dire.
- Salut Joëlle, je te dérange ? Dit ce dernier
- Non pas du tout, entre je t'en prie. Lui dis-je en ouvrant la porte.
Il hocha la tête en signe de remerciement puis pénétra a l’intérieur, contrairement aux autres il ne fit aucun commentaire sur mon intérieur et demeura silencieux. Qu'est-ce qui pouvait bien l'amener ici ? Et plus important encore comment avait-il eu vent de mon adresse ? Il n'y avait que trois personnes qui la connaissaient et ça m’étonnerais qu'Aëlita ou Chloé lui ai dit, bien que pour Chloé je n’étais pas tellement sur.
- Qu'est-ce qui me vaut l'honneur de ta visite ? Lui demandai-je en allant chercher deux verres a la cuisine
- J'avais envie de prendre de tes nouvelles, je me doute qu'avec les événements de ces derniers temps ça ne doit pas être la forme pour toi.
Il avait raison, mais ce n’était pas bien difficile a deviner, sans Aëlita ou Chloé je redevenais le Joëlle solitaire que j’étais autrefois. Mais sa déduction avait du sens, je devais au moins lui reconnaître ça.
Posant un verre devant lui j'allais le servir quand il insista pour le faire soi-même, ni voyant pas d’inconvénient je lui tendis la bouteille et pris place a coté de lui. Daniel remplit son verre jusqu’à la moitié puis le mien également, c’était assez drôle de le voir me servir sachant que c’était lui l'invité. Buvant une gorgée, il s'exclama en souriant.
- Le coca quand même, je ne m'en fatigue jamais.
Je souris a sa remarque, il était le premier a ne pas se plaindre du manque d'alcool, c’était agréable pour une fois d'entendre cela. Daniel était assez étrange, il paraissait si discret mais avait des manières presque surjouées comme si il faisait du théâtre, il faisait des grands gestes de la main pour s'exprimer et semblait presque réciter des lignes de dialogues. Drôle de personnage quand j'y pense. Loin de la première impression que j'ai eu de lui.
- Tu aime le coca ? Demandai-je en souriant
- Je pense bien en être dépendant certains sont dépendants de la cigarette, et bien pour ma part c'est le coca.
C’était comique de le voir se mettre dans tous ses états pour du Coca, Daniel n'avait visiblement pas peur de s'exprimer et dire ce qu'il pensait, il l'avait déjà prouvé durant la fête en me disant clairement ce qu'il pensait.
Une qualité remarquable qui faisait défaut a beaucoup. J'avais le regard perdu dans le vide quand je remarquai Daniel tenant son verre devant moi, je mis quelques instants a comprendre ce qu'il voulait puis prenant mon verre a mon tour les deux récipients s’entrechoquèrent a l'instant ou Daniel dit « Santé ». Ce dernier bu tout son verre puis le déposa sur la table, et reprenant son sérieux il me dit :
- Je me doute que ça doit grouiller de questions dans ta tête en ce moment, et pour être honnête c'est la même chose pour moi.
- Ah oui ? Lui dis-je intrigué
- En fait, c'est cette Aëlita qui m'intrigue beaucoup.
- On est deux dans ce cas. Murmurai-je en reprenant une gorgée de coca
- Tu ne saurais pas ou elle est en ce moment par hasard ? Demanda-il curieux
- Malheureusement non, elle a complètement disparu après la soirée.
Je ne pouvais pas lui dire que je l'avais moi-même rejeté ou il viendrait a poser trop de questions et je voulais absolument éviter cela. Il en saurait juste assez pour ne pas devenir suspicieux envers moi. Bien qu'il semblait sympathique j'avais déjà commis cette erreur assez de fois que pour me tenir a carreaux ce coup ci.
- Toi qui sort avec, est-ce qu'elle t'a dis quoi que ce soit sur elle ?
- Ah vrai dire non, chaque fois que j'ai essayé d'en savoir plus elle devenait évasive.
- Je m'en doutais. Dit Daniel en se remplissant de nouveau son verre
- Pourquoi Aëlita te préoccupe autant, tu n'est pas censé avoir peur d'elle ?
- Ne sois pas idiot Joëlle, c'est ça qui m’inquiète justement, Aëlita est effrayante, elle a de l'influence, l'argent, et pourtant malgré sa popularité personne ne sait rien sur elle, cette fille est une vrai page blanche.
C'est vrai que même moi qui suis censé être la personne qu'Aëlita aime le plus je n'avais pas la moindre information sur elle, je savais vaguement qu'elle avait des parents en voyage mais rien de plus. A l'inverse cependant Aëlita semblait connaître ma vie dans tous les détails. Pour en savoir autant, Aëlita était forcement une personne que j'ai côtoyé auparavant.
Cependant malgré mes efforts j’étais incapable de dire ou, j'avais sans cesse l'impression de l'avoir déjà vu, mais chaque fois c’était le brouillard.
Daniel avait raison de s’inquiéter, mais Aëlita était le dernier de mes soucis pour l'instant, j'avais plutôt pour intention d'aller voir Chloé, je n'en pouvais plus d'attendre comme ça sans rien faire. Elle était peut être dans le coma, mais j'avais besoin de la voir, tout comme elle est venu me voir quand j’étais a sa place bien que ce n’était pas aussi souvent qu'elle le prétendait. C’était mon objectif mais au fond de moi je ne pouvais pas réfuter mes sentiments, j’étais mort d’inquiétude pour Aëlita.
C’était assez drôle et horriblement frustrant, peut importe ce qu'Aëlita pouvait faire j’étais incapable de l'oublier, mon cœur semblait refuser cette idée et je n'avais aucun contrôle dessus. Peut-être qu'elle a elle même fait en sorte de me rendre dépendant de cette dernière ?
Je ne saurais pas dire, mais si Aëlita n’était toujours pas réapparu c'est qu'il lui était forcement arrivé quelque chose. Non, il fallait que je reste focalisé sur Chloé, c’était ma priorité désormais, Aëlita a eu sa chance.
- A quoi tu pense alors ? Lui demandai-je
- Aëlita doit être chez elle, le mieux serait d'aller vérifier. Déclara Daniel
- Vérifier chez elle, tu a vu la taille de sa maison ? M'exclamai-je en ironisant
- Je sais, je le sais très bien, seulement cette fois j'ai mon joker avec moi.
- Et c'est quoi ?
- Toi bien sur. Dit-il en levant un sourcil
- Moi ? Répétai-je confus
- Aëlita ne se montrera pas si j'y vais moi-même, mais a l'instant ou elle t’apercevra elle se ruera dehors pour sauter dans tes bras.
- Je pense que ça n'ira pas comme cela. Affirmai-je en regardant ailleurs
- Et pourquoi cela ?
- Si Aëlita avait voulut être avec moi, elle serait déjà ici, pourtant elle n'est pas revenue, elle a forcement la tête ailleurs.
- Ne dis pas n'importe quoi Joëlle, cette fille tuerait pour passer juste 1 minute avec toi.
Sa remarque me fit sourire intérieurement, Daniel avait sûrement dit ça pour rire mais il ne savait sûrement pas qu'il tapait en plein dans le mille.
Aëlita serait bien la seul personne que je connaisse capable d'une telle chose et ça n'avait rien de rassurant. Cependant je ne fis aucune remarque.
- Ça m'est bien égale, j'ai d'autres projets avant. Déclarai-je
- Je sais, tu veux rendre visite a Chloé n'est-ce pas ?
Daniel m'arracha les mots de la bouche, je n'eus même pas le temps de répondre qu'il enchaîna aussitôt.
- C'est inutile, j'y suis déjà allé et les médecins m'ont précisé qu'elle ne peut pas avoir de visite pour l'instant.
Cette possibilité j'y avais pensé, et j'avais pour espoir que ça n'arriverait pas, malheureusement Daniel venait de le confirmer. Il pourrait très bien être en train de me mentir mais je n'en voyais pas l’intérêt surtout venant de lui, maintenant que voir Chloé n’était plus une option, cela ne me laissait plus qu'un seul choix, retrouver Aëlita et mes infos sur Mars par la même occasion. Et puis c’était mieux d'avoir quelqu'un avec soi que de rester toute la journée tout seul.
- Bon c'est décidé alors, sortons déjà d'ici, je dois récupérer de l'argent a la banque pour qu'on soit paré pour la journée.
- Quelle chance j'ai d'avoir un ami riche. Dit-il en souriant
- Je suis loin d’être riche crois moi. Rétorquai-je
Laissant tout en plan, je quittai mon appartement refermant a clé suivit de Daniel, arrivant dans la rue, le distributeur de billets n’était pas si loin.
Juste a quelques minutes de marche, ça me laisserait le temps de planifier mes actions pour la journée a venir, bien avant Aëlita il y avait un autre endroit que je voulais voir. Mais pour ça il me fallait de l'argent.
- Qu'est-ce que tu cherche a faire au juste ? Demandai-je a Daniel en chemin
- Je ne sais pas, découvrir la vérité peut être.
- Qu'est-ce qui te fais croire qu'Aëlita cache quelque chose ?
- Tu l'as vu toi même mon ami, ce n'est pas le genre de personne qui inspire la confiance.
Je ne voulais pas que Daniel découvre quoi que ce soit sur Aëlita si cela voulait dire qu'il mettrait sa vie en danger, cependant je voulais moi même en savoir plus. Je n'avais d'autres choix que de rester avec lui. Cependant, j'avais peur de ce que j'aurais a faire si Daniel devenait trop gênant.
Arrivé au distributeur j’insérai rapidement ma carte et décidai de vérifier mon solde avant de retirer de l'argent, quand les numéros s’affichèrent j’écarquillai les yeux n'en croyant pas ce que je voyais. Daniel qui se trouvait juste a coté de moi siffla d'admiration et déclara :
- Loin d’être riche tu disais ?
J'avais plusieurs centaines de milliers d'euros sur mon compte, je crus au début que la machine était en train de déconner mais en revérifiant il n'y avait pas d'erreurs possible, c’était bien mon compte que je voyais a l’écran, je ne connaissais qu'une seul personne dans mon entourage d'assez riche pour me faire un tel cadeau et Daniel le remarqua lui aussi.
- Aëlita semble prendre soin de toi en tout cas, si j'avais su que j'aurais de la thune j'aurais peut être tenté ma chance moi aussi.
J’étais partagé entre la joie et l’incompréhension, je n'avais encore jamais eu autant d'argent de toute ma vie, j'admirai les chiffres comme hypnotisé par ces derniers. Je ne pouvais pas le croire, je testai quelque chose en essayant de reprendre 1000 euros d'un seul coup, c’était stupide mais j'avais besoin de le voir. Après avoir noté mon code la machine se mit en route et au bout de quelques instants je reçus deux billets de 500 euros.
Ce n’était pas une blague, Aëlita avait réellement transféré une telle somme sur mon compte. Je n'avais plus vérifié mon compte depuis un moment donc je ne saurais pas dire de quand datait la transaction mais c’était presque comme un cadeau des Dieux. J’étais totalement pitoyable, un peu d'argent et j’étais la, la langue pendante, comme un chien content.
Enfin, « un peu d'argent » était relatif bien sur. Reprenant ma carte je sonnai a la compagnie de taxi que j'avais l'habitude de prendre, lui transmettant mon adresse je cherchai alors une place bien en vue ou le taxi n'aurait pas de mal a se garer. L'attente fut beaucoup plus courte que prévue et une voiture s'immobilisa prés de nous. C’était la première fois que je voyais un taxi aussi luxuriant, cela me rappelai le chauffeur de Aëlita, sa voiture était pratiquement la même. Cependant c'est la première fois que je voyais ce type de véhicule dans la compagnie que j'avais l'habitude d'utiliser. Daniel lui n’étant au courant de rien sauta dans la voiture me laissant la portière ouverte. Hésitant quelques instants je pénétrai a l’intérieur. Le chauffeur se tourna alors vers nous dans un grand sourire et nous demanda ou nous voulions nous rendre. Hésitant légèrement je lui indiquai l'adresse telle que je m'en souvenais. Le chauffeur me corrigea avant de me dire qu'il connaissait le coin. Se retournant vers son volant il se mit en route. Je me détendis en soufflant de soulagement, au final je m’étais inquiété pour rien, c’était juste un taxi comme un autre.
- Tu nous emmène ou ? Me demandai Daniel
- Il y a un endroit que j'aimerais voir avant. Déclarai-je calmement
- C'est toi qui vois. Dit finalement Daniel en se tournant vers la vitre
Le trajet ne dura pas bien longtemps, le lieu n’était pas si loin de toute façon, le chauffeur stoppa la voiture a l'endroit exacte.
- On arrive, ça ne me prendra que quelques instants.
- Pas de problème. Déclara ce dernier
Me retournant vers la bâtisse je fus pris dans un élan de nostalgie.
Je ne pensais pas revenir ici un jour, rien n'avait changé, tout était comme dans mes souvenirs. Daniel sortant de la voiture jeta un œil aux alentours puis s'exclama :
- Une école ?
- Tu as le sens de l'observation bravo.
- Pourquoi revenir a ton ancienne école ?
- Il y a quelqu'un que je voudrais revoir.
Les enfants étaient encore en cours normalement au vu de l'heure qu'il était, j'allais devoir attendre un peu que ce soit l'heure de la recrée.
L'endroit était vieux mais semblait tenir le coup, la direction faisait beaucoup d'efforts pour rénover l'endroit le plus souvent possible pour garder un endroit agréable pour les enfants. A part quelques bâtiments qui n’étaient pas la a l’époque, rien n'avait changé par rapport a avant.
Observant l’édifice fenêtre par fenêtre, mon regard s'immobilisa sur la classe qui était autrefois la mienne, je sentis un frisson me parcourir l’échine et je détournai le regard. Cela faisait déjà plusieurs années et malgré cela j'avais peur de voir Mars débouler de n'importe ou couteau en main. La différence au moins c'est que je serais capable de me défendre si ça venait a arriver. L'attente se faisant longue je me tournai vers Daniel.
- Dis moi, je pourrais utiliser ton GSM quelques secondes.
- Oui bien sur. Répondit ce dernier indifférent
Ma mémoire me faisant défaut comme toujours, je tapai le numéro d'Aëlita de mémoire en espérant ne pas me tromper, appuyant sur « appeler » je portai le téléphone a mon oreille. La tonalité sonna quelques fois puis la voix automatique déclara que le numéro n’était pas attribué. Je m’étais sûrement trompé , je me disais aussi que du premier coup ça ne me correspondait pas vraiment. Essayer d'avantage ne servirait a rien, si je ne l'avais pas trouvé il y avait peu de chance que j'y arrive en m'acharnant.
Rendant son téléphone a Daniel, je vis mon chauffeur se rapprochant de nous, me tournant vers lui je fus surpris de le voir en dehors de sa voiture.
- Désolé de vous déranger, mais il y a quelqu'un qui vous demande. Dit ce dernier
- Qui ça ? Demandai-je
- Je ne sais pas, une jeune fille.
Je sentis mon cœur s'emballer lorsqu'il prononça cette phrase, est-ce qu'il pourrait s'agir d'Aëlita ? Demandant a Daniel de m'attendre ici je suivis le chauffeur sans me douter un seul instant de la véracité de ses propos.
Il me conduisit un peu a l’écart du reste derrière le bâtiment principal puis s'immobilisa sur place, se retournant vers moi il arbora un grand sourire.
Ou était la fille dont il m'avait parlé ? J'allais le lui demander quand je fus violemment frapper par l’arrière, le choc fut si brusque et soudain que je m'effondrai sur le sol perdant connaissance.
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