Chloe et moi
Par : 5xBan
Genre : Sentimental , Horreur
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 46
Dangereuses retrouvailles
Publié le 17/09/15 à 17:18:42 par 5xBan
Chloé était juste la devant moi, ça paraissait presque irréel de la voir après tout ce temps, j'avais l'impression de voir un fantôme qui pourrait s’évaporer a tout moment. Il était inutile de me le cacher, au fond de moi je voulais rencontrer Chloé, c'est un désire que je gardais enfuis en moi depuis un bon moment déjà et être enfin capable de la voir sans avoir Aëlita pour me tenir en laisse était une sensation apaisante.
Son style avait changé avec le temps, ses cheveux paraissaient plus long et son teint plus mature, il faut croire que je n’étais pas le seul qui avait changé après tout ce temps. Ses cheveux étaient désormais bouclés, a moins qu'ils ne l’étaient déjà a l’époque, de toute façon cela me semblait faire partie d'un passé lointain et ma mémoire n’était pas assez performante pour remonter aussi loin en arrière. Mise a part ses cheveux elle était vêtue d'une robe blanche lui allant merveilleusement bien. Chloé avait l'air d'une vrai femme. Elle était la totale contradiction avec Aëlita qui elle était plus joueuse et relâché. Le yin et le yang en quelques sortes.
Chloé ne semblait pas être en colère, son visage affichait simplement un sourire timide ne sachant pas quoi choisir comme émotion. Pour ma part j’étais indécis, je ne pourrais jamais oublier ce qu'elle a fait mais j’étais trop fatigué que pour commencer a m’énerver, alors je gardai mon calme.
- Ça fait bizarre non ? Après tout ce temps ? Dit-elle
- Pourquoi es-tu venu ici ?
- C'est la fête du siècle après tout, tout le monde est la. Répondit-elle d'un ton très bas
Il y avait un malaise clairement visible entre Chloé et moi mais aucun de nous deux n'avait le courage de le briser, chacun craignant ce qui pourrait en découler. Elle et moi parlions sur un ton indifférent, comme deux inconnues se croisant dans la rue et discutant de la météo avant de se séparer. Daniel quand a lui avait le dos tourné vers le bar en train de boire son verre ne prêtant pas attention a la scène.
- Alors tu la connais ? Lui demandai-je attirant son attention
- Non, mais elle m'a vu te parler et elle voulait que je fasse en sorte que tu sois seul. Répondit-il sur un air indifférent
Ne cherchant pas plus loin mon regard se posai de nouveau sur Chloé.
Elle était toujours la debout devant moi, figé comme un I m'observant sans me quitter du regard un seul instant. Je ne me ferais pas avoir deux fois.
- Tu ne devrais pas être avec moi.
- Et si j'ai envie de te parler ?
- Ce n'est pas important ce que tu veux, si Aëlita te vois avec moi, elle risque de très mal réagir.
- Tu pense que j'ai peur d'elle ? Affirma-elle avec fermeté
- Crois moi, tu devrais. Rétorquai-je
Sûrement fatigué de se tenir debout, Chloé vint s'asseoir sur le siège a coté du moi, tournant légèrement dans sa direction nous étions maintenant l'un en face de l'autre nous jugeant du regard comme d'anciens rivaux. Je ne ressentais plus rien pour Chloé depuis longtemps mais cette complicité qui nous unissait autrefois semblait ne pas avoir disparu.
D'aussi prés je pouvais sentir son parfum, une odeur agréable et enivrante, telle une caresse au visage, faisait-elle exprès ? Est ce que tout ça faisait partie d'un plan ?
- En fait, si je suis la c'est aussi parce que je voulais te parler d'elle.
- Je n'ai pas envie de t’écouter me cracher ta haine en pleine visage. Déclarai-je déjà fatigué par notre conversation.
- Écoute moi un peu Joëlle, comme tu le faisais autrefois. Insista Chloé
- Ça te manque n'est ce pas ? L’époque ou tu pouvais me manipuler comme un bon toutou ? Dis-je sarcastiquement
- Alors c'est cette image qu'elle t'a donné de moi ? Répondit-elle sur un ton très calme
- Ce n'est pas une image mais simplement la vérité.
- Je ne te voyais pas comme un toutou Joëlle, cependant maintenant tu est devenu le sien. Affirma Chloé
J'aurais pu m’énerver et mettre fin a cette discussion, écouter Chloé insulter Aëlita me mettait hors de moi et ce malgré notre dispute de tout a l'heure, après tout elle restait la fille avec qui j'avais passé un mois entier pratiquement et j'ai mieux appris avec Aëlita que je ne l'ai jamais fais avec Chloé. Elle était simplement en pleine crise de jalousie s'imaginant milles et uns complots pour justifier le fait qu'Aëlita est la mal incarné.
Elle ne m'aurait pas une seconde fois, pourtant j'avais envie d'entendre ce qu'elle avait a dire, et ce n’était même pas par curiosité. J'avais simplement envie. Rien de plus, rien de moins.
-Un toutou tu dis ?
-J'ignore ce qu'elle t'as dis mais tu dois savoir que...
Ne la laissant pas finir sa phrase je levai la main et la giflai d'un coup sec.
Elle en fut si étonné qu'elle ne dit plus rien se tenant la joue endolorie et me regardant l'air effaré. Gardant mon calme je lui répondis.
-Je ne veux plus jamais t'entendre parler d'Aëlita.
Ce n’était pas dans mes principes de frapper une fille mais dans le cas présent c'est tout ce que j'avais a ma disposition pour la faire taire.
J'avais fais déjà suffisamment d'effort en prenant la peine de l’écouter dix minutes, je n'allais pas en perdre une de plus a l’écouter déblatérer des conneries sur Aëlita. Et puis, je ne l'avais pas frappé si fort que cela, juste assez pour qu'elle cesse enfin de parler. Chloé ne s'attendait visiblement pas a une telle réaction de ma part, ça se voyait a ses yeux menaçant de s'inonder a tout instant, Daniel quand a lui ne disait pas un mot concentré sur son rêve.
-Alors c'est ça le nouveau Joëlle ? Regarde ce qu'elle a fait de toi ? Dit Chloé en augmentant le ton
-Elle m'a permis de me rendre compte que je me faisais manipuler par une garce oui, et j'en suis plutôt reconnaissant. Répondis-je très calmement.
-Joëlle, pourquoi est-ce que tu ne comprend pas que c'est elle qui te manipule et ce depuis le début, te faire disparaître comme cela pendant des semaines n’était pas un hasard.
Chloé venait de perdre son calme, elle parlait de plus en plus fort, attirant l'attention des personnes autour de nous. Pour ma part j’étais calme et reposé, si quelqu'un devait avoir honte dans l'histoire c’était bien elle.
-Aëlita avait des preuves au moins, toi tu ne fais qu'affirmer sans rien me prouver.
-Des preuves ? Répéta-elle
-Oui du genre, des photos vous montrant Vincent et toi, d'ailleurs il n'est pas venu ton copain ?
Chloé sembla déstabilisé durant un instant parce ce que je venais de dire, est-ce que j'avais tapé dans le mille ? Est ce que maintenant qu'elle se savait découvert elle cesserait de jouer la comédie ?
Je pensais pouvoir être prêt a savourer ma victoire quand Chloé me gifla a son tour, sauf que contrairement a moi elle y mit toute ses forces et toute sa hargne. La joue en feu je ne me tournai pas tout de suite vers elle n'arrivant pas a réaliser ce qu'elle venait de faire. Me gifler...devant tout le monde.
L'espace s’était figé durant un court instant, je pouvais sentir le regard des autres sur moi, de quoi avais-je l'air maintenant ? D'un autre coté je ne recevais que ce que j'avais donné, mais je ne pouvais pas laisser passer une telle chose. Si je voulais donner une nouvelle image de moi-même il était hors de question de me laisser faire, mais que faire contre une fille ?
Me tournant vers Chloé je la vis la tête baisse et les mains sur ses genoux.
-Joëlle, Vincent est mort. Dit-elle au bord des larmes en serrant les poings
-Quoi ? Lui répondis-je sentant mon cœur manquer un battement
-Il s'est tué en voiture il y a quelques jours. Levant la tête je vis les larmes coulant le long de ses joues.
Pour ma part j’étais figé sur place n'arrivant pas a assimiler ce que j’étais en train d'entendre, Vincent...mort ? Ça ne pouvait pas être vrai, j'en voulais a Vincent pour ce qu'il avait fait avec Chloé, mais je n'ai jamais souhaité sa mort. Sa dernière visite me revint en mémoire, la manière dont Aëlita l'avait dénigré, la façon dont il était partit mal a l'aise me promettant qu'on se reverrait une autre fois, et maintenant il était mort.
Ce n'est pas ce que je voulais, ce n'est pas comme ça que ça devait finir.
- Chloé je suis... ! Commençai-je par dire ne trouvant pas mes mots
Cette dernière pleurait a chaudes larmes désormais, je n'avais pas mesuré l’étendu des mes paroles et je me rendais maintenant compte a quel point j'avais manqué de respect a Vincent en prononçant cette phrase. Ma vue se brouilla légèrement virant entre le flou et le net, mes propres larmes me montèrent aux yeux malgré mes efforts pour les retenir. Est-ce que j'avais de la peine pour Vincent ? Pour ce mec que j’étais censé haïr ?
Non, ce n’était pas digne de celui qu'Aëlita m'avait aidé a devenir, je ne pouvais pas me permettre de devenir sentimental a la moindre petite chose, mais malgré cela je ne pouvais plus retenir mes émotions. Quittant mon siège, je chancelai légèrement en marchant ne sachant pas ou porter mon regard et tournant la tête dans tout les sens. Ma bouche s'ouvrait en boucle cherchant des mots qui ne venaient pas.
- Tu sais, il avait espoir que tu finirais par revenir, que tu ne nous abandonnerais pas comme ça bêtement. Rajouta Chloé en sanglotant
Il y avait beaucoup de monde autour de nous mais pourtant c'est comme si nous étions juste nous deux, je n'entendais plus la musique, je ne voyais plus les gens autour de moi, je ne voyais que Chloé assise sur ce siège a quelques mètres. En écoutant ce qu'elle me disait, je me rendais désormais compte du temps que j'avais gaspillé isolé avec Aëlita.
Tout ce temps ou je n'avais plus fais attention a mon entourage, tout ce temps était maintenant perdue. J'avais tous foutu en l'air pour rien.
Ce que Chloé avait fait était certes impardonnable mais je n'avais pas le droit de me moquer de la mort de Vincent, je pourrais régler nos différences un autre moment. Marchant vers Chloé, je serrai cette dernière contre moi alors que mes propres larmes coulèrent le long des mes joues.
Ça n'avait rien de masculin ou de viril mais sur l'instant c’était égale.
- Je suis désolé Chloé. C'est tout ce que je trouvai a dire
Elle ne répondit pas, la tête enfouie contre mon torse, nous nous étions déjà retrouvé dans cette position il y a longtemps de cela.
Ce n’était que quelques semaines mais j'avais bien l'impression que ça remontait a dix ans en arrière, une autre époque ou nous étions encore des gamins. Tenant Chloé dans mes bras je jetai des rapides coup d’œils autour de moi et c'est en levant la tête a l’étage que je vis Aëlita nous observant depuis la rambarde. Elle avait les yeux écarquillés braqués sur Chloé avec le regard le plus effrayant que je n'avais jamais vu de ma vie.
La scène dura quelques secondes puis quelqu'un passa devant elle et l'instant d’après elle avait disparut. Cherchant dans les alentours je ne la vis nul part, mais çà ne me disait rien de bon. Repoussant doucement Chloé je pris la direction du second étage.
- Je reviens, ne bouge pas. Dis-je a Chloé avant de m'en aller
Jetant un coup d’œil au bar Daniel aussi semblait avoir disparu.
Grimpant les marches quatre a quatre j'arrivai au second étage.
L'ambiance était la même mais bien moins agitée qu'en bas.
Il y avait majoritairement des couples venant se mettre dans l'une des nombreuses disponibles pour être plus tranquilles. On pouvait en entendre certaines jouir depuis les différentes chambres. Ça ne semblait déranger personne. Regardant autour de moi je ne vis pas Aëlita ce qui ne fut pas pour me rassurer. Je ne savais pas dans quel chambre elle pouvait être, j'allais donc devoir les essayer unes par unes jusqu’à tomber sur la bonne.
L'idée ne me plaisait pas mais je n'avais guère le choix, jetant un dernier coup d’œil au première étage, Chloé était toujours bien la en train de boire un verre. Me dirigeant donc vers la première porte elle était verrouillée, au moins ça m’éviterais de voir ce que je ne voulais pas voir.
Ouvrant la deuxième elle était vide, je fis rapidement quelques pas a l’intérieur pour être sur de n'oublier aucun recoin puis quittai la pièce, au même instant un couple se précipita a l’intérieur refermant la porte derrière eux.
Puis passant porte par porte les choix furent de plus en plus réduit, je tombai même sur un couple en train de faire l'amour, ils étaient tellement alcoolisés qu'ils ne semblaient pas remarquer ma présence continuant tranquillement leurs affaires. Je refermai aussitôt effaçant de ma mémoire ce que je venais de voir. Mais alors qu'il restait une vingtaine de porte je finis par tomber sur la bonne. La porte produisit un grincement pénible avant de finalement se laisser aller. Pénétrant pas par pas je guettai les alentours m'attendant a voir Aëlita assise sur le lit ou sur une chaise.
Elle ne semblait pas être la, rendu au milieu de la chambre je ne voyais absolument rien, juste une vaste chambre avec un lit, une table de chevet, une armoire, l’équipement de base qu'on pourrait très bien retrouver dans un hôtel, mais alors que j'allais laisser tomber la porte se referma derrière moi. Me retournant brusquement je vis Aëlita adossé contre la porte les mains dans le dos. Elle arborait ce sourire doux et tendre mais dans la situation actuelle ça en devenait horriblement glauque. Le simple fait qu'elle ait ses mains dans le dos n’était pas rassurant.
- Aëlita, qu'est-ce qui te prend ? Demandai-je en tentant de paraître sur de moi
- Tu ne vas quand même pas retourner avec elle n'est-ce pas ? Dit Aëlita en souriant les yeux écarquillés.
J'entendis un bruit de serrure qu'on tourne puis Aëlita agita la clé dans les airs avant de la mettre dans sa poche, puis elle fit un pas en avant.
Il y avait quelque chose d'anormal avec Aëlita, elle semblait être absente, elle souriait les yeux grands ouvert mais il n'y avait rien de vivant dans ce sourire. Ses phrases ressemblaient presque plus a des supplices camouflés en affirmation. Sa tête ne tenait plus droite tremblante sans cesse et se courbant a droite et a gauche en boucle. Ses mains tremblaient également cherchant a agripper quelque chose, ses doigts s'ouvraient et se refermaient dans le vide. Elle paraissait être sur le point d'exploser.
- C'est moi que tu aime n'est-ce pas ? Dit-elle en faisant un autre pas
Si Aëlita avait en tête de m'attaquer par surprise je serais complètement impuissant, je n’étais pas de taille face a elle, ses mains étaient en évidence mais ça ne m’étonnerais pas de la voir sortir un couteau de nul part.
- Aëlita, arrête toi s'il te plaît. Lui ordonnai-je en faisant un pas en arrière.
- Tu n'as pas besoin d'elle, tu n'as pas besoin des autres.
Elle ne semblait pas m'entendre, en fait elle n'entendait que tout ce qui allait dans son sens, le reste semblait ne pas l'atteindre.
- Aëlita, tu n'est plus toi même, par pitié arrête toi. Implorai-je essayant encore une fois.
- Tu n'as besoin que de moi, moi, moi, et moi j'ai besoin de toi.
Dos au mur je n'avais plus échappatoire possible, je ne saurais dire pourquoi Aëlita me faisait aussi peur mais rien qu'a son attitude je devinais qu'elle n'avait rien de bon en tête. Elle marchait lentement et a son aise rendant sa progression encore plus insupportable, arrivé a quelques mètres seulement elle se mit a chantonner une drôle de chanson.
- Joëlle et Aëlita seront ensemble, Joëlle et Aëlita seront ensemble,...
Ce n’était plus Aëlita en face de moi, je ne l'avais encore jamais vu agir comme cela, je la savais dérangé sur les bords mais je n'aurais jamais cru que ça atteignait des telles extrêmes. Il fallait que je la calme avant qu'elle ne finisse par s'en prendre a moi ou a quelqu'un d'autres.
- Oui, nous serons ensemble, tu as promis non ? Lui dis-je en tendant une main vers elle.
Ce coup ci elle sembla plus réceptive et cessa d'avancer comme interpelle par ce que je venais de dire, sa tête pencha sur la droite comme si elle était désarticulée et fixa le sol en répétant « promis, promis, promis »
- Je veux juste qu'on s'explique, je n'ai pas l'intention de t'abandonner. Ajoutai-je
Aëlita semblait revenir a elle, c’était indescriptible comme scène.
Elle semblait reprendre des couleurs et revenir a elle petit a petit.
Je le constatais par sa tête qui cessa de trembler et de gesticuler ainsi que ses mains. Après un certains moment elle releva la tête vers moi et me demanda :
- Est-ce que tu m'aimes ?
- Bien sur que oui Aëlita et tu le sais.
Elle afficha un sourire mais une fois encore il semblait venir de très loin.
Le pire c'est que je ne mentais même pas, j'avais réellement des sentiments pour elle bien que j'avais du mal a les exprimer. Aëlita avait beau être aussi étrange et folle que possible je ne pouvais pas m’empêcher de l'aimer.
J'avais prévu de m’éloigner d'elle un certains temps mais je me rendis compte que je ne pouvais pas, elle semblait perdre la raison quand elle n’était plus avec moi, comment avait-elle fait pour tenir avant notre rencontre dans ce cas ? Ou c'est peut être de m'avoir vu avec Chloé qui a déclenché ça ? C’était fort probable.
Je fis un pas vers elle testant sa réaction, elle avança vers moi et vint d'elle même dans mes bras, après la crise qu'elle venait de faire je n’étais pas du tout a l'aise avec l'idée de l'avoir aussi prés de moi mais je la laissa faire.
Est-ce que j’étais condamné a être avec Aëlita jusqu’à la fin de mes jours ?
Pas que l'idée était déplaisante mais le fait de ne pas avoir le choix était dérangeant, je semblais être la seul personne qu'Aëlita écoute réellement.
Pour tous les autres, elle les voyait comme des objets ne valant pas plus qu'un rat crevé, elle faisait preuve d'une agressivité sans nom.
La raison pour laquelle elle m'avait choisit moi m’étais complètement inconnue mais il y avait clairement plus que mon physique ou ma personnalité, Aëlita ne me disait pas tout, en fait elle ne me disait rien du tout. Je m’étais fais avoir par le paysage paradisiaque qu'elle a construit pour moi durant ces semaines et je n'ai pas essayé de voir plus loin.
Il fallait que je garde Aëlita, j'avais besoin de ces infos, une fois que Mars sera mort, je saurais sûrement ce que je dois faire mais d'ici la, j'allais devoir veiller sur elle.
- Joëlle tu viens ? Dit Aëlita en levant la tête vers moi
Elle était de nouveau souriante et pleine de vie, elle ne semblait pas avoir conscience de ce qu'il venait de se passe, elle souriait comme si il n'y avait jamais rien eu, faisait-elle semblant ou n'avait-elle réellement aucun souvenir ?
- Je ne peux pas encore venir. Répondis-je
- Mais pourquoi ? Rétorqua-elle visiblement déçu.
J'allais lui répondre quand la poignée de la porte se mit a tourner.
Quelqu'un semblait vouloir rentrer, j'avais une petite idée mais je priais de tout cœur pour que ça ne soit pas qui je pensais. La porte s'agita quelques instants puis finalement une voix s’éleva de derrière.
- Y a déjà quelqu'un ici en fait.
Je soupirai de soulagement, durant un instant je m’étais imaginé le pire.
Aëlita regardai autour d'elle puis constata que nous étions effectivement dans une chambre.
- C'est toi qui m'a amené ici ? Dit-elle en rougissant
- Oui, c'est moi.
Essayer de lui expliquer ne servirait a rien, je doute qu'elle arriverait a l'accepter ou a le concevoir, je préférais jouer le rôle pour l'instant.
Aëlita se tordit dans tout les sens visiblement gêne par la situation puis prononça en rougissant de plus belle.
- Tu sais si tu veux le faire je suis prête.
- Quoi, non, bien sur que non ! Répondis-je comprenant ce a quoi elle faisait allusion
Bon sang je n'avais pas pensé a ça et pourtant c’était moi le garçon dans l'histoire, c'est vrai que du point de vue d'Aëlita le message semblait assez clair mais ce n'est pas ce a quoi je pensais. Comment pourrais-je coucher avec Aëlita surtout après une scène comme celle la ?
Se dirigeant vers la sortie, je pris la clé se trouvant dans la poche d'Aëlita, cette dernière s’étonna d'ailleurs de la voir la.
Quittant enfin cette chambre, nous venions a peine de faire un pas qu'a quelques mètres devant nous Aëlita tomba nez a nez avec Chloé.
Son style avait changé avec le temps, ses cheveux paraissaient plus long et son teint plus mature, il faut croire que je n’étais pas le seul qui avait changé après tout ce temps. Ses cheveux étaient désormais bouclés, a moins qu'ils ne l’étaient déjà a l’époque, de toute façon cela me semblait faire partie d'un passé lointain et ma mémoire n’était pas assez performante pour remonter aussi loin en arrière. Mise a part ses cheveux elle était vêtue d'une robe blanche lui allant merveilleusement bien. Chloé avait l'air d'une vrai femme. Elle était la totale contradiction avec Aëlita qui elle était plus joueuse et relâché. Le yin et le yang en quelques sortes.
Chloé ne semblait pas être en colère, son visage affichait simplement un sourire timide ne sachant pas quoi choisir comme émotion. Pour ma part j’étais indécis, je ne pourrais jamais oublier ce qu'elle a fait mais j’étais trop fatigué que pour commencer a m’énerver, alors je gardai mon calme.
- Ça fait bizarre non ? Après tout ce temps ? Dit-elle
- Pourquoi es-tu venu ici ?
- C'est la fête du siècle après tout, tout le monde est la. Répondit-elle d'un ton très bas
Il y avait un malaise clairement visible entre Chloé et moi mais aucun de nous deux n'avait le courage de le briser, chacun craignant ce qui pourrait en découler. Elle et moi parlions sur un ton indifférent, comme deux inconnues se croisant dans la rue et discutant de la météo avant de se séparer. Daniel quand a lui avait le dos tourné vers le bar en train de boire son verre ne prêtant pas attention a la scène.
- Alors tu la connais ? Lui demandai-je attirant son attention
- Non, mais elle m'a vu te parler et elle voulait que je fasse en sorte que tu sois seul. Répondit-il sur un air indifférent
Ne cherchant pas plus loin mon regard se posai de nouveau sur Chloé.
Elle était toujours la debout devant moi, figé comme un I m'observant sans me quitter du regard un seul instant. Je ne me ferais pas avoir deux fois.
- Tu ne devrais pas être avec moi.
- Et si j'ai envie de te parler ?
- Ce n'est pas important ce que tu veux, si Aëlita te vois avec moi, elle risque de très mal réagir.
- Tu pense que j'ai peur d'elle ? Affirma-elle avec fermeté
- Crois moi, tu devrais. Rétorquai-je
Sûrement fatigué de se tenir debout, Chloé vint s'asseoir sur le siège a coté du moi, tournant légèrement dans sa direction nous étions maintenant l'un en face de l'autre nous jugeant du regard comme d'anciens rivaux. Je ne ressentais plus rien pour Chloé depuis longtemps mais cette complicité qui nous unissait autrefois semblait ne pas avoir disparu.
D'aussi prés je pouvais sentir son parfum, une odeur agréable et enivrante, telle une caresse au visage, faisait-elle exprès ? Est ce que tout ça faisait partie d'un plan ?
- En fait, si je suis la c'est aussi parce que je voulais te parler d'elle.
- Je n'ai pas envie de t’écouter me cracher ta haine en pleine visage. Déclarai-je déjà fatigué par notre conversation.
- Écoute moi un peu Joëlle, comme tu le faisais autrefois. Insista Chloé
- Ça te manque n'est ce pas ? L’époque ou tu pouvais me manipuler comme un bon toutou ? Dis-je sarcastiquement
- Alors c'est cette image qu'elle t'a donné de moi ? Répondit-elle sur un ton très calme
- Ce n'est pas une image mais simplement la vérité.
- Je ne te voyais pas comme un toutou Joëlle, cependant maintenant tu est devenu le sien. Affirma Chloé
J'aurais pu m’énerver et mettre fin a cette discussion, écouter Chloé insulter Aëlita me mettait hors de moi et ce malgré notre dispute de tout a l'heure, après tout elle restait la fille avec qui j'avais passé un mois entier pratiquement et j'ai mieux appris avec Aëlita que je ne l'ai jamais fais avec Chloé. Elle était simplement en pleine crise de jalousie s'imaginant milles et uns complots pour justifier le fait qu'Aëlita est la mal incarné.
Elle ne m'aurait pas une seconde fois, pourtant j'avais envie d'entendre ce qu'elle avait a dire, et ce n’était même pas par curiosité. J'avais simplement envie. Rien de plus, rien de moins.
-Un toutou tu dis ?
-J'ignore ce qu'elle t'as dis mais tu dois savoir que...
Ne la laissant pas finir sa phrase je levai la main et la giflai d'un coup sec.
Elle en fut si étonné qu'elle ne dit plus rien se tenant la joue endolorie et me regardant l'air effaré. Gardant mon calme je lui répondis.
-Je ne veux plus jamais t'entendre parler d'Aëlita.
Ce n’était pas dans mes principes de frapper une fille mais dans le cas présent c'est tout ce que j'avais a ma disposition pour la faire taire.
J'avais fais déjà suffisamment d'effort en prenant la peine de l’écouter dix minutes, je n'allais pas en perdre une de plus a l’écouter déblatérer des conneries sur Aëlita. Et puis, je ne l'avais pas frappé si fort que cela, juste assez pour qu'elle cesse enfin de parler. Chloé ne s'attendait visiblement pas a une telle réaction de ma part, ça se voyait a ses yeux menaçant de s'inonder a tout instant, Daniel quand a lui ne disait pas un mot concentré sur son rêve.
-Alors c'est ça le nouveau Joëlle ? Regarde ce qu'elle a fait de toi ? Dit Chloé en augmentant le ton
-Elle m'a permis de me rendre compte que je me faisais manipuler par une garce oui, et j'en suis plutôt reconnaissant. Répondis-je très calmement.
-Joëlle, pourquoi est-ce que tu ne comprend pas que c'est elle qui te manipule et ce depuis le début, te faire disparaître comme cela pendant des semaines n’était pas un hasard.
Chloé venait de perdre son calme, elle parlait de plus en plus fort, attirant l'attention des personnes autour de nous. Pour ma part j’étais calme et reposé, si quelqu'un devait avoir honte dans l'histoire c’était bien elle.
-Aëlita avait des preuves au moins, toi tu ne fais qu'affirmer sans rien me prouver.
-Des preuves ? Répéta-elle
-Oui du genre, des photos vous montrant Vincent et toi, d'ailleurs il n'est pas venu ton copain ?
Chloé sembla déstabilisé durant un instant parce ce que je venais de dire, est-ce que j'avais tapé dans le mille ? Est ce que maintenant qu'elle se savait découvert elle cesserait de jouer la comédie ?
Je pensais pouvoir être prêt a savourer ma victoire quand Chloé me gifla a son tour, sauf que contrairement a moi elle y mit toute ses forces et toute sa hargne. La joue en feu je ne me tournai pas tout de suite vers elle n'arrivant pas a réaliser ce qu'elle venait de faire. Me gifler...devant tout le monde.
L'espace s’était figé durant un court instant, je pouvais sentir le regard des autres sur moi, de quoi avais-je l'air maintenant ? D'un autre coté je ne recevais que ce que j'avais donné, mais je ne pouvais pas laisser passer une telle chose. Si je voulais donner une nouvelle image de moi-même il était hors de question de me laisser faire, mais que faire contre une fille ?
Me tournant vers Chloé je la vis la tête baisse et les mains sur ses genoux.
-Joëlle, Vincent est mort. Dit-elle au bord des larmes en serrant les poings
-Quoi ? Lui répondis-je sentant mon cœur manquer un battement
-Il s'est tué en voiture il y a quelques jours. Levant la tête je vis les larmes coulant le long de ses joues.
Pour ma part j’étais figé sur place n'arrivant pas a assimiler ce que j’étais en train d'entendre, Vincent...mort ? Ça ne pouvait pas être vrai, j'en voulais a Vincent pour ce qu'il avait fait avec Chloé, mais je n'ai jamais souhaité sa mort. Sa dernière visite me revint en mémoire, la manière dont Aëlita l'avait dénigré, la façon dont il était partit mal a l'aise me promettant qu'on se reverrait une autre fois, et maintenant il était mort.
Ce n'est pas ce que je voulais, ce n'est pas comme ça que ça devait finir.
- Chloé je suis... ! Commençai-je par dire ne trouvant pas mes mots
Cette dernière pleurait a chaudes larmes désormais, je n'avais pas mesuré l’étendu des mes paroles et je me rendais maintenant compte a quel point j'avais manqué de respect a Vincent en prononçant cette phrase. Ma vue se brouilla légèrement virant entre le flou et le net, mes propres larmes me montèrent aux yeux malgré mes efforts pour les retenir. Est-ce que j'avais de la peine pour Vincent ? Pour ce mec que j’étais censé haïr ?
Non, ce n’était pas digne de celui qu'Aëlita m'avait aidé a devenir, je ne pouvais pas me permettre de devenir sentimental a la moindre petite chose, mais malgré cela je ne pouvais plus retenir mes émotions. Quittant mon siège, je chancelai légèrement en marchant ne sachant pas ou porter mon regard et tournant la tête dans tout les sens. Ma bouche s'ouvrait en boucle cherchant des mots qui ne venaient pas.
- Tu sais, il avait espoir que tu finirais par revenir, que tu ne nous abandonnerais pas comme ça bêtement. Rajouta Chloé en sanglotant
Il y avait beaucoup de monde autour de nous mais pourtant c'est comme si nous étions juste nous deux, je n'entendais plus la musique, je ne voyais plus les gens autour de moi, je ne voyais que Chloé assise sur ce siège a quelques mètres. En écoutant ce qu'elle me disait, je me rendais désormais compte du temps que j'avais gaspillé isolé avec Aëlita.
Tout ce temps ou je n'avais plus fais attention a mon entourage, tout ce temps était maintenant perdue. J'avais tous foutu en l'air pour rien.
Ce que Chloé avait fait était certes impardonnable mais je n'avais pas le droit de me moquer de la mort de Vincent, je pourrais régler nos différences un autre moment. Marchant vers Chloé, je serrai cette dernière contre moi alors que mes propres larmes coulèrent le long des mes joues.
Ça n'avait rien de masculin ou de viril mais sur l'instant c’était égale.
- Je suis désolé Chloé. C'est tout ce que je trouvai a dire
Elle ne répondit pas, la tête enfouie contre mon torse, nous nous étions déjà retrouvé dans cette position il y a longtemps de cela.
Ce n’était que quelques semaines mais j'avais bien l'impression que ça remontait a dix ans en arrière, une autre époque ou nous étions encore des gamins. Tenant Chloé dans mes bras je jetai des rapides coup d’œils autour de moi et c'est en levant la tête a l’étage que je vis Aëlita nous observant depuis la rambarde. Elle avait les yeux écarquillés braqués sur Chloé avec le regard le plus effrayant que je n'avais jamais vu de ma vie.
La scène dura quelques secondes puis quelqu'un passa devant elle et l'instant d’après elle avait disparut. Cherchant dans les alentours je ne la vis nul part, mais çà ne me disait rien de bon. Repoussant doucement Chloé je pris la direction du second étage.
- Je reviens, ne bouge pas. Dis-je a Chloé avant de m'en aller
Jetant un coup d’œil au bar Daniel aussi semblait avoir disparu.
Grimpant les marches quatre a quatre j'arrivai au second étage.
L'ambiance était la même mais bien moins agitée qu'en bas.
Il y avait majoritairement des couples venant se mettre dans l'une des nombreuses disponibles pour être plus tranquilles. On pouvait en entendre certaines jouir depuis les différentes chambres. Ça ne semblait déranger personne. Regardant autour de moi je ne vis pas Aëlita ce qui ne fut pas pour me rassurer. Je ne savais pas dans quel chambre elle pouvait être, j'allais donc devoir les essayer unes par unes jusqu’à tomber sur la bonne.
L'idée ne me plaisait pas mais je n'avais guère le choix, jetant un dernier coup d’œil au première étage, Chloé était toujours bien la en train de boire un verre. Me dirigeant donc vers la première porte elle était verrouillée, au moins ça m’éviterais de voir ce que je ne voulais pas voir.
Ouvrant la deuxième elle était vide, je fis rapidement quelques pas a l’intérieur pour être sur de n'oublier aucun recoin puis quittai la pièce, au même instant un couple se précipita a l’intérieur refermant la porte derrière eux.
Puis passant porte par porte les choix furent de plus en plus réduit, je tombai même sur un couple en train de faire l'amour, ils étaient tellement alcoolisés qu'ils ne semblaient pas remarquer ma présence continuant tranquillement leurs affaires. Je refermai aussitôt effaçant de ma mémoire ce que je venais de voir. Mais alors qu'il restait une vingtaine de porte je finis par tomber sur la bonne. La porte produisit un grincement pénible avant de finalement se laisser aller. Pénétrant pas par pas je guettai les alentours m'attendant a voir Aëlita assise sur le lit ou sur une chaise.
Elle ne semblait pas être la, rendu au milieu de la chambre je ne voyais absolument rien, juste une vaste chambre avec un lit, une table de chevet, une armoire, l’équipement de base qu'on pourrait très bien retrouver dans un hôtel, mais alors que j'allais laisser tomber la porte se referma derrière moi. Me retournant brusquement je vis Aëlita adossé contre la porte les mains dans le dos. Elle arborait ce sourire doux et tendre mais dans la situation actuelle ça en devenait horriblement glauque. Le simple fait qu'elle ait ses mains dans le dos n’était pas rassurant.
- Aëlita, qu'est-ce qui te prend ? Demandai-je en tentant de paraître sur de moi
- Tu ne vas quand même pas retourner avec elle n'est-ce pas ? Dit Aëlita en souriant les yeux écarquillés.
J'entendis un bruit de serrure qu'on tourne puis Aëlita agita la clé dans les airs avant de la mettre dans sa poche, puis elle fit un pas en avant.
Il y avait quelque chose d'anormal avec Aëlita, elle semblait être absente, elle souriait les yeux grands ouvert mais il n'y avait rien de vivant dans ce sourire. Ses phrases ressemblaient presque plus a des supplices camouflés en affirmation. Sa tête ne tenait plus droite tremblante sans cesse et se courbant a droite et a gauche en boucle. Ses mains tremblaient également cherchant a agripper quelque chose, ses doigts s'ouvraient et se refermaient dans le vide. Elle paraissait être sur le point d'exploser.
- C'est moi que tu aime n'est-ce pas ? Dit-elle en faisant un autre pas
Si Aëlita avait en tête de m'attaquer par surprise je serais complètement impuissant, je n’étais pas de taille face a elle, ses mains étaient en évidence mais ça ne m’étonnerais pas de la voir sortir un couteau de nul part.
- Aëlita, arrête toi s'il te plaît. Lui ordonnai-je en faisant un pas en arrière.
- Tu n'as pas besoin d'elle, tu n'as pas besoin des autres.
Elle ne semblait pas m'entendre, en fait elle n'entendait que tout ce qui allait dans son sens, le reste semblait ne pas l'atteindre.
- Aëlita, tu n'est plus toi même, par pitié arrête toi. Implorai-je essayant encore une fois.
- Tu n'as besoin que de moi, moi, moi, et moi j'ai besoin de toi.
Dos au mur je n'avais plus échappatoire possible, je ne saurais dire pourquoi Aëlita me faisait aussi peur mais rien qu'a son attitude je devinais qu'elle n'avait rien de bon en tête. Elle marchait lentement et a son aise rendant sa progression encore plus insupportable, arrivé a quelques mètres seulement elle se mit a chantonner une drôle de chanson.
- Joëlle et Aëlita seront ensemble, Joëlle et Aëlita seront ensemble,...
Ce n’était plus Aëlita en face de moi, je ne l'avais encore jamais vu agir comme cela, je la savais dérangé sur les bords mais je n'aurais jamais cru que ça atteignait des telles extrêmes. Il fallait que je la calme avant qu'elle ne finisse par s'en prendre a moi ou a quelqu'un d'autres.
- Oui, nous serons ensemble, tu as promis non ? Lui dis-je en tendant une main vers elle.
Ce coup ci elle sembla plus réceptive et cessa d'avancer comme interpelle par ce que je venais de dire, sa tête pencha sur la droite comme si elle était désarticulée et fixa le sol en répétant « promis, promis, promis »
- Je veux juste qu'on s'explique, je n'ai pas l'intention de t'abandonner. Ajoutai-je
Aëlita semblait revenir a elle, c’était indescriptible comme scène.
Elle semblait reprendre des couleurs et revenir a elle petit a petit.
Je le constatais par sa tête qui cessa de trembler et de gesticuler ainsi que ses mains. Après un certains moment elle releva la tête vers moi et me demanda :
- Est-ce que tu m'aimes ?
- Bien sur que oui Aëlita et tu le sais.
Elle afficha un sourire mais une fois encore il semblait venir de très loin.
Le pire c'est que je ne mentais même pas, j'avais réellement des sentiments pour elle bien que j'avais du mal a les exprimer. Aëlita avait beau être aussi étrange et folle que possible je ne pouvais pas m’empêcher de l'aimer.
J'avais prévu de m’éloigner d'elle un certains temps mais je me rendis compte que je ne pouvais pas, elle semblait perdre la raison quand elle n’était plus avec moi, comment avait-elle fait pour tenir avant notre rencontre dans ce cas ? Ou c'est peut être de m'avoir vu avec Chloé qui a déclenché ça ? C’était fort probable.
Je fis un pas vers elle testant sa réaction, elle avança vers moi et vint d'elle même dans mes bras, après la crise qu'elle venait de faire je n’étais pas du tout a l'aise avec l'idée de l'avoir aussi prés de moi mais je la laissa faire.
Est-ce que j’étais condamné a être avec Aëlita jusqu’à la fin de mes jours ?
Pas que l'idée était déplaisante mais le fait de ne pas avoir le choix était dérangeant, je semblais être la seul personne qu'Aëlita écoute réellement.
Pour tous les autres, elle les voyait comme des objets ne valant pas plus qu'un rat crevé, elle faisait preuve d'une agressivité sans nom.
La raison pour laquelle elle m'avait choisit moi m’étais complètement inconnue mais il y avait clairement plus que mon physique ou ma personnalité, Aëlita ne me disait pas tout, en fait elle ne me disait rien du tout. Je m’étais fais avoir par le paysage paradisiaque qu'elle a construit pour moi durant ces semaines et je n'ai pas essayé de voir plus loin.
Il fallait que je garde Aëlita, j'avais besoin de ces infos, une fois que Mars sera mort, je saurais sûrement ce que je dois faire mais d'ici la, j'allais devoir veiller sur elle.
- Joëlle tu viens ? Dit Aëlita en levant la tête vers moi
Elle était de nouveau souriante et pleine de vie, elle ne semblait pas avoir conscience de ce qu'il venait de se passe, elle souriait comme si il n'y avait jamais rien eu, faisait-elle semblant ou n'avait-elle réellement aucun souvenir ?
- Je ne peux pas encore venir. Répondis-je
- Mais pourquoi ? Rétorqua-elle visiblement déçu.
J'allais lui répondre quand la poignée de la porte se mit a tourner.
Quelqu'un semblait vouloir rentrer, j'avais une petite idée mais je priais de tout cœur pour que ça ne soit pas qui je pensais. La porte s'agita quelques instants puis finalement une voix s’éleva de derrière.
- Y a déjà quelqu'un ici en fait.
Je soupirai de soulagement, durant un instant je m’étais imaginé le pire.
Aëlita regardai autour d'elle puis constata que nous étions effectivement dans une chambre.
- C'est toi qui m'a amené ici ? Dit-elle en rougissant
- Oui, c'est moi.
Essayer de lui expliquer ne servirait a rien, je doute qu'elle arriverait a l'accepter ou a le concevoir, je préférais jouer le rôle pour l'instant.
Aëlita se tordit dans tout les sens visiblement gêne par la situation puis prononça en rougissant de plus belle.
- Tu sais si tu veux le faire je suis prête.
- Quoi, non, bien sur que non ! Répondis-je comprenant ce a quoi elle faisait allusion
Bon sang je n'avais pas pensé a ça et pourtant c’était moi le garçon dans l'histoire, c'est vrai que du point de vue d'Aëlita le message semblait assez clair mais ce n'est pas ce a quoi je pensais. Comment pourrais-je coucher avec Aëlita surtout après une scène comme celle la ?
Se dirigeant vers la sortie, je pris la clé se trouvant dans la poche d'Aëlita, cette dernière s’étonna d'ailleurs de la voir la.
Quittant enfin cette chambre, nous venions a peine de faire un pas qu'a quelques mètres devant nous Aëlita tomba nez a nez avec Chloé.
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