Chapitre 2 : Interrogatoire

10 décembre 2050 - Domicile des Anderwoods, Washington DC.

La porte de la maison familiale à peine franchie, Catheline Anderwoods sauta sur son mari qu'elle n'avait plus vu depuis 5 longues années, elle avait été prévenue par les Rangers du retour de son époux sur le sol américain. Elle avait des yeux bleu ciel et une longue chevelure blonde qui allait jusque dans le bas de son dos, elle était toujours aussi belle qu’il y’a 5 ans. Un peu plus loin dans le salon se tenaient Rob et Brandon, leurs 2 fils visiblement intimidés, n'osant pas se rapprocher de leur père. Rob, le plus âgé était une copie conforme de son père malgré sa tignasse châtain. Brandon, lui, ressemblait à sa mère et possédait sa chevelure blonde et ses prunelles claires. Ce dernier pria la chaire de sa chaire de venir et les pris tendrement dans ses bras « Je ne vous quitterai plus jamais les garçons, je vous le promets ». Conscient de ne pas être très présentable, le père de famille partit se changer dans la salle de bain, il mit un t-shirt noir et un jeans provenant de sa garde-robe personnelle qui n’avait pas bougé d’un centimètre en sa longue absence. La famille passa la soirée à regarder un bon film à a télévision, Ned n’avait plus rit depuis très longtemps et cette sensation lui fit un bien fou. Il était tard, il était donc temps de coucher les garçons, après cela le couple décida qu'il était également temps d'aller dormir, une dure journée d'interrogatoire attendait Ned le lendemain. La nuit fut très calme.

11 décembre 2050 - Domicile des Anderwoods, Washington DC.

Il est 9h du matin, l'heure parfaite pour se lever pour notre ex-ranger. Il prit sa douche ainsi que son petit déjeuner. Il reprit ensuite la direction de salle de bain de la petite maison washingtonienne, il fallait bien qu’il se rase afin d’avoir l’air plus présentable. Cat lui coupa les cheveux si courts qu’on pouvait à peine distinguer les boucles dans la légère masse de cheveux qui lui restait. Il se regarda dans la glace, il sourit à son reflet « Beau gosse » pensa-t-il. Il s’empressa ensuite d’enfiler son plus beau costume, comme il s’y attendait ; il flottait dedans, la cuisine au camp ne valait pas celle de sa femme. Il descendit dans le salon, embrassa sa famille et quitta le domicile en direction de Langley.

11 décembre 2050 - CIA, Langley.

Une fois arrivé sur le parking de la CIA, Ned gara sa magnifique Lamborghini Hoverallardo jaune-orangée sur une place " Invité ", sa voiture Ned y tenait comme à la prunelle de ses yeux, sa femme l'avait laissé dans un état parfait pendant son service et sa captivité. A la sortie de sa voiture italienne, il aperçu directement David Ayrtès le directeur de la CIA et Rick Dixon Général de l’Armée des Etats-Unis d'Amérique qui l’attendait à l’entrée de l’Agence, un petit garde à vous rapide eut lieu entre les 3 hommes, les 2 hommes forts conduisirent Anderwoods dans une salle d'interrogatoire où se trouvait une analyste, la jolie Cathy Marnison qui attendait de pouvoir cuisiner notre ami sur les 5 dernières années de sa vie, ce qui ne l'enchantait pas du tout, il faut bien l'avouer.

Après s’être serrés la main de façon très formelle, l’analyse proposa à Ned de commencer dès à présent, ce qu’il accepta. La première question de la jeune femme fut « Vous ont-ils maltraités pendant ces 5 longues années ? ».
- Vision d'une main lui arrivant droit dans sa figure, et la sensation d'un très léger coulis de sang qui s'échappait de sa bouche - « Non Madame, pas réellement, c’est arrivé mais ce n’était pas très courant je dois dire, leur but était juste de nous faire parler en douceur, ils voulaient juste en savoir plus sur nos tactiques et technologies militaires, et je n'ai pas bronché je peux vous le dire sinon ils m'auraient relâchés plus tôt, voire tué. Pourtant je peux vous dire qu’ils ont essayés de me soutirer des informations, je n’ai jamais révélé quoi que ce soit qui pourrait être préjudiciable à mon pays.»

La prochaine question fut à propos de son enlèvement.
« 13 Juillet 2045. Avec mes 4 frères d’armes, nous formions l’escouade Nova Six. On débarquait sur le domaine de Versailles, ancienne résidence des Rois de France, il a été transformé en QG de l’Armée de Terre, je me souviens que ça avait fait un véritable scandale dans leur pays. Nous étions première ligne à la bataille de Versailles, Madame, nous étions équipés des M64A1 de l'armée. En face c'était l'armée française avec leurs Famas A5 FELIN. Alors que la bataille faisait rage depuis quelque heures, moi et mon escouade de 5 nous avons avancé un petit peu vers les lignes ennemies et on s'est fait capturer par un groupe d'Européens embusqués, on ne l'a vraiment pas vu venir, je dois l'avouer. Après cela on a été transportés, les yeux bandés, jusqu'à un endroit que je ne pourrais vous localiser, le voyage a duré une dizaine d’heure je dirais, au début du voyage j’entendais les missiles Predator siffler autours de moi, la guerre continuait et j’étais animé d’un sentiment de peur nourri par mon enlèvement et la menace de se faire rayer de la carte par un tir de drone. Il s'en suivit plusieurs années de captivité, mais ça vous le savez. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que nous nous trouvions en Italie. »

Ned demanda une pause, ce qui fut accepté par Cathy qui lui apporta même un verre d'eau. Anderwoods en profita pour appeler Catheline pour lui confirmer qu'il « serait rentré d'ici 2h et que tout se passait pour le mieux à Langley ».

« Monsieur, nous allons reprendre s'il vous plait, lança la jeune analyste après 10 minutes de pause. Nous avons encore quelques questions pour vous et nous vous laisseront ensuite en paix »

La troisième question porta sur le traitement de l'escouade.
- Ned eut une vision de la nourriture dégoutante qu'on lui a servi, les 2 premières années - « Oh vous savez, ce n'était pas si terrible que ça. D’accord la nourriture était infecte, effectivement nous avions des matelas peu confortables mais nous n'avons jamais été battus, nous sommes presque tous rentrés en 1 morceau. On aurait pu franchement bien plus mal tomber qu'avec eux ! Si on se tenait à carreau, c’était dur mais supportable. C'était plus de la torture mentale, ils essayaient de nous faire plier avec les mots, mais grâce à notre super entrainement mental, nous sommes restés fidèle à notre pays et à son armée, Madame. D’ailleurs vous feriez mieux d’interroger aussi mes anciens frères d’armes, nous nous ne sommes jamais vus pendant les 5 années, on avait des cellules isolées. Ils pourraient vous en apprendre plus. »

« C’est prévu, Ned. Vous allez tous y passer. Ce que je ne comprends pas, par contre, c'est que vous soyez gardés pendant 5 longues années là-bas »
« Oui en effet, Madame, mais vous vous imaginez l'Europe rendant des captifs en plein milieu d'une guerre ? Ce serait une preuve de faiblesse, ils ne pouvaient pas se le permettre. Ils nous ont aussi sûrement gardé si longtemps pour essayer de nous faire craquer jusqu’au bout de la guerre je suppose. Je n’en connais pas la raison officielle, j’expose juste ma théorie sur les faits. »

« Estimez-vous que cette captivité à changer quelque chose à votre personnalité ? Vous sentez-vous différent ou bien le même homme qu’il y’a 5 ans ? »
« Oh vous savez, je pense qu’il est vraiment impossible de rester identique après avoir traversé une telle épreuve. On se sent … différent, je ne pourrais pas vous décrire avec précision les changements qui se sont opérés en moi. Je suis devenu plus méfiant, presque paranoïaque, j’ai souvent l’impression d’être suivi, qu’on m’épie, c’est une sensation plutôt désagréable, n’est-il pas ? J’aurai peut-être une réponse plus convaincante à cette question dans un futur proche, cela fait vraiment peu de temps que je suis de retour à la maison et je préfère prendre mon temps pour réapprendre à connaitre les miens et à me reposer. »

« Très bien Ned, on ne va pas vous embêter plus aujourd'hui, vous pouvez vous en allez, mais on se reverra »
Ce dernier se leva donc et serra la main des 3 personnes présentes à l'interrogatoire, même si il y'en a 2 qui se contentèrent d'écouter. Rick Dixon en profita pour ouvrir la bouche pour la première fois en demandant « Je suppose que vous ne comptez pas travailler encore pour les Rangers ? Vous savez, si vous voulez on peut vous offrir une place à la CIA », la réponse fut la suivante « Oh non plus de Rangers, mais je sens que l'adrénaline va me manquer, à choisir j'aimerais être intégré aux groupes d'interventions de la CIA pour les Opérations Secrètes, ça devrait être moins dangereux, et je pourrais voir plus ma famille, ça me tiens vraiment à cœur », Monsieur Ayrtès n'y voyant aucune objection et voyant en Anderwoods une recrue de qualité pour l'équipe sur le terrain serra la main de notre ami et chuchota « Bienvenue à la CIA, Ned. On vous recontactera ».

11 décembre 2050 - Lieu Inconnu, non loin de la CIA.

Ned démarra son bolide et quitta le parking de l'Agence, mais s'arrêta un peu plus loin sur un parking, où sans sortir de sa voiture il dit « Ils ont mordus, j'ai pu intégrer la CIA, j'essayerai de vous avoir les infos que vous voulez sur le dossier Metal Gaussian Storm, je vais devoir être très prudent, ça doit être super protégé. Je rentre, bonne journée, passez mon bonjour à Bruxelles » son mystérieux interlocuteur lui répondit « Très bon travail, mais fais gaffe Ned, l'hiver vient ». Les 2 vitres remontèrent et Ned continua son voyage jusqu'à son domicile de Washington.

11 décembre 2050 - Domicile des Anderwoods, Washington DC.

Plusieurs minutes de trajet plus tard, il finit par atteindre la maison familiale, après avoir garé son monstre de la route dans l’allée de son domicile, il déverrouilla délicatement la porte avec la clef adéquate et aperçut Catheline qui l'attendait avec la question la plus banale de l'histoire « Tu veux manger quoi ce soir ? Un Spaghetti Bolo ? » il lui répondit que c'était très bien, et s'allongea dans le sofa rouge qui trônait à 3 m de la télévision, un écran 8k TeraHD incurvé avec jeu de lumière pour l’ambiance, l'air apaisé « C'est fait » pensa-t-il. Ned pouvait observer tout son salon depuis le canapé, le doux bleu ciel des murs lui caressait les rétines. Il pouvait revivre la vie de ses enfants au gré des photos numériques qui défilaient sur le iCadre du salon.