Les jours passaient, et je me questionnais de plus en plus sur mes pouvoirs, j’en parlais à mon père, mais il n’avait jamais le temps de s’occuper de moi, il devait sans cesse attribuer des cibles aux autres membres de la fraternité, en me répondant « Pas maintenant, je m’occuperai de toi plus tard. ». Mes entrainements se poursuivaient, et Strife évitait toujours mes questions en me faisant subir des exercices tous plus difficiles les uns que les autres. Ma main me faisait souffrir, et mes tirs en pâtissaient. Je devenais de moins en moins précis et rapide. Strife était un véritable tortionnaire et ne me laissait pas une minute de répit. Une semaine passait, j’étais à bout de patience. Je me mis à cavaler dans le bureau de Prax et lui montrai sous le nez ma main gauche tenant mon bracelet droit, prêt à l’arracher, et lui criai :

_Soit tu m’aides, soit je le fais seul !

Il s’arrêta net, me regardait avec de grands yeux, avant de froncer les sourcils et de taper du poing sur la table. Il s’écria :

_Tu ne touches pas à tes bracelets !

_Pourquoi ? Tu as peur de quoi ? J’ai plus 3 ans ! Je peux le faire !

J’allais décrocher la maille lorsqu’il se précipita sur moi en hurlant :

_Alexeï ! Non !

Trop tard. La maille céda, et un torrent d’énergie noire s’échappa de mes veines. Je ne contrôlais plus rien. Dans mon esprit, c’était le bordel, un être noir apparut, à l’air aussi malfaisant que possible.

_Enfin tu te décides à venir ! dit-il dans un rire infect

_Qu’est-ce que… T’es qui toi ? Demandais-je.

_Eh bien… Je suis une partie de ce qui t’a frappé il y a 16 ans, et j’ai pris cette forme dans ton cœur. Mais au fur et à mesure je suis devenu… Toi. Dit-il en me pointant du doigt.

_Qu’est-ce que c’est que ces conneries encore… Dis-je incrédule ; Pourquoi tu t’es pas manifesté plus tôt ?

_Cette saloperie d’entrave dans tes bracelets ! je sais toujours pas comment ce salaud de Prax a pu les faire aussi vite… Remarque maintenant que j’y pense, tu viens de rompre l’équilibre ! dit le démon avec un sourire mauvais, l’autre est encore maintenu, ça m’arrange je vais prendre possession de ton corps !

_L’autre ?

Le démon se jeta sur moi avec son corps rempli de flammes noires, mais avant de pouvoir me toucher, des chaines se dressèrent entre nous, et attrapèrent le démon en l’entourant. Il ne pouvait plus m’atteindre.

_Dis à ton enflure de paternel que je reviendrai ! Crachait-il en s’éloignant dans le brasier noir.

Après cette entrevue assez troublante, je reprenais mes esprits ; j’étais allongé sur le sol, je me sentais vraiment mal. De la fumée noire sortait encore légèrement de mon bras droit, et mon bras gauche brillait d’un éclat blanc. Je pouvais aussi distinguer le bracelet blanc brillant du même éclat sur mon poignet. Mon père était posé sur le mur, les mains en sang. Malgré tout, il me demandait, essoufflé :

_Alexeï, est ce que ça va ?

_Papa… Qu’est ce qui vient de m’arriver ?