« Lorsque réunira l’essence céleste et l’infernale,
Et ses pouvoirs contrôlera sans mal,
L’élu sur les dimensions influera,
Sur la vie et la mort il agira. »

Ces mots ont résonné à travers les âges partout dans le monde, mais perdurèrent jusqu’à l’oubli général.
Seules quelques fraternités ont encore cette prophétie comme ordre de vie. Des sectes démoniaques ou des ordres célestes sur Terre, leurs membres restent persuadés que deux pierres seront envoyées par les forces célestes et démoniaques pour juger les hommes ; ces instruments seront pour certains un signe d’espoir validant le mérite de l’humanité ; et pour d’autres les précurseurs d’une apocalypse sans précédent.

Nous sommes le 14 juin 2001, je m’appelle Alexeï. Du moins les membres de la fraternité m’ont appelé ainsi. J’ai été recueilli par son chef, Prax, qui est devenu comme un père comme moi. La fraternité à laquelle j’appartiens s’est spécialisée dans les assassinats, et ses membres sont des tireurs hors-pair, capables de donner la trajectoire qu’ils souhaitent à leurs tirs. J’ai grandi au milieu des armes à feu, autant dire que j’en connais un rayon, mais je ne suis toujours pas assez bon pour que Prax lui-même ne s’occupe de terminer mon apprentissage. Il m’a élevé, m’a appris à connaitre les armes, mais il n’a jamais essayé de m’en faire tenir. J’apprends leur maniement par Strife, qui est aussi strict qu’il apprend bien. Cependant je sens qu’il a une certaine appréhension à m’apprendre les armes, il ne me permet de tenir qu’une seule arme à la fois.

_Tu as toujours le contrecoup de l’explosion n’est-ce pas ? Même après 16 ans…

_J’ai comme l’impression que je ne me sers pas à fond de mes capacités Strife… Surement à cause de ces bracelets. Dis-je déçu.

_Ne les retire surtout pas ! fit-il sèchement. Si le maître te les a mis après ce qu’il s’est passé, c’est qu’il y a une raison !

_Je sais. Répondis-je triste.

Depuis que j’ai 3 ans, je possède un bracelet à chaque bras pour enrayer le mal qui me ronge. Il y a 16 ans, deux éclairs se sont abattus simultanément sur moi. Mais ces éclairs était particuliers, l’un était d’un blanc éclatant, et l’autre d’un noir très profond. Etrangement j’ai survécu, mais le sang coulant dans mes veines s’est coloré d’un blanc pur sur mon bras et ma jambe gauche, et d’un noir sinistre sur mon bras et ma jambe droite.
Avant que Prax ne me mette ces bracelets, il m’arrivait de tuer accidentellement les gens qui s’occupaient de moi, par simple contact ; je les brulais ou les réduisais en poussière.
Aujourd’hui je peux toucher les gens sans crainte, mais ils ont toujours une certaine appréhension avant de s’approcher de peur que mes pouvoirs ne deviennent incontrôlables.

_Est ce que tu penses qu’il me les enlèvera un jour ? Demandai-je.

_Tant que tu ne les contrôles pas, il y a peu de chances.

_Et comment père veut-il que je contrôle mes pouvoirs s’il ne m’enlève jamais ces saloperies ? Répondis-je assez énervé

_Sois patient Alexeï. Quand le maitre te jugera apte, il te les enlèvera. Aller on y retourne, maintenant ! Dit-il sec.

Un long soupir d’exaspération de ma part fit reprendre mon entrainement au pistolet. Je savais que mon père m’avait entendu, je sentais son regard sur moi depuis que j’avais questionné Strife sur mes bracelets.



Suite?