<h1>Noelfic</h1>

Noeud papillon


Par : Tankyadesputes

Genre : Réaliste

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 4

Leçon de vie

Publié le 23/11/13 à 22:03:31 par Tankyadesputes

Je m'approche donc de Tonton, curieux de savoir ce qu'il a à me dire. Lui qui ne m'adresse jamais la parole d'habitude, je me demande bien ce qu'il a dans le crâne.

-Et en plus de ça, dit-il en se raclant la gorge, ton amie la blonde au piercing s'est beaucoup confiée a moi... La pauvre, elle est perdue elle aussi...

Quoi? Je rêve! Tina lui aurait tout raconté!? Bordel, je sais que je ne suis pas une référence, mais la c'est la pire des conneries qu'elle ait pu faire! Raconter l'histoire sordide de cet été a mon oncle... Putain chapeau j'aurais pas fait mieux!

-Elle souffre beaucoup, et c'est de ta faute... Plein de choses sont de ta faute Gael, tu le sais ça? Hein? Tu sais ce que t'as fais?

-Qu'est ce que ça peut te foutre... Soufflai-je en recrachant la fumée de ma cigarette.

Je suis pas vraiment d'humeur bavarde, ni plaisantin. Le fait qu'un gros porc alcoolique qui ne s'est jamais occuper de moi alors que je suis sous son toit se lève enfin pour me rappeler ce que j'ai fais m'enerve au plus haut point.

-Aaaah... Oui qu'est ce que ça peux me foutre... Je suis ton oncle, et ça changera jamais, et ta mère, ma soeur m'a demandé de m'occuper de toi. Alors, je prend mon rôle a coeur. Ouvre grand tes oreilles mon garçon...

-Jt'emmerde pourquoi je t'écouterais? Le coupai-je violemment. T'es qu'un connard qui pense qu'a boire toute la journée!

-Et pourtant tu devrais, parce que t'as plus que moi bonhomme. Regarde toi tu t'es vu, tu ressemble a un clochard...

Il est vrai que je n'ai pas bonne mine. L'air épuisé, les cernes sous les yeux, les vêtements sales, le teint grisé...

-Et tu te dis "un beau gosse" hein? Rit-il en s'appuyant sur l'accoudoir du fauteuil, t'es rien du tout oui, t'es qu'un criminel, un fou dangereux! Tu ne veux pas finir comme... Tu sais qui qui t'as poignarder?

-Tu vas fermer ta putain de gueule!

-T'as plus que moi oui, continue-t-il sans réagir a mon insulte, ton père est mort depuis longtemps, ta mère t'as mis a la porte, t'as pas de copine, t'as perdu tous tes potes, au sens propre comme au figuré... Tu vas faire quoi maintenant hein? Tu pense que l'amitié et les autres sentiments sont des conneries? Tu pense que c'est pour les faibles et que ça ne mène a rien? En regardant l'exemple contraire, on voit bien la réussite...

Je suis blasé par son préchi-précha incompréhensible qui, a ce moment de ma vie, me fait bien chier. Depuis quand il se la joue philosophe?

-Tu repenses encore a ton histoire de guerrier, d'égoïsme extrême, de coups de putes et d'égo surdimensionné? Après ce qu'il s'est passé cet été? Mais tu t'es enfoncer trop loin Gael, tu as perdu.

-Fous moi la paix, m'écriai-je, si ma mère t'a appelé tu dois bien savoir ce qu'il se passe?

-Oui, et justement, me répond-il d'un ton moralisateur, il faut changer ça. Si l'inverse était arrivé tu m'aurais ri au nez. Pour commencer... Dis moi gamin, tu te pense sans peur et sans reproches?

-Exactement, et ce sera toujours comme ça. T'as un problème contre ça?

-Non aucun, affirme l'oncle Louis, mais c'est faux. En fait tu as peur, oui, tu as peur de beaucoup de choses, la liste est longue...

-Tu m'emmerde, l'engueulai-je, toi t'es parfait peut être? Tu te rappelles pas d'un truc que t'as fais, ou plutot que t'as pas fait, il y a dix ans?

-Si, mais j'y reviendrai. Je disais tu as peur... Depuis la mort de ce cher André, tu as toujours eu peur de souffrir. Peur de l'échec. Peur d'être malheureux. Peur de perdre a nouveau un proche. Peur que l'on te prenne encore plus. Tu as peur donc tu fuis. Voila pourquoi t'as rejeté depuis des années tout attachement, voila pourquoi t'as tout fait juste pour t'amuser sans aucune limites, juste pour ton plaisir. Seulement t'as été jusqu'au bout du monde Gael, oui, jusqu'au bout du monde pour arriver a tes fins...

-Est-ce que c'est le ricard qui te fait autant parler Louis? Lui ricanai-je, si c'est ça arrête de suite, t'es chiant.

-Mais j'ai une bonne nouvelle. Ou une mauvaise, continue-t-il toujours sans m'écouter. Tu vas devoir rebrousser chemin. Ou aller encore plus loin, et tu sais ce que ça veut dire?

C'est vrai que je commence a flipper. Lui aussi connait l'histoire de mon coup de couteau au ventre, et oui, il se trouve qu'on s'en rapproche de plus en plus. Tous les morceaux se recollent. Aller plus loin... Qu'est ce que ça veut dire? Je le sais parfaitement.

-Je vais t'apprendre a quoi serve les amis dans la vie. C'est bon Bruno, sors de la.

Et, tout a coup surgis de nulle part un homme, que je distingue a peine dans la pénombre, qui m'empoigne totalement dans le dos et m'immobilise en deux secondes.

-Monsieur Faustère... Vous branlez quoi la?

-Lache le pas, allez je vais me faire plaisir...

-T'en fais pas Louis, dit sadiquement le prof d'histoire, vas-y mon pote.

Puis je vis d'un coup mon oncle enlever sa ceinture et se déboutonner dans le pantalon.

-Doucement... réagis-je avant de hausser le ton. Gnn.. Lache moi enfoiré!

-T'as pas envie mon cher neveu? S'écrie l'oncle aussi sadique que le prof, t'as pas envie hein? ça t'excite pas de subir ce que t'as fais subir?

-Lache moi connard, tu vas pas faire ça!?

Mais rien a faire. Monsieur Faustère me tiens fermement, et aucune possibilité de me dégager.

-A l'aide!

-Ici personne va t'entendre crier, et puis même... Assure l'oncle. QUI SE SOUCIERAI DE TOI HEIN? PETIT CON, J'AI PAS LE DROIT MOI NON PLUS DE REMPLIR MON SEXEDEX HEIN?

L'oncle Louis passe maintenant pour un fou. Ou plutot, je me vois en lui comme comment j'étais l'été dernier. Il devient fou, oui c'est sur... Mais... Faut qu'il arrête!

-IL N'Y A QUE DES GUERRIERS HEIN PETIT MERDEUX? TON PERE LE CONNARD EST MORT PARCE QU'IL ETAIT NAZE, TU PENSE TOUJOURS CELA?

-Lache moi naaan! Je t'en supplie arrête...

C'est honteux mais oui, je supplie les deux hommes de me laisser tranquille. Mais, a ma grande surprise, Monsieur Faustère relache son étreinte suite a ma plainte. L'oncle remonte son pantalon, avant de me regarder de haut, moi qui suis encore sous le choc.

-C'est bon Bruno, tu peux t'en aller, dis l'oncle a son ami, tu vois, je suis dans la merde, je ne sais pas comment te faire entendre raison, et vois-tu, mon ami Bruno ici présent, me donne un coup de main. Tu saisis ou je continue?

-Tu... Lachai-je. Je te jure que tu vas regretter ça connard!

Je saute sur mon oncle et tente de lui décoller un crochet. Mais énième surprise de ce soir, mon oncle esquive au moment du futur impact avant de réagir d'un direct dans le nez, qui me sonne sur place.

-Aiïïïïïïïïe!

-T'es têtu comme garçon... S'impatiente-t-il. Tu sais, la blonde, le grand balèze, le petit bronzé, et l'autre a tête de mouton... Ils te voulaient aucun mal, ils voulaient juste être tes amis, comme pas mal de gens. Mais tu les a fait souffrir... Et maintenant, plus personne ne veux de toi.

-Change pas de sujet connard!

Je tente de lui en décrocher un second, mais cette fois ci, il pare mon coup avec son avant bras pour me renvoyer un crochet dans la joue.
Je suis dos courbé, les mains sur le visage qui saigne légèrement, tordu par la douleur. Une chose est sur, il est plus fort qu'il en a l'air, et il l'est encore plus que Gérald.

-Sans changer de sujet, dit-il d'un ton relaché, j'ai pratiquer la boxe anglaise pendant plus de dix ans. Aaah tu savais pas... Evidemment du con, tu t'es jamais interréssé a autre chose qu'a ton nombril et ta bite!

Monsieur Faustère est parti, je suis a nouveau seul avec mon oncle, qui est décidé a me faire chier. Putain, qui m'a collé un abruti pareil... Ah oui, merci maman.

Pour la troisième fois, je ré-essaie de le frapper mais cette fois ci, il se baisse et me frappe dans le foie. Pas très loin, au niveau de ma...

-Ta cicatrice hein... Je sais ou ça fait mal. Y'a pas d'antidouleur a ça, tu sais ce que t'as a faire, ce que je te rabâche depuis ce soir...

Aveuglé par la frustration, ma jambe part toute seul dans ses côtes, qu'il arrête avec son bras.

-aaah? T'as pas l'air d'un con la?

Je suis debout sur une jambe, je sautille pour rester en place, tandis que l'autre est fermement tenu par Tonton. Puis il fauche ma jambe d'appui et je tombe par terre. Cette fois, je suis vaincu. Vaincu par un alcoolique beauf de plus de quarante piges. Putain.

Il s'agenouille a côté de moi et s'adresse, presque en chuchotant:

-Tu sais la vie, c'est comme une bonne cuite... Quand tu tiens bien, tout le monde est beau, gentil, et tu nages dans le bonheur... Mais quand tu tient pas... Tu titube. Tu titube, tu ne sais pas ou tu vas, tu te sent pas bien, t'as envie de vomir... Et c'est la que tes amis intervienne. Les vrais amis, ce que t'arrive a choisir comme tel.

Il se relève finalement sans se préoccuper de moi, et sans même se retourner, conclut sa "leçon de vie":

-Pour affronter toutes les merdes de la vie, comme pour rentrer chez toi quand t'es bourré, il te faut des amis, des vrais, qui te prête leur épaule pour t'aider a marcher... Exactement ce que tu es en train de vivre. Seulement toi tu pense qu'a ta gueule, alors personne te prête son épaule.

Il repart presque comme si de rien était.

-Tu fuis mon petit, tu fuis. Et pourtant c'est indigne. Jamais je n'ai vu un Bellamy fuir...

Putain. C'est pas faux, ça me fait réfléchir. Bon, je dois juger ce qu'il m'a dit. Le vrai du faux. Le bon du mauvais. Et si au fond... Il avais raison sur toute la ligne?

Peut-être que les jours futurs me le confirmeront...

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