<h1>Noelfic</h1>

Une Vie Mouvementée


Par : Goloump

Genre : Sentimental , Réaliste

Status : Terminée

Note :


Chapitre 26

Quand le destin s'en mêle (suite)

Publié le 22/07/14 à 13:04:37 par Goloump

Kelly griffonna son numéro de portable sur un bout de papier et me le tendit.

J’appelais mon père pour qu’il vienne me chercher à l’hôpital de la Roche/Yon. Les ambulanciers m’avaient gentiment proposés de m’emmener avec eux afin que je ne me prenne pas aussi une tuile dans la tête.
Kelly à été pris en charge rapidement par les infirmiers. Heureusement, rien de grave n’à été à déploré :

- La plaie à été cicatrisé mais rien de bien grave. Nous n’avons pas décelé de traumatisme crânien mais elle va malgré tout rester quelques jours en observation m’a dit le docteur.
- Tant mieux.

Mon père m’attendait sur le parking de l’hôpital. Le vent se calmait et les éclaircies revenaient. Je montais dans la vieille camionnette et mis ma ceinture.

Durant le trajet, aucun de nous ne parla. L’ambiance était pesante. Ce n’est qu’arrivé devant notre porte que mon père dédaigna m’adresser la parole :

- Je suis désolé de tout ce qui t’es arrivé ces deux derniers jours fiston…
- Ce n’est pas de ta faute.
- Malheureusement je dois repartir. Allez chercher quelqu’un.
- Et ou vas-tu ?
- Sur Paris ?
- Paris ? m’interloquais-je
- Paris oui. :)

Mon père me donna les clefs de la maison, m’embrassa (sur la joue hein !) et partit aussitôt mais dans une autre voiture :

- Ou l’as-il acheté celle-là murmurais-je.

Je rentrais dans ma bonne vieille maison qui était plus sombre qu’un caveau égyptien. Le frigo était rempli de victuailles. Je décidais de faire un rapide tour sur internet pour en apprendre plus sur l’accident de train et la tornade.
« Le dernier bilan est effrayant. On relève pas moins de 43 morts et plus de 72 blessés graves dans l’accident de train survenu hier aux abords de Nantes. Le conducteur est décédé sur le coup et la vétusté des rails est mise en cause. »
« La tempête qui à sévit dans l’après-midi sur la côté Atlantique n’a pas fait de mort mais causé des millions d’euros de dégâts. De nombreuses habitations sont sous les eaux »

Je décidais d’aller voir les mails vite fait. Curieux, un mail venant de N-Y. Qui cela pouvais bien être m’intriguais-je.
JANET ! criais-je dans la maison en parcourant les messages. Elle annonçait son arrivée prochaine en France. Ce n’était pas vraiment pour Cher qu’elle venait non. Elle voulait juste revoir mon père. Il aurait au moins pu m’avertir, pourquoi tant de secrets entre nous ?

Vers 2h00, la porte s’ouvrit ce qui me réveilla en sursaut. Qui étais-ce, cambrioleur, tueur, violeur ? J’étais terrorisé, la maison était restée dans la pénombre. Sur la petite table de salon se trouvait un vase. Je le saisis, me cacha derrière le mur et lorsque l’individu arriva, frappa de toutes mes forces. Je me dépêchais d’allumer la lumière. Elle n’était pas toutes seule mais ils étaient bien deux :

- Janet ! s’horrifiais mon père.
- Et merde…

Mon père me regarda, hébété mais je pense que c’est naturel chez lui… Je courus chercher de la glace fraiche pensant bien naïvement, je le consens, n’avoir fait qu’une légère bosse :

- Faut appeler les urgences dit mon père.
- Mais nan, c’est qu’une petite bosse. On ne va pas leur envoyer toute la famille non plus. Je n’ai pas frappé très fort.
- N’empêche il ne reste plus grand-chose du vase…
- Il était fragile… Regarde, elle n’a qu’une légère bosse.

Mon père l’allongea sur l’oreiller et donna de légères tapes sur ses joues. Il avait du trop regarder de films… :

- Arrête, ça ne marche jamais ça le convainquais-je

Nous restions longtemps ainsi à guetter le moindre battement de cil. Après une heure, elle ouvrit les yeux. Je fus soulagé et mon père aussi :

- Which is the idiot who struck me ?
- Sympa. Sinon c’est moi, je croyais qu’il y avait des cambrioleurs à la maison. Ca va bien depuis notre dernière rencontre dis-je non sans une pointe d’humour.
- Comme tu vois, je pète la forme. Putain ma tête.

Mon père emmena Janet dans sa chambre mais la soirée fut calme sans doute du à un mal de tête un peu trop prononcé…

Deux jours passèrent. Je reçus un appel de Kelly qui était sorti de l’hôpital. Elle avait subi une légère opération et avait désormais une cicatrice au front.
Cher ne s’était toujours pas réveillée et je m’inquiétais de plus en plus. Se réveillera-elle un jour ? Quoi qu’il en soit, j’irais la voir samedi.

Dans trois semaines, je serais au Brésil. J’avais hâte de voir les magnifiques paysages et de visiter une ville comme Rio. Et de rencontrer ma belle grand-mère et belle tante même si j’ai déjà aperçue brièvement cette dernière.

Les nuits sont devenues agitées. J’ai découvert avec une joie non dissimulée que les américaines sont très bruyantes au lit. Je suis allé passer une nuit chez Quentin plaidant l’asile politique.

Kelly m’a prévenu qu’elle voudrait bien m’emmener voir Cher samedi. Je voulais à tout pris être à ses côtés (de Cher hein, pas Kelly). Qui sait, ce serait merveilleux qu’elle ouvre les yeux lorsque je serais là.

Nous étions en route pour Nantes. Kelly avait loué une voiture car l’ancienne était irréparable depuis que l’arbre s’était effondré sur le capot :

- Ma cicatrice sa voit beaucoup me demanda-elle.
- Dison que ça ne passe pas inaperçu mais t’inquiète ça va.
- Pourquoi Janet est venue chez vous et pas chez moi ? Je suis sa sœur quand même.
- Tu n’as toujours pas compris ?
- Non, qu’est-ce-que je devrais comprendre.
- Mon père est veuf, ta sœur divorcé. Tu veux un dessin ?
- Non je crois que j’ai compris. Pourquoi ne m’en a-elle pas parlé ?

Je haussais les épaules et Kelly se concentra sur la route. Elle roulait à contre sens depuis deux bonnes minutes. Heureusement que les routes campagnardes sont peu fréquentées

Nous arrivions devant l’hôpital :

- Vas-y. Je te laisse un moment avec elle. Je vais en profiter pour faire des courses.
- D’accord. Merci.

Kelly m’adressa un clin d’œil et sortie du parking.
Une jeune femme à l’accueil me mena à la chambre de Cher. La chambre 313…

J’ouvris doucement la porte. La pièce était grisâtre et les rayons du soleil ne parvenaient pas à enlever la tristesse qui sommeillait en ces lieux.
Cher était allongée. Son bras était relié à une perfusion qui lui administrait les vitamines nécessaires. Des tuyaux arrivaient également au niveau de son nez sans doute pour lui faciliter la respiration. Elle était d’une pâleur inquiétante.

Je pris une chaise et m’assis à côté d’elle. Je caressais doucement sa joue. Elle semblait si paisible. Peut-être été-elle déjà partie dans un autre monde…

Son hématome au niveau du front semblait s’être atténué. Je soulevais délicatement les draps et découvrit le plâtre au niveau de sa jambe. Je restais là à la contempler, me contentant de son si beau visage, vestige de temps meilleurs. Elle semblait avoir terriblement vieillie :

- Tu sais, il parait que les gens dans le coma entendent ce qu’on leur dit

Je regardais à côté de moi l’électrocardiogramme qui affichait les battements du cœur. Un long trait rouge heureusement courbé s’affichait. L’appareil, émettait un petit « bip » régulier.

Je la regardais à nouveau et vis la profonde entaille dans sa main qui à été bien soignée. Une longue cicatrice apparaissait désormais :

- Bonjour jeune homme.
- Bonjour

Le vieux médecin venait d’entrer. Il jeta un rapide coup d’œil à l’électrocardiogramme :

- Les opérations se sont bien passées. Nous avons placé un tuyau dans son cœur pour remédier à l’anomalie et avons opéré la fracture du bassin et celle du tibia-péroné. Cependant, sa pâleur m’inquiète fortement.
- Oui, moi aussi je l’avais remarqué. Elle va s’en sortir ?
- Les battements sont réguliers mais elle met du temps à sortir de son coma. Il n’y à rien d’autre à faire que d’attendre désormais…

Le docteur sortit nous laissant seul Cher et moi. J’ouvris la fenêtre pour aérer un peu. La chaleur était étouffante :

- Tu sais, chaque instant passé avec toi à été formidable. La première fois que je t’ai regardé, il s’est passé quelque chose que je ne saurais expliquer. Je me suis toujours senti si bien avec toi. Nous avons vécus des moments merveilleux. Nous sommes encore jeunes, nous avons la vie devant nous, et je ne l’envisagerais pas autrement qu’avec toi. Sans toi, je ne suis rien. Tu me complètes et je te complète. Tu ne peux pas t’en aller, pas maintenant. Il te reste encore tellement de choses à voir, tellement de choses à faire. Même si rien ne seras jamais comme avant, je te verrais toujours de la même façon. Je te verrais toujours comme la jeune fille fraîche et pétillante que j’ai rencontrée par une belle matinée d’été au lycée, car tu le resteras. Ces derniers jours, pas une heure ne passe sans que je ne pense à toi. Je te revois dans mes bras, quand tu te blottissais contre moi dans le lit lorsque tu avais froid. Je me rappelle la première fois que l’on s’est embrassé, sur ce banc dans le parc. Je prie tout les jours pour que des moments aussi uniques que ceux-ci puissent se répéter à l’avenir. Tu sais, aimer, ce n’est pas que recevoir, c’est aussi donner. Et j’ai encore tellement à te donner… Reposes toi bien, je t’aime. Stay with me…

Je lâchais sa main, la reposait sur son ventre, l’embrassait et remit la chaise à sa place. J’ouvris la porte, la regarda une dernière fois puis sortit.

Une fois la porte fermée, Cher ouvrit les yeux, sourit, et les referma aussitôt…

Je sortis de l’hôpital et alla faire un tour dans le centre-ville pendant que Kelly rendit visite à sa fille. Cela m’avait fait du bien de déballer mes émotions. Je n’étais pas de nature sensible mais je n’avais peut-être jamais dis à Cher à quel point elle comptait pour moi.

Je marchais l’air évasif, dans les rues pavées de Nantes. Kelly m’appela à 18h00 pour me dire de la rejoindre sur le parking de l’hôpital. Il fallait déjà repartir :

- Elle ne s’est toujours pas réveillée ?
- Non, toujours pas et je la trouve drôlement pâle me répondit Kelly.
- Oui, j’avais remarqué aussi.

Le trajet se fit en silence. Kelly roulait prudemment. Nous arrivions à la maison alors que le soleil commençait à décliner à l’horizon. Je la remerciais de m’avoir emmené voir Cher et ouvrit la petite porte en bois qui menait dans ma cour.

Mon père et Janet étaient assis autour de la table de salon de jardin. Ils étaient en train de siroter un monaco. Je ne me joignis pas à eux et montait directement dans ma chambre. Ces dernières semaines m’avaient littéralement mis à plat et j’avais besoin de récupérer. Je tombais dans un profond sommeil alors que j’étais encore tout habillé.
Je me réveillais le lendemain, il était midi. J’avais dormis presque seize heure mais j’étais toujours aussi fatigué.

Je me levais tant bien que mal et passa rapidement à la douche. Mon père et Janet étaient en bas et dressaient déjà la table pour manger :

- Tu restes combien de temps demandais-je ne m’adressant à Janet.
- Peut-être plus longtemps que je ne le pensais. Je dois retourner à New-York pour régler quelques affaires mais je reviendrais vite.

J’acquiesçais de la tête. Le repas se déroula en silence. Kelly vint me voir cet après-midi :

- Je vais revoir Cher samedi. Tu voudras venir avec moi ?
- Bien sur !

Chaque minute passé s’en elle m’était insupportable. En ce moment, elle se battait pour gagner un combat contre notre plus grand ennemi à tous. La mort…

Le samedi arriva rapidement. Cela faisait déjà deux semaines que ce maudit accident de train avait eu lieu. Deux semaines que Cher n’avait pas rouvert les yeux. Et dans deux semaines, je partirais au Brésil. Pour aider mon papy à réaliser un vieux rêve, son dernier rêve. Un rêve tout simple, mais tellement important, revoir une femme que l’on aime…

Nous arrivions devant l’hôpital. Comme la semaine dernière, Kelly me laissa seul avec Cher. J’entrais dans le hall. La même infirmière de l’autre fois m’accueilli et me mena à la chambre ou dormait Cher.

J’ouvris la porte. Elle était comme l’autre fois, la respiration régulière mais lente, le teint pâle. Je m’asseyais à côté d’elle et pris sa main.

Puis, au bout d’une heure à la regarder, Cher ouvrit les yeux. Elle semblait un peu perdue et regarda dans toutes les directions. J’étais au comble de la joie, un grand sourire marquait mon visage. Elle me regarda, prit ma main et me sourit. Elle essaya de se redresser mais le corset qu’elle avait à son bassin pour le maintenir l’en empêchait.

Elle voulut me dire quelque chose mais aucun son ne sortit de sa bouche.

Ma joie fut de courte durée et je commençais désormais à paniquer. Cher semblait garder son calme. Elle me regarda et continue de me sourire. Elle portait un pyjama blanc et son teint avait la même couleur que ce dernier :

- Ne bouge pas, je vais appeler un médecin

Je commençais à me lever mais elle me retint par le bras et me fit signe de me rassoir. Un papier et un stylo trainait sur la petite table. Elle me fit un signe de la tête et je compris qu’elle voulait m’écrire quelque chose.
« On s’en préoccupera plus tard. Ta présence me suffit pour l’instant »
Elle prit ma main et se contentait de me regarder. J’appréciais ce moment et en même temps j’étais triste car rien ne serait plus vraiment comme avant.
Mais elle était vivante, c’est l’essentiel.
VIVANTE…
« Comment va maman ? » m’écrivit-elle :

- Bien à part que l’on à eu un petit accident de voiture. Il y à eu une tornade il n’y à pas longtemps et elle à une cicatrice au front. :-(

Elle acquiesça de la tête et je continuais à lui raconter ce qui s’était parlé ses deux dernières semaines. Elle se débrouillait pour me parler en langue de signes et elle y arrivait très bien. Elle aurait voulu sortir de son lit mais avec le plâtre et l’objet qui lui maintenait le bassin, ce n’eut pas été bien raisonnable.

Elle avait un peu du mal à respirait et je lui expliquais qu’on lui avait retiré un poumon. Elle semblait triste au fond d’elle mais essaya de la masquer malgré tout.
« Tu m’aimes toujours autant ? » :

- Bien sur. Tu resteras toujours là même pour moi qu’importe ce qu’il adviendra.

Elle semblait satisfaite de la réponse et pour lui témoigner mon amour, je m’approchais d’elle pour l’embrasser. Elle fit un effort pour se redresser et nos lèvres se joignirent.

Elle se retira brusquement et fut prise d’une violente quinte de toux. Elle avait du mal à respirer et commençait à transpirer au niveau du visage. Elle me montra la bouteille d’eau et je courus lui verser un verre. Elle but mais sa toux reprit en plus violent :

- Attends je vais chercher une infirmière !

Elle répondit non de la tête. C’est qu’elle était têtue quand elle s’y mettait. J’apposais un mouchoir avec de l’eau fraîche sur son front :

- Allez, calme-toi.

Elle respirait à nouveau normalement. Bizarrement, c’à quoi je venais d’assister ressemblait fortement à une crise d’asthme :

- Tu fais de l’asthme.

« Pas que je sache non » écrivit-elle.
« Qu’ai-je subit d’autres comme opération bien que je sente que j’ai quelque chose de cassé au niveau de la jambe » :

- Eh bien, tu as eu un gros hématome au front mais ça ne se voit presque plus. Tu as eu une fracture du bassin, du tibia-péroné. On à aussi du t’amputer de deux orteils et tu as eu une entaille au poignet.

J’avais dis cela avec beaucoup d’émotion. Elle me regarda et se força à sourire mais le cœur n’y était pas. Je la pris dans mes bras en essayant de ne pas lui faire trop mal et la réconfortait. Elle essuyait une larme au coin de son œil.
Je restais encore deux bonnes heures puis repartit en lui promettant de revenir très vite. Je fermais la porte et remontais les couloirs de l’hôpital.

Une fois seule dans sa chambre, Cher regarda par la fenêtre, soupira longuement. Elle souleva sa couette, regarda successivement son pied et sa main gauche. Elle souleva son haut de pyjama et découvrit la longue cicatrice entre ses deux seins.
Elle mit sa tête entre ses bras et pleura longuement.

Elle fut interrompue dans ses sanglots par un petit oisillon qui se trainait sur le rebord de la fenêtre. Il semblait s’être cassé la patte en tentant de s’envoler pour poursuivre sa mère qui s’éloignait déjà dans le ciel bleu.
Elle le regarda quelques instants, songeuse alors que l’oisillon entrait par la fenêtre ouverte en sautillant. Farouche, il alla jusqu’à se positionner devant elle sur la petite table de chevet.
On est pareil toi et moi tu sais… pensa-elle.

Elle était dans un piteux état. Incapable de bouger, incapable de parler, elle se sentait inutile comme jamais. En l’espace d’une seconde, sa vie avait basculé. Elle revoit très bien l’immense tôle de fer s’abattre sur elle. Elle n’à put que crier. Alors elle à croiser une dernière fois le regard de l’homme qu’elle aimait, pensant que c’était la dernière fois qu’elle le voyait. Mais elle était en vie.
Ce n’est déjà pas si mal, je devrais m’en contenter… pensa-elle.

Elle regarda le petit oisillon qui s’éloignait et rejoignais la fenêtre. Il la regarda une dernière fois comme s’il semblait éprouver de la compassion.
Il n’y arrivera pas pensa-elle.
L’oisillon sauta, vola sur deux trois mètres puis tomba inexorablement dans le vide.

Elle soupira à nouveau. Tout en elle et son attitude laissait pensait qu’elle déprimait sérieusement. Elle ne s’était réveillée que depuis quelques heures er pourtant, elle n’avait qu’une seule envie, se rendormir à nouveau, pour toujours…

Puis, elle se projeta vers l’avenir. Des milliers de questions se bousculaient dans sa tête.
Pourrais-je remarcher un jour ?
Pourrais-je reparler un jour ?
Combien de temps vais-je encore vivre ?
Suis-je encore séduisante ?
Que vais-je pouvoir faire de ma vie ?
Et tant d’autres…

Résignée, elle tenta de se mettre dans une position un tant soit peu confortable. C’est que le machin qu’ils lui avaient mis au bassin la faisait souffrir un peu plus à chaque seconde.
Elle ferma les yeux. Un seul visage obnubilait désormais ses pensées, celui de son petit-ami. L’aimait-il vraiment encore ? Depuis qu’elle s’était réveillée, elle se sentait fragile, vulnérable, une loque. Elle tenta de trouver du réconfort quelque part mais il ne lui venait dans son esprit que des pensées négatives.

Elle fut à nouveau prise d’une nouvelle quinte de toux. Elle transpirait et tousser de plus plus fort. Elle avait l’impression d’étouffer. Elle essaya de garder son calme mais rien n’y faisait. Sa vision se troubla, elle essaya, dans un ultime effort d’appuyer sur le bouton pour prévenir les infirmiers mais son bras tomba le long du lit avant. Elle perdit connaissance, quelques heures seulement après avoir revue la lumière du jour…

Elle était de retour dans le coma. Elle connaissait désormais bien cette situation. Elle revoyait sa famille, son enfance à côté de Birmingham. Les fêtes de l’école qu’elle adorait particulièrement, son premier petit ami, Peter…
Et surtout, celui qui partageait sa vie depuis bientôt un an. Elle revoyait leur premier baiser. Au début, elle se sentait un peu coupable de s’être immiscer dans la vie de J-F et Sonia mais c’était son cœur qui décidait, pas elle.

Elle entendit des pas dans la chambre. Quelqu’un venait d’entrer mais ses yeux étaient toujours clos. Alors quelqu’un s’assit à côté d’elle. Elle aurait voulu dire Maman…

Elle sentit une main réconfortante se poser sur son front. Elle repensa alors à tout ce que J-F lui avait dit alors qu’elle était encore dans le coma. Elle ne s’était jamais sentie aussi importante de sa vie et aurait eu envie de l’embrasser comme jamais mais elle ne pouvait point.

Une lumière apparut dans son esprit. Une lumière éclatante qui contrastait avec l’obscurité du couloir. Une porte entrouverte au bout de ce dernier. Elle savait bien que si elle franchissait cette porte, elle ne reviendrait jamais en arrière.

Mais elle avait décidé de s’accrocher à la seule chose qui lui restait encore sur Terre alors qu’elle avait tout perdue. Et cette chose, c’était l’amour…

Kelly me rejoignit après avoir passé deux longues heures avec elle :

- Comment va-t-elle ?
- Elle n’a toujours pas ouvert les yeux.
- Ah bon ? fis-je étonné

Mais, on venait de passer deux heures ensemble. Cher ne voulait pas que je prévienne une quelconque personne. Je restais donc dans le silence alors que le moteur vrombissait sous le capot. Kelly effectua un demi-tour sur le parking, ignora le stop et sorti en trombe. J’avais fini par m’habituer à sa conduite sportive. Sans doute le stress de ces dernières semaines.

Elle vint à la maison avec moi pour voir sa sœur. Les retrouvailles ne furent pas forcément chaleureuses entre les deux femmes. Alors que sa petite sœur lui faisait la morale, Janet lui répétait qu’elle n’avait pas de leçon à recevoir d’elle et qu’elle savait parfaitement ce qu’elle faisait.

Elle repartit alors que le soleil déclinait à l’horizon :

- Samedi j’y retourne, tu viens toujours.
- Oui mais encore après je ne pourrais pas car j’irais au Brésil.
- Oh ça va être cool me dit Kelly en souriant.
- Oui, j’ai hâte.

Mon père rentra sur les coups de dix heures après une épuisante journée de boulot. Il ne mangea pas et alla directement se coucher. Janet attendait déjà dans le lit, un magazine à la main.
Je passais ma soirée sur internet à me renseigner pour savoir si des patients sortis du coma pouvaient se rendormir aussitôt. Je n’eus pas de réponse convaincante et me coucha inquiet…

Dans une autre chambre, à 70 km de là, la chambre 313, une infirmière fermait les stores, posa une main sur le front de la jeune fille pour vérifier sa température :

- Te réveilleras-tu ?

Elle n’eut évidemment aucune réponse et sortit en éteignant la lumière.

Au plus profond de la nuit, Cher ouvrit les yeux, tiraillait par la douleur. Elle voulut pousser un cri mais comme précédemment, aucun son ne sortait. Elle avait l’impression que son cœur se contractait plus fort que d’habitude. Elle reprit ses esprits et tenta de trouver l’interrupteur pour allumer la lumière.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ca cicatrice était en train de se rouvrir. Elle voyait avec effroi une partie du ventricule gauche. Elle n’en pouvait plus de souffrir, elle était las.
Elle appuya sur le bouton d’urgence et se laissa tomber à bout de force, en se tenant au niveau de la poitrine. A nouveau, elle pleura.
Qu’ais-je donc fais pour mériter ça.

Un jeune infirmier du nom de Loïc arriva rapidement. En voyant la mine effrayé de Cher, il se doutait que quelque chose n’allait pas. Elle retira sa main et il vit la cicatrice complètement ouverte désormais. Il se précipita dans le couloir et courais comme un dératé.
Quelque minutes plus tard, une équipe arriva et l’emmena au bloc opératoire. Elle perdait son sang et chaque minute comptait. Le tuyau s’était déplacé et l’opération était à recommencer depuis le début.

Le cœur fut arrêté momentanément. Le médecin maniait avec précision le scalpel et tous les autres outils nécessaires à l’opération.
Cette dernière fut un succès et on ne comprenait toujours pas comment la cicatrice avait put se rouvrir. C’était un fait très rare.

Vers 4 heures, le cœur de Cher s’arrêta de battre…

Un bruit strident retentit dans l’hôpital. La jeune femme de la chambre 313 venait de faire un arrêt cardiaque. Une équipe arriva. Le Dr Mater pénétra le premier dans la chambre.
Il alluma la lumière et vit Cher, la peau cyanosée (couleur bleutée). Il craignait qu’elle est subit une tachycardie ventriculaire qui est une des causes directe de sa maladie cardiaque.

Il fallait faire vite mais il savait qu’à ce stade, les chances de survies étaient quasi-nulles. Pourtant, il avait déjà vu des miracles dans sa carrière et cette adolescente l’avait déjà surpris en survivant aux nombreuses blessures qu’elle avait contractées suite à l’accident :

- Il faut utiliser le défibrillateur manuel dit Loïc qui étaient à ses côtés.
- Oui, c’est la seule chose à faire…

Le médecin plaça méthodiquement les électrodes sur la poitrine et légèrement en dessous du cœur :

- Attendez ! dit une infirmière en rentrant. Elle vient de se faire opérer il y à deux heures à peine. On ne peut pas faire une défibrillation maintenant.
- Si on ne le fait pas maintenant, elle mourra. C’est notre seule espoir de la sauver Laura dit Loïc.

Le médecin envoya une première décharge. Le cœur redémarra quelques secondes avant de s’arrêter à nouveau dit Laura :

- Putain lâche Laura ! Il faut réessayer.

Elle s’empara de l’appareil et administra une deuxième décharge à Cher. Le médecin commença à sermonnait la jeune infirmière pour sa prise d’initiative dangereuse quand elle pointa l’électrocardiogramme :

- R-regardez balbutia-elle. Le cœur repart.

Le médecin était ébahit par le miracle auquel il venait d’assister. Et c’était bien un miracle. Il sourit à la jeune infirmière :

- Je ne voudrais pas être rabat-joie mais les battements sont malgré tout extrêmement faibles dit Loïc.
- Il n’y à plus qu’à attendre. Laura, vous passerez tous les quarts d’heure pour vérifier que son cœur bat toujours. Ou, vous avez des opérations de prévues cette nuit ?
- Non, pas ce soir ?
- Vous allez passer le reste de la nuit près d’elle. Elle est encore plus fragile que je ne le pensais et une rechute risque d’arriver à n’importe quel moment.
- Comptez sur moi docteur.

La jeune infirmière prit un tabouret et s’installa près de Cher. Elle venait d’entrer au service de cet hôpital il y à moins d’un an. Elle avait toujours été très proche des gens et avait du mal à gérer ses émotions parfois. Elle se sentait étonnamment proche de cette adolescente anglaise qui était arrivé depuis déjà deux semaines. Elle savait à quel point elle souffrait et que si elle s’en sortirait, elle aurait du mal à remarcher et garderait des séquelles à vie.
Dans le silence de la nuit, elle prit sa main et veilla sur elle. Les battements étaient désormais redevenus réguliers. Elle sentit le sommeil la gagner et descendit quelques minutes pour aller se chercher un café.
Quand elle remonta, elle posa le café sur la table de chevet et continua de la regarder :

- Ne t’en fais pas, tu vas t’en sortir.

Cher ouvrit les yeux. Elle sembla perdue est regarda autour d’elle. C’était la troisième fois qu’elle se réveillait en moins de 24h00. Laura la regarda, les yeux écarquillaient et la bouche grande ouverte. Cher s’empara du reste de la feuille en papier et du stylo.
« Tu penses vraiment ? Car moi, je n’y crois plus… » écrivit-elle la mine triste et sombre, comme résignée.

Les jours passent. Samedi, je reverrais Cher pour la dernière fois avant mon départ. Vers 12h00, alors que Kelly déjeuner chez nous, elle reçu un appel de l’hôpital. C’était le Dr Mater en personne qui avait décidé de l’appelé :

- Bonjour Mme Lloyd, votre fille s’est réveillée.
- Réveillé !!
- Oui madame, mais elle va rester encore longtemps ici pour des examens supplémentaires.
- Et comment vas-elle dit-elle en se mordant un ongle.
- Son état est … stable hésita le docteur
- Merci mille fois pour tout ce que vous avez fait !

Le docteur raccrocha. Laura venait d’entrer dans la pièce et lui tendit une tasse de café encore fumante :

- Pourquoi ne lui avez-vous pas dit la vérité ?
- Il est encore trop tôt. Et puis, nous ne sommes sur de rien. Il est possible que nous nous trompions.
- Si on se fit aux statistiques, ça m’a tout l’air d’être cela.
- Ecoutez Laura. Depuis qu’elle est ici, cette fille à déjoué tout les statistiques. Elle avait pour ainsi dire une chance sur cent mille de s’en sortir et elle est encore vivante. Elle est bénie des Dieux…
- Je ne suis pas croyante mais il faut reconnaître qu’elle à eu beaucoup de chance. Vous ne direz donc rien à la famille.
- J’attendrais d’en avoir la certitude. Le choc serait trop dur à encaisser pour eux.

Laura sortit de la pièce sans dire un mot et retourna voir Cher pour qui elle s’était désormais prise d’amitié. Elles avaient conversées jusqu’au petit matin. Laura avait l’habitude des patients dans l’incapacité de parler et n’avait donc aucun mal à comprendre ce que lui racontait Cher.

Cher avait pas mal accusé le coup de la dernière opération et de son arrêt cardiaque. Elle était sortie du coma mais passait le plus clair de sa journée à dormir. Ses forces l’avaient abandonné et ce n’est pas les vitamines contenues dans la perfusion qui allaient la remettre sur pied. Un tuyau était fixé aux bords de ses narines pour l’aider à respirer plus facilement. Sa maladie au cœur semblait plus grave que prévue pour tout arranger et ses chances d’avoir une crise cardiaque étaient multipliés par dix mille par rapport à un autre individu en pleine santé.

Aujourd’hui plus que jamais, elle en avait marre. Chaque jour était plus insupportable que le précédent. Il y avait bien Laura qui lui rendait souvent visite quitte à se faire engueuler par son supérieur pour délaisser les autres patients mais elle sentait que quelque choses c’était éteint en elle. La joie de vivre…

*

Mon père et Janet font à nouveau du bruit, j’ai décidé de passer quelque jour chez Quentin qui m’à présenté sa nouvelle petite amie. Diane qu’elle s’appelait. Seulement la 3ème des vacances m’a-t-il certifié. Je la trouvais pas mal et j’étais venu chez lui pour passer un bon moment et me détendre mais depuis deux semaines, je ne cessais de penser à Cher. Elle était sortie du coma, c’était déjà un bon point. Nous avons passé une soirée sympa à aller au bowling et mangé dans un petit resto’ sympa au bord de la mer :

- Au fait, tu me présenteras ta petite amie me dit Diane.
- Oui, un jour si tu veux.
- Elle est comment ?

Cette question paraissait anodine mais me fit l’effet d’un choc :

- Vivante pour l’instant…
- Que c’est-il passé me demanda Quentin à qui je n’avais encore rien raconté.
- On à eu un accident de train en revenant de vacances. Cher est à l’hôpital depuis deux semaines. Désolé d’avoir plombé l’ambiance de la soirée…

*

Le Dr Mater et Laura regardèrent les résultats des dernières analyses de Cher. Le bilan était à la fois encourageant et inquiétant tant il y avait d’informations différentes. L’un d’entre elle retint l’attention du médecin et de la jeune femme :

- Alors s’enquit Laura inquiète
- Je crois que c’est quasiment sur hélas.
- Quasiment, alors il y à encore un espoir ?
- Infime Laura. Infime…
- C’est terrible. Muette à seulement 17 ans…

*

Dans deux jours, je pars au Brésil. Je suis très impatient et je viens de boucler mes valises. Avant de partir, je tiens à voir une dernière fois Cher. Janet va partir en même temps que moi mais pour revenir rapidement. Elle compte s’installer chez nous. Je suis content pour mon père mais ça fait un peu bizarre quand même…

Kelly est passé me prendre à 10 heures et nous roulons sur les routes de campagne depuis une demi-heure :

- Au fait, j’ai jamais vu le père de Cher. Il est jamais à la maison ?
- Il passe la plus clair de son temps dans les champs et il est souvent absent ces temps-ci mais il ne veut rien me dire
- Je me mêle peut-être de ce qui me regarde pas mais tu trouves pas ça bizarre ?
- Si un peu mais je suis peut-être trop parano…

Elle alluma la radio pour se changer les idées et alluma une cigarette. Il faisait chaud en ce début de moi d’août. Kelly ouvrit une vitre et de l’air frais s’engouffra dans la voiture. Les paysages défilaient devant mes yeux et nous arrivions bientôt à Nantes. Nous traversions une petite banlieue puis le centre-ville. La foule se pressait dans les restaurants et les magasins de souvenirs en tout genre. Après avoir traversé la plus grande partie de la ville, nous arrivions devant l’hôpital :

- On fait comme d’habitude me dit Kelly.
- Oui pas de problème

Elle me sourit alors que je descendais de la voiture. Cela était devenu une habitude ces derniers temps et je pénétrais dans le hall de l’hôpital. Un vieux patient en fauteuil roulant qui sortait faire sa promenade m’adressa un signe de tête.
L’infirmière à l’accueil commençait à me connaître et me dirigea à la chambre. Je remontais les couloirs, impatient…

*

Cher était dans sa chambre, debout sur son lit. Elle vérifia la solidité du néon et le jugea assez solide. Elle pourrait passer les fils de la perfusion autour sans problème. Elle était si faible ces derniers temps. Et pour ne rien arranger, elle venait d’apprendre qu’elle ne parlerait sans doute plus jamais. Avant de partir, elle à laissé un mot à l’attention de ses parents, ses amis, son petit-ami…
Elle se sentait lâche de faire cela mais en même temps, elle n’avait plus le courage de lutter. De toute façon, ce n’était plus qu’une question de jour. Elle sentait qu’une crise cardiaque pourrait survenir à n’importe quel moment.
Maintenant ou dans un mois après tout, pensa-elle en passant les fils de la perfusion autour du néon…

*

- Voilà, je te laisse me dit l’infirmière.

Je la remerciais et décidais d’aller aux toilettes car une envie pressante me tiraillait la vessie. Je me rendis aux commodités et en sortit soulager quelques minutes plus tard.

*

Cher vérifiait à présent la solidité du nœud. Elle était déterminée. Puis elle voit la poignée tourner lentement puis la porte s’entrouvre et se referme brusquement. Apeurée, elle se dépêche de se remettre dans son lit. Elle ne sait pas comment remettre sa perfusion et se contente de la balancer par terre.

*

Je m’apprêtais à rentrer lorsqu’un monsieur boitillant me demanda aimablement si je pouvais l’aider à marcher jusqu’à l’ascenseur. Une fois ma tâche accomplie, je retournais devant la chambre de Cher et ouvrit la porte. Elle était allongée. Elle me regarda et me sourit. Elle semblait malgré tout ce qui lui arrivait heureuse…

Je me penchais sur elle et elle se redressa pour m’embrasser. Je pris un tabouret et comme d’habitude, m’assit à sa droite, dos à la fenêtre :

- Alors, ça va ?

Elle prit une feuille de papier et écrit.
« Comme tu la vois, jé suis en pleine forme. Tu veux que l’on aille courir un peu dehors histoire que je ma dégourdisse les jambes »
Je perçus une certaine ironie dans son message et m’excusais de ma question ma foi idiote. Je lui expliquais que Janet allait sans doute s’installer chez mon père. Elle était heureuse pour eux, moi un peu moins… :

- Et sinon, tu sais quand tu sortiras à peu près ?
- « Si tout se passe bien, demain je pense »
- C’est vrai ?! m’enthousiasmais-je
- « Non ! Tu sais vraiment pas percevoir la ironie toi. Au cas où tu le saurais pas, j’ai une jambe dans la plâtre et un corset au niveau du bassin »

Elle leva les yeux au ciel (enfin plutôt au plafond) et me sourit. La discussion se poursuivit pendant quelques temps. J’étais triste de ne plus entendre sa voix. Et dire que je ne la verrais pas pendant deux semaines… :

- Tu reparleras bientôt ?

Le visage de Cher se ternit brusquement. Elle passa machinalement la main dans ses cheveux, humecta ses lèvres et prit la feuille :

- « Bientôt, ce n’est que l’affaire de quelque jours tu sais. Seulement une infection de la gorge »

Je fus soulagé de sa réponse. L’infirmière qui entra dans la pièce apporta un plateau repas. Dedans mijotait une sorte de soupe et du jambon avec des coquillettes non beurrées :

- Tu va vraiment manger ça ? :(
- « C’est pas un quatre étoile ici… »

J’acquiesçais de la tête et nous continuions à parler pendant qu’elle avalait goulument son maigre repas. J’étais déjà ici depuis deux heures et je du repartir :

- Je te rapporterais quelque chose du Brésil. Je t’aime
- « Moi aussi »

Je l’embrassais et m’empressais de rejoindre Kelly qui devait déjà en train de pester contre mon retard dans sa voiture.

*

Cher repoussa son plateau repas et se remit dans une position plus confortable pour faire la sieste. Il faut dire qu’elle n’avait pas grand-chose d’autre à faire que de dormir.
Elle se sentait coupable de ne pas avoir avoué la vérité à J-F. De toute façon, elle ne reparlerait plus, c’était désormais une certitude. Enfin, une QUASI-certitude avait dit le médecin mais elle ne se faisait plus d’illusion.
Loïc entra dans la pièce pour reprendre le plateau repas :

- Mais, ou est ta perfusion ? s’exclama-il

Cher haussa les épaules. Loïc se pencha et découvrit la perfusion sous le lit, les fils emmêlés. Il commençait à perdre son calme en tentant de dénouer les nœuds ce qui amusa beaucoup Cher :

- Mais qui à fait ça ?

Cher ne répondit pas bien entendu et Loïc se contenta de remettre la perfusion sans poser davantage de questions. Au même moment où il sortit, Kelly entra dans la pièce. Elle portait une robe bleue turquoise et des escarpins noirs. Elle embrassa sa fille qui souriait toujours.
Si c’est bien une chose que son entourage et ses amies avaient toujours remarqué, c’est que Cher souriait toujours même dans les moments les plus difficiles.
Mais ce sourire ne servait qu’à cacher ses peurs les plus profondes…

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