Sunrise
Par : Sheyne
Genre : Action , Polar
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 20
Chapitre 11 - 1/1
Publié le 15/01/14 à 18:33:02 par Sheyne
Une légère trace de sang à la commissure des lèvres, Walter s'était garé sur le côté de la route, tout près de sa maison. Cette place privilégiée lui permettait de surveiller les faits et gestes de l'assassin ; il avait quelques affaires à aller chercher chez lui avant de disparaître, et d'attendre que la connaissance d'Emilio prenne contact. Malheureusement, la personne n'avait pas l'air de vouloir partir. Inlassable, elle tournait autour de la maison, scrutant l'intérieur par le biais des rideaux fins.
Finalement, ne voyant aucune forme de vie, elle se campa devant la porte d'entrée. Peut-être tentait-elle de crocheter la serrure pour attendre son retour à l'intérieur ?
Alors qu'il se penchait en avant, pour déchiffrer l'obscurité, son portable sonna. D'un soupir tendu, le téléphone fila entre ses doigts, aussitôt porté à son oreille. Cette fois-ci, il n'était pas audible de l'extérieur. Il lui aurait fallu une sacrée poisse pour se faire avoir deux fois de suite !
« Enerst Walter. Entama-t-il simplement.
— Bonsoir, je suis journaliste, vos coordonnées m'ont été communiquées ce midi. Je n'ai malheureusement pas pu trouver du temps avant tout à l'heure. J'ai cru comprendre l'urgence de votre situation. »
Tout en scrutant l'extérieur, il répondait d'une voix distraite :
« Je vois... On a pas mal de choses à se dire, je crois...
— Effectivement. L'interlocutrice se fit plus insistante. Écoutez, que faites-vous en ce moment ? Peut-être peut-on se voir immédiatement ?
— Là, tout de suite, je ne peux pas vraiment. Je suis plutôt occupé à surveiller un type tentant de se faufiler chez moi. »
Le silence se fit. Sans doute choquée par la nouvelle, la jeune femme marqua une pause réfléchie. Avant de poursuivre d'un ton amusé :
« Je vois. Peut-être, alors, pourriez-vous me rejoindre devant votre porte ?
— Vous...
— La voiture noire, non ?
— Pourquoi ne pas avoir appelé avant de venir ? »
Il sortit de la voiture en claquant la portière. Imperturbable, l'autre poursuivit en le voyant s'approcher :
« On ne sait jamais, vous auriez pu refuser de me voir. Au moins, ainsi, vous étiez obligé de me recevoir, du moins par hospitalité. »
Raccrochant, à quelques mètres de la journaliste, il commenta :
« Technique à la con... Vous m'avez foutu une sacrée frousse avec vos conneries...
— Bonsoir ! D'une voix éclatante, elle ignora tout bonnement son commentaire. Elyne Rivière, pour vous servir. Dites-moi, qu'est-ce qui a bien pu vous faire penser que je venais vous voler ?
— Je n'ai pas cru ça. »
Alors que la jeune femme tendait la main en signe de bonne volonté, sourire aux lèvres, Walter gardait les doigts dans ses poches, refermé. Sa voix grondante était celle d'un homme à qui l'on venait de voler la fierté. Elle lui avait collé la honte, et après une pareille journée, ce n'était pas pour lui plaire.
Reprenant son bras dans un haussement d'épaules, elle continua l'air de rien :
« Oui vous l'avez pensé, vous l'avez dit vous-même.
— En réalité, j'ai pensé que vous veniez m'assassiner. »
Dans la semi-pénombre, la jeune femme écarquilla les yeux, s'éloignant d'un pas. Surprise, des mèches blondes virevoltèrent légèrement, accompagnant son mouvement de recul. À travers l'endroit, son regard d'émeraude semblait étinceler d'émotions ; rayonnant dans la nuit, il achevait de lui conférer sa grâce, son allure féline. L'homme était ébloui, ému par un tel spectacle. Sa colère s'envola devant tant de finesse.
Elle souffla, pour elle-même, à la limite de l'audible :
« Vous aussi...
— Pardon ?
— Non, se reprit-elle vivement, je disais “pourquoi ici” ? Et plus simplement, qui, et pour quelles raisons voudrait-on s'en prendre à vous ? Vous m'avez l'air d'une personne tout ce qu'il y a de plus normal ! »
Alors, Walter secoua la tête en geignant. Il se justifia dans un souffle :
« Venez avec moi, rentrons à l'intérieur, je vais tout vous expliquer. »
Finalement, ne voyant aucune forme de vie, elle se campa devant la porte d'entrée. Peut-être tentait-elle de crocheter la serrure pour attendre son retour à l'intérieur ?
Alors qu'il se penchait en avant, pour déchiffrer l'obscurité, son portable sonna. D'un soupir tendu, le téléphone fila entre ses doigts, aussitôt porté à son oreille. Cette fois-ci, il n'était pas audible de l'extérieur. Il lui aurait fallu une sacrée poisse pour se faire avoir deux fois de suite !
« Enerst Walter. Entama-t-il simplement.
— Bonsoir, je suis journaliste, vos coordonnées m'ont été communiquées ce midi. Je n'ai malheureusement pas pu trouver du temps avant tout à l'heure. J'ai cru comprendre l'urgence de votre situation. »
Tout en scrutant l'extérieur, il répondait d'une voix distraite :
« Je vois... On a pas mal de choses à se dire, je crois...
— Effectivement. L'interlocutrice se fit plus insistante. Écoutez, que faites-vous en ce moment ? Peut-être peut-on se voir immédiatement ?
— Là, tout de suite, je ne peux pas vraiment. Je suis plutôt occupé à surveiller un type tentant de se faufiler chez moi. »
Le silence se fit. Sans doute choquée par la nouvelle, la jeune femme marqua une pause réfléchie. Avant de poursuivre d'un ton amusé :
« Je vois. Peut-être, alors, pourriez-vous me rejoindre devant votre porte ?
— Vous...
— La voiture noire, non ?
— Pourquoi ne pas avoir appelé avant de venir ? »
Il sortit de la voiture en claquant la portière. Imperturbable, l'autre poursuivit en le voyant s'approcher :
« On ne sait jamais, vous auriez pu refuser de me voir. Au moins, ainsi, vous étiez obligé de me recevoir, du moins par hospitalité. »
Raccrochant, à quelques mètres de la journaliste, il commenta :
« Technique à la con... Vous m'avez foutu une sacrée frousse avec vos conneries...
— Bonsoir ! D'une voix éclatante, elle ignora tout bonnement son commentaire. Elyne Rivière, pour vous servir. Dites-moi, qu'est-ce qui a bien pu vous faire penser que je venais vous voler ?
— Je n'ai pas cru ça. »
Alors que la jeune femme tendait la main en signe de bonne volonté, sourire aux lèvres, Walter gardait les doigts dans ses poches, refermé. Sa voix grondante était celle d'un homme à qui l'on venait de voler la fierté. Elle lui avait collé la honte, et après une pareille journée, ce n'était pas pour lui plaire.
Reprenant son bras dans un haussement d'épaules, elle continua l'air de rien :
« Oui vous l'avez pensé, vous l'avez dit vous-même.
— En réalité, j'ai pensé que vous veniez m'assassiner. »
Dans la semi-pénombre, la jeune femme écarquilla les yeux, s'éloignant d'un pas. Surprise, des mèches blondes virevoltèrent légèrement, accompagnant son mouvement de recul. À travers l'endroit, son regard d'émeraude semblait étinceler d'émotions ; rayonnant dans la nuit, il achevait de lui conférer sa grâce, son allure féline. L'homme était ébloui, ému par un tel spectacle. Sa colère s'envola devant tant de finesse.
Elle souffla, pour elle-même, à la limite de l'audible :
« Vous aussi...
— Pardon ?
— Non, se reprit-elle vivement, je disais “pourquoi ici” ? Et plus simplement, qui, et pour quelles raisons voudrait-on s'en prendre à vous ? Vous m'avez l'air d'une personne tout ce qu'il y a de plus normal ! »
Alors, Walter secoua la tête en geignant. Il se justifia dans un souffle :
« Venez avec moi, rentrons à l'intérieur, je vais tout vous expliquer. »
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