Mirai Nikki - Closed Beta
Par : Relinus
Genre : Fantastique , Sentimental
Status : Terminée
Note :
Chapitre 15
Part 1 - Chap 9
Publié le 15/09/13 à 18:50:58 par Relinus
« Je… je ne sais pas ! »
Je voulais lui hurler que non, je n’en étais pas un, mais il aurait été difficile de me défendre ; après tout, j’avais fui un adolescent à peine armé…
Le vieil homme me repoussa en arrière, et me fit trébucher sur le cadavre encore chaud de Paris.
Son œil me transperça d’un regard noir à travers sa chevelure grisonnante.
« Personne ne fera de toi un héros. Personne ne t’apprendra à te battre. Soit tu te ranges parmi les combattants, soit tu essaies de vivre assez longtemps pour causer ta propre perte. »
Tombé à la renverse, observant l’immense ombre qui me toisait d’un regard de fer, il m’étais presque impossible de prononcer un seul mot.
« Je… je vais me battre…
-Et quel genre de guerrier laisserait une jeune fille blessée à terre ? »
Ally !
Je me suis relevé maladroitement j’accouru près de son corps immobile entre les gravas.
Elle respirait, mais elle refusait d’ouvrir les yeux. En tentant de relever sa tête, je sentis du sang sur son épaule gauche.
« Elle est blessée ! » m’écriais-je, cherchant le soutien désespéré de l’ombre qui me regardait sous le soleil.
« C’est profond ?
- On ne dirait pas mais ça pisse le sang !
-Le souffle de l’explosion a du la projeter contre le sol. Qu’est ce que c’est sur son bras ?
-Je lui ai… enfin c’est un bandage, elle a une fracture…
-Faut le refaire, il lui faut de vrais soins… »
Je me suis relevé d’un seul coup et levais mon bras dans un geste plus proche du défi que de la prière.
« Et bien, aidez nous ! On n’a nulle part où aller, et je suis trop faible pour l’aider maintenant ! » J’ai hurlé en direction de sa face sombre.
L’homme paru réfléchir un instant. Il dégaina son revolver une fois, avant de le rengainer en regardant le sol. Puis il le sorti une seconde fois, observa un instant autour de lui puis pris la direction de la face Nord de la colline en rangeant son arme dans son fourreau.
« Attendez ! Où est ce que vous allez ?!
-T’as pas fini de beugler ? La police va rappliquer d’une minute à l’autre avec tout ce boucan » dit-il à voix haute.
« Économise ton souffle pour porter la demoiselle ! Et dépêche toi, ma voiture est mal garée ! »
Je poussais un soupir pincé, entre la perplexité, le soulagement et l’urgence. J’ai décidé de ne pas me poser de questions, il veut que je le suive, on y va. Il en va de la vie d’Ally…
Attrapant les cuisses de la créature d’un bras et son dos de l’autre, je me relevais en sentant mes jambes trembler sous l’effort.
En marchant jusqu’au parking Nord du parc de la colline, il me semblait que tout le poids de la fatalité accablait mon corps affaibli. Ally poussait de temps en temps des râles plaintifs.
J’avais l’impression que c’était elle qui me rendait plus faible à chaque pas. Pire encore, le sentiment de colère qui m’avait pris quelques minutes plutôt réapparu soudain, comme une tache sur une feuille fripée. C’était en partie sa faute si j’avais fui. C’était en partie sa faute, si Paris est mort.
Alors pourquoi ?
Pourquoi est ce que je ne la lâcherais pas, pourquoi je la laisserais pas chuter dans la boue une bonne fois pour toutes ?
Ally apposa alors sa tête sur mon épaule. Pendant un instant, la douleur de l’effort disparu, et le noir se fit autour de son visage souillé.
« Il est…il est mort… c’est ma faute ! J’aurais dû te laisser, vous auriez discuté !J’aurais dû utiliser mon journal pour changer ça… j’étais la seule à pouvoir retourner le destin et le… »
J'étais sur le point de tomber dans les vapes, alors je me suis arrêté, laissant Ally reposer sur mes genoux fébriles.
Tandis qu'elles parlait, j'ai me suis vu, pendant une seconde de vide, l'abandonner ici et courir seul vers n'importe où, comme me l'ordonnait secrètement cette rage au plus profond de moi.
C'est alors que j'aperçu une larme couler sur mon torse avant de se lier à son propre sang sur ma hanche.
Immédiatement, mon immonde désir d'abandon disparu de mon esprit.
J’apposais un doigt sur ses lèvres sèches.
« Tu n’aurais rien pu faire, Ally. Il était perdu, et personne ici n’aurait pu le raisonner. Il a sombré dans la folie. Ce n’était pas ta faute. »
Oui c’est ça. Ce n’était pas sa faute. Jamais cette fille au visage d’ange n’aurait pu vouloir tuer un jeune garçon comme Paris, même si celui-ci avait l’intention de nous faire la peau.
« Tu… vas m’en vouloir jusqu’à ma mort…
-Arrête de dire des conneries! »
La colère avait disparu. L'espace d'un instant, il m’a semblé qu’Ally était seule, blessée, dans l’obscurité la plus totale. Cette vision me plongea dans un profond désarroi, il me semblait que je basculais avec elle dans les ténèbres…
« Accroche toi allez ! Chuis là, ça va aller ! »
Dans un sursaut d’énergie, je me suis relevé et je pris à nouveau Ally dans mes bras.
A présent, je la portais. J’étais le seul à pouvoir la défendre contre les ombres maintenant, et il n’était pas question que j’échoue, c’était la seule innocente dans cette histoire…
J’ignorais si cette fille me cachait ses véritables intentions, mais la mort de l’adolescent n’en faisait pas partie. Cette fille était pure comme une matinée sans nuages…
Où est la voiture ?
Une Cadillac en très mauvais état fit rugir les graviers du parking de la colline. La porte de devant s’ouvrit, le pilote nous fit signe d’embarquer.
Je posais doucement le corps d’Ally sur la banquette puis me jetais sur le siège passager.
« Allez, on décarre ! » fit le conducteur.
« On va où ?
-Au seul lieu où vous n’êtes pas encore en danger »
Je n’arrivais pas à regarder la route, la lumière pâle du soleil me cognait la rétine, et j’avais le tournis à force de repasser ce qui venait d’arriver dans ma tête.
Quel son avait fait l'explosion? Est ce que Paris avait crié? Est ce que j'ai eu mal? Est-ce qu'il l'avait vraiment lancé en ligne droite comme ça, sans réfléchir? Est ce qu'il l'avait en main quand j'ai je me suis lancé sur lui? Comment est-ce que j'ai pu courir alors que mes jambes étaient tétanisées?
Est-ce que c'était Paris, ce jeune homme à la voix tordue dont le visage calciné gisait dans la boue?
Mon regard cherchait une ancre, un point d’accroche pour que je cesse de réfléchir. Il se bloqua soudain sur le fourreau qui cernait la silhouette qui conduisait, à travers lequel le revolver brillait faiblement.
« Silver, c’est vous qui avez tiré, c’est ça ?
-Appelez moi plutôt John… » dit il machinalement alors que son œil se perdait sur la route qui disparaissait à travers les vieux immeubles.
« John ? » fit Ally…
L’homme émit un raclement de gorge avant d’ouvrir à nouveau la bouche.
« Mmmh… Oui c’est moi qui ai tiré. Je ne pensais pas toucher du premier coup, je suis plus à l’aise avec ma carabine…
-Qu’est ce que vous visiez ?! » Dis-je en me redressant comme si il venait de m’enfoncer une lance dans la colonne vertébrale.
Un souffle rauque traversait ses narines tandis qu’il réfléchissait en économisant son nombre de respiration. Il continua son manège une dizaine de seconde avant de desserrer les dents.
« La grenade. Quand j’ai entendu une première explosion, je suis sorti du sous-bois pour arrêter ton pote. Quand je t’ai vu te précipiter sur lui, j’ai dégainé. »
Une boule venait de se former dans ma gorge, je détournais le regard.
« Puis je l’ai vu lancer sa boîte de conserve en l’air. Je me suis douté qu’il s’agissait d’explosif, alors j’ai voulu tirer dessus. Le temps de l’ajuster, il était déjà trop tard pour lui… »
Il retourna son visage dans ma direction.
«Mais pas pour vous. Vous me devez une fière chandelle…
-Vous avez tiré sur la grenade pour qu’elle explose sur Paris !
-Non. Même si j’avais voulu, je n’aurais pas pu empêcher l’explosion et la mort de ton ami.
-Il…
- Estime-toi heureux d’être en vie. Il me reste un œil, et il ne pourra plus veiller sur ta misérable vie »
Je rejetais ma tête en arrière sur le siège. J’observais un instant derrière moi : Ally ouvrait les yeux et semblait écouter attentivement. Je voulais lui parler, la toucher, mais je fus interrompu par le conducteur au manteau long.
« On arrive. »
On était dans une petite rue du centre ville, et un bâtiment coloré de trois étages se dressait à notre droite.
Silver bifurqua alors dans une ruelle étroite et vide derrière celui-ci. Il prit à nouveau à droite avant de se retrouver dans une cour grisâtre, devant laquelle se dressait une sorte d’entrepôt.
« Ne pensez même pas ouvrir la bouche sans que je vous en ai donné l’autorisation. »
L’ombre au revolver me fit sortir, et je pris à nouveau Ally dans mes bras. Elle saignait toujours.
A l’arrière du grand bâtiment coloré, il y a avait une sorte de porte dérobée par laquelle s’échappait une fumée de cuisine ; mais je ne voyais pas de poubelles et ça ne sentait pas la nourriture.
Silver s’approcha de la porte. L’arrière du bâtiment n’était pas en dur comme le reste, il était en une sorte de bois traité particulièrement imposant en raison des motifs noir ébène qui se dessinaient dessus.
Je fus vraiment surpris de tomber sur une telle façade dans cette arrière-cour isolée : pour une entrée de derrière, l’arcade en bois qui surplombait la porte était beaucoup trop esthétique, tout comme le reste d’ailleurs. D'immenses poutres s'étiraient à la surface de la bâtisse, émergeant du toit à la manière d'arrêtes grossières tandis que les armatures les plus claires décrivaient des figures courbes qui semblaient renvoyer des éclats d’or par certains endroits. Pour tout vous dire, ça en devenait plus beau qu’étrange.
Le vieux borgne n’adressa même pas un regard à ce que je finissais par admirer. Il frappa immédiatement trois coups puissants sur la solide porte.
Par une sorte d’œillet sur le sommet de celle-ci s’échappa immédiatement une voix grave.
« As-tu la clé pour entrer dans cet endroit ? »
Silver se retourna vers moi et m’adressa un regard sévère avec son œil gris. J’étais « invité » à écouter attentivement…
« Valhall » prononça gravement l’homme au bandeau.
Sa voix rauque et profonde résonna faiblement contre le bois de la façade.
« Entre vite, John » fit la voix à l’intérieur.
Je me suis engouffré dans le sillage de vieux borgne avec le sentiment de pénétrer dans un sanctuaire interdit. Une ambiance étouffante régnait dans cette antichambre, je ne distinguais pas le visage du gardien.
« Ils sont avec toi ?
-La fille est blessée, dépêche toi.
-Et le grand gamin là, c’est qui ?
- Mon œil de rechange.
-Et bah il est train de tourner, là, ton œil… »
Je venais de m’affaisser sur mes deux jambes, à bout de force et assommé par la chaleur de ce vestibule.
Je crois que les deux hommes ont encore prononcé quelques paroles alors que je perdais connaissance. Il me semble n’avoir compris qu’une chose, j’ignore si ce mot était le fruit de leur échange ou de mon esprit embrumé. De toute manière, je n’en avais pas saisi le sens…
« Hoder… »
Cependant, ce n’était pas la fatigue qui m’avait fait sombrer dans le sommeil. D’habitude, je réalise très vite quand je dors, quand je rêve. Mais je ne plongeais pas dans mes les bras de Morphée.
Je compris que quelqu’un d’autre m’attirait jusqu’à lui. Et un seul être est capable de diriger ainsi mon inconscient.
« Deus… »
Un décor familier se dressa en quelques secondes seulement devant moi. Surplombant la Cathédrale de la Causalité, le visage macabre de Deus esquissait une expression pincée.
Je voulais lui hurler que non, je n’en étais pas un, mais il aurait été difficile de me défendre ; après tout, j’avais fui un adolescent à peine armé…
Le vieil homme me repoussa en arrière, et me fit trébucher sur le cadavre encore chaud de Paris.
Son œil me transperça d’un regard noir à travers sa chevelure grisonnante.
« Personne ne fera de toi un héros. Personne ne t’apprendra à te battre. Soit tu te ranges parmi les combattants, soit tu essaies de vivre assez longtemps pour causer ta propre perte. »
Tombé à la renverse, observant l’immense ombre qui me toisait d’un regard de fer, il m’étais presque impossible de prononcer un seul mot.
« Je… je vais me battre…
-Et quel genre de guerrier laisserait une jeune fille blessée à terre ? »
Ally !
Je me suis relevé maladroitement j’accouru près de son corps immobile entre les gravas.
Elle respirait, mais elle refusait d’ouvrir les yeux. En tentant de relever sa tête, je sentis du sang sur son épaule gauche.
« Elle est blessée ! » m’écriais-je, cherchant le soutien désespéré de l’ombre qui me regardait sous le soleil.
« C’est profond ?
- On ne dirait pas mais ça pisse le sang !
-Le souffle de l’explosion a du la projeter contre le sol. Qu’est ce que c’est sur son bras ?
-Je lui ai… enfin c’est un bandage, elle a une fracture…
-Faut le refaire, il lui faut de vrais soins… »
Je me suis relevé d’un seul coup et levais mon bras dans un geste plus proche du défi que de la prière.
« Et bien, aidez nous ! On n’a nulle part où aller, et je suis trop faible pour l’aider maintenant ! » J’ai hurlé en direction de sa face sombre.
L’homme paru réfléchir un instant. Il dégaina son revolver une fois, avant de le rengainer en regardant le sol. Puis il le sorti une seconde fois, observa un instant autour de lui puis pris la direction de la face Nord de la colline en rangeant son arme dans son fourreau.
« Attendez ! Où est ce que vous allez ?!
-T’as pas fini de beugler ? La police va rappliquer d’une minute à l’autre avec tout ce boucan » dit-il à voix haute.
« Économise ton souffle pour porter la demoiselle ! Et dépêche toi, ma voiture est mal garée ! »
Je poussais un soupir pincé, entre la perplexité, le soulagement et l’urgence. J’ai décidé de ne pas me poser de questions, il veut que je le suive, on y va. Il en va de la vie d’Ally…
Attrapant les cuisses de la créature d’un bras et son dos de l’autre, je me relevais en sentant mes jambes trembler sous l’effort.
En marchant jusqu’au parking Nord du parc de la colline, il me semblait que tout le poids de la fatalité accablait mon corps affaibli. Ally poussait de temps en temps des râles plaintifs.
J’avais l’impression que c’était elle qui me rendait plus faible à chaque pas. Pire encore, le sentiment de colère qui m’avait pris quelques minutes plutôt réapparu soudain, comme une tache sur une feuille fripée. C’était en partie sa faute si j’avais fui. C’était en partie sa faute, si Paris est mort.
Alors pourquoi ?
Pourquoi est ce que je ne la lâcherais pas, pourquoi je la laisserais pas chuter dans la boue une bonne fois pour toutes ?
Ally apposa alors sa tête sur mon épaule. Pendant un instant, la douleur de l’effort disparu, et le noir se fit autour de son visage souillé.
« Il est…il est mort… c’est ma faute ! J’aurais dû te laisser, vous auriez discuté !J’aurais dû utiliser mon journal pour changer ça… j’étais la seule à pouvoir retourner le destin et le… »
J'étais sur le point de tomber dans les vapes, alors je me suis arrêté, laissant Ally reposer sur mes genoux fébriles.
Tandis qu'elles parlait, j'ai me suis vu, pendant une seconde de vide, l'abandonner ici et courir seul vers n'importe où, comme me l'ordonnait secrètement cette rage au plus profond de moi.
C'est alors que j'aperçu une larme couler sur mon torse avant de se lier à son propre sang sur ma hanche.
Immédiatement, mon immonde désir d'abandon disparu de mon esprit.
J’apposais un doigt sur ses lèvres sèches.
« Tu n’aurais rien pu faire, Ally. Il était perdu, et personne ici n’aurait pu le raisonner. Il a sombré dans la folie. Ce n’était pas ta faute. »
Oui c’est ça. Ce n’était pas sa faute. Jamais cette fille au visage d’ange n’aurait pu vouloir tuer un jeune garçon comme Paris, même si celui-ci avait l’intention de nous faire la peau.
« Tu… vas m’en vouloir jusqu’à ma mort…
-Arrête de dire des conneries! »
La colère avait disparu. L'espace d'un instant, il m’a semblé qu’Ally était seule, blessée, dans l’obscurité la plus totale. Cette vision me plongea dans un profond désarroi, il me semblait que je basculais avec elle dans les ténèbres…
« Accroche toi allez ! Chuis là, ça va aller ! »
Dans un sursaut d’énergie, je me suis relevé et je pris à nouveau Ally dans mes bras.
A présent, je la portais. J’étais le seul à pouvoir la défendre contre les ombres maintenant, et il n’était pas question que j’échoue, c’était la seule innocente dans cette histoire…
J’ignorais si cette fille me cachait ses véritables intentions, mais la mort de l’adolescent n’en faisait pas partie. Cette fille était pure comme une matinée sans nuages…
Où est la voiture ?
Une Cadillac en très mauvais état fit rugir les graviers du parking de la colline. La porte de devant s’ouvrit, le pilote nous fit signe d’embarquer.
Je posais doucement le corps d’Ally sur la banquette puis me jetais sur le siège passager.
« Allez, on décarre ! » fit le conducteur.
« On va où ?
-Au seul lieu où vous n’êtes pas encore en danger »
Je n’arrivais pas à regarder la route, la lumière pâle du soleil me cognait la rétine, et j’avais le tournis à force de repasser ce qui venait d’arriver dans ma tête.
Quel son avait fait l'explosion? Est ce que Paris avait crié? Est ce que j'ai eu mal? Est-ce qu'il l'avait vraiment lancé en ligne droite comme ça, sans réfléchir? Est ce qu'il l'avait en main quand j'ai je me suis lancé sur lui? Comment est-ce que j'ai pu courir alors que mes jambes étaient tétanisées?
Est-ce que c'était Paris, ce jeune homme à la voix tordue dont le visage calciné gisait dans la boue?
Mon regard cherchait une ancre, un point d’accroche pour que je cesse de réfléchir. Il se bloqua soudain sur le fourreau qui cernait la silhouette qui conduisait, à travers lequel le revolver brillait faiblement.
« Silver, c’est vous qui avez tiré, c’est ça ?
-Appelez moi plutôt John… » dit il machinalement alors que son œil se perdait sur la route qui disparaissait à travers les vieux immeubles.
« John ? » fit Ally…
L’homme émit un raclement de gorge avant d’ouvrir à nouveau la bouche.
« Mmmh… Oui c’est moi qui ai tiré. Je ne pensais pas toucher du premier coup, je suis plus à l’aise avec ma carabine…
-Qu’est ce que vous visiez ?! » Dis-je en me redressant comme si il venait de m’enfoncer une lance dans la colonne vertébrale.
Un souffle rauque traversait ses narines tandis qu’il réfléchissait en économisant son nombre de respiration. Il continua son manège une dizaine de seconde avant de desserrer les dents.
« La grenade. Quand j’ai entendu une première explosion, je suis sorti du sous-bois pour arrêter ton pote. Quand je t’ai vu te précipiter sur lui, j’ai dégainé. »
Une boule venait de se former dans ma gorge, je détournais le regard.
« Puis je l’ai vu lancer sa boîte de conserve en l’air. Je me suis douté qu’il s’agissait d’explosif, alors j’ai voulu tirer dessus. Le temps de l’ajuster, il était déjà trop tard pour lui… »
Il retourna son visage dans ma direction.
«Mais pas pour vous. Vous me devez une fière chandelle…
-Vous avez tiré sur la grenade pour qu’elle explose sur Paris !
-Non. Même si j’avais voulu, je n’aurais pas pu empêcher l’explosion et la mort de ton ami.
-Il…
- Estime-toi heureux d’être en vie. Il me reste un œil, et il ne pourra plus veiller sur ta misérable vie »
Je rejetais ma tête en arrière sur le siège. J’observais un instant derrière moi : Ally ouvrait les yeux et semblait écouter attentivement. Je voulais lui parler, la toucher, mais je fus interrompu par le conducteur au manteau long.
« On arrive. »
On était dans une petite rue du centre ville, et un bâtiment coloré de trois étages se dressait à notre droite.
Silver bifurqua alors dans une ruelle étroite et vide derrière celui-ci. Il prit à nouveau à droite avant de se retrouver dans une cour grisâtre, devant laquelle se dressait une sorte d’entrepôt.
« Ne pensez même pas ouvrir la bouche sans que je vous en ai donné l’autorisation. »
L’ombre au revolver me fit sortir, et je pris à nouveau Ally dans mes bras. Elle saignait toujours.
A l’arrière du grand bâtiment coloré, il y a avait une sorte de porte dérobée par laquelle s’échappait une fumée de cuisine ; mais je ne voyais pas de poubelles et ça ne sentait pas la nourriture.
Silver s’approcha de la porte. L’arrière du bâtiment n’était pas en dur comme le reste, il était en une sorte de bois traité particulièrement imposant en raison des motifs noir ébène qui se dessinaient dessus.
Je fus vraiment surpris de tomber sur une telle façade dans cette arrière-cour isolée : pour une entrée de derrière, l’arcade en bois qui surplombait la porte était beaucoup trop esthétique, tout comme le reste d’ailleurs. D'immenses poutres s'étiraient à la surface de la bâtisse, émergeant du toit à la manière d'arrêtes grossières tandis que les armatures les plus claires décrivaient des figures courbes qui semblaient renvoyer des éclats d’or par certains endroits. Pour tout vous dire, ça en devenait plus beau qu’étrange.
Le vieux borgne n’adressa même pas un regard à ce que je finissais par admirer. Il frappa immédiatement trois coups puissants sur la solide porte.
Par une sorte d’œillet sur le sommet de celle-ci s’échappa immédiatement une voix grave.
« As-tu la clé pour entrer dans cet endroit ? »
Silver se retourna vers moi et m’adressa un regard sévère avec son œil gris. J’étais « invité » à écouter attentivement…
« Valhall » prononça gravement l’homme au bandeau.
Sa voix rauque et profonde résonna faiblement contre le bois de la façade.
« Entre vite, John » fit la voix à l’intérieur.
Je me suis engouffré dans le sillage de vieux borgne avec le sentiment de pénétrer dans un sanctuaire interdit. Une ambiance étouffante régnait dans cette antichambre, je ne distinguais pas le visage du gardien.
« Ils sont avec toi ?
-La fille est blessée, dépêche toi.
-Et le grand gamin là, c’est qui ?
- Mon œil de rechange.
-Et bah il est train de tourner, là, ton œil… »
Je venais de m’affaisser sur mes deux jambes, à bout de force et assommé par la chaleur de ce vestibule.
Je crois que les deux hommes ont encore prononcé quelques paroles alors que je perdais connaissance. Il me semble n’avoir compris qu’une chose, j’ignore si ce mot était le fruit de leur échange ou de mon esprit embrumé. De toute manière, je n’en avais pas saisi le sens…
« Hoder… »
Cependant, ce n’était pas la fatigue qui m’avait fait sombrer dans le sommeil. D’habitude, je réalise très vite quand je dors, quand je rêve. Mais je ne plongeais pas dans mes les bras de Morphée.
Je compris que quelqu’un d’autre m’attirait jusqu’à lui. Et un seul être est capable de diriger ainsi mon inconscient.
« Deus… »
Un décor familier se dressa en quelques secondes seulement devant moi. Surplombant la Cathédrale de la Causalité, le visage macabre de Deus esquissait une expression pincée.
15/11/13 à 23:41:01
Pour ton prochain texte, retiens qu'il faut écrire d'abord pour soi tout en gardant à l'esprit que ce sera lu par d'autres, afin de quand même penser aux lecteurs. (et que la fanfiction intéresse surtout les amateurs de l'univers utilisé)
Par exemple, pour ma part, je ne connais pas mirai nikki, mais savoir que c'est un manga ne me donne pas envie de lire.
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