Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Naissance d'un fantôme


Par : GrosPorc-Malade
Genre : Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 17 : Apho


Publié le 16/09/2013 à 11:46:25 par GrosPorc-Malade

Je revins vers Eva, encore inconsciente dans le cratère.

"C'est bon Eva, c'est finit... Je vais m'occuper de toi, tout ira bien."

Elle ne répondais pas. C'est lorsque que je dus la retourner pour dégager son dos qu'elle se mis à gémir.

"Tu as du shrapnel dans le dos Eva... Il faut l'enlever. Tiens le coup... Je vais tacher de faire vite."

Je pris mon couteau de la main gauche et, sans hésiter, le glissa dans la plaie d'Eva qui s'évanouit à nouveau sous la douleur. Ses cheveux étaient trempé de sueur et son visage pâle comme un linge.
Sans perdre de temps, j'extirpai le morceau de métal qui était logé à côté de son omoplate droite en faisant levier avec ma lame. J'enchainai rapidement en désinfectant la plaie avec de l'alcool avant d'appliquer une compresse que je fis maintenir avec un bandage circulaire passant au-dessus de son épaule et sous son bras.

Eva ne bougeait toujours pas. Et pourtant, nous devions partir... La jeep était équipée d'un système radio et les renforts ne devaient pas tarder à arriver, leurs camarades mort ne donnant pas de nouvelles.

"Aller Eva... On va y aller..."

Je passai son bras gauche par dessus mon épaule droite et encercla ses deux jambes de mon bras pour la soulever.
Maintenant allongée contre mon épaule, je nous éloignai le plus possible du lieu de massacre.
Je gardai la trousse de soin dans ma main libre. J'avançais péniblement... Eva n'était pas lourde en elle même mais la fatigue couplée au sol irrégulier de la plaine ne manquaient pas de me faire perdre l'équilibre à mainte reprises.

Après une bonne demi-heure de marche, Eva commença à reprendre ses esprits. Son abdomen étant resté bloqué contre mon épaule pendant assez longtemps, elle vomis un peu en se réveillant.

"Merde..." lachais-je avec dégoût

Je reposai délicatement Eva par terre. N'ayant rien pour s'adosser, je m'assis pour qu'elle puisse en faire de même entre mes jambes, la tête contre mon torse.

"Eva... Ca va aller ?"

J'avais posé mes deux mains contre son ventre pour la réchauffer un maximum. Elle tremblait comme une feuille.

"Merci... Apho... Merci d'être là..." murmura t-elle

Je ne répondis pas. Je frottais énergiquement son ventre et ses côtes de mes mains pour lui tenir chaud.

"Apho... Qui es tu ?" dit-elle sans même essayer de me regarder.

"Q... Quoi ?"

Je ne pus cacher ma surprise face à sa question. Je restai bouche bée. Personne ne s'était jamais intéressé à moi et, il est vrai que nous nous côtoyons depuis assez longtemps sans rien savoir quoi que ce soit de l'autre.

"Tssssss... Je t'en prie, à toi l'honneur..." disais-je en souriant

Elle ne répondis pas. Elle respirait lentement et gardait les yeux fermés.
Je prie une profonde inspiration.

"Qui je suis n'a pas d'importance... regarde autour de nous... Rien ne nous rattache au passé désormais. Seul le présent et l'avenir compte... Nous avons tout perdu, tout. Le mieux que nous puissions faire et de vivre avec et essayer d'oublier...Ce qui est fait est fait et rien ni personne ne peux y faire quoi que ce soit."

A mes dires, Eva retroussa ses lèvres et laissa s'échapper une larme du coin de l'oeil... Ce n'est pas ce qu'elle aurait voulu entendre... J'essuyai son unique larme de mon pouce et marqua un silence de quelques secondes avant de reprendre.

"J'ai toujours vécu à Atlanta. J'étais très proches de ma soeur Emilie. J'ai toujours été là pour elle. L'année de mes 14 ans, un groupe de malfrats avait tenté de lui voler son sac. Sans réfléchir, je me suis jeter sur eux... J'étais stupide, j'avais regardé trop de films. Les héros n'existent pas Eva... Intérieurement, je pensais pouvoir tous les battre et rentrer à la maison en héros, comme à la télé, mais non. non... Je me suis fait casser la figure... Non seulement ils avaient pris le sac de ma soeur mais, ce jour là, j'ai aussi gagné un ticket gratuit pour l'hôpital... Je revois encore ma soeur assise à même le sol, attendant que les secours arrivent en pleurant. Je suis resté deux semaines en soin intensif avant de pouvoir rentrer à la maison. A mon retour, je n'étais plus le même. Je me sentais inutile, misérable, je me haïssais d'être si faible. Durant quatre longues années, jusqu'à mes 18 ans, j'ai vécu replié sur moi même. Me privant de tout les plaisirs que les autres jeunes de mon âge pouvaient vivre. Enfin, je me suis inscrit dans une faculté de psychologie. C'est le jour de mon 19ème anniversaire que je reçus les résultat du concours de fin d'année. j'étais admis à passer en deuxième année. Je revois encore mes parents, fière comme tout de ma réussite, et ma soeur, venant m'embrasser bruyamment les deux joues. Puis... puis tout à changé... pour tout le monde..."

Sur ces derniers mots, je m'écroulai de fatigue sur le sol dur de la plaine. Eva, allongé par terre, la tête contre mon ventre, ne tarda pas à s'endormir... Je ne tardai pas à faire de même...

Nous avions tout deux besoins de ça. La journée de demain s'annonçait chargée.


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