Sam regardait défiler les vieux bâtiments en brique rouge de la ville de Fresno, la vie avait continué son chemin pendant que la sienne était en sursis, en pause. Mais aujourd’hui tout ça n’était qu’un mauvais souvenir, un mauvais souvenir quelle idée ! Il ne se souvenait de rien, seulement de sa convalescence à l’hôpital.
Ses parents étaient silencieux, Sam ne leur en voulait pas du tout, il savait que revoir le lieux de l’accident serait dur pour eux, mais qu’importe Sam voulait voir.
Au bout de 20 minutes de route, la route 30 et ses séquoias était là. Arrivé au quatrième virage le break familial s’arrêta. Le père de Sam l’aida à sortir, l’air était chargé d’humidité et d’une forte odeur de résine de conifères embaumait l’air. La rambarde en bois n’avait encore été remplacée. De la peinture rouge y était encore. Il s’avança un peu plus vers le précipice. Un long chemin avait été tracé par les tonneaux que la Camaro avait faits, chemin qui s’arrêtais à un gros séquoias comme planté là pour attendre les malheureux qui sortais du virage. L’écorce de l’arbre multi centenaire, s’était bien abimé, mais avait déjà commencé à se réparer, une épaisse sève couleur ambrée suintait des cicatrices laissées par l’impact de la voiture.
Sa mère s’impatientait,
-« Bon, voilà tu as vu ! s’exclama t’elle. Allez la casse ferme à 13h30, si tu veux voir ta voiture et récupérer quelques affaires c’est le moment d’y aller. »

Un gros rottweiler enchainé gardait l’entrée de la casse de Fresno. La mère de Sam resta dans la voiture, elle ne voulait pas voir le véhicule qui avait faillit devenir la dernière demeure de Sam.
Un gros monsieur avec une chemise à carreaux rouges, un jean à bretelle s’avançait vers eux, il avait une grande barbe grise et une casquette de chasse.
-« Bonjour, je peux vous aidez ? » Demanda t’il en s’essayant les mains pleines de cambouis.
Le père de Sam pris la parole avant son fils.
-« Nous voulons voir la voiture de mon fils, une Camaro rouge de 1979 , mon fils à eu un accident avec il y a 4 semaines... »
Le vieux monsieur, regarda Sam avec des yeux ronds.
-« Mais...mais c’est vous qui étiez dans la voiture ?? ! »demanda le vieux en regarda Sam d’un air ahuri.
-« euh...oui »lacha Sam, un peu gèné.
-« Mon dieu, vous savez que c’est un miracle que vous soyer toujours en vie ?! »
-« Oui, on me le dit souvent » s’agaça Sam
-« Bon, on peut la voir ? » trancha le père de Sam
-« Oui, oui suivez moi...je m’appelle Earl et ça c’est Rocky » dit il en montrant son chien
Sam et son père ne dirent mot. Au bout de quelques minutes de marche dans les allées remplies d’épaves en tout genre, Earl s’arrêta devant un carcasse rouge.
-« Voilà, on y est...je...je vais chercher la boite où il y a toute les affaires qu’il y avait dans la voiture, j’allait vous l’envoyer par la poste ... »

Sam s’avança et n’en revenait pas... sa voiture avait l’air d’une boite d’allumette écrasée. Il osa regarder à l’intérieur, des bris de verres jonchaient le sol, du sang à profusion tapissait les sièges et la moquette... Sam contempla l’intérieur, cherchant à se souvenir...rien. Il regarda l’auto radio. Une cassette était...il demanda à son père de la prendre. Non sans effort, il l’a ramena...
Sam lut l’étiquette, AC/DC... Un flash, une réminiscence...
-« Papa, je crois que c’est à cause de la cassette que j’ai eu l’accident... »
Son père ne répondait pas et le regardait d’un air inquiet.
-« La cassette s’était emballée et j’ai voulu la retirée et.... »
-« l’accident » termina son père.