Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Mon incarcération


Par : Marley
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Où tout a commencé


Publié le 13/05/2013 à 21:06:27 par Marley

« Nous disons souvent que la prison est l'école du crime. »

Les ragots courent vites, il suffit qu'un politicien trompe sa chienne le temps d'une nuit et sa vie entière est ruinée. Des fois, il suffit qu'une histoire fausse pour ruiner la sienne… Avec un peu de chance, l'histoire va se faire oublier comme on oublie une rupture ou lorsqu'une blessure se cicatrise. Certes, on aura toujours la marque quelque part, mais on finira par ne plus y penser. On tourne la page du livre et de nouvelles histoires se créent. Si je vous dire : Mohammed Merah, Eldrick Tont Woods alias Tiger Woods ou encore Adolf Hitler, vous connaissez leur histoire, non ? Certes, aucun n'a fini en prison, probablement pour leur plus grand bonheur, mais chaque année, des scandales envoient des gens en prison.

Mon histoire n'a rien d'extraordinaire, je ne suis pas un bandit connu internationalement comme Jacques Mesrine, Al Capone, Redoine Faïd et tous ceux que je passe sous silence parce que Dieu seul le sait combien il y en a eu. Je fais partit de ces prisonniers qu'on qualifiait de bon étudiant malgré mes quelques retenues annuelles. Je ne dirai pas que j'étais studieux, je faisais mon boulot d'étudiant et je récoltais les notes qu'il me fallait. J'étais loin d'être un intellectuel qui passait ses soirées et ses fins de semaine dans ses manuels ou à la bibliothèque, j'étais plutôt l'étudiant qui déconnait, celui qui expérimentait... Les erreurs de jeunesse, à ce qu'on dit.

Malgré mes conneries, je ne me suis jamais considéré comme un connard faisant chier la société. Un peu à la Che Guevara, je me disais que si je ne voulais pas d'emmerde, les principales personnes que je ne devais pas faire chier, c'était les citoyens. Malgré que Che, il aidait la population comparé au gouvernement merdique qu'avait Cuba dans ce temps-là.

Depuis le début de ma vie, j'ai été chanceux, je vivais dans la classe moyenne dans une maison, et non pas dans un HLM miteux où les rats sont plus présents que les humains. Malgré tout, mon envie de révolte ne m'a pas réellement aidé. C'était un soir nuageux où la seule source de lumière venait des lampadaires, je n'imaginais pas à quel point la connerie aurait été aussi importante... Mais surtout, que ça serait ma dernière avant bien longtemps...

« Mec, on s'les caille, j'te l'avais dit, personne va venir, le plan a foiré, on s'casse fumer.

- On attend encore un peu, s'il s’pointe pas dans 10 minutes, on l'verra un autre jour.

N'importe quoi, tu l'sais bien qu'il doit se chier dessus à l'idée qu'on l'choppe ! »

Car oui, le plan était de le chopper et de lui rappeler que frapper à copine, ça ne se fait pas. Les dix minutes se sont écoulées et nous étions sur le point de quitter les lieux, mais la silhouette d'un individu marchant dans la rue nous a fait patienter.

« Hé, il est venu finalement ! T'es prêt ?

-Ouais, on attend qu'il traverse le lampadaire et on y va ! »

Ce fut vraisemblablement les derniers mots que l'on échangea avant d'aller accoster le gars et de le tabasser et prenant soin de laisser une note, lui expliquant que frapper une femme était interdit. Cela a duré environ 2 minutes puis nous avons quittés aussi vite que nous sommes venus. Nous étions partis chacun de notre côté pour éviter de se faire contrôler, si éventuellement nous croisions une patrouille. En arrivant chez moi, j'ai pris le temps d'écrire un SMS à mon pote, mais il ne me répondait pas. Malgré mes doutes, je me suis dit que ce n'était qu'une coïncidence. J'ai eu le droit à un réveil plutôt hors du commun : Les flics, les menottes et les larmes de ma mère. J'étais coffré.

Arrivé au poste de police, ils m'ont installé dans un bureau semblable à ceux que l'on voit dans les séries américaines puis on m'a demandé certains renseignements personnels et, finalement, on m'a amené dans une salle d'interrogatoire.

« Bonjour, je suis l'agent Fleury, est-ce que vous savez pourquoi nous vous avons amené ici ?

- Non, j'sais pas, on m'a réveillé ce matin et on m'a embarqué direct. La sonnerie de mon réveil a été mes droits.

D'accord, il griffonna quelque chose sur une feuille, je vais y aller directement, un individu hier a été agressé et quelqu'un nous a dit que vous étiez présent sur les lieux durant l'agression. »

À la fin de cette phrase, je savais que j'étais dans la merde. On s'était assuré que personne n'était dans la rue durant l'agression et la victime n'avait pas pu nous identifier. Mon pote m'avait trahi.

« Impossible, je ne suis pas sorti à part...

- N'essayez pas de jouer au plus malin. Votre ami, Alex, a été arrêté 20 minutes plus tard lorsqu'une patrouille a senti l'odeur de la marijuana et qu'ils l'ont vu un joint à la main. D'ailleurs, ses mains, plus précisément, ses jointures étaient ensanglantées. Lorsque l'ambulance est arrivée, il a tout avoué lorsque les ambulanciers ont commencé à nettoyer et panser ses blessures. »

Je ne savais pas si j'étais en colère ou déçu de mon pote. Le policier ne m'a pas laissé le temps de trancher sur cette décision.

« Si vous le voulez, vous pouvez contacter un proche. Sachez qu'un avocat viendra vous rencontrer dans 2 ou 3 heures environ. »

Il quitta la pièce et ce fut à mon tour quelque instant après. On m'amena vers un téléphone et on m'expliqua que j'avais le droit à 10 minutes. Avant de pouvoir avoir accès au téléphone, j'ai dû donner le numéro au policier, puisqu'il était en charge de composer pour moi et, par la suite, il quitta les lieux pour me laisser seul dans la pièce.

Je ne savais pas trop qui appeler, mais j'ai tout de même décidé d'appeler chez moi. Je suis tombé sur le répondeur. Je fus plutôt content, je ne voulais pas réellement entendre mes parents ou pire, entendre ma mère pleurée en me demandant pourquoi.

« Eumh... Salut, c'est votre fils... Avant tout de chose… je suis réellement désolé, mais sachez que tout va bien... Je suis censé rencontrer un avocat dans 2h environ pour discuter de mon cas... J'dois avouer que je ne sais pas quoi dire d'autre... J'suis vraiment, mais vraiment, désolé... j'ai merdé... ... Je vous aime. »

J'ai raccroché. Le message a dû durer 5 minutes alors que normalement, il aurait duré 10-15 secondes.


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