Les jours passent, le sablier se vide peu à peu, j'ai déjà hâte de sortir ! De respirer l'odeur de la liberté et de profiter de ce que je n'ai pas pu profiter durant 3 ans et demi, mais il reste encore du chemin à parcourir. Cependant, je me réjouis. Les jours passent et l'arrivée d'une nouvelle pour ma personne arrive, c'est mon anniversaire. Le 6 mars 2010 était loin, nous étions désormais en Février 2011, Noel était passé pour la première fois et une nouvelle année pour le monde entier avait débuté.

« Marc, t'as de la visite. »

J'avais espoir, j'avais envie de croire que c'était Sophie. Sa vie se poursuit et elle n'a pas toujours le temps, ou le goût, pour venir me voir. J'aimerais bien la voir pour ma fête. Ça serait bien comme cadeau.

Je me lève et je suis les ordres du gardien et nous partons en direction du parloir.

« Alors, tu as pensé à ta vie après la prison ? me demanda le gardien.

- Il est pas trop tôt pour y penser ? J’ai encore 2 ans environ à patienter.

Il est jamais trop tôt. Ça passe vite 2 ans après tout, y'a des mecs qui vont mourir en prison, penses-y ! T'as encore un futur, une chance d'avoir une famille et une belle vie. T'es encore jeune.

- Ouais, peut-être. Mais tu connais la réputation des anciens prisonniers et la réaction des employeurs à leur égard.

Écoute, la prison n'a pas trop d'effet sur toi, tu ne sembles pas devenir un tueur ou un psychopathe, tu devrais t'en sortir très bien. Tout le monde ici devrait s'en sortir bien. »

Je suis resté songeur. Après tout, il a marqué un point. Je n'étais pas rendu au point de vouloir créer des armes et tuer tous ceux que je croisais qui n'étaient pas de mon groupe.

Arrivé au parloir, le gardien ouvre la porte et la retient pour me laisser entrer. On m'a indiqué la table où je devais me rendre et j'y suis allé.

« Ç'est toi, Marc ?

- Mes parents ? Qu'est-ce que vous faites ici ?

Qu'est-ce que tu as changé ! Qu'est-ce que ces tatouages et ce crâne chauve ?

- C'est ma nouvelle vie. L'ancienne, on me l'a arraché des mains. Mais que faites-vous ici ?

Eh bien, c'est ton anniversaire ! On est venu spécialement aujourd'hui pour te voir ! Tu nous as vraiment manqué. Me disent-ils dans un élan de compassion.

- Ah oui ? Je vous ai manqué ? Rappelez-moi la dernière fois que vous êtes venus me visiter ici, car je ne m'en souviens pas. Dis-je sur un ton agressif.

Nous étions perturbés par cette situation, c'est aussi dur à gérer pour nous, Marc. Sache-le. Ce n'est pas facile ce genre d'événement.

- Ouais, mais pourtant William et Sophie, eux, sont venus me voir. »

Il y a eu un froid, un silence lourd. Je comprends, j'ai été tout de même brusque. Malgré le fait que je les aime, je n'aimais pas leur présence. Les yeux tristes de ma mère et le regard désapprobateur de mon père qui me fixe, c'est pas une partie de plaisir.

« Sinon, comment ça va ? Dis-je.

- Ça va bien, on s'inquiète pour toi. D'ailleurs, dit ma mère en fouillant dans son sac à main, je t'ai apporté un gâteau pour ta fête, il est loin d’être comme les gros gâteaux avec les bougies, mais j'ai cru que cela te plairait.

Merci d'y avoir pensé. »

Je me suis approché pour faire la bise à ma mère et pour serrer la main à mon père. Ils me donnaient des nouvelles de mon entourage pendant que je mangeais ce gâteau terriblement sucré. Dommage qu'il manquait du lait, mais je peux vivre avec. Par la suite, nous nous sommes quittés et je suis retourné dans ma cage.

« Tu devineras jamais, c'était mes parents. »