Mon incarcération
Par : Marley
Genre : Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 5
Mon retour dans la jungle
Publié le 19/08/13 à 01:15:50 par Marley
Il était midi, d'après ce que le gardien m'a dit, lorsqu'ils sont venus me chercher pour me remettre en cellule. J'ai eu le droit à une promenade escorté par 2 gardiens ainsi qu'une paire de menotte. Durant mon trajet, j'ai traversé plusieurs blocs cellulaires et un des prisonniers m'interpella avec un « Rebienvenue dans la jungle ». Certes, je saisissais la signification de cette phrase, mais cela me laissait indifférent, je lui fis un signe de tête en guise de salutation.
Arrivé à mon bloc cellulaire, je fus accueillis par quelques prisonniers, je connaissais pour la plupart leur nom, du moins vaguement. Au loin, j'ai vu quelques personnes qui me regardaient, ils n'avaient pas trop l'air content de me revoir, mais il faut avouer que certains ont toujours un air plutôt agressif.
J'ai compris plusieurs trucs en prison depuis mon arrivé. Une fois arrivé là-bas, soit on te mange, soit tu manges. Soit tu décides de te mettre en gang et de multiplier ta protection contre plusieurs attaques, soit tu restes seul et à la merci de tous. Il y a aussi plusieurs catégories de prisonnier : ceux qui persécutent les plus faibles, ceux qui se laissent persécuter et ceux qui ripostent. Au départ, les nouveaux, les bleus ou, comme on les appelle ici, les puceaux, ils se font vite dépuceler. Pas nécessairement au sens propre, mais plutôt au sens figuré. Un autobus décharge sa livraison toutes les semaines environ. En soi, ça peut paraître énorme, mais cela équivaut à une quinzaine de prisonnier toutes les semaines, sans compter que des prisonniers quittent la prison quasiment chaque jour puisque leur peine est finie.
« Alors mec, comment c'était tes deux semaines de réflexion ? me dit Frank en blaguant.
-Oh, bah tu sais... J'sais pas trop, j'ai eu la chance d'oublier ta tête de merde durant quelques moments, dis-je en riant amicalement. »
Bizarrement, les jours passèrent et l'amitié entre moi et Frank était plus solide. Malgré les risques faibles qu'on nous attaque, il y avait toujours un risque, mais nous nous protégions. Durant les moments libres, nous restions ensemble dans notre cellule à nous entraîner ou alors nous discutions sur les tables métalliques de la cafétéria et, sans oublier, dans la cours.
Il faut savoir qu'on ne se protégeait pas pour rien. Chaque jour, des embuscades, comme on appelait entre nous, se produisait un peu partout. La cours était l'endroit le plus risqué, elle était délimitée en territoire. Chaque gang avait son territoire, mais les frontières étaient invisibles. Les règles étaient simples, on dépasse les limites de nos territoires et on se faisait tabasser ou menacer. La pire chose qui pouvait arriver, ce n'était pas se faire tabasser. À la limite, on finit avec des côtes brisées, des dents en moins et des ecchymoses. Le pire, c'était les armes. Nous ne sommes pas dans l'armée ici, encore moins dans une boutique d'arme. Nos armes étaient rudimentaires. Il suffisait de découper la partie utilisé d'une brosse à dent à l'aide d'une soie dentaire utilisé comme une scie et, par la suite, on fixe une lame à rasée et le tour est joué. Certes, on ne poignarde pas avec cette arme, mais on lacère. Les plus fous créaient de petite pointe pour transpercer la peau, sans réel dégât vu sous cet angle, mais une pointe trempée dans un mélange de merde et de pisse fermenté et l'infection était inévitable.
Je ne sais pas encore pourquoi, mais depuis que je suis revenu du trou, je dormais très mal. Impossible de trouver le sommeil jusqu'à l'épuisement, je tournais dans mon petit lit et je me perdais dans mes pensées. Depuis le début, je réussissais à retenir ce genre de pensée, mais je ne peux plus les contenir. Lorsque je ferme les yeux, je revois ma mère, les larmes aux yeux me suppliant de lui dire que c'était une erreur, que je n'avais rien fait... Après tout, c'était impossible de concevoir qu'un jeune d'un milieu aisé soit un jeune criminel... Je ne suis pas réellement celui qui pleure, mais malgré les larmes absentes, j'avais mauvaise mine. Je finis par m'endormir après plusieurs heures.
Au lendemain, j'avais oublié cette mésaventure nocturne, j'avais meilleur mine et tant mieux ! J'étais avec ma gang, du moins une partie, lorsque j'ai eu une prise de conscience. Je regardais de gauche à droite, j'examinais chaque prisonnier dans mon champs de vision et j'ai dû me rendre à l'évidence, j'étais l'un des seuls non tatoués. Après tout, ma vie d'étudiant ne me permettait pas cela, je n'avais pas les moyens et mes priorités n'étaient pas dans les tatouages.
« Hey Marc, qu'est-ce que tu regardes comme ça ?
- Rien, j'viens de m'apercevoir que j'dois être le seul qui n'est pas tatoué
Ah ouais ? Aucun tatou ? Si tu veux, on t'arrange ça. »
J'ai souris avant de réaliser ce qu'il venait de me dire... Me faire tatouer en prison ? Certes, je me fonderais un peu plus dans la masse, mais j'avais entendu mille et une histoire à propos des méthodes de tatouage en prison : de la pisse mélangé avec de la poudre de chardon qui sert d'encre et n'importe quoi qui pouvait faire un trou dans la peau ou encore les cendres de cigarettes mélangés avec de l'encre d'un stylo, etc. C'est beaucoup moins enviant que les instruments que l'on retrouve dans n'importe quel centre de tatouage. Puis merde…
« - Tu sais tatouer toi ? Dis-je d'un ton moqueur.
Non, pas du tout, j'suis à chier pour les dessins, mais Mike l'est. T'fais 4 ans de prison, non ?
- 3 ans et quelques mois... Ça change quelque chose ?
Ouais, allez, suis-moi, je t'amène voir Mike. »
Naturellement, je l'ai suivi, d'un pas plutôt craintif, mais décontracté tout de même. On me présenta Mike, il était remplit de tatouage : les bras au complet (incluant les mains), le dos, le ventre et le cou. Bref, c'était un oeuvre d'art vivante.
« Alors, comme ça on veut un tatou ? Me dit Mike en souriant.
- Ouais, mais on m'a dit que la peine influençait pour les tatouages, j'dois faire 3 ans et demi environ. Dis-je »
Mike m'expliqua, c'était simple. Il avait des tatous réservés pour les gangs, pour les longues peines, pour une peine de prison courte ou simplement pour se différencier des civils lors de notre sortie. En gros la durée de prison n'influence pas nécessairement tous les tatouages.
« Alors, t'veux quoi comme tatouage ? J'peux te le faire maintenant. Me dit-il.
- Euh... Bah je prendrais un truc discret, quoi... On verra après. Dis-je avec un petit sourire.
Aaaah, j'aime ça comme façon de penser, mais tu m'as toujours pas quoi dit c'que tu voulais, me dit-il en riant, tu veux un truc pour dire que t'es un ex taulard ? Ça ne prendra que 40 minutes environ.
- Ouais, pourquoi pas, t'as une idée ?
Ouais, j'ai toujours des idées, mais c'est simple comme tatou. En gros, tu vois la partie de peau ici, me dit-il en pointant sa peau entre le pouce et l'index, j'vais te faire le chiffre 5. Quatre points en carré et un point au centre. »
C'est parti ! On alla dans sa cellule, il sortit son matériel, me demande ma main droite et débuta. Ça fait un mal de chien, mais je supporte. L'aiguille ressemble à une aiguille à coudre, je m'attendais à plus gros. Le tatouage finit, je lui serrais la main en guise de remerciement et je suis parti rejoindre les autres.
Arrivé à mon bloc cellulaire, je fus accueillis par quelques prisonniers, je connaissais pour la plupart leur nom, du moins vaguement. Au loin, j'ai vu quelques personnes qui me regardaient, ils n'avaient pas trop l'air content de me revoir, mais il faut avouer que certains ont toujours un air plutôt agressif.
J'ai compris plusieurs trucs en prison depuis mon arrivé. Une fois arrivé là-bas, soit on te mange, soit tu manges. Soit tu décides de te mettre en gang et de multiplier ta protection contre plusieurs attaques, soit tu restes seul et à la merci de tous. Il y a aussi plusieurs catégories de prisonnier : ceux qui persécutent les plus faibles, ceux qui se laissent persécuter et ceux qui ripostent. Au départ, les nouveaux, les bleus ou, comme on les appelle ici, les puceaux, ils se font vite dépuceler. Pas nécessairement au sens propre, mais plutôt au sens figuré. Un autobus décharge sa livraison toutes les semaines environ. En soi, ça peut paraître énorme, mais cela équivaut à une quinzaine de prisonnier toutes les semaines, sans compter que des prisonniers quittent la prison quasiment chaque jour puisque leur peine est finie.
« Alors mec, comment c'était tes deux semaines de réflexion ? me dit Frank en blaguant.
-Oh, bah tu sais... J'sais pas trop, j'ai eu la chance d'oublier ta tête de merde durant quelques moments, dis-je en riant amicalement. »
Bizarrement, les jours passèrent et l'amitié entre moi et Frank était plus solide. Malgré les risques faibles qu'on nous attaque, il y avait toujours un risque, mais nous nous protégions. Durant les moments libres, nous restions ensemble dans notre cellule à nous entraîner ou alors nous discutions sur les tables métalliques de la cafétéria et, sans oublier, dans la cours.
Il faut savoir qu'on ne se protégeait pas pour rien. Chaque jour, des embuscades, comme on appelait entre nous, se produisait un peu partout. La cours était l'endroit le plus risqué, elle était délimitée en territoire. Chaque gang avait son territoire, mais les frontières étaient invisibles. Les règles étaient simples, on dépasse les limites de nos territoires et on se faisait tabasser ou menacer. La pire chose qui pouvait arriver, ce n'était pas se faire tabasser. À la limite, on finit avec des côtes brisées, des dents en moins et des ecchymoses. Le pire, c'était les armes. Nous ne sommes pas dans l'armée ici, encore moins dans une boutique d'arme. Nos armes étaient rudimentaires. Il suffisait de découper la partie utilisé d'une brosse à dent à l'aide d'une soie dentaire utilisé comme une scie et, par la suite, on fixe une lame à rasée et le tour est joué. Certes, on ne poignarde pas avec cette arme, mais on lacère. Les plus fous créaient de petite pointe pour transpercer la peau, sans réel dégât vu sous cet angle, mais une pointe trempée dans un mélange de merde et de pisse fermenté et l'infection était inévitable.
Je ne sais pas encore pourquoi, mais depuis que je suis revenu du trou, je dormais très mal. Impossible de trouver le sommeil jusqu'à l'épuisement, je tournais dans mon petit lit et je me perdais dans mes pensées. Depuis le début, je réussissais à retenir ce genre de pensée, mais je ne peux plus les contenir. Lorsque je ferme les yeux, je revois ma mère, les larmes aux yeux me suppliant de lui dire que c'était une erreur, que je n'avais rien fait... Après tout, c'était impossible de concevoir qu'un jeune d'un milieu aisé soit un jeune criminel... Je ne suis pas réellement celui qui pleure, mais malgré les larmes absentes, j'avais mauvaise mine. Je finis par m'endormir après plusieurs heures.
Au lendemain, j'avais oublié cette mésaventure nocturne, j'avais meilleur mine et tant mieux ! J'étais avec ma gang, du moins une partie, lorsque j'ai eu une prise de conscience. Je regardais de gauche à droite, j'examinais chaque prisonnier dans mon champs de vision et j'ai dû me rendre à l'évidence, j'étais l'un des seuls non tatoués. Après tout, ma vie d'étudiant ne me permettait pas cela, je n'avais pas les moyens et mes priorités n'étaient pas dans les tatouages.
« Hey Marc, qu'est-ce que tu regardes comme ça ?
- Rien, j'viens de m'apercevoir que j'dois être le seul qui n'est pas tatoué
Ah ouais ? Aucun tatou ? Si tu veux, on t'arrange ça. »
J'ai souris avant de réaliser ce qu'il venait de me dire... Me faire tatouer en prison ? Certes, je me fonderais un peu plus dans la masse, mais j'avais entendu mille et une histoire à propos des méthodes de tatouage en prison : de la pisse mélangé avec de la poudre de chardon qui sert d'encre et n'importe quoi qui pouvait faire un trou dans la peau ou encore les cendres de cigarettes mélangés avec de l'encre d'un stylo, etc. C'est beaucoup moins enviant que les instruments que l'on retrouve dans n'importe quel centre de tatouage. Puis merde…
« - Tu sais tatouer toi ? Dis-je d'un ton moqueur.
Non, pas du tout, j'suis à chier pour les dessins, mais Mike l'est. T'fais 4 ans de prison, non ?
- 3 ans et quelques mois... Ça change quelque chose ?
Ouais, allez, suis-moi, je t'amène voir Mike. »
Naturellement, je l'ai suivi, d'un pas plutôt craintif, mais décontracté tout de même. On me présenta Mike, il était remplit de tatouage : les bras au complet (incluant les mains), le dos, le ventre et le cou. Bref, c'était un oeuvre d'art vivante.
« Alors, comme ça on veut un tatou ? Me dit Mike en souriant.
- Ouais, mais on m'a dit que la peine influençait pour les tatouages, j'dois faire 3 ans et demi environ. Dis-je »
Mike m'expliqua, c'était simple. Il avait des tatous réservés pour les gangs, pour les longues peines, pour une peine de prison courte ou simplement pour se différencier des civils lors de notre sortie. En gros la durée de prison n'influence pas nécessairement tous les tatouages.
« Alors, t'veux quoi comme tatouage ? J'peux te le faire maintenant. Me dit-il.
- Euh... Bah je prendrais un truc discret, quoi... On verra après. Dis-je avec un petit sourire.
Aaaah, j'aime ça comme façon de penser, mais tu m'as toujours pas quoi dit c'que tu voulais, me dit-il en riant, tu veux un truc pour dire que t'es un ex taulard ? Ça ne prendra que 40 minutes environ.
- Ouais, pourquoi pas, t'as une idée ?
Ouais, j'ai toujours des idées, mais c'est simple comme tatou. En gros, tu vois la partie de peau ici, me dit-il en pointant sa peau entre le pouce et l'index, j'vais te faire le chiffre 5. Quatre points en carré et un point au centre. »
C'est parti ! On alla dans sa cellule, il sortit son matériel, me demande ma main droite et débuta. Ça fait un mal de chien, mais je supporte. L'aiguille ressemble à une aiguille à coudre, je m'attendais à plus gros. Le tatouage finit, je lui serrais la main en guise de remerciement et je suis parti rejoindre les autres.
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