Emma était pâle déjà vingt minutes après notre rencontre... Elle me demanda pourquoi elle avait tant mal, mais je ne savais pas quoi lui répondre... Je m'inquiétais et j'avais peur, je voulais la rassurer et lui dire que tout irait bien mais on savait toutes les deux que ce n'était pas le cas. Et si elle devenait violente à ce moment-là, reverrais-je ma famille ?... Emma, elle, ne la reverra certainement jamais…
Je constatais que la couleur de ses yeux changeait, aussitôt elle cracha du sang... :
« - Je vais devenir comme eux, hein ? dit-elle
- Il doit forcément y avoir une solution quelque part !
- Robin, j'en ai vu se transformer, je sais ce qu'il va m'arriver, tu le sais aussi.
- Oui Emma, je le sais.
- Je te conseille d'aller chercher encore des survivants, tu n'es pas la seule, à être vivante, j'en suis sûre. Et enfin, je m'excuse d'être venue ici, mais je ne veux pas finir en pâtée pour chien, je t'en supplie, achève-moi maintenant, débrouilles-toi comme tu veux Robin, mais je t'en prie, ne les laisse pas me bouffer... » Dit-elle en pleurant.
J’avais envie de pleurer moi aussi.
-Tu te rends compte de ce que tu me dis Emma ? Bordel ! Je ne vais pas te tuer vivante ! Et pour ce qui est de sortir... J'en ai tellement peur...»
Je la serrais dans mes bras.
Aussitôt, elle trembla, je reculais, je n'étais pas prête.
Elle s'approcha, du sang dans la bouche et elle me regarda d'un air vide. D'un air de zombie.
Le combat était engagé, j'ai saisis la guitare et couru vers elle, un coup de pied de ma part la fit trébucher, et je visai son crâne : un coup de guitare, pas assez fort. Un autre : la tête explosa.

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J'avais le sang, infecté et corrompu, de mon amie sur le visage. J'avais promis qu'elle ne serait pas mangée, mais là c'était pire... Elle était morte, une deuxième fois. Une dernière fois. En pleurs, j'ai rangé le corps d'Emma dans la réserve à instruments. J'ai fermé la porte. J'ai beaucoup pleuré, et je me suis demandé ce que pouvait bien foutre les secours que Mr Aubain avait appelés. Quand soudain j'entendis des hurlements, des coups sur la porte...C'était foutu, j'étais repérée.

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