La légende de Termina l : Moon Fall
Par : zebigboss70
Genre : Action , Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 19
Les portes du rêve
Publié le 05/03/13 à 11:47:45 par zebigboss70
« -Colin, murmurai-je. Ta mort n’aura pas été vaine. »
Devant moi se trouvait maintenant un énorme monticule de sable. Tout autour, la pièce était dévastée. Les présentoirs renversés laissaient les fenêtres brisées s’exposer en intégralité. Le comptoir gisait dans un coin, détruit en son milieu. Des éclats de bois étaient éparpillés sur le parquet défoncé. Un trou noir comme la nuit s’ouvrait derrière moi, telle une bouche géante, il semblait hurler à la lune. La porte, sortie de ses gonds, était maintenant introuvable.
L’atmosphère était pesante, et la mort, omniprésente, régnait en maître absolu. Hyder lui-même semblait touché par la perte tragique d’un enfant. Il était enfin passé du bon côté. Toutes ces choses que Siwan ne m’avait pas apprit auraient pu m’être fatales. Pourtant, je ne lui en voulais pas… pas encore.
Ce que je venais de faire me donnait la nausée. Faire gicler du sang ne me gênait pas. Mais c’était un sang d’enfant. Ce n’était pas vraiment ma faute, mais je ne pouvais m’empêcher de me culpabiliser. Je n’aurais jamais le droit à une vie normale. J’étais arrivé au point de non retour.
Dix minutes, cela faisait dix minutes que j’étais agenouillé. Cela faisait dix minutes que j’entendais en boucle le craquement sinistre émanant du crane de la victime. Cela faisait dix minutes que je revoyais sans cesse le liquide carmin asperger le mur.
Dans quelques heures, Corentin se réveillerait, appelé par la lumière de l’astre du jour. Lorsqu’il pointerait le bout de sont nez, il découvrirait le lit de son fils vide.
Au moins, mes soupçons étaient fondés. J’allais pouvoir pénétrer dans le temple caché. Le temple inconnu de Siwan.
Le silence persistait. Hyder ne le briserait pas, il savait que je devais accepter mes actes tout seul. Pourtant, je ne le rompis pas non plus. Ce fut un tout autre bruit que ma voix qui se fit entendre. Un bruit, ou plutôt des bruits de pas se rapprochèrent, précipités.
« -Tu ne dois pas t’en vouloir. Tu as libéré cet enfant de la pression accumulée sur son esprit. Sans toi, beaucoup plus de gens seraient mort.
-Laissez-moi !
-Je comprends parfaitement ton aversion pour cet acte, mais tu as fais ce qu’il fallait.
-Taisez-vous !!!
-…
-Vous ne comprenez pas.
-…
-Ce n’était pas dans le contrat. Je devais sauver Termina, pas devenir un tueur. C’est ma faute si Panple à été libéré, si il a possédé ce corps, et c’est ma faute si…
-Bon, changeons de sujet. Tu viens de briser l’un de mes plus beaux masques. Il était fabriqué à base de peau de Monphtre.
-C’est quoi ce truc ?
-Je vois que tu vas mieux tout d’un coup, hein ? Tu le sauras bien assez tôt.
-Non ! Vous allez me le dire tout de suite ! La dernière fois que j’ai su quelque chose « bien assez tôt » je me suis retrouvé face à un céphalopode géant mangeur d’homme. Je pense que c’est une raison suffisante pour avoir des explications.
-C’est un monstre qui peut prendre n’importe quelle apparence. Il est impossible de savoir à l’avance quel est son point faible, étant donné que celui-ci change à chaque fois. Ce masque que j’ai moi-même fabriqué, permet de prendre l’apparence de n’importe qui.
-Comment ce truc a fait pour exister ?
-Hé ben… disons que je sais des choses que Siwan ignore, et que tu n’es pas le seul à avoir des reproches à te faire.
-Vous avez créé ces Monphtrucs ?
-On dit Monphtre. Mais passons, je dois partir. »
Sur ce, le marchant de masque sortit, me laissant dans les décombres. Ayant assez attendu, je me mis sur pied, et me retournai. Hyder était immobile, figé, dur et froid comme le marbre. Voilà pourquoi il n’avait pas pu m’aider. Voilà pourquoi il ne disait mot. Il n’était pas endeuillé, il était tout simplement hors service. Panple avait dû le pétrifier après qu’il m’ait sauvé la vie. Je ne connaissais pas l’antidote, mais je ne pouvais le laisser comme ça. Il fallait que je prenne des risques, de gros risques. Mais je l’avais déjà fait. Cela ne devrait pas être trop dur à réitérer.
J’inspirai un grand coup, puis fis le vide dans mes pensées. Petit à petit, le noir me submergea. Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais allongé dans une plaine grisâtre. Des arbres couchés, la parsemaient. Le ciel était sans nuages. L’herbe n’existait pas. Partout le roc dominait.
Au loin, une silhouette se détacha du paysage sans horizon. Cette silhouette faisait vaguement penser à un vieil homme. Il paraissait à la fois très âgé et plein d’énergie. Sa longue barbe blanche lui donnait un air sage. Dans sa main droite, se distinguait un bâton. De coloration rouge, il était biscornu et faisait office de sceptre. Sûrement gavé d’énergie magique, la puissance qui en émanait était palpable. Les habits bleus de l’ancêtre rappelaient la mer. Accueillante et calme.
Les gestes de Siwan étaient fluides et rapides. Il fut rapidement à me côtés. Son regard de saphir me sondait. C’était une expérience désagréable. Je me relevai, et lui rendis son regard.
« -Quelle est la raison de ta venue Matthieu ? Sais-tu que tu prends de gros risques à venir me voir ?
-Oui, j’ai conscience du danger. Hyder est figé, et je ne sais quoi faire pour le sauver.
-Cela fait la deuxième fois que tu l’épargnes. Es-tu sûr de ton choix ?
-Oui. J’ai confiance en lui. Il a comprit. J’en suis absolument sûr.
-Je ne suis pas de cet avis, mais je respecte ton choix. Seule la lumière du jour peut le sortir de cette situation.
-Mais il fait nuit.
-Dans deux heures, le soleil se lèvera. Tu as juste le temps de récupérer le fragment du temple du rêve. Je compte sur toi, nous comptons tous sur toi. Tu as pris de grandes responsabilités, mais tu y arriveras. Tu me l’as largement prouvé. Maintenant, retournes dans ton corps. »
Cette courte phrase résonna longtemps dans mon esprit. Le noir revint, puis la pénombre du magasin. Cela me déplaisait de devoir laisser mon nouveau compagnon, mais c’était la seule solution.
Récupérant la capacité magique de Panple, je me promis de ne l’utiliser que pour anéantir le mal. Expulsant ma rage par la force brute, j’explosai le mur du fond, découvrant un passage caché, et autre fois gardé par la sorcière aveugle.
Le sol, à présent constitué d’ambre, m’indiquait que mon rêve devenait réalité. Le passage était étroit, mais le plafond haut. Des escaliers descendaient dans les entrailles de la planète. Je m’avançais petit à petit, prudent. J’observais les alentours, de peur d’être surpris.
Le temple du rêve. C’était un nom très évocateur. Après quelques longues minutes de marche, se dressa soudain une énorme arcade. Surgit de nulle part, elle était renversée. Le haut était en bas, et le bas était… en haut. De couleur jaune, elle tremblait légèrement. Je fis un pas de plus, pour me rapprocher et mieux voir, quand celle-ci devint violette. Au fur et à mesure de mon avancée, elle alterna entre le rouge, le bleu foncé, le vert, et enfin le noir. Il suffit alors d’un autre mouvement, pour qu’une lumière blanche m’aveugle.
La vue me revint rapidement, et je remarquai que je marchais maintenant au plafond : l’arcade était dans le bon sens, et les dalles de résine se situaient au dessus de moi, ou plutôt, sous moi. La gravité semblait avoir été inversée. Qui donc avait bien pu rêver de cela ?
La marche fut alors inconfortable, chaque mètre parcouru me donnait l’impression d’être le jouet d’une puissance divine. A mon grand étonnement, je parvins jusqu’à l’entrée du sanctuaire sans encombres.
Cette épreuve était-elle terminée ? J’en étais convaincu et je marchai donc avec plus d’assurance, quand soudain, ma vision se troubla pour la deuxième fois. Je me retrouvai alors avec les pieds sur les plaques d’ambre. Derrière moi, l’arcade avait disparut, et était remplacée par un mur de granit.
J’étais prisonnier d’un cauchemar. Sans mauvais jeux de mots.
Devant moi se trouvait maintenant un énorme monticule de sable. Tout autour, la pièce était dévastée. Les présentoirs renversés laissaient les fenêtres brisées s’exposer en intégralité. Le comptoir gisait dans un coin, détruit en son milieu. Des éclats de bois étaient éparpillés sur le parquet défoncé. Un trou noir comme la nuit s’ouvrait derrière moi, telle une bouche géante, il semblait hurler à la lune. La porte, sortie de ses gonds, était maintenant introuvable.
L’atmosphère était pesante, et la mort, omniprésente, régnait en maître absolu. Hyder lui-même semblait touché par la perte tragique d’un enfant. Il était enfin passé du bon côté. Toutes ces choses que Siwan ne m’avait pas apprit auraient pu m’être fatales. Pourtant, je ne lui en voulais pas… pas encore.
Ce que je venais de faire me donnait la nausée. Faire gicler du sang ne me gênait pas. Mais c’était un sang d’enfant. Ce n’était pas vraiment ma faute, mais je ne pouvais m’empêcher de me culpabiliser. Je n’aurais jamais le droit à une vie normale. J’étais arrivé au point de non retour.
Dix minutes, cela faisait dix minutes que j’étais agenouillé. Cela faisait dix minutes que j’entendais en boucle le craquement sinistre émanant du crane de la victime. Cela faisait dix minutes que je revoyais sans cesse le liquide carmin asperger le mur.
Dans quelques heures, Corentin se réveillerait, appelé par la lumière de l’astre du jour. Lorsqu’il pointerait le bout de sont nez, il découvrirait le lit de son fils vide.
Au moins, mes soupçons étaient fondés. J’allais pouvoir pénétrer dans le temple caché. Le temple inconnu de Siwan.
Le silence persistait. Hyder ne le briserait pas, il savait que je devais accepter mes actes tout seul. Pourtant, je ne le rompis pas non plus. Ce fut un tout autre bruit que ma voix qui se fit entendre. Un bruit, ou plutôt des bruits de pas se rapprochèrent, précipités.
« -Tu ne dois pas t’en vouloir. Tu as libéré cet enfant de la pression accumulée sur son esprit. Sans toi, beaucoup plus de gens seraient mort.
-Laissez-moi !
-Je comprends parfaitement ton aversion pour cet acte, mais tu as fais ce qu’il fallait.
-Taisez-vous !!!
-…
-Vous ne comprenez pas.
-…
-Ce n’était pas dans le contrat. Je devais sauver Termina, pas devenir un tueur. C’est ma faute si Panple à été libéré, si il a possédé ce corps, et c’est ma faute si…
-Bon, changeons de sujet. Tu viens de briser l’un de mes plus beaux masques. Il était fabriqué à base de peau de Monphtre.
-C’est quoi ce truc ?
-Je vois que tu vas mieux tout d’un coup, hein ? Tu le sauras bien assez tôt.
-Non ! Vous allez me le dire tout de suite ! La dernière fois que j’ai su quelque chose « bien assez tôt » je me suis retrouvé face à un céphalopode géant mangeur d’homme. Je pense que c’est une raison suffisante pour avoir des explications.
-C’est un monstre qui peut prendre n’importe quelle apparence. Il est impossible de savoir à l’avance quel est son point faible, étant donné que celui-ci change à chaque fois. Ce masque que j’ai moi-même fabriqué, permet de prendre l’apparence de n’importe qui.
-Comment ce truc a fait pour exister ?
-Hé ben… disons que je sais des choses que Siwan ignore, et que tu n’es pas le seul à avoir des reproches à te faire.
-Vous avez créé ces Monphtrucs ?
-On dit Monphtre. Mais passons, je dois partir. »
Sur ce, le marchant de masque sortit, me laissant dans les décombres. Ayant assez attendu, je me mis sur pied, et me retournai. Hyder était immobile, figé, dur et froid comme le marbre. Voilà pourquoi il n’avait pas pu m’aider. Voilà pourquoi il ne disait mot. Il n’était pas endeuillé, il était tout simplement hors service. Panple avait dû le pétrifier après qu’il m’ait sauvé la vie. Je ne connaissais pas l’antidote, mais je ne pouvais le laisser comme ça. Il fallait que je prenne des risques, de gros risques. Mais je l’avais déjà fait. Cela ne devrait pas être trop dur à réitérer.
J’inspirai un grand coup, puis fis le vide dans mes pensées. Petit à petit, le noir me submergea. Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais allongé dans une plaine grisâtre. Des arbres couchés, la parsemaient. Le ciel était sans nuages. L’herbe n’existait pas. Partout le roc dominait.
Au loin, une silhouette se détacha du paysage sans horizon. Cette silhouette faisait vaguement penser à un vieil homme. Il paraissait à la fois très âgé et plein d’énergie. Sa longue barbe blanche lui donnait un air sage. Dans sa main droite, se distinguait un bâton. De coloration rouge, il était biscornu et faisait office de sceptre. Sûrement gavé d’énergie magique, la puissance qui en émanait était palpable. Les habits bleus de l’ancêtre rappelaient la mer. Accueillante et calme.
Les gestes de Siwan étaient fluides et rapides. Il fut rapidement à me côtés. Son regard de saphir me sondait. C’était une expérience désagréable. Je me relevai, et lui rendis son regard.
« -Quelle est la raison de ta venue Matthieu ? Sais-tu que tu prends de gros risques à venir me voir ?
-Oui, j’ai conscience du danger. Hyder est figé, et je ne sais quoi faire pour le sauver.
-Cela fait la deuxième fois que tu l’épargnes. Es-tu sûr de ton choix ?
-Oui. J’ai confiance en lui. Il a comprit. J’en suis absolument sûr.
-Je ne suis pas de cet avis, mais je respecte ton choix. Seule la lumière du jour peut le sortir de cette situation.
-Mais il fait nuit.
-Dans deux heures, le soleil se lèvera. Tu as juste le temps de récupérer le fragment du temple du rêve. Je compte sur toi, nous comptons tous sur toi. Tu as pris de grandes responsabilités, mais tu y arriveras. Tu me l’as largement prouvé. Maintenant, retournes dans ton corps. »
Cette courte phrase résonna longtemps dans mon esprit. Le noir revint, puis la pénombre du magasin. Cela me déplaisait de devoir laisser mon nouveau compagnon, mais c’était la seule solution.
Récupérant la capacité magique de Panple, je me promis de ne l’utiliser que pour anéantir le mal. Expulsant ma rage par la force brute, j’explosai le mur du fond, découvrant un passage caché, et autre fois gardé par la sorcière aveugle.
Le sol, à présent constitué d’ambre, m’indiquait que mon rêve devenait réalité. Le passage était étroit, mais le plafond haut. Des escaliers descendaient dans les entrailles de la planète. Je m’avançais petit à petit, prudent. J’observais les alentours, de peur d’être surpris.
Le temple du rêve. C’était un nom très évocateur. Après quelques longues minutes de marche, se dressa soudain une énorme arcade. Surgit de nulle part, elle était renversée. Le haut était en bas, et le bas était… en haut. De couleur jaune, elle tremblait légèrement. Je fis un pas de plus, pour me rapprocher et mieux voir, quand celle-ci devint violette. Au fur et à mesure de mon avancée, elle alterna entre le rouge, le bleu foncé, le vert, et enfin le noir. Il suffit alors d’un autre mouvement, pour qu’une lumière blanche m’aveugle.
La vue me revint rapidement, et je remarquai que je marchais maintenant au plafond : l’arcade était dans le bon sens, et les dalles de résine se situaient au dessus de moi, ou plutôt, sous moi. La gravité semblait avoir été inversée. Qui donc avait bien pu rêver de cela ?
La marche fut alors inconfortable, chaque mètre parcouru me donnait l’impression d’être le jouet d’une puissance divine. A mon grand étonnement, je parvins jusqu’à l’entrée du sanctuaire sans encombres.
Cette épreuve était-elle terminée ? J’en étais convaincu et je marchai donc avec plus d’assurance, quand soudain, ma vision se troubla pour la deuxième fois. Je me retrouvai alors avec les pieds sur les plaques d’ambre. Derrière moi, l’arcade avait disparut, et était remplacée par un mur de granit.
J’étais prisonnier d’un cauchemar. Sans mauvais jeux de mots.
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