La légende de Termina l : Moon Fall
Par : zebigboss70
Genre : Action , Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 15
Réveil des morts
Publié le 18/02/13 à 17:09:43 par zebigboss70
Sous mes yeux s'étendait une immense salle où l'on pouvait voir deux rangées de sarcophages. Des dizaines et des dizaines de cercueils de bois emplissaient l'espace. À l'autre bout du sanctuaire, un escalier menait à la surface comme en témoignait l'éclairage lunaire qui s'infiltrait.
L'air était lourd et sentait le renfermé. La faible lumière bleue suffisait à peine à éclairer les sombres recoins de cette pièce circulaire. La poussière volait devant mes yeux, brouillant ma vue. Les toiles d'araignées qui s'entassaient dans les coins me rappelaient cependant que la vie était présente.
Les champignons de moisissure parsemaient le sol d'un aspect lugubre. La mort semblait régner, mais peut-être était-ce simplement une illusion.
Ne sachant que trop à quoi m'attendre, fis le moins de bruit que je pus. Malheureusement, le destin jouait contre moi : les particules vieilles de centaines d'années qui flottaient dans l'air me firent tousser, réveillant les nombreuses créatures endormies.
Un cri retentit. Un cri inhumain, perçant. Je n'aurais jamais pu le reproduire, même avec toute la bonne volonté du monde. Il fut bientôt suivit d'un autre, et encore un autre.
Quand les ondes sonores entrèrent violemment en contact avec mes tympans, mon sang se glaça dans mes veines. Simultanément, une intense douleur perfora mes oreilles et tous mouvements m'étaient interdits.
Cette incapacité à se mouvoir, maintes fois décrite dans les livres, je ne pensais pas qu'elle existait vraiment. Le pire était de ne plus pouvoir voir ni penser, c'était comme un sommeil sans rêves. En effet, le cerveau n'étant plus irrigué, il était lui aussi victime de ce son maléfique.
Le résultat de cet appel des ténèbres fut de grande ampleur : les couvercles des coffres d'if se soulevèrent, et des bras squelettiques surgirent des cavités sombres, maintenant ouvertes.
Retrouvant peut à peut le contrôle de mon corps, je vis les têtes masquées des morts-vivants entrer dans mon champ de vision. Elles étaient toujours figées dans leur expression d'horreur d?antan : la bouche ouverte, les yeux exorbités, le cou tordu dans un angle louche.
Deux sentiments totalement contradictoires s'emparèrent soudain de mon corps : la peur, et l'assurance.
L'assurance, car mes nouveaux gantelets m'assureraient la victoire. La peur, car la vision cadavérique qui s'offrait à moi me laissait un aperçu pas très alléchant de l'au-delà.
Mais pour l'instant, j'avais un combat à mener, et des morts à endormir. J'allais m'amuser avec mes nouvelles armes, ce serait facile, du moins je le pensais.
Alors que les multiples Effrois avançaient vers moi d'une démarche morbide, je fis craquer les articulations de mes doigts, savourant la victoire avec un peu d'avance.
Si mon excès de confiance pouvait m?entraîner à ma perte, je pourrais plus tard apprendre de mes erreurs.
Une fois la bataille ? très inégale ? entamée, je me laissais emporter par l'ivresse du massacre, démembrant mes ennemis, et leur broyant le crane. À mes côtés, Yuro se battait tout aussi vaillamment, mais avec moins de témérité.
« -Ils sont trop et ils nous encerclent, m'avertit mon compagnon, alors qu'une plie de cadavres se formait devant nous. Mettons-nous dos à dos pour les repousser.
-OK, je compte sur toi pour bien protéger mes arrières. »
J'obtempérai tout en décrochant la mâchoire d'un zombi qui s'était approché un peu trop près. Le contact glacé de mon ami dans mon dos me rassurait devant autant d'êtres immunisés contre la douleur.
Petit à petit, un monticule de chair et d'os se forma autour de nous, nous servant de muraille, et ralentissant les Effrois. Tu se passait pour le mieux, lorsque l'un d'eux cria.
Durant quelques secondes Yuro et moi fûmes réduits à l'immobilité. Ce court lap de temps n'aurais pas dû permettre aux monstres de prendre le dessus. C'est pourtant ce qui se passa.
Un Effroi enroulé dans des bandelettes escalada sans difficultés apparentes le mur de mort-vivants, suivi de près par ses congénères.
Au moment où je retrouvai l'usage de mes bras, celui-ci chargea. Trop emporté par ma soif de sang, j'avais négligé l'usage de mon bouclier. Je me trouvais donc seul, désarmé, face à un Gibdo en colère. La fin était proche, je le savais, il me restait cependant une carte à jouer.
Très rapidement, je fus près de lui, ou plutôt, il fut près de moi. Il tendit sa main momifiée vers moi, et m'enserra la gorge.
« -Meures profanateur de masques, m'ordonna une voix gutturale que je ne connaissais pas. Tu dois payer de ta vie le deuil que tu as crée.
-Lâches-moi créature, je suis tu maître, je suis le « maître des morts ».
-Suis-je mort ? Libre aux Âmes de se soumettre à un être aussi inférieur, mais c'est leur problème, pas le notre. »
Dans mon dos, Yuro semblait lui aussi mal en point. Il s'était écarté de moi pour ne pas subir la fureur du chef, et était assaillit de toutes parts.
Doucement mais sûrement, l'étranglement sanguin fit son effet, me brouillant la vue. Des points rouges dansaient devant mes yeux, ma tête semblait sur le point d'exploser. J'allais mourir, ma force avait engendrée un excès de confiance qui me ferait passer de vie à trépas.
Je me souvenais d'une phrase que mon père avait faite inscrire dans ma mémoire : « Apprends de tes erreurs. » Mais lorsque les erreurs sont mortelles, quand peut-on en apprendre quelque chose. C'est sur cette ultime pensée que je me laissais absorber par les ténèbres.
« J'errais sur une plaine sans horizon, désolée. Les arbres étaient couchés, l'herbe n'était pas de ce monde, et les nuages noirs cachaient le soleil, si du moins un tel astre existait dans ce paysage morbide. Je marchais sans but, perdu au milieu de cette immensité désertique. Tout à coup, une silhouette qui m'était familière apparue.
Elle évoquait un homme vieux comme le monde, appuyé sur un énorme bâton biscornu. C'était Siwan, je le connaissais depuis peu, mais je le considérais déjà comme mon mentor.
M'avançant vers lui, je lui posai la question typique :
« -Suis-je mort ?
-Je dirais que non Matthieu, tu es simplement séparé de ton enveloppe charnelle.
-Je le savais, le rêve disait que j'allais affronter un serpent. Pour cela il faut que je sois vivant.
-C'est un rêve. Personne ne peut prédire l'avenir.
-Faites-vous partie de mon imagination ?
-Non, mon esprit côtoie le tiens. Au fait, il serait temps que tu retourne dans ton corps. »
La phrase résonna longtemps dans mes oreilles et l'espace fut distordu, laissant place au noir total.
C'est à ce moment que j'ouvris les yeux. Des étoiles dansaient devant moi, mais j'étais en vie.
Allongé comme je l'étais sur le sol froid, je ne pouvais voir que le plafond tout de bleu coloré. Je tentai de me mettre en position assise à l'aide de mes bras, et, au prix d'un effort surhumain, relevai mon buste à la perpendiculaire des dalles d'ambre jaune.
D'un rapide regard circulaire, je compris la situation : les Âmes, qui me considéraient comme leur maître étaient intervenues et avaient tués les Effrois.
« -Vous allez bien maître ?
-Êtes-vous blessé ?
-Auriez-vous des troubles de la vision ?
-Vôtre témérité à faillit vous coûter la mort.
-Non, je vais bien, c'est sympa de m'avoir sauvé, merci. »
Sur ce, les silhouettes aqueuses s'en allèrent.
« -Yuro, suis-je blessé ?
-...
-Yuro !
-...
-Yuro, où es-tu !? »
Me relevant, je cherchai mon ami parmi les cadavres. Il y était, minces morceaux de glace privés de vie.
« -Non !!! Hurlai-je de rage. Pas Yuro, pas lui !
-Eh, c'est bon, je suis là. T'es pas obligé de gueuler, tu vas réveiller tout le désert. »
Je me retournai, plein d'espoir, et fus très déçu de voir une Âme. Mon compagnon était mort, c'était dur à supporter, mais il pourrait toujours m'aider.
« -Hey, fais pas cette tête, c'est déjà dur à accepter sans toi.
-Bon, maintenant que j'ai une certaine autorité sur toi on va mettre les choses au clair. Je déteste l'abus de pouvoir, mais... t'es trop chiant. Tout d'abord t?arrête de parler pour rien dire. Ensuite, t?arrête de parler tout court en fait. Ouais, je pense que ce serait mieux. Et puis c'est tout... Mais ça me fera des vacances. »
Essuyant les larmes séchée qui prouvaient mon chagrin, j'empruntai l'escalier menant à la surface. J'étais bien décidé à faire payer ça au boss. Je ne savais pas si j'étais encore loin de la fin, mais c'est était fini des sous-sols infernaux. En effet, tandis que je parcourais une dernière volée de marches, Yuro ? toujours muet ? sur mes talons, la lumière d'argent de la lune vint frapper mon visage, elle était plus près que jamais.
Devant moi s?étendait une vaste cour carrée, bordée d'un grand mur et de colonnes marbrées. Au fond, une porte monumentale menait apparemment au maître des lieux. Au centre trônait ce qui ressemblait de loin à une statue. C'était en fait un ange. À peu près de taille humaine, il était taillé dans une pierre blanche, du marbre. Il était vêtu d'une simple toge et portait un arc et un carquois en bandoulière. Les flèches que contenait celui-ci étaient d'un rouge incandescent, de la même matière que mes gants. En l'observant attentivement, je vis que le sourire qui s'étirait de part et d'autre de sa mâchoire n'en était pas un.
J'allais passer mon chemin lorsque le rictus s'intensifia, puis la représentation minérale se tourna vers moi.
« -Je t'attendais Matthieu.
-Toi aussi !? Eh bien grouilles-toi de parler, parce-que j'ai pas que ça à faire.
-Je ne vais pas te parler, je vais te tuer.
-Serais-tu le boss ?
-Non, il se trouve derrière cette porte, malheureusement pour lui, il n'aura pas le plaisir de te voir souffrir. Je suis Warui : le général de l'armée des anges déchus. D'ailleurs, de nos jours tous les anges sont déchus. »
Il encocha une de ses flèches et tira. Je sautai au dernier moment, pensant pouvoir esquiver le jet. Cependant, l'effet de la roche me prit à défaut : je pris la déflagration de plein fouet et m'écrasait dans un coin. Un cratère de cinq mètres s'était creusé la où je me trouvais quelques secondes auparavant. Au milieu se tenait le projectile, intact.
Warui allait me tirer dessus une deuxième fois, lorsqu'un énorme bruit retentit derrière lui. La porte explosa et un dragon à quatre têtes, tout de métal constitué surgit.
« -Alors, on commence la fête sans moi ? Ce n'est pas bien, Warui, tu aurais dû m'attendre. Je me présente : Hyder, l'Hydre de la forteresse de pierre. Tremble en entendant mon nom, car je suis celui qui va te tuer. »
L'air était lourd et sentait le renfermé. La faible lumière bleue suffisait à peine à éclairer les sombres recoins de cette pièce circulaire. La poussière volait devant mes yeux, brouillant ma vue. Les toiles d'araignées qui s'entassaient dans les coins me rappelaient cependant que la vie était présente.
Les champignons de moisissure parsemaient le sol d'un aspect lugubre. La mort semblait régner, mais peut-être était-ce simplement une illusion.
Ne sachant que trop à quoi m'attendre, fis le moins de bruit que je pus. Malheureusement, le destin jouait contre moi : les particules vieilles de centaines d'années qui flottaient dans l'air me firent tousser, réveillant les nombreuses créatures endormies.
Un cri retentit. Un cri inhumain, perçant. Je n'aurais jamais pu le reproduire, même avec toute la bonne volonté du monde. Il fut bientôt suivit d'un autre, et encore un autre.
Quand les ondes sonores entrèrent violemment en contact avec mes tympans, mon sang se glaça dans mes veines. Simultanément, une intense douleur perfora mes oreilles et tous mouvements m'étaient interdits.
Cette incapacité à se mouvoir, maintes fois décrite dans les livres, je ne pensais pas qu'elle existait vraiment. Le pire était de ne plus pouvoir voir ni penser, c'était comme un sommeil sans rêves. En effet, le cerveau n'étant plus irrigué, il était lui aussi victime de ce son maléfique.
Le résultat de cet appel des ténèbres fut de grande ampleur : les couvercles des coffres d'if se soulevèrent, et des bras squelettiques surgirent des cavités sombres, maintenant ouvertes.
Retrouvant peut à peut le contrôle de mon corps, je vis les têtes masquées des morts-vivants entrer dans mon champ de vision. Elles étaient toujours figées dans leur expression d'horreur d?antan : la bouche ouverte, les yeux exorbités, le cou tordu dans un angle louche.
Deux sentiments totalement contradictoires s'emparèrent soudain de mon corps : la peur, et l'assurance.
L'assurance, car mes nouveaux gantelets m'assureraient la victoire. La peur, car la vision cadavérique qui s'offrait à moi me laissait un aperçu pas très alléchant de l'au-delà.
Mais pour l'instant, j'avais un combat à mener, et des morts à endormir. J'allais m'amuser avec mes nouvelles armes, ce serait facile, du moins je le pensais.
Alors que les multiples Effrois avançaient vers moi d'une démarche morbide, je fis craquer les articulations de mes doigts, savourant la victoire avec un peu d'avance.
Si mon excès de confiance pouvait m?entraîner à ma perte, je pourrais plus tard apprendre de mes erreurs.
Une fois la bataille ? très inégale ? entamée, je me laissais emporter par l'ivresse du massacre, démembrant mes ennemis, et leur broyant le crane. À mes côtés, Yuro se battait tout aussi vaillamment, mais avec moins de témérité.
« -Ils sont trop et ils nous encerclent, m'avertit mon compagnon, alors qu'une plie de cadavres se formait devant nous. Mettons-nous dos à dos pour les repousser.
-OK, je compte sur toi pour bien protéger mes arrières. »
J'obtempérai tout en décrochant la mâchoire d'un zombi qui s'était approché un peu trop près. Le contact glacé de mon ami dans mon dos me rassurait devant autant d'êtres immunisés contre la douleur.
Petit à petit, un monticule de chair et d'os se forma autour de nous, nous servant de muraille, et ralentissant les Effrois. Tu se passait pour le mieux, lorsque l'un d'eux cria.
Durant quelques secondes Yuro et moi fûmes réduits à l'immobilité. Ce court lap de temps n'aurais pas dû permettre aux monstres de prendre le dessus. C'est pourtant ce qui se passa.
Un Effroi enroulé dans des bandelettes escalada sans difficultés apparentes le mur de mort-vivants, suivi de près par ses congénères.
Au moment où je retrouvai l'usage de mes bras, celui-ci chargea. Trop emporté par ma soif de sang, j'avais négligé l'usage de mon bouclier. Je me trouvais donc seul, désarmé, face à un Gibdo en colère. La fin était proche, je le savais, il me restait cependant une carte à jouer.
Très rapidement, je fus près de lui, ou plutôt, il fut près de moi. Il tendit sa main momifiée vers moi, et m'enserra la gorge.
« -Meures profanateur de masques, m'ordonna une voix gutturale que je ne connaissais pas. Tu dois payer de ta vie le deuil que tu as crée.
-Lâches-moi créature, je suis tu maître, je suis le « maître des morts ».
-Suis-je mort ? Libre aux Âmes de se soumettre à un être aussi inférieur, mais c'est leur problème, pas le notre. »
Dans mon dos, Yuro semblait lui aussi mal en point. Il s'était écarté de moi pour ne pas subir la fureur du chef, et était assaillit de toutes parts.
Doucement mais sûrement, l'étranglement sanguin fit son effet, me brouillant la vue. Des points rouges dansaient devant mes yeux, ma tête semblait sur le point d'exploser. J'allais mourir, ma force avait engendrée un excès de confiance qui me ferait passer de vie à trépas.
Je me souvenais d'une phrase que mon père avait faite inscrire dans ma mémoire : « Apprends de tes erreurs. » Mais lorsque les erreurs sont mortelles, quand peut-on en apprendre quelque chose. C'est sur cette ultime pensée que je me laissais absorber par les ténèbres.
« J'errais sur une plaine sans horizon, désolée. Les arbres étaient couchés, l'herbe n'était pas de ce monde, et les nuages noirs cachaient le soleil, si du moins un tel astre existait dans ce paysage morbide. Je marchais sans but, perdu au milieu de cette immensité désertique. Tout à coup, une silhouette qui m'était familière apparue.
Elle évoquait un homme vieux comme le monde, appuyé sur un énorme bâton biscornu. C'était Siwan, je le connaissais depuis peu, mais je le considérais déjà comme mon mentor.
M'avançant vers lui, je lui posai la question typique :
« -Suis-je mort ?
-Je dirais que non Matthieu, tu es simplement séparé de ton enveloppe charnelle.
-Je le savais, le rêve disait que j'allais affronter un serpent. Pour cela il faut que je sois vivant.
-C'est un rêve. Personne ne peut prédire l'avenir.
-Faites-vous partie de mon imagination ?
-Non, mon esprit côtoie le tiens. Au fait, il serait temps que tu retourne dans ton corps. »
La phrase résonna longtemps dans mes oreilles et l'espace fut distordu, laissant place au noir total.
C'est à ce moment que j'ouvris les yeux. Des étoiles dansaient devant moi, mais j'étais en vie.
Allongé comme je l'étais sur le sol froid, je ne pouvais voir que le plafond tout de bleu coloré. Je tentai de me mettre en position assise à l'aide de mes bras, et, au prix d'un effort surhumain, relevai mon buste à la perpendiculaire des dalles d'ambre jaune.
D'un rapide regard circulaire, je compris la situation : les Âmes, qui me considéraient comme leur maître étaient intervenues et avaient tués les Effrois.
« -Vous allez bien maître ?
-Êtes-vous blessé ?
-Auriez-vous des troubles de la vision ?
-Vôtre témérité à faillit vous coûter la mort.
-Non, je vais bien, c'est sympa de m'avoir sauvé, merci. »
Sur ce, les silhouettes aqueuses s'en allèrent.
« -Yuro, suis-je blessé ?
-...
-Yuro !
-...
-Yuro, où es-tu !? »
Me relevant, je cherchai mon ami parmi les cadavres. Il y était, minces morceaux de glace privés de vie.
« -Non !!! Hurlai-je de rage. Pas Yuro, pas lui !
-Eh, c'est bon, je suis là. T'es pas obligé de gueuler, tu vas réveiller tout le désert. »
Je me retournai, plein d'espoir, et fus très déçu de voir une Âme. Mon compagnon était mort, c'était dur à supporter, mais il pourrait toujours m'aider.
« -Hey, fais pas cette tête, c'est déjà dur à accepter sans toi.
-Bon, maintenant que j'ai une certaine autorité sur toi on va mettre les choses au clair. Je déteste l'abus de pouvoir, mais... t'es trop chiant. Tout d'abord t?arrête de parler pour rien dire. Ensuite, t?arrête de parler tout court en fait. Ouais, je pense que ce serait mieux. Et puis c'est tout... Mais ça me fera des vacances. »
Essuyant les larmes séchée qui prouvaient mon chagrin, j'empruntai l'escalier menant à la surface. J'étais bien décidé à faire payer ça au boss. Je ne savais pas si j'étais encore loin de la fin, mais c'est était fini des sous-sols infernaux. En effet, tandis que je parcourais une dernière volée de marches, Yuro ? toujours muet ? sur mes talons, la lumière d'argent de la lune vint frapper mon visage, elle était plus près que jamais.
Devant moi s?étendait une vaste cour carrée, bordée d'un grand mur et de colonnes marbrées. Au fond, une porte monumentale menait apparemment au maître des lieux. Au centre trônait ce qui ressemblait de loin à une statue. C'était en fait un ange. À peu près de taille humaine, il était taillé dans une pierre blanche, du marbre. Il était vêtu d'une simple toge et portait un arc et un carquois en bandoulière. Les flèches que contenait celui-ci étaient d'un rouge incandescent, de la même matière que mes gants. En l'observant attentivement, je vis que le sourire qui s'étirait de part et d'autre de sa mâchoire n'en était pas un.
J'allais passer mon chemin lorsque le rictus s'intensifia, puis la représentation minérale se tourna vers moi.
« -Je t'attendais Matthieu.
-Toi aussi !? Eh bien grouilles-toi de parler, parce-que j'ai pas que ça à faire.
-Je ne vais pas te parler, je vais te tuer.
-Serais-tu le boss ?
-Non, il se trouve derrière cette porte, malheureusement pour lui, il n'aura pas le plaisir de te voir souffrir. Je suis Warui : le général de l'armée des anges déchus. D'ailleurs, de nos jours tous les anges sont déchus. »
Il encocha une de ses flèches et tira. Je sautai au dernier moment, pensant pouvoir esquiver le jet. Cependant, l'effet de la roche me prit à défaut : je pris la déflagration de plein fouet et m'écrasait dans un coin. Un cratère de cinq mètres s'était creusé la où je me trouvais quelques secondes auparavant. Au milieu se tenait le projectile, intact.
Warui allait me tirer dessus une deuxième fois, lorsqu'un énorme bruit retentit derrière lui. La porte explosa et un dragon à quatre têtes, tout de métal constitué surgit.
« -Alors, on commence la fête sans moi ? Ce n'est pas bien, Warui, tu aurais dû m'attendre. Je me présente : Hyder, l'Hydre de la forteresse de pierre. Tremble en entendant mon nom, car je suis celui qui va te tuer. »
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