Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

La cage de faraday


Par : Diabolo
Genre : Horreur, Nawak
Statut : Terminée



Chapitre 5 : Le début de la fin.


Publié le 12/02/2013 à 23:18:36 par Diabolo

[Changement de personnage : Ethan]

J'observe une dernière fois le collège, avant de remettre mon casque et démarrer ma moto. Mais quelque chose retient mon attention. Un camion militaire tourne dans le coin de la rue, suivit d'un deuxième identique. Ils descendent la rue qui mène au collège. Je quitte mon casque. Je veux être sûr cette fois. Le premier camion se gare devant le collège, à une vingtaine de mètres de moi. Je retire mon casque et abandonne ma moto pour me coller contre le mur du bahut. C'est bien eux, des Algériens sortent des camions et récupèrent de grosses chaînes. Des grosses chaînes... Mais ils vont barricader le collège ?! Mon sang ne fait qu'un tour, je jette mon casque et cours vers les portes du collège. Je tire mais elles résistent. Je tourne la tête, toujours en tirant sur les lourdes portes métalliques. L'homme en habits blancs, le chef Algérien sort de son camion et s'arrête un instant à coté de son véhicule, humant l'air. Puis son regard se pose sur moi. Je frissonne. C'est lui dans mon rêve qui me tenait... Je dois faire vite et sortir Joy et Maël de ce bordel. Je rassemble toutes mes forces et tire d'un coup sec, ouvrant enfin les portes. Je traverse le hall et pars dans la cour. Un brouhaha résonne dans la partie supérieure de celle-ci. Je contourne notre amphithéâtre pour la rejoindre en courant. Je découvre tout le collège rassemblé, non loin du préau. Un groupe d'adultes discute à coté d'eux. Un professeur tente de se faire entendre, et attrape un micro. Il commence son discours et je me rapproche :

- Pas la peine de paniquer, les deux cars qui devaient emmener les 3° ont été victimes d'un attentat. Rester en groupe dans la partie supérieure de la cour uniquement, et par classe et tranche d'âge S'IL-VOUS-PLAÎT. Une évacuation va être organisée, les parents contactés. Ce soir vous serez chez vous. Je demande à chaque professeur de surveiller une classe ou deux, merci de vous répartir.

Une fois à coté des élèves, je me dresse sur la pointe des pieds. Les 3° sont les plus grands, mais Joy n'est pas la plus grande des 3°. Je repère Maël qui lui est grand, et pour une fois je suis heureux que Joy soit avec lui, accompagnée d’Élodie, Ben et les autres de notre classe. Je traverse la foule et les rejoint en jouant des coudes. Je mets mes mains en porte-voix devant ma bouche pour éviter de devoir arriver jusqu'à eux.

- Joy !
- Ethan ?

Maël et Joy se retournent. Les autres les imitent. Ils semblent tous surpris de me voir ici. J'ai pas le temps de leur expliquer, je dois les sortir de là et quelqu'un doit appeler les flics au plus vite.

- Faut partir d'ici, tout de suite ! Je hurle.
- Quoi !? J'entends rien Ethan ! me réponds Joy.
- Faut partir d'ici putain, MAINTENANT !!!

Elle a entendu et ne se fait pas prier. Elle attrape la main d’Élodie et les gars les suivent. Je sors de cette foule, jetant un coup d’œil pour vérifier qu'ils sont toujours là, et me dirige immédiatement vers la sortie de secours, devant le bâtiment C du collège, et devant lequel sont entassé les élèves. Alors qu'on s'approchait du but, en file indienne, un coup de feu retentit et les filles rejoignent instantanément les élèves apeurés. Maël et Ben se jettent à terre, et les autres élèves aussi, mais en criant. Je reste debout, cherchant Joy du regard. Le fait que je connaisse une partie du déroulement de cette histoire me donne un avantage certain, me permettant de réagir ou non plus vite que les autres. Ma main droite tâte instinctivement la poche de mon jean pour récupérer mon portable. Je compose le numéro des flics en vitesse, surveillant l'arrivée des soldats d'un œil, mais un brouilleur de téléphone stoppe ma démarche. Je jette mon portable, énervé. Nous sommes littéralement pris au piège comme de simples rats.

Le groupe d'Algériens tant attendu arrive dans la cour et se dirige vers nous, armes en main. Les gens se relèvent lentement, certains sanglotent déjà, d'autres se redressent pour voir qui arrive. L'homme en blanc suit ses soldats en parcourant l'architecture de notre bahut des yeux. Chacun d'eux est lourdement armé, et se rapproche dangereusement. Je retourne dans la foule et je retrouve enfin Joy, pelotonnée dans les bras d’Élodie, et le groupe que j'ai commencé à constituer tout à l'heure. Je touche le bras de Joy qui sursaute et lui fait signe de me suivre. Je me faufile hors de ce tas humain pendant que les profs commencent à essayer de parler avec les étrangers. Une fois à découvert, je fais un geste pour que notre troupe se baisse et je pénètre dans le bâtiment C tant qu'il y a peu de soldats pour nous surveiller. Je tiens la porte à notre classe puis la referme délicatement, pour ne pas attirer l'attention sur notre fugue, après le dernier. Les élèves se retournent vers moi pour savoir ce que j'attends d'eux. Je tourne la tête vers les escaliers, puis vers le couloir. Je me décide enfin, choisissant l'option la plus rapide mais pas forcément plus sûre :

- On prend le couloir, et au bout on se répartit les issues, si quelqu'un en trouve une valide, il avertit le groupe. Des brouilleurs de téléphones ont été installés, et ils ont barricadé les entrées avec des chaînes, on doit trouver un moyen de se sortir de cette merde...
- Mais on va pas en trouver putain, t'es malade, ils ont tout condamné, hurle Ben, on va crever, quelle merde...

Je vois bien que Ben en peut plus et a envie de se barrer de là dans les secondes qui suivent, mais j'ai tout intérêt à le garder calme, autrement ni Maël ni moi ne pourrons le maîtriser bien qu'il fasse la même corpulence que nous. J'attrape ses épaules pour le tourner vers moi :

- Arrête Ben, arrête, calme-toi putain, c'est vraiment pas le moment. On va se sortir de là, et en vitesse. (Je m'adresse aux autres) Allez, faîtes pas de bruit, on y va.

Ben s'est calmé et nous suit. Alors que nous commencions tout juste à avancer dans le long couloir, un cri barbare retentit, suivit de plusieurs mots Algériens. Une voix rauque ordonne :

- Bâtiment C, chopez-les, incapables !

La panique monte et déjà plusieurs élèves crient et piquent un sprint, cherchant une cachette.

- Barrez-vous ! Je hurle à l'intention de ceux qui sont encore à mes cotés, perdant totalement le contrôle de la situation.

Presque tout le monde part dans la même direction : le fond du couloir. Nous courons une vingtaine de mètres lorsque nous tombons nez-à-nez face à une surprise made in Algérie, stoppant notre course. Trois soldats pointent leurs armes sur nous. Ou bien ils sont trop rapides, ou bien nous sommes trop lents. On est perdants dans les deux cas. J'effectue un demi-tour immédiat au même moment que les autres, et nous tentons de rejoindre la porte par laquelle nous sommes entrés, mais celle-ci semble loin maintenant, trop loin. Deux Algériens sortant de nulle part nous collent au train et ouvrent le feu, voyant que nous ne sommes pas déterminés à nous arrêter. Je cherche Joy, elle court aux cotés d’Élodie, mais je ne parvient pas à voir son visage. Sûrement exprime-t-il la peur, comme ceux de tous les autres. Les balles fusent et plusieurs jeunes de notre classe ont quitté la course. Mais impossible de s'arrêter ni même d'éprouver ne serait-ce qu'une pointe d'horreur tant la situation est délicate. Un Algérien apparaît devant nous, l'air grave. Pas n'importe lequel. C'est le chef. Les survivants de notre classe tentent de l'éviter, et je dois ralentir pour compter le nombre de personnes encore sur deux jambes. Maël me dépasse. Il court droit, ne pensant sûrement qu'à rejoindre la porte vivant, comme nous tous. Alors que j'allais reprendre ma course effrénée, je sursaute lorsqu'une une balle vient se loger dans l'épaule de mon meilleur ami. Il s'effondre et Romain s'arrête pour l'aider, imité par Ben. Ils remontent Maël qui gémit de souffrance. La doudoune blanche de Maël vire déjà au rouge du coté de son épaule blessée. Je m’apprête à aller les aider quand le chef des soldats m'attrape le bras violemment alors que j'avais totalement oublié sa présence.

Les autres jeunes sont soit en train de sortir du bâtiment, soit morts. Le chef m'attire vers la porte et je plante mes pieds dans le sol pour résister. Mais l'homme me tord le bras et me contraint de le suivre. Maël, traîné par Ben et Romain est devant nous et dépasse la porte maudite que nous n'aurions jamais dû franchir. Joy, Élodie et quelques autres viennent tout juste de rejoindre la troupe d'élèves formée dans la cour. Un professeur horrifié s'approche et aide Maël en le ramenant vers les élèves. Des pleurnichements et des cris d'horreur résonnent quand les cinq Algériens sortent derrière nous, jetant les cadavres d'élèves à l'entrée du bâtiment C. Tout le monde hurle, mais personne ne bouge, tous tétanisés. Le chef Algérien s'arrête à une dizaine de mètres de la foule me tenant toujours fermement le bras. Des soldats se mettent en position de protection derrière nous, et d'autres encerclent la troupe de jeunes gens. Ils attendent tous le silence, qui ne tarde guère tellement la peur est grande. Le chef se racle la gorge, et émet soudainement un rire sardonique.


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