Le lendemain, donc le 10 juin, jour qui restera à jamais tristement gravé dans les mémoires, Callsen, Kahn, Diekmann, Filliol, quelques miliciens, quelques SS, et moi étions réunis au QG du régiment, à Limoges … But de la rencontre ? Fixer les dernières modalités de l’action … Non, en fait c’était le but, mais finalement elle a simplement consisté à donner un lieu de rendez-vous plus proche d’un lieu évoqué la veille au soir, Oradour-sur-Plane je crois … Donc nous nous retrouvions avec toute la garnison de la IIIe Compagnie, à Saint-Junien, pour les derniers préparatifs, à 11h précises … Sauf que cette fois, plus aucun milicien … Que des officiers SS, et un agent de la Gestapo de Limoges …
Je me rends compte de l’erreur que j’ai fait … Le nom de la localité visée a été marquée définitivement à Saint-Junien … Oradour-sur-Glane … Doux nom pour un futur tas de cendres … Les groupes étaient répartis, nos hommes devraient répartir les hommes dans six granges, les femmes et les enfants dans l’église … Soudain, une question me vint
« Sturmbannführer, demandais-je a Diekmann, comment allons-nous justifier cette histoire ?
- Je ne sais pas, tiens, je vous nomme personnellement pour trouver une idée pour justifier cette expédition !
Callsen ne put s’en empêcher, il me mit une grande claque dans le dos en riant … Diekmann me regarda silencieusement pendant quelques secondes, avant que je lève la tête et lançai, du tac au tac :
« Un maquis a Oradour ? Une bonne raison pour justifier cela … Représailles générale contre un village corrompu par la résistance !
- Mais il n’y a jamais rien eu à Oradour, répliqua Kahn, difficile de dire cela !
- Pour vous rappeler, Kahn, vous n’avez pas été au feu, je peux vous garantir que si nous sommes efficaces, il n’y aura personne pour nous contredire !
Diekmann approuva ma décision, et la séance fut levée …