Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : Terminée



Chapitre 43 : Sabotage.


Publié le 28/03/2012 à 19:58:30 par Spyko

Je rouvris les yeux une heure plus tard, d'après le réveil incrusté dans l'une des tables. Il était moins de trois heures du matin. Je m'étais endormi involontairement, mais il était encore largement assez tôt. Je me redressai prudemment, et posai les pieds sur le sol, en tâchant de faire le moins de bruit possible. Les quatre autres dormaient paisiblement, et rien ne les réveillerais.
Je mis mes chaussures, et ouvris doucement la porte métallique, qui glissa silencieusement. Je m'engouffrai à l'extérieur, dans l'obscurité. La Lune était cachée derrière des nuages et, pour des raisons de confort, les seules lumières provenaient des projecteurs qui éclairaient l'extérieur des murailles. Je pourrais donc certainement faire ce que j'avais à faire sans attirer tous les regards.
Tout en restant prudemment penché en avant, je commençai à me diriger vers l'endroit où Carmen avait garé le camion. Hélas, cet endroit était parfaitement éclairé, et je m'arrêtai derrière un petit abri. Les soldats sur la muraille n'avaient pas l'air de s'occuper de ce parking, mais deux hommes patrouillaient malgré tout dans les environs.

« Putain, pourquoi est-ce qu'il veulent absolument qu'on surveille ces machins? se plaignit l'un d'eux. Ils croient vraiment que quelqu'un va essayer de partir? »
« Je sais, que c'est débile, mais on a pas le choix. Au fait, t'as vu le camion des nouveaux là? fit son collègue. Il est sacrément amoché... »
« T'as pas entendu leur histoire? s'étonna le premier. »
« Non, j'étais sur le sommet de la muraille à ce moment là. »
« Ça fait une semaine que leur ville a été détruite, ils sont les seuls survivants et ils cherchaient le site depuis tout ce temps. Tu m'étonnes que leur bidule ait morflé. »
« Ah ouais, quand même! s'exclama l'homme. »
« Eh les mecs! appella un troisième soldat, plus loin. Venez jeter un œil, on a pris leurs armes provisoirement, et ils ont du sacré matos, même s'ils ont plus de balles. »

Je me fis aussi petit que possible alors que les deux gardes rejoignaient leur coéquipier dans l'armurerie. C'était le moment ou jamais... Tout en m'assurant que personne ne m'épiait, je traçai rapidement jusqu'à notre transport, dans lequel je me hissai. La lame de nécromorph était toujours plantée juste au bord, mais elle ne serait pas simple à déloger. Je trouvai quelques morceaux de tissu assez épais, et m'enveloppait les mains dedans.
J'attrapai ensuite le pieu, et, ignorant la morsure de ses bords, tirai dessus avec force. Je sentis qu'elle en sortait peu à peu, et, finalement, l'arrachai, me faisant tomber à la renverse au passage. L'épée tranchante entre mes mains légèrement entaillées, je sautai hors du véhicule, et me précipitai derrière ma précédente cachette. Les soldats n'étaient toujours pas sortis, je profitai donc de leur absence pour me diriger vers le scan.
Arrivé derrière le sas, je m'assurai que personne ne se trouvait dedans, et y entrai. Le lieu était exactement comme celui de notre ville. Une salle de contrôle était située juste à côté de la zone d'analyse, et on pouvait y accéder par une porte. Je m'y engouffrai sans hésitation, et commençai à étudier le système.
Repérant le panneau d'alimentation, je glissai l'extrémité de la lame dans le petit espace, et pesai de tout mon poids dessus pour l'arracher. Il s'ouvrit brutalement, mais sans se briser. Laissant le pied de biche de fortune de côté, je me baissai pour regarder à l'intérieur. Repérant la batterie, je parvins à l'extraire, et toutes les consoles s'éteignirent. Le sas, lui, resta allumé, mais tout le reste était mort.
J'ouvris la pile, et plantai la lame à l'intérieur, arrachant plusieurs câblages. Le symbole à l'avant devint rouge, indiquant qu'elle était inutilisable. Je la remis doucement en place, afin de ne pas trop éveiller de soupçons. Pour m'assurer qu'ils ne pourraient pas le remettre en marche, je plongeai mon bras aussi loin que possible, jusqu'à atteindre les endroits où personne ne pouvait voir ce qu'il se passait sans démonter l'engin, et arrachai quelques fils supplémentaires.
Satisfait, je remis le panneau en place, le bloquai, et repris mon ouvre boite géant. La porte du sas s'ouvrit, et je me jetai à plat ventre. Un homme entra, fis quelques pas, puis s'arrêta.

« Eh, qu'est-ce que tu fous? demanda une voix. »
« Je venais juste jeter un coup d'œil... »
« Pourquoi? »
« Ben, j'ai cru entendre... C'est pas important, laisse tomber. »

Il ressortit tranquillement, et je restai allongé quelques minutes supplémentaires, afin d'être sûr qu'il était loin. Je quittai le scanner et courus plié en deux pour rejoindre mes coéquipiers. Une fois sur place, je rentrai en douceur, afin de ne pas les réveiller. Je soulevai doucement mon matelas pour dissimuler la lame en dessous en attendant de m'en débarrasser, et me brûlai les doigts. Je me rendis alors compte que l'extrémité du pieu avait fondu, probablement lorsque je l'avais plongé dans la batterie.
Je m'allongeai, et, soulagé, m'endormis pour de bon.

Quelques heures plus tard, nous nous réveillâmes tous à peu près en même temps. La lumière du jour entrait de manière assez douce dans le petit bâtiment, et je me redressai. Pendant que mes coéquipiers sortaient doucement de leur sommeil, je fis un rapide tour de la pièce. Mes yeux s'arrêtèrent sur les traces de terre que j'avais laissé devant la porte d'entrée, et je me souvins alors de mes bandages de fortune.
Je retirai discrètement le tissu, et vis que les entailles sur mes paumes étaient assez peu profonde, et donc pas trop voyantes. Je fourrai en revanche les morceaux légèrement tâchés de sang dans mes poches, pour ne pas éveiller de soupçons. Nous prîmes une rapide collation, avant de sortir à l'extérieur. Je repérai instantanément le petit attroupement autour du sas de scan'. Tony s'approcha de nous, l'air soucieux.

« Qu'est-ce qu'il se passe? demandais-je le plus naturellement du monde. »
« On avait prévu de vous faire passer là-dedans ce matin, mais on dirait que quelque chose a grillé, et impossible de savoir quoi, répondit-il sans vraiment me regarder. La batterie est morte, mais c'est pas tout. On dirait que vous allez y échapper, drôle de coïncidence, pas vrai? ajouta t-il en braquant son regard vert sur moi. »

Je fis de mon mieux pour garder une expression totalement étonnée et innocente, même si la culpabilité me rongeait intérieurement. Jess' intervint rapidement dans la conversation, de manière naturelle.

« Au pire, vous avez surement d'autre scanner, non? »
« Effectivement, mais on a d'autres occupations que de vous emmener à l'autre bout du site pour ça. »
« De toute façon, on sort d'un bunker, et on avait subis des tests de sang, intervint Matt. Bon, il a été attaqué, mais... »
« J'ai vu les résultats, coupais-je immédiatement, ils étaient tous négatifs, pas vrai Carmen? »
« Oui, je suis entrée à ce moment là, que du négatif, affirma la jeune femme. »
« Bon, je vais passer par-dessus pour vous, parce que vous pourrez surement nous être très utiles si vous avez fait un aussi grand voyage que vous le dites. Néanmoins, j'espère que ça ne vas pas nous retomber dessus. »

Gardant délibérément les mains dans les poches, je me tournai vers la silhouette du vaisseau en construction. Dans la lumière du jour, il était beaucoup plus visible. Ce site de construction semblait incroyablement vaste, mais ne devait pourtant pas l'être tant que ça. Pas plus de quelques kilomètres de diamètre surement.

« Bon, je vais vous amener aux dirigeants de ce petit paradis. Ils vont voir un peu à quoi vous pourrez servir, et ils vont surement vous faire visiter la zone. Et puis, y a une petite histoire de paperasse à régler, vu qu'on a pas d'analyse concrète, vous aurez besoin d'un papier qui montre qu'on vous a accepté, ça évitera les malentendus. »
« Comme vous voudrez. »
« Je vous fait confiance, estimez vous heureux de pas être foutus dehors ou scannés ailleurs. Vous êtes absolument sûrs de pas risquer de contaminer quelqu'un? »

Je détournai le regard, particulièrement mal à l'aise.

« Aucun risque. »


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