Dead Space: L'artefact d'origine
Par : Spyko
Genre : Action , Science-Fiction
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 27
Publié le 16/02/12 à 19:16:38 par Spyko
Je fus réveillé par des aboiements lointains et une douleur affreuse. J'avais l'impression qu'on m'avait fendu le crâne à la hache, et tout le côté droit de mon visage ruisselait de sang. Hoquetant malgré moi, je regardai les alentours à travers un brouillard rouge, et je m'aperçus qu'il me manquait un morceau de mon champ de vision. Un doute terrible s'empara alors de moi, mais je n'eus pas le courage de vérifier.
Je me trouvai au milieu de plusieurs morceaux de métal, étalé sur une fine plaque herbeuse. Au loin, on distinguait sans peine l'amas de ferraille calcinée du vaisseau, duquel émanait une fumée noirâtre. Il avait laissé une trace brulée sur plus d'une trentaine de mètres après son crash. Ce temps d'observation ne me fut plus supportable, et je m'affalai à nouveau, la poitrine secouée de soubresauts. Je n'avais plus qu'une envie ; m'endormir, oublier ma souffrance, et tout ce qui allait avec.
« Matt! Nathalie! fit une voix lointaine, brouillée. Vous êtes où!? »
Cette voix me ramena sur terre. Songer à mourir, alors que j'avais fait tout ce chemin pour venir ici, c'était... stupide. Je tentai de lui répondre, mais ne parvins qu'à produire un grognement rauque. Ainsi, tentant d'ignorer la terrible douleur qui me clouait sur place, j'entrepris de me trainer méticuleusement vers David. A peine trois mètres plus loin, j'abandonnai pour m'effondrer une nouvelle fois.
Mon fusil était toujours sur mon dos, mais impossible de l'atteindre. J'optai donc pour le pistolet, qui était resté bien à sa place. Je parvins à rouler sur le dos, puis je levai le bras en l'air, et tirai un unique coup. Après quoi, je le laissai tomber.
« Matt! »
Il se précipita sur moi en boitant, un bras serré contre le reste de son corps. Lorsqu'il arriva à ma hauteur, il se laissa tomber à genoux, le souffle court.
Et il eut un mouvement de recul.
Les yeux fixés sur le coté ensanglanté de mon visage, il avait perdu le peu de couleur qui lui restait. Il en arriva même à se détourner de moi, et de ma blessure.
« C'est si moche que ça? »
« Pire... Ton œil... »
Je me raidis encore davantage. Je m'étais préparé à quelque chose dans ce genre, mais la nouvelle fut tout de même un choc. Quelques larmes coulèrent malgré mes efforts pour les contenir. Il posa une main réconfortante sur mon front rouge de sang, puis me la tendit. Je serrai les dents, la saisis, et il me releva. Le monde bascula autour de moi et je faillis me retrouver à nouveau au sol.
Malgré son boitillement, il me traina à moitié pendant la moitié du trajet qui nous séparait de la carcasse, puis, essoufflé, il m'aida à m'asseoir. Il regardait partout autour, sans doute en quête de notre coéquipière.
« J'ai... J'ai pas encore été voir dans la carcasse... J'espère qu'elle va bien... »
« David... Ca va toi? »
« Ouais, j'ai pris un morceau de métal dans le bras et un mauvais coup à la jambe, mais autrement... »
« Tu l'as retiré? »
Il retroussa sa manche, laissant voir l'hideuse blessure, de laquelle dépassait un fin morceau gris.
« J'ai eu de la chance, il aurait pu être plus gros. »
« Ouais... Bon, Dave... Ca ressemble à quoi? »
« C'est moche. Très moche. Je sais même pas si j'arriverai à distinguer le globe oculaire du reste, voire même s'il... est toujours là... »
« Putain... fis-je, baissant la tête. »
« Bon, écoute. Doit y avoir une trousse de secours et de quoi nous requinquer dans le vaisseau. Tu crois que tu peux tenir jusqu'à là-bas? »
Vu d'ici, la distance me paraissait incroyablement grande, moi qui peinais à tenir debout.
« Je vais essayer. »
« Ok, accroche toi. »
Une nouvelle fois, nous nous mîmes en route. Le soleil descendait lentement dans le ciel. Nous trébuchions sur chaque débris, je me sentis partir en vrille à plusieurs reprises, mais la poigne ferme de David me maintenait sur mes jambes. La douleur avait atteint son apogée, et je ne distinguais rien de plus qu'une masse floue de mon seul oeil intact. Je voyais mon sang couler petit à petit vers le sol, souillant mes vêtements et laissant une trace vermeille sur le sol.
Combien de temps avant que je sois complètement exsangue?
Après un temps qui me paru interminable, nous arrivâmes devant les restes de la coque. Une petite surprise nous y attendait.
Nathalie était là, encore attachée à son siège, inconsciente. Tout du moins, on voyait ses jambes dépasser de la porte qui n'avait pas fondu. Peut-être la banquette avait-elle absorbé le choc en majeure partie? Il me laissa contre une portion de métal encore fixée au reste du vaisseau, avant de se précipiter vers le corps de notre coéquipière. Usant de sa jambe intacte, il poussa aussi fort que possible, jusqu'à faire glisser l'entrave.
Au bout de quelques minutes, elle fut enfin libre. Une rapide vérification, et il m'assura qu'elle respirait encore. Mais je ne me préoccupais plus de ça. Ma vision se troublait de plus en plus. La douleur devint insupportable, et j'eus le temps de me sentir complètement vidé de mon énergie avant de m'évanouir à nouveau.
Lorsque je rouvris les yeux, la nuit était presque tombée. J'étais allongé sur les restes d'une des banquettes, et un petit feu luisait faiblement, maintenu en vie par quelques branches récupérées dans les environs. Je tâtai mon crâne et m'aperçus qu'un bandage recouvrait mon oeil éclaté.
« Alors, t'es réveillé? demanda timidement mon coéquipier. »
« Ouais. Ca me va bien le style pirate? »
« Je crois que je préférais avant. »
« Et toi? Et Nat'? Vous allez bien? »
« T'inquiètes pas, j'ai trouvé la trousse de soin juste après que tu sois tombé dans les vapes. »
« Ah, la belle au bois dormant est de retour parmi nous? fit une voix cristalline, dans mon dos. »
Nathalie s'approcha de mon lit de fortune. Elle avait elle aussi un bandage autour de la tête, mais elle n'avait pas l'air d'avoir autant souffert que moi.
« Moi aussi j'suis content de te revoir. »
« Restes tranquille, t'as besoin de te remettre encore un peu. Dave, on fait quoi alors? »
Je me relevai tranquillement, laissant mes deux compagnons discuter de s'il fallait rester pour dormir ici, ou commencer à avancer de nuit malgré notre état. Les aboiements que j'avais entendu après le crash avaient cessés, ce qui signifiait probablement qu'ils ne s'étaient pas lancés à notre recherche. Une bonne chose. Se mettre à combattre des chiens de garde en pleine nuit n'était pas le meilleur moyen de se remettre en forme. Dans le crépuscule grandissant, je distinguai sans mal plusieurs panaches de fumée grise qui dépassaient des hautes murailles du QG militaire.
La nuit tombante n'était visiblement pas la seule entrave imposée à nos ennemis pour notre recherche. Restait encore une question; pourquoi nous avaient-ils tirés dessus? Au vu des dégâts qu'avaient subis la base et l'absence de troupes dans les environs, je commençai à craindre que David n'ai eu raison, et que les unitologues avaient pris le contrôle de cet endroit. Restait à savoir quelle était la quantité de nécromorphs présents ici.
Un grognement me tira de mes réflexions et me glaça sur place. Un frisson me parcourut le dos tandis que je scrutai la semi-obscurité qui avait recouvert les entourages, au-delà du feu et de la carcasse. Il me sembla voir des silhouettes se déplacer, mais, lorsque je me frottai l'oeil, elles avaient disparus.
« Moi je dis qu'il faut rester ici pour la nuit, disait David. »
« Et s'ils envoient des soldats? »
« Euh... dites...., tentai-je »
« On a qu'à faire des tours de garde, on est habitués nous. »
« J'aime pas l'idée d'être surprise en pleine nuit par des hommes armés, ou pire... »
« Vous... Vous m'écoutez? insistais-je davantage. »
« Et moi j'aime pas l'idée de me balader en pleine nuit avec des soldats autour, répondit David, et on est en mesure de tuer des renf... »
« Y a déjà des renforts! éclatais-je finalement. »
Ils se tournèrent tous deux vers moi, cette même lueur étonnée que nous avions dans les yeux quand Nathalie nous interrompais, dans l'aéroport.
« De quoi tu parles? »
Un nouveau grognement retentit derrière moi. Je déglutis péniblement.
« De ça... »
Je fis volte-face, et cherchai vainement mon pistolet à ma ceinture, qui avait été mis à coté de la banquette où j'étais couché. Deux yeux rouges nous fixaient avidement, deux points qui précédaient une silhouette massive. Et, de derrière cette ombre, plusieurs autres paires d'yeux sortirent pour former un groupe. Cette douzaine de lueurs sanglantes nous faisait face. Une paire de crocs jaunes luisait à la lumière du feu.
Les armes de mes coéquipiers cliquetèrent lorsqu'elles sortirent de leurs étuis.
Je me trouvai au milieu de plusieurs morceaux de métal, étalé sur une fine plaque herbeuse. Au loin, on distinguait sans peine l'amas de ferraille calcinée du vaisseau, duquel émanait une fumée noirâtre. Il avait laissé une trace brulée sur plus d'une trentaine de mètres après son crash. Ce temps d'observation ne me fut plus supportable, et je m'affalai à nouveau, la poitrine secouée de soubresauts. Je n'avais plus qu'une envie ; m'endormir, oublier ma souffrance, et tout ce qui allait avec.
« Matt! Nathalie! fit une voix lointaine, brouillée. Vous êtes où!? »
Cette voix me ramena sur terre. Songer à mourir, alors que j'avais fait tout ce chemin pour venir ici, c'était... stupide. Je tentai de lui répondre, mais ne parvins qu'à produire un grognement rauque. Ainsi, tentant d'ignorer la terrible douleur qui me clouait sur place, j'entrepris de me trainer méticuleusement vers David. A peine trois mètres plus loin, j'abandonnai pour m'effondrer une nouvelle fois.
Mon fusil était toujours sur mon dos, mais impossible de l'atteindre. J'optai donc pour le pistolet, qui était resté bien à sa place. Je parvins à rouler sur le dos, puis je levai le bras en l'air, et tirai un unique coup. Après quoi, je le laissai tomber.
« Matt! »
Il se précipita sur moi en boitant, un bras serré contre le reste de son corps. Lorsqu'il arriva à ma hauteur, il se laissa tomber à genoux, le souffle court.
Et il eut un mouvement de recul.
Les yeux fixés sur le coté ensanglanté de mon visage, il avait perdu le peu de couleur qui lui restait. Il en arriva même à se détourner de moi, et de ma blessure.
« C'est si moche que ça? »
« Pire... Ton œil... »
Je me raidis encore davantage. Je m'étais préparé à quelque chose dans ce genre, mais la nouvelle fut tout de même un choc. Quelques larmes coulèrent malgré mes efforts pour les contenir. Il posa une main réconfortante sur mon front rouge de sang, puis me la tendit. Je serrai les dents, la saisis, et il me releva. Le monde bascula autour de moi et je faillis me retrouver à nouveau au sol.
Malgré son boitillement, il me traina à moitié pendant la moitié du trajet qui nous séparait de la carcasse, puis, essoufflé, il m'aida à m'asseoir. Il regardait partout autour, sans doute en quête de notre coéquipière.
« J'ai... J'ai pas encore été voir dans la carcasse... J'espère qu'elle va bien... »
« David... Ca va toi? »
« Ouais, j'ai pris un morceau de métal dans le bras et un mauvais coup à la jambe, mais autrement... »
« Tu l'as retiré? »
Il retroussa sa manche, laissant voir l'hideuse blessure, de laquelle dépassait un fin morceau gris.
« J'ai eu de la chance, il aurait pu être plus gros. »
« Ouais... Bon, Dave... Ca ressemble à quoi? »
« C'est moche. Très moche. Je sais même pas si j'arriverai à distinguer le globe oculaire du reste, voire même s'il... est toujours là... »
« Putain... fis-je, baissant la tête. »
« Bon, écoute. Doit y avoir une trousse de secours et de quoi nous requinquer dans le vaisseau. Tu crois que tu peux tenir jusqu'à là-bas? »
Vu d'ici, la distance me paraissait incroyablement grande, moi qui peinais à tenir debout.
« Je vais essayer. »
« Ok, accroche toi. »
Une nouvelle fois, nous nous mîmes en route. Le soleil descendait lentement dans le ciel. Nous trébuchions sur chaque débris, je me sentis partir en vrille à plusieurs reprises, mais la poigne ferme de David me maintenait sur mes jambes. La douleur avait atteint son apogée, et je ne distinguais rien de plus qu'une masse floue de mon seul oeil intact. Je voyais mon sang couler petit à petit vers le sol, souillant mes vêtements et laissant une trace vermeille sur le sol.
Combien de temps avant que je sois complètement exsangue?
Après un temps qui me paru interminable, nous arrivâmes devant les restes de la coque. Une petite surprise nous y attendait.
Nathalie était là, encore attachée à son siège, inconsciente. Tout du moins, on voyait ses jambes dépasser de la porte qui n'avait pas fondu. Peut-être la banquette avait-elle absorbé le choc en majeure partie? Il me laissa contre une portion de métal encore fixée au reste du vaisseau, avant de se précipiter vers le corps de notre coéquipière. Usant de sa jambe intacte, il poussa aussi fort que possible, jusqu'à faire glisser l'entrave.
Au bout de quelques minutes, elle fut enfin libre. Une rapide vérification, et il m'assura qu'elle respirait encore. Mais je ne me préoccupais plus de ça. Ma vision se troublait de plus en plus. La douleur devint insupportable, et j'eus le temps de me sentir complètement vidé de mon énergie avant de m'évanouir à nouveau.
Lorsque je rouvris les yeux, la nuit était presque tombée. J'étais allongé sur les restes d'une des banquettes, et un petit feu luisait faiblement, maintenu en vie par quelques branches récupérées dans les environs. Je tâtai mon crâne et m'aperçus qu'un bandage recouvrait mon oeil éclaté.
« Alors, t'es réveillé? demanda timidement mon coéquipier. »
« Ouais. Ca me va bien le style pirate? »
« Je crois que je préférais avant. »
« Et toi? Et Nat'? Vous allez bien? »
« T'inquiètes pas, j'ai trouvé la trousse de soin juste après que tu sois tombé dans les vapes. »
« Ah, la belle au bois dormant est de retour parmi nous? fit une voix cristalline, dans mon dos. »
Nathalie s'approcha de mon lit de fortune. Elle avait elle aussi un bandage autour de la tête, mais elle n'avait pas l'air d'avoir autant souffert que moi.
« Moi aussi j'suis content de te revoir. »
« Restes tranquille, t'as besoin de te remettre encore un peu. Dave, on fait quoi alors? »
Je me relevai tranquillement, laissant mes deux compagnons discuter de s'il fallait rester pour dormir ici, ou commencer à avancer de nuit malgré notre état. Les aboiements que j'avais entendu après le crash avaient cessés, ce qui signifiait probablement qu'ils ne s'étaient pas lancés à notre recherche. Une bonne chose. Se mettre à combattre des chiens de garde en pleine nuit n'était pas le meilleur moyen de se remettre en forme. Dans le crépuscule grandissant, je distinguai sans mal plusieurs panaches de fumée grise qui dépassaient des hautes murailles du QG militaire.
La nuit tombante n'était visiblement pas la seule entrave imposée à nos ennemis pour notre recherche. Restait encore une question; pourquoi nous avaient-ils tirés dessus? Au vu des dégâts qu'avaient subis la base et l'absence de troupes dans les environs, je commençai à craindre que David n'ai eu raison, et que les unitologues avaient pris le contrôle de cet endroit. Restait à savoir quelle était la quantité de nécromorphs présents ici.
Un grognement me tira de mes réflexions et me glaça sur place. Un frisson me parcourut le dos tandis que je scrutai la semi-obscurité qui avait recouvert les entourages, au-delà du feu et de la carcasse. Il me sembla voir des silhouettes se déplacer, mais, lorsque je me frottai l'oeil, elles avaient disparus.
« Moi je dis qu'il faut rester ici pour la nuit, disait David. »
« Et s'ils envoient des soldats? »
« Euh... dites...., tentai-je »
« On a qu'à faire des tours de garde, on est habitués nous. »
« J'aime pas l'idée d'être surprise en pleine nuit par des hommes armés, ou pire... »
« Vous... Vous m'écoutez? insistais-je davantage. »
« Et moi j'aime pas l'idée de me balader en pleine nuit avec des soldats autour, répondit David, et on est en mesure de tuer des renf... »
« Y a déjà des renforts! éclatais-je finalement. »
Ils se tournèrent tous deux vers moi, cette même lueur étonnée que nous avions dans les yeux quand Nathalie nous interrompais, dans l'aéroport.
« De quoi tu parles? »
Un nouveau grognement retentit derrière moi. Je déglutis péniblement.
« De ça... »
Je fis volte-face, et cherchai vainement mon pistolet à ma ceinture, qui avait été mis à coté de la banquette où j'étais couché. Deux yeux rouges nous fixaient avidement, deux points qui précédaient une silhouette massive. Et, de derrière cette ombre, plusieurs autres paires d'yeux sortirent pour former un groupe. Cette douzaine de lueurs sanglantes nous faisait face. Une paire de crocs jaunes luisait à la lumière du feu.
Les armes de mes coéquipiers cliquetèrent lorsqu'elles sortirent de leurs étuis.
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