Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

On ne vit qu'une fois


Par : Pronche
Genre : Action, Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 15


Publié le 11/11/2012 à 18:32:51 par Pronche

Assis sur l'arrière-train, les jambes repliées contre son torse, Alex regardait intensément les branches qui s'embrasaient, noircissant un peu plus à chaque seconde qui passait. Peu à peu, le bois se consuma et se transforma en cendres dont les plus légères s'envolèrent, disparaissant dans le manteau obscur qui recouvrait le ciel. Des dizaines de questions pullulaient dans le cerveau du jeune homme.

Au fin fond de son coeur, il brûlait d'une colère ardente...complètement dirigée envers lui-même. Et c’est ce sentiment qui l'a amené à se poser des questions. Pourquoi ? Pourquoi avait-il répliqué aussi sèchement envers Latias alors qu'elle ne faisait que donner son avis ? Pourquoi s'était-il permis de recadrer son équipe alors qu'elle se débrouillait à merveille ? Ne leur faisait-il pas assez confiance pour leur laisser un peu plus de liberté pendant les combats ? Certes, il était leur dresseur mais il n'avait pas besoin d'être aussi dur avec eux, surtout que les choses ne se déroulaient pas aussi mal que cela. A chaque fois qu'il pensait à tout ceci, il se sentait un peu plus coupable.

Et si en cherchant à obtenir réparation, ne deviendrait-il pas chaque jour un peu plus comme sa proie ? À cette pensée, le jeune Savarin secoua la tête en essayant de la chasser de la tête. Une autre idée lui traversa l'esprit: Et si ces géniteurs ne voulaient pas qu'il cherche à les venger mais plutôt à faire un trait sur le passé et repartir à zéro.

Rien qu'en y pensant, il frissonna.

Comment pouvait-il ? Comment pouvait-il oublier ce qu'il s'est passé il y a treize ans ? Surtout après la profanation de leur tombe. C'était tout simplement impossible. Même si cela le peinait de devoir remuer le couteau dans la plaie, il devait mettre un terme à cette histoire, ne serait-ce que pour sa conscience. Mais avant toute chose, il devait s'excuser auprès de ses compagnons.

Alex se leva et inspira un bon coup, espérant trouver le courage nécessaire pour prononcer les trois mots fatidiques dans cet unique geste.

— Je...je suis désolé.

Sur ces mots, les cinq personnes se tournèrent vers lui.

— Comment ça ? De quoi est-tu désolé ? demanda Evoli, regardant le garçon d'un air curieux.

— Je tiens à m'excuser de mon récent comportement. Latias, pardonne-moi de t'avoir parlé aussi méchamment alors que tu ne faisais que donner ton avis. Et vous les gars, je ne sais même pas si je peux encore me faire appeler dresseur après ça, j'ai osé douter de vous. Douté de vos capacités et de votre intelligence en pensant que vous aviez besoin d'être recadrés et guidés, tels de vulgaire animaux. Certes, ma tactique s’est révélée fructueuse mais j'étais aveuglé par la colère et cela aurait pu me coûter la chose la plus précieuse que je possède...vous. Je continuerai à vous épauler ou vous donner quelques ordres lorsque le besoin s’en fera sentir ou quand j'aurais une idée de génie, comme lors du combat contre Pierre, mais sinon, je vous laisserai gérer comme bon vous semble.

Les Pokémons se regardèrent pendant quelques instants avant que la légendaire et Typhlosion se lèvent. Ce dernier s'approcha du jeune homme et donna un coup à l'arrière du crâne, avec le plat de sa patte. Ensuite, ce fut au tour de l'Eon qui lui donna un magnifique revers de la main gauche. Un claquement sec résonna dans la petite clairière où ils s’étaient installés pour la nuit. La tête du jeune dresseur se pencha sur la droite, sous la puissance du coup et à l'endroit où elle avait frappée, la peau prenait un teint écarlate assez rapidement.

'En espérant que ça te serve de leçon'

Il effectua un bref signe de tête avant d'ajouter:

— Ne t'inquiète pas, le message est passé. Je ne reproduirais pas la même erreur deux fois.

Ensuite, il se retourna et s'éloigna, s'enfonçant dans la forêt, jusqu'à ce qu'il disparaisse de leur champ de vision. Alex continua à marcher pendant trois bonnes minutes jusqu’à ce que son chemin s’éclaircisse et qu’il se rende compte qu’il se tenait en haut d’une petite colline. Là, il s’allongea à même le sol pour contempler ces petites lumières qui brillaient de mille feux et qui remplissaient cet espace vide que constituait l’espace. Après plusieurs minutes à être resté dans cette position, le jeune homme releva son buste et alluma son PokéMatos. Il activa la fonction téléphone et composa le numéro du Professeur Chen. Le jeune Savarin porta l’objet à son oreille et attendit. La première tonalité se fit entendre, ensuite la seconde…et ainsi de suite, jusqu’à ce que le répondeur prenne le relais.

— Je ne suis pas disponible pour le moment donc si c'est vraiment important, laissez un message, fit la voix du vieux Sam avant qu'un bip se fasse entendre dans l'air ambiant.

— Professeur, c'est Alex. Je vous contacte car je souhaitais passer au labo pour qu'on puisse discuter et célébrer ma majorité, vous, Green et moi. Pour qu'une fois, je ne passe pas mon anniversaire seul et cela aurait pu être une bonne occasion de discuter.

Le jeune homme s’arrêta un instant, peu certain s’il devait couper court à l’appel ou se confier à la personne qu’il considérait la plus proche de lui. Il choisit la deuxième option.

— Bon sang, dix-huit ans...ça passe tellement vite. Je me souviens encore de mon père qui m'emmenait au musée d'Argenta pour voir les fossiles même si ce n’est qu’un vague souvenir. J'ai l'impression que c'était hier. Vous savez, parfois, je souhaite pouvoir tourner la page mais...je ne peux malheureusement pas, du moins, pour le moment. Sérieusement, comment est-il possible d'oublier un tel évènement sachant qu'il se déroule le jour le plus important de sa vie, celle de son propre anniversaire ? Je…vous savez, je tiens à vous remercier d’avoir veillé sur moi à chaque fois que mes parents partaient sur un chantier. Vous…vous êtes ce qui se rapproche le plus d’une figure paternelle pour moi et… je voulais que vous le sachiez. Quand j’aurai fini mon voyage, j’aimerai tellement que l’on discute vous et moi, qu’on puisse rattraper tout ce temps perdu.

Tout en parlant, quelques larmes apparurent aux coins de ses yeux et perlèrent le long de ses joues. A la fin du message, sa voix s’était faite tremblotante et incertaine. Il leva les yeux au ciel. Malgré sa tristesse, Alex sentait que quelque chose n’allait pas. Son instinct lui disait qu’il y avait un souci avec le scientifique. Il n’était « que » 21h passées et il ne répondait pas alors qu’il lui arrivait de recevoir des appels à des horaires bien plus avancés dans la nuit.

Dans le doute, le dresseur reprit son PokéMatos dans les mains et composa le numéro de Green. Comme précédemment, le téléphone sonna mais personne ne décrocha. Que le champion de Jadielle ne réponde pas était une chose car il avait sûrement d’autres choses importantes à faire mais que les deux gens qu’il connaissait depuis longtemps restent indisponible l’inquiétaient. Décidant de remettre ça à plus tard, Alex se leva et reparti en direction du campement.

Une fois arrivé, il constata que tout le monde se trouvait autour du feu, les uns contre les autres, sauf pour Lucario et Latias qui restaient un peu à l’écart. Les créatures se tournèrent dans la direction d’où venaient les bruits de pas et virent que ce n’était que le jeune homme. Ce dernier s’assit et croisa les jambes.

— Je…les évènements commencent à prendre une tournure pour le moins désagréable et je pense que nous devons faire demi-tour, dit-il, sans dériver son regard des flammes.

Ses amis le regardèrent d’un air à la fois confus et surpris.

‘Pourquoi ?’

— J’ai essayé de contacter le Prof. Chen et Green il y a quelques instants et je n’ai eu aucune réponse.

La légendaire haussa les épaules.

‘Peut-être qu’ils sont déjà entrain de dormir ?’

— J’en doute fortement. C’est possible pour Green mais pas le vieux Sam. Il lui arrive très souvent d’enchaîner les nuits blanches. Je le connais assez bien pour savoir qu’il est joignable à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit et que ce n’est pas dans ses habitudes de ne pas décrocher au téléphone, expliqua Alex, sur un ton neutre et calme.

— Alors, qu’est-ce qu’on fait ? On retourne à Bourg-Palette ? demanda le renard.

— C’est ce que je pensais faire mais ça ne dépends que de vous.

Les Pokémons se consultèrent entre eux, parlant dans leur langue maternelle. Seule Lucario n’y participait pas. Le jeune Savarin s’approcha d’elle et lui caressa la tête. Un doux et clair ronronnement résonna dans l’air ambiant, provenant du Pokémon Combat-Acier. Alex continua son geste affectif pendant encore quelques instants, jusqu’au moment où le trio se sépara et fit face au dresseur.

— Après délibération, on a décidé de te suivre. Je suis plutôt d’accord avec toi, ce n’est absolument pas dans les habitudes du Prof. Chen d’être injoignable. J’en sais quelque chose, j’ai vécu avec lui pendant plus de dix ans.

Le jeune homme effectua un signe de tête et sourit.

— Très bien. Le mieux serait de partir demain matin, dès le lever du soleil. Sur ce, bonne nuit.


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