Le Petit Parc
Par : Khamsou
Genre : Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 4
Publié le 18/12/10 à 17:40:03 par Khamsou
Le bouchon sauta et l’alcool coula dans au fond de ma gorge. Le liquide me réchauffa le corps, engourdi par le froid malgré les nombreuses épaisseurs de vêtements. Ca faisait des années que j’avais élu domicile dans cet endroit, perdu au milieu de nul part, ce petit parc. Du haut de mes 43 ans, j’ai passé bien des hivers à me demander si le lendemain, quelqu’un me retrouverait congelé mais j’avais survécu. Mais cette nuit, le vent me glaçait littéralement. Je ne sentais plus les cheveux qui me restaient, les autres ayant déjà commencé à fuir mon crâne, mes pieds semblaient être privés de sang et mes lèvres étaient rocailleuses.
Je ne pouvais pleurer, le froid était trop puissant pour que j’y pense, mais en plus, j’aurais eu peur que les larmes ne glacent directement sur ma peau.
Bien sûr j’avais déjà pensé à la mort. Et c’pas une belle affaire. J’ai le sentiment que j’ai encore des choses à faire ici-bas, même si aujourd’hui je ne suis rien de plus qu’un vulgaire mendiant. Mais ça n’a pas toujours été comme ça hein. Mais du jour au lendemain, les évènements se sont précipités et me voilà. Ca fait près de 20 ans que je suis à la rue maintenant, l’insupportable est devenu mon quotidien. À vrai dire ça ne me touche même plus. Je suis habitué à voir les gens me fuir, à trimer pour avoir de quoi bouffer, et pire que tout, la situation dans laquelle je suis, dormir l’hiver.
Lorsque le soleil finit par se lever, je n’avais pas eu le temps dormir une seule seconde. Les rayons froids ne me réconfortaient en aucun cas. Je me mis à suer… La peur qui m’avait empli s’évaporait par chaque pore de ma peau, minute par minute. Puis le monde s’éveilla. Les oiseaux avaient bien sûr disparu et les fleurs étaient fermées, mais je pouvais voir les hommes d’affaires ou écolier passer à travers l’étroite entrée du parc. Je bus une autre gorgée de vin et mangea un bout de pain agrémenté d’une tranche de saucisson. Mon estomac cria de bonheur.
Depuis que j’étais à la rue, j’avais eu le temps de me créer une identité. Depuis, pour bon nombre de personne, j’étais Aqualung, inspiré de l’album que Jethro Tull, qui racontait dans sa première partie l’histoire d’un mendiant. Je ne l’avais jamais étudié en profondeur, mais tant qu’à avoir un nom honorable, je l’empruntais.
Le parc comportait ses habitués évidemment. J’avais eu l’occasion de leur parler à tous. Ce qui était plutôt amusant c’est que chacun d’entre eux était plutôt solitaire. Il y avait le jeune, Mellon Collie. Un adolescent en plein dans sa crise d’adolescence, dans une sale crise qui le démangeait de l’intérieur. À chaque fois qu’il venait, il faisait quelque chose, de l’écriture, de la musique, du dessin… Il était visiblement assez perdu. Mais il y avait également cette fille, Closer Flower, qui, au contraire, venait et s’asseyait sans sourciller jusqu’au moment de partir. Une très belle jeune fille, seule dans sa tour d’ivoire… C’est celle avec qui j’ai échangé le moins de mot, une fois à propos de la pluie qui commençait à tomber, quand je lui avais porposé un parapluie. Elle avait gentiment refusé, me disant qu’elle adorait la pluie. Non, elle m’avait même carrément fait un éloge de ce phénomène météorologique. De plusieurs minutes. C’était amusant. Comme si elle cachait des choses au fond d’elle… Et enfin le dernier, Jim « Goo » Glass, un véritable junky, il venait toujours décuver ici. Vraiment sympathique lui par contre, il m’a dépanné lorsque je n’avais plus de clope par exemple. De nous tous, c’est le seul qui semblait pleinement… heureux. Mais bon, les plus pessimistes, dont moi diront que ça ne pourrait durer…
Je ne pouvais pleurer, le froid était trop puissant pour que j’y pense, mais en plus, j’aurais eu peur que les larmes ne glacent directement sur ma peau.
Bien sûr j’avais déjà pensé à la mort. Et c’pas une belle affaire. J’ai le sentiment que j’ai encore des choses à faire ici-bas, même si aujourd’hui je ne suis rien de plus qu’un vulgaire mendiant. Mais ça n’a pas toujours été comme ça hein. Mais du jour au lendemain, les évènements se sont précipités et me voilà. Ca fait près de 20 ans que je suis à la rue maintenant, l’insupportable est devenu mon quotidien. À vrai dire ça ne me touche même plus. Je suis habitué à voir les gens me fuir, à trimer pour avoir de quoi bouffer, et pire que tout, la situation dans laquelle je suis, dormir l’hiver.
Lorsque le soleil finit par se lever, je n’avais pas eu le temps dormir une seule seconde. Les rayons froids ne me réconfortaient en aucun cas. Je me mis à suer… La peur qui m’avait empli s’évaporait par chaque pore de ma peau, minute par minute. Puis le monde s’éveilla. Les oiseaux avaient bien sûr disparu et les fleurs étaient fermées, mais je pouvais voir les hommes d’affaires ou écolier passer à travers l’étroite entrée du parc. Je bus une autre gorgée de vin et mangea un bout de pain agrémenté d’une tranche de saucisson. Mon estomac cria de bonheur.
Depuis que j’étais à la rue, j’avais eu le temps de me créer une identité. Depuis, pour bon nombre de personne, j’étais Aqualung, inspiré de l’album que Jethro Tull, qui racontait dans sa première partie l’histoire d’un mendiant. Je ne l’avais jamais étudié en profondeur, mais tant qu’à avoir un nom honorable, je l’empruntais.
Le parc comportait ses habitués évidemment. J’avais eu l’occasion de leur parler à tous. Ce qui était plutôt amusant c’est que chacun d’entre eux était plutôt solitaire. Il y avait le jeune, Mellon Collie. Un adolescent en plein dans sa crise d’adolescence, dans une sale crise qui le démangeait de l’intérieur. À chaque fois qu’il venait, il faisait quelque chose, de l’écriture, de la musique, du dessin… Il était visiblement assez perdu. Mais il y avait également cette fille, Closer Flower, qui, au contraire, venait et s’asseyait sans sourciller jusqu’au moment de partir. Une très belle jeune fille, seule dans sa tour d’ivoire… C’est celle avec qui j’ai échangé le moins de mot, une fois à propos de la pluie qui commençait à tomber, quand je lui avais porposé un parapluie. Elle avait gentiment refusé, me disant qu’elle adorait la pluie. Non, elle m’avait même carrément fait un éloge de ce phénomène météorologique. De plusieurs minutes. C’était amusant. Comme si elle cachait des choses au fond d’elle… Et enfin le dernier, Jim « Goo » Glass, un véritable junky, il venait toujours décuver ici. Vraiment sympathique lui par contre, il m’a dépanné lorsque je n’avais plus de clope par exemple. De nous tous, c’est le seul qui semblait pleinement… heureux. Mais bon, les plus pessimistes, dont moi diront que ça ne pourrait durer…
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