Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

O Algérie


Par : maxarus
Genre : Réaliste, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 7


Publié le 03/04/2011 à 13:57:15 par maxarus

-Ils sont ici ? Tous ? Interroge le supérieur .
-Pas tous, y en a encore quelques-uns qui doivent traîner dans les rues mais c'est qu'une question de temps avant de tous les retrouver .
-Bien, prévenez moi quand cela sera fait .
Le gardien hoche la tête et laisse rentrer son supérieur . Celui-ci se retrouve dans une petite pièce sombre, dedans plusieurs prisonniers attendent, par terre, fatigués, sauf un, mains liés à une chaîne qui pend au plafond, debout et essoufflé .
-Je n'ai pas l'impression qu'on est pris soin de vous . Commence le nouveau venu .
Personne ne répond, les hommes le regardent avec un air de mépris .
L'homme d'origine maghrébine hausse les épaules puis sort un paquet de cigarettes de sa poche .
-Qui fume ici ?
Toujours aucune réponse de la part des soldats .
-Très bien, dit il, faites comme vous voulez .
Il s'assoit à l'envers sur une chaise, les mains sur le dossier, une cigarette fumante dans la main gauche, il prend une inspiration de tabac puis expire doucement .
-Écoutez, reprend il doucement, je sais que vous n'avez rien à me dire alors permettez moi de me présenter : Je m'appelle Amin Barka, comme vous devez le savoir je fais partie du F.L.N .
Le fumeur laisse un peu de temps à ses interlocuteurs pour avaler l'information, il sait que avant de venir, ses camarades n'ont pas dû être très indulgents avec les prisonniers .
-Si je parle si bien votre langue c'est parce que j'étais instituteur avant la révolution, notre révolution .
-Fumier... siffle Pasciello dans sa barbe taché de sang .
Amin ne répond pas, il regarde le Corse avec un visage inexpressif, Pasciello grince des dents, c'est de la haine que l'on peut voir inscrite sur son visage .
Le fumeur s'approche puis écrase sa cigarette sur le bras gauche du Corse, ce dernier hurle sa souffrance .
-Ne me redis plus jamais ça, commence Amin, tu ne sais rien de moi, ma famille a été massacré par tes collègues .
Il se retourne brusquement et part taper dans un seau en criant, puis il fait volte-face et se replace devant Pasciello :
-Je me suis battus pour ton pays ! Je suis un ancien de l'Indochine ! J'étais jeune ! Hurle t'il, j'ai vu beaucoup plus de choses que tu n'en verras dans toute ta putain de vie connard ! Mes amis se sont fait embrochés sur place par les baïonnettes de ces jaunes, l'artillerie française qui devait nous aider nous pilonnaient une fois sur deux !
Sa tête est à seulement quelques centimètres de celle du Corse, Amin le regarde d'un air furieux .
-Vous croyez sûrement que vous faites votre devoir ? Demande t'il alors .
Personne ne répond . Amin les regarde puis dis quelque chose en arabe, même quelqu'un qui ne comprend pas cette langue peut en déduire que ce n'était pas sympathique .
-Je devrais peut-être tous vous tuer, de toute façon vous n'allez pas me dire la position de votre foutu camp sur la carte, je me trompe ?
-Rien à foutre de ta carte le fel... crache Pasciello .
-Très bien... reprend Amin, alors vous serez exécutés demain à l'aube, nous n'avons pas à faire de prisonniers .
-Si vous faites ça, reprend le Corse, vous pouvez être sûr que les nôtres vont vous...
Pasciello n'a pas le temps de finir sa phrase, Amin braque son arme de poing sur sa tempe .
-Les tiens comme tu dis... les tiens ne sont jamais partis en opération suicide pour sauver quatre bleusailles dans votre genre, vous êtes condamnés ! Hurle t'il .
Il relâche la pression de son arme, puis s'en va en claquant la lourde porte en fer, du sable et de la terre tombe du plafond craquelé et sec, pas de fenêtres, juste une sorte de lucarne creusé à la main filtre une lumière douce .
-Je veux pas crever ici putain... sanglote un des hommes, merde j'ai pas demandé ça !
Pasciello ferme les yeux, il réfléchit, il sait bien qu'il ne peut rien faire mais il doit trouver une solution, tout les autres sont amorphes, c'est peine perdu de les faire bouger, en plus avec les mains liés ce n'est guère mieux .
-C'est pas la joie, murmure t'il, pas la joie du tout .


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