Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

O Algérie


Par : maxarus
Genre : Réaliste, Action
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2 : Alors comme ça c'est votre baptème ?


Publié le 11/03/2011 à 22:10:56 par maxarus

14 Septembre 1955, au sud-est de l'Algérie, base française « Le Cormoran »


-Duvivier tu montes dans cet hélico oui ou merde ? Dit le sergent d'une voix forte, tu crois pas qu'on va t'attendre pendant deux ans, t'as le vertige ou quoi ?
Le seconde classe Duvivier monte avec peine dans le H-34, son sac est trop lourd, il n'est pas habitué encore . Il s'assoit avec peine là ou il peut, à côté de lui le seconde classe Petit et le caporal première classe Joran l'aide à se mettre à l'aise .
-T'inquiètes pas Jules, tu va t'y faire, ça fait combien de temps que t'est là ? Demande Joran en remontant ses lunettes .
-A peine deux mois, c'est ma première sortie . Dit-il encore essoufflé .
Ca y est, l'hélico se met en marche, tranquillement il quitte la terre ferme pour les airs, le vrombissement du moteur assourdit l'intérieur du véhicule de combat, de plus, les secousses ballottent de droite à gauche les soldats embarqués .
Le sergent Honchard, grand et mince mais disposant d'une musculature assez développé, était resté debout une main attaché à une poigné fixé au plafond, la casquette kaki vissé sur la tête, une paire de lunettes de soleil qui lui recouvre les yeux, une écharpe blanche enroulée autour du coup, tel étaient les accessoires de survie dans le désert, et il l'avait bien compris, son arme, une MAT-49 avait déjà eu à se battre contre des insurgés .
Cet homme est un parfait combattant .
Le caporal Joran fait plutôt penser à la figure même d'un instituteur, propre sur lui, des lunettes de vue, la barbe rasée et les cheveux bien coupés, Joran est la caricature même de l'officier supérieur sortant de Saint-Cyr .
Petit lui, est plutôt banal à part pour ses yeux d'un bleu profond, il est mal rasé ce jour-là, trop fatigué, il dort à moitié accoudé à la bordure de l'hélicoptère .
C'est compréhensible : la montre de Joran indique six heures vingt-cinq .
Le soleil se lève à peine mais la lumière émise offre un cadre irréaliste :
Le sable avec la lumière du soleil encore rouge donne l'impression que l'hélicoptère survole des granulés rose et or alors qu'une légère brise emporte avec elle quelques uns des petits grains, mais vu du ciel, tout cela est dur à voir.
Le silence est palpable, pas un seul bruit dans le désert à part trois H-34 se suivant de près .
Tout les jeunes soldats imitent Petit dans sa sieste, peu on bien dormi cette nuit, beaucoup n'ont même pas fermé l'oeil . Car aujourd'hui une descente est prévu dans un village, c'est l'état-major qui leur a confié cette mission, partir en reconnaissance, évaluer la situation, trouver les résistants et facultativement trouver des caches d'armes .
Pendant une heure à peu près les véhicules font route, au bout d?un moment le pilote se retourne et s'adresse au sergent, le sergent Honchard, commandant du groupe deux, composé entre autres de Joran, Duvivier et Petit ainsi que six autres membres, prend aussitôt la parole :
-Les filles réveillez vous ! Lance t'il entre provocation et agacement .
Les soldats battent des cils, baillent, se frottent les yeux et regardent leur supérieur l'air abruti.
-Bon, écoutez moi bien, pour la plupart c'est leur première mission, si il y a du grabuge le premier qui joue au héros je lui met mon poing dans la gueule c'est compris ?
-Oui sergent . Répondent les hommes en choeur .
-Ne tirez pas dans tout les sens non plus, les balles ça poussent pas sur les arbres, très bien je vous explique la situation, même si on a fait un « briefing » hier je vais répéter afin que ce sois clair : On va survoler plusieurs fois le village, ce seront les deux gars sur les canons de vingt qui balanceront la purée, après on descends et on achèvent le restant et tout ira bien, mais ça, c'est juste en cas qu'on est des fels à la botte, sinon on reste calme et on fait notre patrouille tranquillement, pigé ? Tout en énonçant ses dernières consignes en scrutant chaque hommes du regard .
-Pas tout à fait . S'exclama Joran .
-Qu'est ce que t'as pas compris toi ?
-Trois hélicos canons ça fait beaucoup pour une descente dans un petit village non ? Railla t'il sur un ton sérieux . Puis sérieusement, jamais on a eu tant de matos, vous êtes sur que c'est qu'une mission d'éclaireur sergent ?
Le sergent fait la moue, une moue moqueur, il balançait sa tête comme pour dire oui, il s'approche de Joran, il se pose juste devant lui et croise les bras .
-Ben bravo, bien ton analyse ! Alors t'est fière de toi ? Hein le communiste ? Siffle t'il .
A ces mots Joran se lève, les deux hommes sont face à face, leurs visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre .
-Je veux bien qu'on s'explique si c'est ce que tu veux sale coco, mais ça sera tout à l'heure, quand y aura que toi et moi et personne d'autres, là j'te montrerais mes opinions politiques sale rouge . Ricane Honchard fièrement .
Puis le sergent fait volte-face et continue à se moquer d'un rire gras


J'étais vraiment nerveux . Surtout quand le sergent a annoncé qu'on s'approchaient . Il regarde Duchesky et Barrucq, et les désignent pour s'installer sur les deux canons de vingt, Barrucq est un peu nerveux mais confiant alors que Duchesky n'a pas l'air vraiment bien .
Duvivier non plus n'est pas très bien .
C'est vrai que c'était sa première mission mais cela l'était aussi pour plein d'autres du groupe, mais, moi, je me sentais vraiment mal, j'avais comme une boule au ventre .
Joran se met près de moi et chuchote :
-Ce type est une vraie salope, mes opinions politiques ne regarde que moi .
Je rétorque que c'était sûr, même si je n'écoute pas trop ce qu'il me dit .
-Je suis sûr que y a des fellagas dans ce village, il a pas été clair l'autre, mais j'en suis sûr . Articula Joran inquiet .
Juste après avoir fini sa phrase nous pouvons enfin voir le village, installé sur une montagne et plutôt assez étendu bien que protégé par des murs paraissant ancien .
Le pilote fait un signe à Honchard, ce dernier acquiesce et hurle à l'attention des deux mitrailleurs :
-Messieurs on me signale que vous avez l'autorisation de tir ! Mais vous ne tirez que sur ceux qui portent des armes bien entendu ! Sinon vous passerez par un rapport je pense ! Dit il en ricanant .
Voilà nous étions au dessus du village, Joran et moi on s'est un peu approché pour voir dehors, vu du haut le village semble être désert, le sergent jette un coup d'oeil puis crache dehors quand soudain il braille :
Putain Barrucq y en a un sur le toit de la petite maison blanche, dégomme le !
Honchard tel un félin pivote sur sa gauche pour rester à l'abri derrière le fuselage de l'appareil, une balle aurait pu l'atteindre à la tête s'il n?avait pas réagi, la balle qui avait continué son trajet s'était logé dans le plafond métallique de l'appareil donnant comme réaction aux hommes de s'accroupir en regardant en haut .
-Le con ! Siffle t'il entre ses dents, bon c'est bon c'est passé les filles, remettez vous !
A côté Barrucq vide le chargeur du canon vers la cible, puis, relâche enfin les deux petites manettes, il est un peu essoufflé et surpris par la puissance du canon, il articule juste :
-Je l'ai eu non ?
Le sergent tente alors un oeil dehors pour voir ceci et affirme indifférent :
-Ouais tu l'as eu ce bel enculé, tu l'as pas raté d'ailleurs . Il siffle admiratif puis éclate de rire .
Le pilote félicite Barrucq puis se remet à patrouiller autour du village, il s'était mit exprès en mode stationnaire pour apporter une précision accrue au mitrailleur .
-Et ben j'ai pas l'impression qui est vraiment foule . S'exclama Honchard avec un air vaguement déçu .
Il releva la tête pour observer les signes que lui fait le chef du groupe de l'hélico d'en face, celui-ci lui fait signe de sa main de descendre, Honchard salue de la main droite puis ordonne au pilote de se poser dans le village .
Le pilote s'exécute, et fini par se poser à l'extrémité sud du village, juste avant notre atterrissage j'ai pu voir les deux autres engins se poser aussi, un vers le nord et un autre vers l'est .
Honchard descends en premier, et nous fait signe de le rejoindre, tout le monde descend puis le H-34 remonte dans les airs, je le regarde, mélancolique que je suis ! J'aurais bien voulu rester à l'intérieur moi !
-Petit tu te grouilles de te ramener ! Ordonna Honchard à mon encontre .
Puis le sergent se retourne et demande :
-Bardant viens ici avec ton fusil je vais avoir besoin de toi .
Bardant acquiesce et prend son fusil sniper, un M1-D .


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