La ruelle bordant le bâtiment de John ne semblait pas cacher de zombie. La rue était déserte et un hululement de hiboux persistait dans l’atmosphère. Le chasseur fit quelques pas en avant en tournant la tête a droite et a gauche pour s’assurer qu’aucun monstre ne rodait dans le quartier. Mais autre chose le préoccupait, sa femme et sa fille ne semblait pas être dans l’appartement. Elle devait sûrement être partit quelque part … mais où ? Rien ne semblait vouloir l’indiquer. John ne pouvait pas retourner se coucher après une rencontre avec un revenant d’outre-tombe. Le héros continua de marcher dans les rues de Pieces à la recherche d’une quelconque forme de nécromancie à abattre. John s’arrêta dans une ruelle étroite qui se finissait en un cul-de-sac. Un bruit maintenant devenu habituel retentit dans son dos. John fit demi-tour et épaula au quart de tour sa carabine. Un nouveau mort-vivant avançait vers lui en trainant sa jambe droite dénudé de pieds. On pouvait distinguer que sa jambe s’arrêtait vers son talon et que des petits ligaments pendaient. Celui-là avait perdu un œil, ne conservant qu’un troue vide a la place. John visa son visage et lui décolla une balle dans le front. A l’impact, un liquide jaune jaillit de son crâne tel une bouche à incendie détraqué. John se protégea, ne connaissant pas l’identité de ce qui pouvait sans doute être du pus, en mettant croisant ses deux bras devant son visage. La tête de son ennemi cracha quelques gouttes jaunâtres puis le zombie tomba sur le trottoir raide mort en criant comme un fauve. John rangea son arme à feu dans l’étui en bandoulière derrière son dos prévu à cet effet avant de sortir de cette ruelle. Loin, très loin, à plusieurs kilomètres un jeune homme du nom de Vergil se réveilla en sursaut.

Vergil cligna des yeux, distingua la forme des différents meubles autour de lui avant de posa une main sur sa bouche et de se masser légèrement la mâchoire en poussant un petit gémissement. Il était dans une toute petite salle… la pièce bougeait… Il y avait des secousses… Vergil était dans une voiture… ou un camion. Un camion plutôt, c’est plus pratique pour transporter une personne. Quelqu’un lui tournait le dos a coté de lui, le jeune homme pouvait apercevoir sa silhouette. Vergil ne savait pas du tout où il se trouvait. Mais la fatigue l’empêchait de se lever.

« Ah ! Monsieur Vergil. S’écria la voix de la silhouette »
Le jeune homme tourna sa tête, la silhouette s’était retournée.
« Vous souvenez vous de ce que vous faites ici ?
-Pas… du tout. Répondit Vergil en achevant les deux derniers mots »

Il toussa plusieurs fois avant qu’un petit filet de sang s’échappa de sa bouche pour lui tâcher son t-shirt noir.

« Nous avons faillit pas vous retrouver. Mais vous êtes à nous maintenant.
-De quoi… parlez… vous ?
-Vous savez très bien. Nous allons attendre d’arriver à bon port »

Vergil referma les yeux et tenta de se rendormir. Sans manque d’énergie ne lui permettait pas de tenir une discussion et de rester éveiller. Mais une nouvelle secousse particulièrement intense fit soulever tout le véhicule ainsi que me mit sur lequel il était allongé. Maintenant, c’était sûr, il était bel et bien réveillé.

« Monsieur Vergil. Je ne vous conseille pas de vous lever. »

Mais il ne répondit pas et posa ses deux mains sur les rebords de son lit en faisant une grimace.

« Je vous ai parlé. »

Vergil tenta de se lever mais la personne toujours assise à coté de lui haussa légèrement le ton
« Asseyez-vous ! »

Vergil n’obéit pas et poussa sur ses appuis pour s’assoir sur le rebord de son lit, dos à son interlocuteur. Il était dans le coffre d’un camion, on aurait dit qu’il était dans une sorte d’ambulance mais l’ambiance était bien plus sombre et provocateur.

« Je suis où ? Demanda Vergil d’une voix glacée.
-Ne posez pas de question.
-Qui êtes-vous ?
-Jonathan Drake. C’est tout ? Assis.
-Je n’ai pas l’intention de m’assoir répondit Vergil avec un soupçon d’ironie dans le ton de sa voix. Je veux savoir ce qui se passe.
-Nous savons qui vous êtes répondit Drake
-De quoi ?
-Vous êtes un chasseur de prime Vergil. Le gouvernement m’a chargé de vous arrêter et nous allons nous servir de vous pour un test.
-Super mais comment m’avez-vous retrouvé ?
-Cela ne vous regarde pas. Nous sommes arrivés d’ailleurs. »

Le véhicule se stoppa d’un seul coup. Vergil regarda le sol, une petite goutte de sueur coula le long de sa joue et s’éclata à terre dans un clapotis. Drake attrapa le bras de Vergil et le força à se lever, ce dernier se laissa faire, sachant qu’il ne pouvait échapper à son destin. Drake leva le pied et donna un coup sec contre la porte du coffre qui s’ouvrit a la volée. La lumière du jour étouffa le coffre et aveugla Vergil qui plaqua sa main libre devant ses yeux. Drake ne fut pas gêné par le soleil et mit un pied à terre avant de forcer Vergil à en faire de même. Le jeune homme pût distinguer les traits de son interlocuteur. Drake possédait un bouc blanc, une peau légèrement bronzé, un nez aplati et des yeux bleus qui lui filaient un air machiavélique. La porte coté conducteur claqua, Vergil tourna la tête et distingua une autre personne qui arrivait vers eux.

« Il a été sage Drake ? Demanda l’inconnu
-Oui. Ne t’inquiète pas pour ça Nathan. Bon, on est prêt du village ?
-On est au bord, là vient voir ! »

Les arbres autour d’eux étaient tous morts, aucun n’avait des feuilles, les buissons étaient tous marrons ou rouge foncés et la route était teintée d’un marron sauvage. Drake resserra sa main sur le bras de Vergil et le força à avancer devant le camion. Peu à peu se dessinait devant eux un vide au fond duquel un village aux maisons délabrées s’y trouvait. Un vieux clocher délabré trônait au milieu donnait un air faussement macabre a l’environnement. Le vide était quand même assez profond et quiconque tomberait dedans pour rejoindre le village pourrait s’y rompre le cou, se casser un membre voire mourir. Nathan regarda Drake

« On lui montre ?
-Oui. Vergil, veuillez regarder de plus près ce village en ruine »

Vergil le regarda d’un air méfiant avant d’avancer devant les deux rigolos et d’observer le village plus bas. Les deux comparses se firent un clin d’œil et Drake donna un énorme coup de pied dans le dos de Vergil qui décolla aussitôt avant de tomber dans le vide. La chute parut assez longue, les cris de notre héros résonnèrent dans toute la vallée et son corps atterrit dans un vieux jardin dont les légumes et plantes ne pousseraient sûrement plus jamais. Entouré d’une clôture et d’une petite porte en bois, Vergil resta sans bouger.

« Merde, tu l’a tué ! S’exclama Nathan
-On s’en fout répondit Drake. Les zombies mangent aussi les cadavres parait-il. On reste ici et on regarde si c’est vrai que des morts-vivants vivent ici. Ensuite on fait un rapport au chef. »

La porte en bois du jardin grinça, le corps de Vergil ne réagit pas. Un zombie identique a ceux trouvés dans Pieces s’avança lentement, les bras en l’air.

« Putain, ils existent, ce n’est pas une rumeur ! On y va ! Met le moteur en marche »

Nathan et Drake remontèrent rapidement dans le camion. Mais près d’eux, caché derrière d’énorme roches gris, une vingtaine de zombie tous différents les uns que les autres surgirent. Certains avait un œil en moins, d’autre une mâchoire absente, un troisième bras dans le dos, cette couleur verte horrible et d’autres caractères. Nathan n’eut pas le temps de mettre la clé dans le contact qu’une secousse eut encore lieu. Le camion vibra puis la tête monstrueuse d’un mort vivant apparut devant le pare brise.

« Putain ! DEMARRE NATHAN ! DEMARRE ! »

Ce dernier ne se fit pas prier, il enclencha tout de suit le moteur et recula sans regarder dans le rétroviseur. Le mort vivant ne céda pas et resta accroché au véhicule. Les autres zombies sautèrent chacun leur tour sur le camion et se hissèrent sur le toit pour y passer leur bras a travers et provoquer d’énormes troues. Une main sortit du plafond du camion et attrapa le visage rose de Nathan qui ne pouvait maintenant plus crier. La main verte le serra énormément fort, le zombie du pare-brise donna un coup de tête contre la vitre qui se brisa. Drake ne put s’empêcher de crier. Malheureusement trop tard, le zombie approcha sa tête vers celle du survivant avant de lui mordre la joue puis il finit par le dévorer entièrement sans prendre le temps de mâcher ni de se soucier de ce qu’il faisait. Ces êtres avaient perdu la raison. Quant à Vergil, quand il se releva enfin et sans dommages apparent, une chance pour lui car il aurait facilement pût se casser n’importe quoi, il fut mis face a face contre un immonde mort-vivants dont la bouche laisser échapper un sang d’une couleur noir.