<h1>Noelfic</h1>

L'Ombre Noire


Par : MassiveDynamic

Genre : Science-Fiction , Action

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 9

La Vérité

Publié le 15/12/10 à 22:36:34 par MassiveDynamic



Quand bien même l'évolution, les réactions primaires de l'Homme demeurent.

"Et donc... D'un entrepôt abandonné mais pas tant que ça, on passe à une entreprise qui vend des matelas... Splendide, la transition. "

Les adolescents se tenaient droit devant l'entreprise de matelas Shelt situé dans une petite localité près de leur village. Un large parking relativement désert précédait les infrastructures du bâtiment d'apparence très moderne et relativement accueillant. Le bâtiment, haut d'une trentaine de mètres, faisait tache autour des petites maisons de campagne de la région. De part sa modernité, sans doute. Un panneau géant "Shelt" en blanc majuscule se suspendait dans les airs. L'entrée était une double porte prolongée par un couloir vitré. Les adolescents se stoppèrent devant les portes.

"Alors c'est ici que Treeves nous a donné rendez-vous... ? "

"Apparemment... "

"Mieux vaut-être sur nos gardes, rien ne prouve qu'il ne nous ment pas. Quel intérêt de se faire passer pour Fermi, enfin, George Scherff comme il l'appelle, si ça n'est pas lui... ? "

"Ouais, moi aussi je trouve ça louche. Mais si on veut des réponses, on a pas le choix... "

Shaun et Roderick discutaient devant les portes. Et Raphaël et Mehdi en firent de même.

" Une entreprise de matelas... Drôle d'endroit pour un rendez-vous. "

"Effectivement. Mais l'endroit n'est pas totalement à l'écart, ça n'est situé qu'à quelques mètres de la route. Par conséquent il ne cherchait pas à s'isoler. Et il est familier à l'entreprise, également. Mais je ne te cache pas que tout ça commence à vraiment faire bizarre. On nous cache des choses, et peut-être un peu trop de choses, d'ailleurs. "

Déclara Raphaël.

Roxanne scrutait les bordures du bâtiment. En observant la porte de plus près, elle put remarquer un étrange dispositif. Un rond circulaire, proportionnel à la taille de la rétine. Etant donné l'absence de poignée sur les portes d'entrée, ce devait-être le moyen d'accès.

"Dites, désolée de vous interrompre, mais vous connaissez beaucoup d'entreprise, de matelas plus particulièrement, qui emploient une reconnaissance visuelle pour entrer dans le bâtiment ? "

"On peut dire que niveau sécurité c'est moderne... "

Déclara Shaun, visiblement très vif...

"Et suspect. Enfin, ou pas, la pratique est peut-être relativement répandue dans le domaine des entreprises... "

Avança Raphaël.

"Sans doute, mais une reconnaissance visuelle, quoi. Dans un patelin comme le notre ? Y'a définitivement anguille sous roche. En plus, le bâtiment ne date pas d'hier, ça doit faire depuis mes six ans que cette entreprise existe, si ce n'est plus... Va savoir les magouilles qui s'y trament, entre ces murs... "

Soupçonna Mehdi. Puis à peine termina-t-il sa phrase qu'il remarqua la présence pourtant flagrante d'une caméra miniature juste au dessus de la porte, sous forme de judas. Le petit indicateur rouge montrait qu'elle fonctionnait parfaitement, et le réticule semblait suivre leurs mouvements.

"En nous observe... Est-ce qu'ils peuvent nous entendre... ? "

Reprit-il.

Puis brusquement, dans un fracas métallique, brisant le charme et la sensation de mystère entourant ce lieu, la double porte s'ouvrit en coulissant et s'heurtant aux fenêtres vitrés pour laisser entrer les cinq personnes qui, surpris, laissèrent échapper un petit cri de surprise.

"Sympa, l'accueil... "

Dit ironiquement Shaun d'un air méfiant.

"Cliché, surtout. On se croirait devant une maison hanté, avec la porte grande ouverte d'un coup d'un seul. Manquerait plus qu'elle se referme tout aussi brusquement derrière-nous, et je pourrais plaider pour un Dracula du vingt-et-unième siècle. "

Pesta Raphaël.

"Ou d'un serial-killer de méchants qui nous tend un piège !"

S'exclama Roderick. Sauf que les méchants, ça n'était pas eux.

Mehdi tapait le creux de sa main gauche sur son front, alors que les autres fouinaient dans leur sac. La porte ne daignait pas vouloir se refermer, et personne ne voulait faire le premier pas.

"Bon... On fait quoi ? "

Dit Roxanne, tremblotant légèrement.

"Bah... C'est un rendez-vous, que je sache. On a rien à craindre. Si on lui fait confiance. Et au pire, j'ai quelque chose de plus efficace que nos lames... Donc allons-y. On va pas resté planté là comme des cons toute la journée. "

Et sur ces derniers mots prononcés par Shaun, il s'avança et fit le premier pas. Les autres suivaient derrière. L'intérieur était moderne, presque futuriste, tout y était blanc et noir. Des sièges en fibre de verre et aux pieds chromés, probablement une salle d'attente. Le hall se séparait en deux grands couloirs bordés de pièces, mais ce qui s'apparentait à une salle d'attente suivit d'un accueil se trouvait droit devant eux.

Les adolescents traversèrent l'accueil en slalomant entre les chaises, laissant leurs yeux vagabonder sur les murs blancs ornés de tableaux représentant la tapisserie de L'Apocalyse de Saint Jean, tableaux visiblement inspirés par les travaux d'Hennequin de Bruges. La décoration déteignait bien trop avec cet aspect si moderne et sobre qu'ils ne purent s'empêcher de contempler les tableaux dix bonnes secondes avant d'être interrompus.

"Puis-je vous aider, messieurs ? "

Ils se retournèrent. Immédiatement, une certaine tension s'installa en ces lieux. Surtout dû au silence qu'instaura l'interpellation des adolescents par cette voix pour le moins surprenante. Sous leurs yeux se dressait un grand blond, le bon mètre quatre-vingt, les cheveux tressés vers l'arrière. Ses yeux étaient bleus et il arborait fièrement un bouc très bien rasé. Son petit nez ainsi que son menton bien rangé lui donnait un aspect juvénile, sa silhouette juvénile venant corroborer cette apparence. Sentant ses hôtes stressés et sur le qui-vive, l'inconnu tenta de détendre l'atmosphère.

"Mes excuses, je suis chargé de l'accueil. Je vous ai vu patienter devant nos locaux, j'ai donc décidé de vous laisser entrer. Je me nomme Flynt, mais appelez moi Fly ! Puis-je faire quelque chose pour vous... ? "

Sa voix était amicale et son sourire radieux. De plus, sa voix relativement montée dans les aigües rendait l'homme encore plus rassurant. Même si les jeunes restaient méfiants, Mehdi s'heurta à un début de conversation, demeurant cependant toujours un peu hésitant.

"Nous... Nous avons rendez-vous. Avec "Fermi"... "

Le front de l'homme se plissa l'espace d'une demie-seconde, puis il sourit à nouveau, affichant cependant un léger air perplexe.

"Fermi ? Le Fermi ? Celui dont tout le monde parle ? Celui qui a plongé notre monde dans la panique et le chaos ? "

"Lui-même... Ou tout du moins celui qui prétend l'être. "

Reprit Mehdi.

"Et bien, au risque de vous décevoir, je ne pense pas qu'un criminel mondialement recherché ne se terre ici. Nous confectionnons et vendons des matelas, c'est tout. "

Il ment. Mehdi le savait bien. Non pas pour sa politesse exacerbée ni son sourire paraissant presque faux, mais pour son esquive des plus mal joués et le fait qu'il n'ait même pas relevé le fait qu'ils avaient "rendez-vous" avec "Le Fermi". Voulant continuer à jouer son jeu, il continua de le questionner.

" Pour une entreprise, vous n'avez pas des masses d'employés, à en juger par le vide ambiant des locaux... "

Flynt eut un léger rictus avant de répondre.

"Et bien, voyez-vous, c'est qu'avec les récents évènements... La plupart des gens quittent leurs emplois. Si certains sont imperturbables dans leur routine, nos employés n'eurent pas la même réaction. Nous avons donc congédié tous nos employés régionaux en attendant que les choses se calme, tout simplement. "

Répondit-il, affichant toujours son sourire éclatant et ravageur.

"Et cette sécurité au dehors... C'est pour quoi ? "

Il eut un nouveau accès de rire.

" Allons, la sécurité est la norme de toute entreprise, voilà tout ! Votre maison, vous n'aimeriez pas qu'elle soit cambriolée car vous détenez des objets de valeurs. Et bien nous, nous sommes un facteur économique, nous gérons des finances valant cinquante fois votre maison, nous avons donc une sécurité plus élevée que le simple verrou. "

Et encore un sourire. Et des yeux qui se plissent sous son air enjoué.

"Maintenant, vous m'excuserez, mais je ne peux pas vous détenir ici plus longtemps, messieurs. Comprenez-moi, je suis le gardien de ces lieux ! "

Mehdi était de plus en plus agacé par ses tics de langage. A mi-chemin entre les formules moyenâgeuses et le sur-joué. Il s'essaya à de nouvelles contestations.

"Une entreprise pareille à cet endroit là ? Vous vous prétendez dans la finance, en vente de matelas ? Pourtant ce bâtiment est très mal localisé et date de plus d'une dizaine d'années, et avant, il n'y avait que des champs à perte de vue aux alentours. "

"Ecoutez, nous vendons des matelas, soit vous passez commande, soit vous quittez ce bâtiment, s'il vous plait. "

Son s'il-vous-plait paraissait presque forcé. D'un coup, son sourire ne prenait plus les trois quart de son visage. Fly était tout de suite moins accueillant. La tension qui s'était installée auparavant semblait tout à coup refaire surface.

L'homme paraissait clairement jouer un rôle, et ce qui semblait être sa vraie nature tendait à émerger peu à peu. Mehdi commençait à comprendre le but de cet accueil si décalé.

" Bien, je souhaite passer une commande. "

Stupéfaction générale pour ses amis qui ne comprenaient pas cette décision. Il en allait de même pour Fly qui paraissait légèrement surpris. Mais son sourire était cependant revenu. Comme s'il attendait cette décision depuis un moment.

"Ah ! Très bien, dans ce cas veuillez me suivre ! "

Fly conduit les adolescents jusqu'à son bureau, trois mètres plus loin, et les fit entrer. ils s'installèrent dans son bureau. Cette fois-ci, la pièce était en marbre avec de légères dorures. Le bureau était ovale, et Fly prit un fauteuil alors que les jeunes durent rester debout. Des bibliothèques se trouvaient tout le long de la petite pièce.

Le ton du blond changea radicalement. Il fixa Mehdi droit dans les yeux et sembla lui poser ce qui semblait être un ultimatum.

"Très bien, avant de remplir le formulaire, souhaitez vous me poser une dernière et unique question ? "

Mehdi avait déjà compris, mais le reste du groupe comprit à son tour. C'était de ça dont il était question. Le mail de Treeves, il les avait prévenu. Et c'est également ce que disait Fermi sur youtube. Une seule et unique question, hein ? Mehdi se tourna vers ses camarades. Ils se dévisageaient tous. Tous attendaient la même chose. Tous avaient probablement en tête la même question. Puis, un dernier doute subsista dans la tête de Mehdi. Peut-être qu'il allait vraiment remplir un formulaire, et que ce Fly était tout ce qu'il y avait de plus sincère.
Ouvrant ses lèvres, avec conviction, assurance, il fixa Flynt dans le blanc des yeux.

"Je veux la vérité sur George Scherff et ce qui se passe actuellement. Non, pour faire court, je veux tout simplement la vérité. "

A nouveau, un silence s'installa. Les deux individus ne se quittaient pas du regard, comme s'ils se jaugeaient. Cela dura un court instant, puis une dernière phrase vint enfin changer la donne.

"Très bien. Treeves vous attend. Suivez-moi. "

Oui, la donne avait changée. Ils allaient faire parti de ceux qui savent.

Commentaires

Sarezzo

07/01/11 à 13:09:14

Non, j'avais parfaitement compris cela. Ce que je demandais, c'est pourquoi faire passer Treeves pour Fermi alors qu'on sait pertinnemment que c'est lui.

MassiveDynamic

06/01/11 à 21:31:30

Hey hey,

alors c'est peut être trop implicite dans le chapitre 8, mais le mail de "Fermi" (Treeves) comporte des références à leur rencontre ( George Scherff est évoqué << vous savez de qui je parle >>, et le << je vous avais dit qu'on se reverrait >>, référence à la dernière phrase de Treeves après leur rencontre. Enfin, la phrase de Shaun << [...] vu que notre hôte ne semble pas convaincu par les couteaux >> est le dernier indice qui sert à faire la liaison. C'était peut-être trop implicite, oui, mais le tout ne sera expliqué que bien plus tard, si les personnages n'évoquent pas cet aspect caché c'est tout simplement à cause de ce qu'ils vont apprendre. Mais ne t'en fais pas, cette explication là sera fournie à la toute fin de cet arc, et sera très explicite. Merci encore de ton analyse en tout cas :)

Sarezzo

06/01/11 à 21:14:06

"Alors c'est ici que Treeves nous a donné rendez-vous... ? "

? Heu n?était-ce pas Fermi ? Et je viens de me rendre compte d?une autre incohérence du chapitre précédent, le mail est présenté comme provenant de Fermi, mais tu implicites par la suite qu?il provient de Treeves? Faudrait savoir?

« En plus, le bâtiment ne date pas d'hier, ça doit faire depuis mes six ans que cette entreprise existe, si ce n'est plus... Va savoir les magouilles qui s'y trament, entre ces murs... " »

? 15-20 ans, pour un bâtiment, c?est encore jeune. On peut dire qu?un bâtiment a de l?âge à partir de 30-40 ans.

« un bouc très bien rasé »

? Pour tout ce qui est barbe, on dit « taillé(e) ».

« donnait un aspect juvénile, sa silhouette juvénile venant corroborer cette apparence »

? Répétition de « juvénile ». Enlève le second, il ne sert strictement à rien.

« Je me nomme Flynt, mais appelez moi Fly »

? Encore un nom anglais.

« De plus, sa voix relativement montée dans les aiguës rendait l'homme encore plus rassurant »

? Hum, personnellement, un mec pareil avec une voix aigue me rendrait plus méfiant qu?autre chose. Ce sont les voix grave et/ou profonde (et/ou tranquille) qui rassurent.

« Nous... Nous avons rendez-vous. Avec "Fermi"... »

? Bon, là encore. Pour l?instant, ton schéma est le suivant : c?est Fermi qui est en fait Treeves mais qui se fait passer pour Fermi qui as invité les ados à le voir parce qu?il est quand même Fermi sans vraiment l?être. Je pense que tu vois où est le problème. D?ailleurs, si Treeves détient la vérité, pourquoi ne pas l?avoir dite dès leur première rencontre ? Là, ça donne l?effet de plaquage d?infos sans que leur débit n?ait été organisé qui émane du récit.

Pseudo supprimé

16/12/10 à 20:17:55

Suite :)

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