<h1>Noelfic</h1>

Survie


Par : Arod

Genre : Horreur , Action

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 1

Prologue

Publié le 13/02/11 à 21:10:45 par Arod

Prologue

J'écris ces lignes pour le futur. Car oui, je crois au futur. Il y en aura d'autres après moi, et je veux qu'ils sachent. Je m'appelle Thésée, et je suis un putain de survivant.

J'ai commencé à tenir un journal juste après le début du chaos. L'idée m'est venue de rédiger quelques lignes chaque soir pour décrire ma journée avant d'essayer de trouver le sommeil. À l'instant où je couche ces lettres sur le papier, je suis relativement en sécurité, j'en profite donc pour recoller les morceaux. Laissez-moi d'abord vous raconter le début des évènements, ce qu'il s'est passé avant le début de mon journal.

Tout a débuté dans la nuit du 4 au 5 août 2013. Je ne suis pas certain de la date exacte, mais admettons. Un scientifique russe constatait qu'une étoile était anormalement brillante, et publiait un article le lendemain sur le Net. Je ne suis pas astronaute, et le buzz que provoqua cette découverte ne mit en émoi qu'une communauté de chercheurs. Mais les nouvelles vont vite, et c'est le 8 août que j'en entendis parler pour la première fois. Cette saloperie de comète entrait dans ma vie. Car c'en était une, et elle se dirigeait droit vers nous. Impossible de l'éviter, de la dévier, ou que sais-je encore. Ce qu'on savait, c'est qu'elle était de taille suffisante pour passer l'atmosphère sans se faire vaporiser comme une merde. On savait aussi qu'elle ne serait dangereuse que dans un rayon de quelques centaines de mètres du point d'impact. Rapidement, le monde entier frémissait d'excitation en attendant la comète, pendant que les scientifiques s'empressaient de déterminer exactement le lieu et l'heure de ce fantastique événement : la Sibérie.
Bande de sales cons.

Elle devait tomber le 13 août à 14 h 17 et 58 secondes. Pour le coup, j'en suis sûr, je crois qu'il n'y a pas un seul habitant de la Terre qui ne connaisse pas précisément cette date. Le phénomène était exceptionnel, et le monde entier l'attendait. C'était comme une fête mondiale. La télévision ne parlait que de ça, et des centaines de personnes avaient planté leur tente non loin du point de collision, pour être les premiers à filmer ça. Et les premiers à partir. À ce moment là, je trouvais totalement ridicule de parcourir des milliers de kilomètres pour assister à un simple feu d'artifice un peu plus violent. J'aurais peut-être dû y aller, en fait, histoire de mourir rapidement et sans prendre conscience de l'horreur qui allait déferler sur nous.

Ma montre affichait 14 h 18 et 3 secondes quand la comète toucha le sol. J'étais avec mes parents, mon frère et ma sœur, et nous étions tous captivés par la télévision. Nous vîmes une simple boule rouge tomber du ciel, et lorsqu'elle frappa le sol loin devant la caméra, le journaliste, ému, se mit à hurler. C'était la première fois depuis des millénaires qu'un objet de cette taille s'écrasait sur Terre, et ce fut un grand moment. Je passe les détails. L'annonce de ce crash ne m'avait pas emballé. J'étais certes impatient d'assister à l'évènement, mais ça ne m'empêchait pas de dormir. Je crois que je considérais ça un peu comme une fête de Noël, ou mon anniversaire.

Le lendemain, 14 août 2013, tout dérapa, à une vitesse ahurissante. Le journal de 13 h annonça que le contact avait été perdu avec toutes les équipes qui se trouvaient sur place, et que d'étranges vidéos circulaient sur le net, apparemment prises par les curieux venus s'installer près de la comète. L'une d'elle fut diffusée et ma famille et moi restâmes silencieux. Un campeur filmait manifestement à l'aide de son Iphone ou d'un caméscope, et la qualité d'image laissait à désirer. Il n'y avait aucun bruit autour de lui, et des centaines de personnes étaient debout, immobiles, et fixaient le même endroit. Je devinais qu'il s'agissait du lieu du crash.

Puis brutalement, tous s'écroulèrent. C'était du délire, je n'en croyais pas mes yeux. Des dizaines de personnes tombèrent comme des dominos, sans même essayer d'amortir leur chute. Comme raides morts. Le cameraman poussa un juron, et sa caméra s'affola. Il n'était apparemment pas sujet au mystérieux mal qui affectait les autres, et il fut bientôt le seul resté debout. Il appela en anglais d'une voix timide, mais personne ne répondit. Il tourna sur lui même, mais nous ne vîmes que des corps allongés sur le sol. Il poussa un ultime juron, et sa vidéo coupa. Abasourdi, je pensai immédiatement à une blague. Sûrement un réflexe rationnel. Des équipes de télévision qui coupent tout contact, et une farce arrangée par tous les campeurs pour semer l'inquiétude dans le monde. C'est fou ce qu'on est prêt à croire, lorsqu'on est continuellement à l'abri dans une bulle protectrice, un monde civilisé et sans danger. J'y ai vraiment cru. Environ deux heures, après lesquelles une bonne partie de la Russie demeurait impossible à joindre, comme muette. C'est environ vers 16 h que la panique s'empara du monde. Il devint impossible de téléphoner, toutes les lignes étaient saturées. Impossible d'aller sur Internet et la télévision ne fonctionnait plus. Brusquement, je me sentis seul. Même barricadé chez moi avec toute ma famille, je me sentis vulnérable. À ce moment là, je me suis sincèrement demandé si la fin du monde de 2012 n'arrivait pas avec un peu de retard.

Je m'arrête ici. Mon journal commença le 17 août 2013, et fut complété chaque jour après cette date. Le voici.

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