Kaileena, l'Impératrice des Papillons
Par : SyndroMantic
Genre : Fantastique , Horreur
Status : Terminée
Note :
Chapitre 16
La Soif
Publié le 28/07/10 à 00:32:33 par SyndroMantic
Le lendemain, Jägdish s'éveilla plus tôt que d'ordinaire. L'autobiographie de Kaileena le fascinait plus que ce qu'il l'aurait prédit. Allongé dans son grand lit d'étoffes et de pourpres, il fut extirpé de sa léthargie par la pensée de cet ouvrage mystérieux qui, la veille, l'avait laissé sur sa faim. Il se leva, prit sur sa table de chevet l'oeuvre qu'il avait pu ramener dans ses appartements, et s'installa à coté de son petit déjeuner pour en feuilleter quelques pages, jusqu'au premier cinquième environ.
Les premiers rayons du soleil étaient filtrés par les rideaux de sa suite. Il n'avait que très peu goûté au plat que les servantes lui avaient servis. A vrai dire, leur garniture n'était de toute manière pas très fournie. C'était là le fait de sa décision. Bien que cela le répugne, le vizir était désormais tenu de faire attention à son alimentation. Il avait du effacer de son menu la viande, les oeufs, les confiseries... Les sciences gastronomiques qu'il avait étudiées étaient parfois cruelles. Son régime était finement réglé pour son bien. Les privations étaient parfois ardues. Mais il était déterminé à faire avec.
De plus, la lecture de l'autobiographie le nourrissait mieux que n'importe quel autre festin. A mesure qu'il tournait les pages du manuscrit, il se prenait presque d'affection pour cette pauvre enfant abandonnée par le sort, scellée à travers l'espace et le temps dans les rouages de l'existence, mais pourtant consciente de sa toute puissance. Et cela l'intriguait, de découvrir comment vivre sous le joug d'un autre, malgré sa propre supériorité. Oh, Jägdish était plus ambitieux que ce que l'on pouvait penser, il ne se l'était jamais caché. Servir interminablement le maharadjah n'avait jamais été une fin en soi, pour sa soif de gloire. Il n'en avait cependant jamais mesuré la limite, compte tenu de ses actuelles préoccupations. Mais il songeait bien découvrir celle de l'Impératrice, à travers le récit de sa vie. Il était cependant encore bien loin de pouvoir s'imaginer où elle l'avait menée...
Il fallait dire que les chapitres qu'il lut en diagonale ne lui donnèrent pas une image très active de la petite enfant :
Vers les premières années de son apprentissage à la survie dans cette Île, Zohak fit tout pour la garder sous contrôle. Il avait prévu qu'il en allait de son intérêt de veiller à son émancipation, de garder une main mise sur la situation, afin que rien jamais ne dégénère. Kaileena n'était encore qu'une toute petite fille, innocente et insouciante. Elle mettait du temps à prendre conscience de son véritable pouvoir, mais Zohak, lui, s'en était aperçu bien plus tôt, le jour même où Kaileena avait commencé à marcher, à peine âgée de quatres mois. Depuis, il se doutait de ce dont elle était capable, même inconsciemment, pour évoluer. Sa naissance avait été illégitime, certes, mais cela n'enlevait rien à la grandeur de sa lignée. Tôt ou tard, l'hérédité de son père finirait par se manifester. Et il valait mieux pour le pauvre zervaniste que cet événement ne survienne pas de son vivant.
Ainsi, le prêtre établit des règles, afin de toujours être le maître de la situation. Kaileena n'avait pas eu trop de mal à imprégner la notion de tuteur, et ne put contester l'autorité justifiée du grand homme. Il put donc sans trop de difficultés lui imposer un couvre feu, une surveillance régulière, des déplacements réglementés dans toute l'Île, des lieux interdits d'accès... ainsi qu'un devoir social facilement implicite. Une liste entière avait été rédigée par l'Impératrice, dans ses écrits. Pendant très longtemps, la jeune fille les appliqua consciencieusement, sans rien juger d'elle-même. Les choses semblaient se dérouler pour le mieux. L'île était un jardin céleste, où Zohak était roi. Mais il arrive toujours un temps où l'esprit passe un cap, se métamorphose, se mue. Cette période porte communément le nom de puberté. Elle engendre alors une irrémédiable "soif de l'interdit."
Et cette soif elle-même appelle normalement une traversée : celle de la responsabilité. L'enfant devient adulte, par sa propre expérience, par ses propres erreurs. Cela nécessite de leur tourner le dos, pour s'élever de soi-même. Tourner le dos à son passé. Tourner le dos à sa jeunesse. Tourner la page. Changer de tome.
Les premiers rayons du soleil étaient filtrés par les rideaux de sa suite. Il n'avait que très peu goûté au plat que les servantes lui avaient servis. A vrai dire, leur garniture n'était de toute manière pas très fournie. C'était là le fait de sa décision. Bien que cela le répugne, le vizir était désormais tenu de faire attention à son alimentation. Il avait du effacer de son menu la viande, les oeufs, les confiseries... Les sciences gastronomiques qu'il avait étudiées étaient parfois cruelles. Son régime était finement réglé pour son bien. Les privations étaient parfois ardues. Mais il était déterminé à faire avec.
De plus, la lecture de l'autobiographie le nourrissait mieux que n'importe quel autre festin. A mesure qu'il tournait les pages du manuscrit, il se prenait presque d'affection pour cette pauvre enfant abandonnée par le sort, scellée à travers l'espace et le temps dans les rouages de l'existence, mais pourtant consciente de sa toute puissance. Et cela l'intriguait, de découvrir comment vivre sous le joug d'un autre, malgré sa propre supériorité. Oh, Jägdish était plus ambitieux que ce que l'on pouvait penser, il ne se l'était jamais caché. Servir interminablement le maharadjah n'avait jamais été une fin en soi, pour sa soif de gloire. Il n'en avait cependant jamais mesuré la limite, compte tenu de ses actuelles préoccupations. Mais il songeait bien découvrir celle de l'Impératrice, à travers le récit de sa vie. Il était cependant encore bien loin de pouvoir s'imaginer où elle l'avait menée...
Il fallait dire que les chapitres qu'il lut en diagonale ne lui donnèrent pas une image très active de la petite enfant :
Vers les premières années de son apprentissage à la survie dans cette Île, Zohak fit tout pour la garder sous contrôle. Il avait prévu qu'il en allait de son intérêt de veiller à son émancipation, de garder une main mise sur la situation, afin que rien jamais ne dégénère. Kaileena n'était encore qu'une toute petite fille, innocente et insouciante. Elle mettait du temps à prendre conscience de son véritable pouvoir, mais Zohak, lui, s'en était aperçu bien plus tôt, le jour même où Kaileena avait commencé à marcher, à peine âgée de quatres mois. Depuis, il se doutait de ce dont elle était capable, même inconsciemment, pour évoluer. Sa naissance avait été illégitime, certes, mais cela n'enlevait rien à la grandeur de sa lignée. Tôt ou tard, l'hérédité de son père finirait par se manifester. Et il valait mieux pour le pauvre zervaniste que cet événement ne survienne pas de son vivant.
Ainsi, le prêtre établit des règles, afin de toujours être le maître de la situation. Kaileena n'avait pas eu trop de mal à imprégner la notion de tuteur, et ne put contester l'autorité justifiée du grand homme. Il put donc sans trop de difficultés lui imposer un couvre feu, une surveillance régulière, des déplacements réglementés dans toute l'Île, des lieux interdits d'accès... ainsi qu'un devoir social facilement implicite. Une liste entière avait été rédigée par l'Impératrice, dans ses écrits. Pendant très longtemps, la jeune fille les appliqua consciencieusement, sans rien juger d'elle-même. Les choses semblaient se dérouler pour le mieux. L'île était un jardin céleste, où Zohak était roi. Mais il arrive toujours un temps où l'esprit passe un cap, se métamorphose, se mue. Cette période porte communément le nom de puberté. Elle engendre alors une irrémédiable "soif de l'interdit."
Et cette soif elle-même appelle normalement une traversée : celle de la responsabilité. L'enfant devient adulte, par sa propre expérience, par ses propres erreurs. Cela nécessite de leur tourner le dos, pour s'élever de soi-même. Tourner le dos à son passé. Tourner le dos à sa jeunesse. Tourner la page. Changer de tome.
28/07/10 à 16:47:58
Bon bah j'relis ton com et c'est toujours la même réaction de ma part :
Pas facile de trouver à dire après de telles rafales de complitments ^^ Merci, évidemment, merci mille fois, surtout du temps pris de bon matin. Sache vraiment que je te suis reconnaissant pour ça.
Si je ne pourrai suivre les conseils généraux dans cette fanfic, compte sur moi pour essayer dans mes prochains.
Le fait que je m'inspire de l'univers de Prince of Persia est un peu dû au hasard, c'est le seul jeu dont je puisse tirer quelque chose de littéraire, à coté des autres que j'ai. Et encore, j'm'y suis attelé justement par déception de ce que les devs nous laissent. 'envie de pousser plus loin une série qui ne l'a pas du tout fait, quoi
Après, pour le choix d'écrire une fanfic, c'est peut-être quelque chose dont j'aimerais parler sur le chat, un de ces quatre, à l'occasion.
Cependant, sache quand même que cette fanfic se passe beaucoup en extérieur de l'intrigue du jeu, ne serait-ce que par le lieu et l'époque perdus dans le trou du cul du monde et de l'histoire. Tout ça pour dire que, tant mieux si l'univers est original ^^, je le dois très peu à la série PoP, selon moi. Les éléments repris, si je me souviens bien, se résument à la première impression que pourrait laisser une femme telle que Kaileena, le Dahaka qui poursuit l'humain, et deux autres aussi anecdotique qui apparaîtront dans la suite, l'un pas plus long qu'un chap de NF (comme la fin du chap 12). Quant au dénouement, j'ai essayé de faire en sorte qu'on puisse le lire d'au moins deux façons, l'une en connaissant la série, l'autre pas, mais de conserver un intérêt dans chacune. PS : le vizir n'a pratiquement rien à voir avec celui de la série. La personnalité dont il fait preuve dans "les deux royaumes" est censée apparaître beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP plus tard dans ma fic, bien après le premier dénouement. Et le maharadjah, on sait tout simplement que dalle de lui. C'est presque même pas un personnage, dans PoP. Voilà, je crois que c'est tout.
C'est vrai qu'exceptionellement, peut-être pour ne pas rendre les persos confus en plus de leur psychologie, ou parce que ça n'a pas l'air très naturel dans une autobiographie, je n'ai fais que très peu de descritpions physiques des persos. En espérant que ça ne gêne pas...
En effet, quelqu'un m'a déjà fait la remarque comme quoi j'utilisais beaucoup de métaphores, et parfois un peu trop. J'avoue que la personnalité de Kaileena me semble plus s'y préter, mais les éviterai dans mes prochains écrits, normalement. Plus qu'ici, en tout cas. Par que malheureusement, et aussi par rapport à ce que tu disais du "hors-vocabulaire", le début de la seconde partie (j'espère que ça s'efface après) est le moment où mes écrits partent le plus en "freestyle", et certains passages ne sont pas du tout maîtrisés. En espérant qu'une simple relecture en allègera un minimum les défauts...
Pour la longueur des chapitres... euh... bah... j'ai l'impression de les avoir déjà pas mal raccourcis jusque là... et puis j'peux pas vraiment couper n'importe où... :rouge à moins que tu arrives à me convaincre ^^
Oilà encore un énorme merci pour ton com. Et tant pis pour l'air désinterressé, la prochaine fois que je te commenterai
28/07/10 à 06:30:38
On va attaquer directement dans le vif du sujet ...
La structure de ton texte est impeccable. J'ai vraiment rien à redire sur l'orthographe, la conjugaison, les construction des phrases et la ponctuation. Juste quelques mots hors vocabulaires qui faisaient un tout petit peu tâches (mais vraiment rien ...).
Je tenais même à souligner le sérieux de ton travail de relecture et d'attention, qui fait qu'on trouve des perles par endroits. Bravo !
Conseils généraux Continuer comme ça .
Ensuite, parlons de l'intrigue. Clairement, il y a un gros travail de fond qui fait tenir une intrigue vraiment excellente. En dépit du fait que j'accroche pas trop à l'univers de Prince of Persia, il faut avouer que ... C'est bien mené.
- Déroulé de l'intrigue : l'idée d'une autobiographie fictive est bien trouvé. Le fait de créer cette énorme décalage entre la primeur de l'enfance et la beauté élégante du style de l'impératrice aussi. Bref, tout ça nous porte avec délice dans une situation qui l'est beaucoup moins pour nos deux comparses. Tout ça crée un univers original, du moins qui le parait pour un néophyte comme moi. Car oui, le seul hic, c'est que ça reste une fanfic. Après j'ai pas grand chose d'objectivement opposé à ce type d'écriture, mais j'avoue que, si tu présentais à texte entièrement de ta facture, eh bah j'aurais sans doute plus accroché.
- Pertinence de l'intrigue : Pareillement, rien à redire. Une intrigue intéressante, qui justifie le texte et se justifie totalement.Bref, un pilier de l'excellence de tes mots.
- Personnages : C'est sans doute là le plus gros point fort du texte. Tu as fait le choix de t'appuyer principalement autour de 2 protagonistes pour le moment. Tu t'es concentré dessus, sans faire faiblir l'intensité de notre curiosité. Et tu as développé des ******* de descriptions ! Franchement, j'imagine très bien Kaileena. Non pas physiquement, mais psychologiquement. Je commence à percevoir le genre de femme que ça pourrait être ... Ou alors c'est ce que tu cherches à nous montrer. Idem pour le prêtre, aux sentiments un peu ambigus. Bref, c'est fort, c'est lourd, tendu grâce à eux. Chapeaux !
- Décors : des lieux somptueux, absolument magique, qui alternent entre l'horreur et le merveilleux. Les descriptions sont discrètes mais continues, et on se retrouvent à notre tour immergés dans la jungle. Là encore, un très bon travail...
Enfin, bouclons tout ça avec une étude pas approfondi du style. Je vais être concis, mais voilà : c'est très bon.
- Ambiance : grâce aux divers descriptions, et à toute l'intrigue en fait, on rentre dans ton texte avec délice. Le seul bémol concerne la longueur des chapitres ... Mais sinon c'est tout. Impeccable.
- Figures de style : Ahhhhh ! Enfin quelqu'un qui s'en sert ! Toi, tu aimes beaucoup les métaphores filés nom ? Y en a eu un bon paquet , tellement que parfois, par contre ça devient un peu trop riche. Faudrait peut-être en coller juste un tout petit peu, histoire de rendre le texte plus "lisible" et éviter de perdre un peu le lecteur.
- Implication : Un grand OUI. Ça transparait sans aucun mal. Tu t'es donné, tu as bossé dur, mais au final on a un texte qui fait ressortir tes qualités littéraires. Ton style s'affirme bien, voir très bien, et on peut sans peine identifier ta patte.
- Maturité : idem. Un beau message sur la fin de innocence de l'Enfant, qui perçoit la dureté du monde des hommes et se trouvent en proie à un questionnement intense. Bref, une profondeur que j'adore, là non plus, rien à redire.
Au final, un texte que je trouve magnifique pour un tas de raisons. Et j'apprécierais sans doute encore davantage un texte qui ne soit pas une fanfic. Ça doit sans doute être un des texte que je mettrais sans soucis dans le top ten de mes recommandations.
Bravo, Syndro
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