Je pris une bouffée d'air frais, histoire d'ingurgiter les quelques forces cachées qui m'entouraient, avec gourmandise et vins fixer le sol à mes pieds, plus que jamais déterminé à en découdre.
« Petit coeur, petite âme, il est grand temps de vous réveiller et d'accomplir ce pour quoi vous m'êtes destiné ! » me murmurai-je.
Sentant en moi quelques désapprobations, je perçus néanmoins la terre trembler sous mes mains. La tâche commençaient et c'est avec excitation et joie profondes que j'attendis que les secondes et minutes passent, ces instruments de la Mort.

Mon âme y mît du coeur et mon coeur était sans état d'âme, le travail avançait bien. Un trou commençait à naître, puis à s'élargir lentement sous mes yeux bienveillants. La lune éclairait l'atelier ce qui me permît d'être spectateur, autant que donneur d'énergie, à la mise en oeuvre de ma future tombe.
Mon coeur et mon âme travaillaient sans relâche, me pompant peu à peu ma force mais pas ma détermination. J'espérais que ça serai fini avant l'aube. La terre couinait, protestait mais impuissante à mes coups de coeur et à la lame de mon âme, elle se résignait à m'ouvrir sa chair frémissante.

C'était au bord de l'épuisement que je me rendis compte que le dur labeur était enfin arrivé à son terme. Je contemplais le trou béant, tout frais de son existence. Une goutte de sueur vînt vagabonder sur ma joue pour mourir sur mes lèvres sèches. Ou peut être était-ce une larme.
Je remerciai mon âme de tout mon coeur et mon coeur de toute mon âme. Je me soufflai :
« Allez Leyo, il est l'heure maintenant d'attendre ton heure ».

C'était avec délectation que je descendis dans ma tombe, le cercueil de mes pensées...