C'était une belle soirée de Printemps. L'air était doux, il faisait bon.
Je levai la tête et sentis la chaleur mystérieuse de la Lune chatoyer mon visage. Unique, intouchable et saisissante, elle me lorgnait de son oeil avec un air ironique. Ma vue se laissa aller dans cet océan de malice. Mes oreilles étaient chatouillées par le bruissement perpétuel de la noble rivière qui parcourait son chemin, impassible à son Destin et ne portait aucune attention au reflet magique dont ses eaux menaient le spectacle à mon échine.
Enfin, à ma gauche se tenait un vieux chêne, dominant le paysage. Il étalait sa pâle ombre avec moquerie sur l'herbe folle, mer de la praire, et père stérile de l'inventivité. Cette nuit dépouillait cette Nature de sa personnalité verdoyante et laissait place aux éclats de sombres questions sans réponses. C'était dans cet endroit magique, lors de cette nuit magique que me voilà le cul par terre, prêt à accomplir le but, le seul, l'unique, de ma vie.