<h1>Noelfic</h1>

Lendemains Incertains


Par : VingtsCoeurs

Genre : Horreur

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 29

Publié le 04/07/10 à 15:58:41 par VingtsCoeurs

/Novembre 2011 : Le Refuge/
=> Paris, Campement de survivants


[« Bienvenue au paradis, jeunes gens. Je suis le Major Boyer, et serais votre guide dans la découverte de notre camp de vacances. Sur ce, veuillez descendre du véhicule, nous allons rentrer cette carcasse à l’intérieur, décharger le tout prenant trop de temps. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le coin n’est pas très sûr en dehors de ces murs. On fera les présentations plus en détail tout à l’heure, après votre douche, dont je peux vous assurer la nécessité. » ]

A peine ces quelques phrases prononcées, l’homme nous fit pénétrer par l’immense et épaisse plaque de métal qui servait de Grande Porte, dans ce qui semblait être une colonie. Alors que j’entendais sa cohorte pousser notre véhicule, il nous fit signe de le suivre, d’un petit coup de tête vif. De ceux qu’on ne discute pas. Ma canne restée dans le van, je claudiquais péniblement, l’effet du médicament s’étant évaporé. Aidé de Claire et de Matthieu, notre troupe parcourut lentement les allées peuplées de survivants comme nous : principalement des hommes. Leurs visages meurtris par les évènements m’obligeait à esquiver leur regard, me sentant de plus en plus comme un étranger, un intrus, au fur et à mesure que nous avancions. Mais mon cœur se soulageait peu à peu, ôté d’un lourd poids : nous étions apparemment sains et saufs : si la plupart des personnes qui jonchaient les rues de ce refuge étaient des hommes, un nombre non négligeable d’entre eux était des militaires.
Une chose qui me frappa le plus parmi ces réfugiés, ce n’était pas leur apparence : non, nous aussi nous étions quelque peu crasseux, nettement plus qu’eux d’ailleurs, faute d’hygiène lors du voyage, et nos vêtements étaient en piteux état par rapport au leurs. Non. Ce qui me choqua fut leur âge : tous avaient l’air d’avoir dans la vingtaine, maximum la trentaine. Une pensée terrible me vint alors à l’esprit : seuls les plus rapides et les moins faibles en avaient réchappé… Je la chassais promptement, d’un geste de tête, réalisant l’horreur de celle-ci, alors que nous arrivions devant un immeuble gardé par deux gardes, cigarettes aux lèvres et fusils aux poings.

« Bon, ici c’est le bâtiment C. Ou plutôt, vos quartiers. Prenez vos aises, on vous amènera vos affaires dans une demi-heure environ. Vers le coup de 7 heures, veillez à être prêt, le soldat de première classe Faure, ici présent… , dit-il en pointant du doigt le plus jeune des deux militaires, qui à ce geste répondit par un salut non moins militaire.
_Repos, soldat. Le soldat de première classe Faure, disais-je, vous conduira vers 7 heures au comptoir 1. On testera vos capacités d’analyse, de réflexion et de jugement pour voir s’il est raisonnable de vous laisser tenir une arme à feu. D’ailleurs, à ce point, commença le major Boyer en me fixant d’un regard pétillant, je vais juste te demander de me confier ton arme, mon gars. Si tout marche pour les tests, je te la rendrai sans problème. Vos armes en trop seront entreposées à l’armurerie, et vos victuailles serviront au ravitaillement. Vos matelas… devront être utiles, j’imagine, en revanche, votre radio, vos vêtements et vos sacs vous seront restitués sans aucun problème, après fouille. Des questions ? » Demanda-t-il furtivement, et avant même de nous laisser réfléchir, il se retourna en lançant un petit signe de main : « Et bien, à tout à l’heure. »

À son départ, le dénommé Faure se tourna vers nous, nous faisant signe à son tour de le suivre. Il était grand, avait les cheveux blonds, mais pas la coiffure militaire : des mèches plus longues dépassait de son casque trop grand pour lui. Sa démarche était tantôt hésitante, tantôt pleine d’une confiance inébranlable. La fumée de sa cigarette formait une trainée derrière son passage, et le doux parfum du tabac arrivant à mes narines fit naître en moi quelques sentiments difficiles à réfréner. Après quelques longs étages en escaliers, il nous indiqua une large porte en métal, faisant penser à un appartement. C’en était un, plutôt grand, en tout cas plus que le mien. J’eus une pensée nostalgique pour le seul bien que je possédais et qui était maintenant bien loin.
Après avoir rapidement trifouillé la serrure, Faure m’interpella pour me donner ce qui semblait être un jeu de clés.
« Voilà. La porte marche avec un système magnétique auquel seul les officiers ont accès, et avec une serrure normale. Il y a un double, au cas où. Je viendrai vers moins cinq pour le recensement et le test. Bonne installation. »


Alors que la porte se refermait doucement dans un grincement métallique, je restais devant l’encadrement de celle-ci. Le visage faussement mature où poussait une barbe de trois jours était étonnamment juvénile. Le soldat Faure ne devait pas avoir plus de 20 ans. Et les cernes sous ses yeux lui donnaient certainement quelques mois de plus.

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