<h1>Noelfic</h1>

Lendemains Incertains


Par : VingtsCoeurs

Genre : Horreur

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 25

Publié le 04/07/10 à 15:55:10 par VingtsCoeurs

/Novembre 2011 : Total, vous ne viendrez plus chez nous par hasard /
=> Station-service, Autoroute A1

"On y est, lança Théo.
_ Et là, on est vraiment à sec, d'ailleurs ", ajouta Matt.
J'intimai à Claire, Julie et Isabelle de rester dans le van. Je laissais le soin à Yann et à Thomas de les protéger, même si j'avais l'espoir que tout se passerait bien.

Alors que je sortais du van, je scrutais avec soulagement le parking désert de la station-service : au moins, pas trop d'inquiétude à avoir, pour l'instant. Je mettais mon fidèle blouson, afin de ne pas souffrir la morsure du froid hivernal qui régnait au-dehors de notre douillet véhicule.
Le ciel était bleu, de rares nuages flottant dans l'azur. Je pris ma canne, puis, après quelques pas en direction de la pompe, je m'aperçus que celle-ci ne m'était plus d'aucune utilité : la douleur avait soudain cessée.
La remettant dans le coffre, je m'avançais vers Matt :
"T'as déjà fais un plein ?
_ Euh... Non, pas vraiment.
_ Bien. Faut un début à tout, lui dis-je en lui pointant le réservoir.
_ Génial... Ok chef.
_ Clément... Faudrait penser à prendre un peu de nourriture, au cas où. Je te rappelle qu'on en a pas des masses, m'interpella Théo.
_ On sera à Paris dans moins d'une heure, si tout va bien. Dans deux-trois heures, on aura trouvé ton refuge. Pourquoi tu t'inquiètes ?
_ On ne sait jamais. On ne sait jamais.
_ Mouih. Mouih, fis-je.
_ Ta jambe, elle va mieux ? m'interrogea Matt.
_ Pas mal, j'ai trouvé un cachet sympa, je pourrais même courir, tiens.
_ Super. Viens avec moi, on va explorer la boutique, prendre de l'eau... Doit y avoir des pansements aussi, ou d'autres conneries, souffla Théo, avant de se diriger vers la porte du bâtiment.
_ Attends-moi, quand même "

Nous laissâmes Matt vers le plein, et pénétrèrent dans le magasin, plongé dans l'obscurité. Nos yeux ne tardèrent pas à s'adapter à ce noir quasi total, et nos oreilles bourdonnaient tant ce silence était profond (et inquiétant, je dois dire, pour ma part).
J'allais prononcer un mot, lorsque Théo me posa sa main sur les lèvres, comme signe de me taire.
Il s'avança prudemment à travers les rayons, son arme pointée en direction de la caisse. Il rentra dans le box des employés, derrière celle-ci, plus, farfouillant, trouva l'interrupteur. Les néons mirent du temps à s'allumer pour produire une lumière constante, et la radio, qui s'était mise automatiquement en marche, ne laissait entendre qu'un grésillement désagréable.
Les rayons étaient déserts. Pas de ces choses ici, apparemment. Je laissai échapper un soupir de soulagement, pour me tourner vers Théo, le visage blême. Du doigt, il me pointa la direction des toilettes, d'où perlait des traces d'une lutte sanglante : du dessus des portes filtrait un filet de sang encore frais.
Théo, sortant du box, me tapa sur l'épaule :
" D'après l'ordinateur central, Matt a fait ce que j'appellerais un plein. On prend des bouteilles et on se tire !"
Sur ce, il prit trois bouteilles d'eau, et fourra des barres chocolatées et des pansements dans ses poches. Quant à moi, je pris quelques cartouches de cigarettes, quelques briquets, et une bouteille à mon tour.
Alors que je remplissais mes poches, la porte battante des toilettes laissa émettre un *flop*, bruit caractéristique du caoutchouc qui se frotte contre lui même.
Je me retournais prestement pour voir non loin, face à moi, un employé (ex-employé, plutôt) de Total, la chemise au signe trempée de sang, le visage haineux, les yeux saignants... Et une jambe en moins, heureusement.
Il claudiquait afin de nous approcher, mais alors que je restais serein, Théo me fit une remarque judicieuse :
" Grouillons-nous ! A mon avis, vu son état, il n'a pas du devenir comme ça sans aide !, me lança-t-il en se retournant, me tenant la porte. Nous franchissions son seuil en courant pour atteindre notre van, sans nous retourner.
Matt nous attendait, et, nous voyant les yeux plein d'effroi, montant sans attendre dans le van, sans refermer le clapet du réservoir.
Ce dont je me chargeais, avant de me tourner vers la station avant de monter, pour voir le cadavre franchir la porte, puis parcourir quelques centimètres avant de s'embraser sous les rayons du soleil, tombant de tout son long sur le goudron mal aplati, pour en faire chauffer l'asphalte.
Je refermais la porte pour entendre le bruit des clefs et du moteur. Nous repartîmes vers notre but, Paris, les roues du van tournant à toute allure.

Commentaires

Vous devez être connecté pour poster un commentaire