<h1>Noelfic</h1>

Lendemains Incertains


Par : VingtsCoeurs

Genre : Horreur

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 23

Publié le 04/07/10 à 15:53:21 par VingtsCoeurs

/Novembre 2011 : When the man comes around II/

L'aube pointait le bout de son nez. L'attaque de la nuit dernière avait été très courte. N'ayant rien vu de celle-ci, j'en déduisais que le lever du soleil, proche, nous avait sauvés la vie.

On jeta prestement la carcasse (c'était le seul mot qui correspondait à ce qui restait de lui) de Christophe. Ayant vu tellement de gens mourir ces derniers jours, j'étais presque content de ne pas l'avoir connu plus. A l'inverse, Yann, qui semblait avoir perdu toute sa famille, venait de perdre sa seule attache à son ancienne vie. Je n'osais aller le voir, laissant Julie s'en occuper.

Alors que je regardais les débris de verre de la porte d'entrée de l'immeuble où nous étions, et que le cadavre commençait à se muer en tas de cendres, lentement, dans un grésillement, Théo vint me voir.
" Clément. Il faut qu'on bouge.
_ Je sais bien, je sais bien, mais pour aller où ? Tu sais, ça peut très bien être pire ailleurs.
_ Cet endroit n'est plus sûr, en tout cas. Faut qu'on tente d'atteindre Paris.
_ Paris ? Tu déconnes ? Déjà qu'on arrive pas à se défendre sans perdre quelqu'un en pleine ville, qu'est-ce que ça va être si on part ? En plus, tu comptes faire quoi, prendre le train ? Parce que question voiture, c'est peanut, là.
_ Question voiture, ça peut s'arranger. Je ne pense pas que quelqu'un va aller se plaindre si sa voiture est "empruntée", non ?
_ Attends, sérieusement ? Tu sais combien on est ? Faudrait carrément un bus ! Et Paris, c'est grand tu sais ! Et y'a du peuple... En temps normal. Tu vois ?
_ Ouais, enfin, à attendre la mort ici ou bien tenter notre chance là-bas, mon choix est vite fait.
_Mmh, le mien aussi, mais je ne suis pas sûr qu'on ait le même... "

Réfléchissant à cette discussion, je décidais d'en parler à Matt, qui acquiesça de suite :
"Tu sais, ça me semble quand même une bonne idée, me dit-il.
_ Ouais, mais...
_ L'appart' n'est plus sûr, voilà ce qui importe. Il faut décider maintenant, avec un peu de chance, on pourra y arriver dans l'après-midi, si on se débrouille bien. A tergiverser, on va tout perdre, tu me suis ?
_ Ouais, t'as raison... On en parle aux autres, quand même ", ajoutais-je.

Après concertation, la décision fut prise. Ben et Jade restaient, peu convaincus, préférant se réfugier chez Ben, ayant plus confiance en leur plan qu'en le notre.

Yann, l'air sombre, partit avec Théo et Thomas pour dégoger un moyen de transport. Peu confiant, j'entreprenais avec le reste de la troupe de séparer les affaires, en confiant certaines à Benjamin et à Jade, afin de les aider : principalement des victuailles, et des armes.
Faisant la part entre l'utile et l'inutile, Matt, Claire et Isabelle me posèrent un dilemme : Prendre la radio, utile ou non ?
" C'est encombrant, argumenta Matt. Et ça peut nous faire repérer aussi. Merde quoi, c'est pas une colonie de vacances, désolé de le rappeler !
_ Et si des infos pouvaient nous aider ? Et si on les rataient, et que, sans elles, on ne pouvait survivre, hein ? glissa Isabelle.
_ Au pire, on prendra des écouteurs. On ne peut se priver de cette source d'information potentielle, lança Claire. Et puis, je l'avoue, je ne m'imagine pas ne plus écouter de musique jusqu'à ma mort.
_ Je préviens, je ne m'en occupe pas, lâcha Matt. Démerdez-vous, c'est votre choix.
_ Ok, ça me semble bien, ignorant Matt. On la prend."

A peine ma phrase achevée, qu'un mini-van, prenant le contre-sens, s'avançait vers nous. Les parois étaient sales, et tâchées de sang, mais il était spacieux et en bon état.
"Je ne demanderais pas où vous l'avez pris, ni comment. Pas mal, quand même, ajoutais-je.
_ Rassure-toi, on a les clés. Je te laisse imaginer où on les a trouvées, claqua sobrement Théo. Bon, on embarque le strict nécessaire, et on fiche le camp. Ben et Jade sont déjà partis ?
_ Déjà trié, tout est là, dis-je. Ils sont déjà en route pour leur planque. J'espère que tout se passera bien pour eux.
_ A mon avis, c'était la dernière fois que tout se passait bien pour eux. Enfin bon, c'est leur choix, susurra Matt. On n'y a pas vraiment de bons ou de mauvais choix, hein, Clém ? Allez, embarque moi cette radio, sinon, qui sait, que ferions-nous sans ? "

Le coffre rempli et fermé, à l'instar des lèvres de Matt, nous étions prêts. Théo au volant, Yann à la place passager, et le reste à l'arrière, serrés entre les affaires (quelle idée de prendre les matelas, enfin, Claire, Julie et Isabelle n'avaient pas voulu en démordre) et nous-mêmes.

Ma jambe me faisait toujours mal. Dans la boîte à pharmacie que nous avions dégoté, je trouvais avec soulagement deux boîtes de Doliprane, et en pris un cachet avec un gorgée d'eau, qui me paru la meilleure que j'ai jamais bu.

Les tremblements du véhicule rythmaient notre avancée. La douleur se calma. Et la fatigue m'emporta, me laissant tomber sur Claire.

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