Chuck
Par : faces-of-truth
Genre : Polar
Status : Terminée
Note :
Chapitre 2
Publié le 18/06/10 à 16:59:34 par faces-of-truth
Un bruit de panique se fit entendre dans le train. Carla était au quatrième wagon. Elle regarda son voisin qui murmura :
-C'est horrible.
-Il a dit qu'il s'appelait... Chuck ?
L'autre lui fit « oui » de la tête.
-Le Chuck ?
-Comment ça, « le » Chuck ?
-Vous n'avez jamais entendu parler de lui ? fit-elle d'un air choqué.
-Je connais de nom, mais...
-C'est le terroriste le plus recherché du monde, et pourtant, personne n'a vu son visage.
-Hein ?
-Ben Laden est un apprenti à côté. Il est connu pour son ingéniosité et son intelligence hors du commun qu'il a mis au service du mal. C'est lui qui a organisé les attentats de Chicago l'année dernière, c'est lui qui a fait exploser le forum de la Rome Antique, c'est lui qui a provoqué l'effondrement du métro de Manhattan. Il a réussi à monter des groupes terroristes les uns contre les autres afin d'en devenir le chef général.
L'homme la regardait, son portable toujours dans sa main droite.
-C'est lui qui tient nos vies entre ses mains, acheva-t-elle.
Il se mit à tapoter des touches de son mobile, et la fixa d'un air découragé.
-Le réseau est brouillé.
-À cause de la campagne ?
-Non, ils ont dû installé une machine pour nous empêcher de communiquer. Votre « Chuck » a vraiment pensé a tout.
-Ce n'est pas mon Chuck, répliqua-t-elle sévèrement.
-Dîtes-moi, Carla, vous êtes policière, pouvez-vous nous sortir d'ici ?
-Bien-sûr ! J'attends juste quelques minutes pour préparer un plan, sortir le fusil à pompe sous ma banquette, et partir à l'assaut du premier wagon. Non, mais vous croyez quoi ? Qu'un petit flingue comme le mien peut rivaliser avec plusieurs mains braquant je ne sais quelle arme ?!
Il y eut un silence.
-Où vous rendiez-vous, Carla ? demanda doucement l'homme, tentant de reprendre une discussion calme pour détendre l'atmosphère.
-Chez de la famille, dans le Connecticut, j'avais... j'ai besoin de voir un autre paysage et de passer du bon temps après toute cette pression...
Elle plongea son regard dans le sien.
-Quelle pression ? interrogea-t-il d'un air intéressé.
-En fait, je n'ai pas tellement envie d'en parler...
-Je crois que si, insista l'autre.
-Quoi ?
-Je pense que vous êtes tendue, pas seulement à cause de la situation actuelle, mais pour quelque chose qui vous a frustré avant de monter dans ce train... Je me trompe ?
-Vous êtes psy ?
-Je suis à l'écoute des personnes qui ont besoin de parler et d'être entendues, déclara-t-il d'un ton neutre et sérieux.
Carla se passa maladroitement une mèche derrière ses oreilles, ses mains tremblaient, avala sa salive et parla.
-Au travail, à Farmington, j'ai été victime d'un... d'un coup monté...
-Un coup monté ?
-Oui. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, de nombreux officiers sont corrompus et participent aux différents traffics, que ce soit drogue ou prostitution, en recevant de la part des gangsters quelques suppléments sur leur fiche de salaire, si vous voyez ce que je veux dire.
Il acquiesça d'un signe de tête.
-L'un d'eux s'est arrangé pour fournir de la cocaïne à un dealer en manque que l'on retenait, et cela par le biais de mon manteau. Il a mis dans ma poche un sachet tout frais et avait dit au détenu de le prendre discrètement. Cependant, une collègue l'a trouvé avant lui et m'a dénoncée alors que j'étais innocente ! La Police Nationale a mon dossier et m'a avertie, malgré la présomption d'innocence, qu'au moindre faux pas, je... je...
Des larmes commençaient à couler. Elle parla pendant plusieurs minutes de toutes les démarches qu'elle avait faîtes et de la négligence insolente dont elle avait été témoin.
-Et encore, c'est pas ça le plus triste, l'officier qui a mis la drogue dans la poche, je le connaissais... Je le connaissais bien...
-C'était un ami ?
-Plus intime qu'un simple ami.
-Je vois.
L'étrange bruit du haut-parleur recommença à se faire entendre. Carla sursauta et son c½ur se mit à battre la chamade ; sa confession lui avait presque fait oublier les événements qui se déroulaient dans ce train. La voix du terroriste résonna à nouveau dans la cabine, dans laquelle les deux passagers retenaient leur souffle.
-Mesdames et messieurs, votre attention, s'il vous plaît. Le premier délai de dix minutes vient de prendre fin.
Carla ouvrit lentement la bouche, inconsciemment, redoutant la suite du discours.
-Le Ministre de la Défense ne s'est toujours pas rendu au point indiqué. J'ai donc le regret de vous annoncer que la funeste sentence prévue en cas de résistance va être mise en application.
-Oh, mon dieu ! s'écria la policière en se mettant une main sur les lèvres. Il va les tuer !
-Pour que vous soyez bien certains que tout ceci n'est pas une mise en scène, continua Chuck, et pour que vous vous sentiez bien impliqués, je vais mettre sur écoute la fusillade.
Il y eut un silence, puis un vacarme sonore compilant coups de feu et hurlements désespérés inonda le train en entier.
PAN ! PAN ! PAN ! PAN ! PAN !
-AUX SECOURS ! À L'AIDE ! PITIÉ ! NON ! AAARRRGGHH !
PAN ! PAN ! PAN ! PAN ! PAN !
Il y eut alors un silence lourd, pesant, en parfait contraste avec l'horreur qu'ils venaient d'entendre. Un silence de mort hantait le train. La voix de Chuck résonna à nouveau, neutre mais effrayante, comme si elle ramenait de force les personnes choquées dans l'insoutenable vérité.
-Monsieur le Ministre, chers passagers, le deuxième délai de dix minutes commence.
-C'est horrible.
-Il a dit qu'il s'appelait... Chuck ?
L'autre lui fit « oui » de la tête.
-Le Chuck ?
-Comment ça, « le » Chuck ?
-Vous n'avez jamais entendu parler de lui ? fit-elle d'un air choqué.
-Je connais de nom, mais...
-C'est le terroriste le plus recherché du monde, et pourtant, personne n'a vu son visage.
-Hein ?
-Ben Laden est un apprenti à côté. Il est connu pour son ingéniosité et son intelligence hors du commun qu'il a mis au service du mal. C'est lui qui a organisé les attentats de Chicago l'année dernière, c'est lui qui a fait exploser le forum de la Rome Antique, c'est lui qui a provoqué l'effondrement du métro de Manhattan. Il a réussi à monter des groupes terroristes les uns contre les autres afin d'en devenir le chef général.
L'homme la regardait, son portable toujours dans sa main droite.
-C'est lui qui tient nos vies entre ses mains, acheva-t-elle.
Il se mit à tapoter des touches de son mobile, et la fixa d'un air découragé.
-Le réseau est brouillé.
-À cause de la campagne ?
-Non, ils ont dû installé une machine pour nous empêcher de communiquer. Votre « Chuck » a vraiment pensé a tout.
-Ce n'est pas mon Chuck, répliqua-t-elle sévèrement.
-Dîtes-moi, Carla, vous êtes policière, pouvez-vous nous sortir d'ici ?
-Bien-sûr ! J'attends juste quelques minutes pour préparer un plan, sortir le fusil à pompe sous ma banquette, et partir à l'assaut du premier wagon. Non, mais vous croyez quoi ? Qu'un petit flingue comme le mien peut rivaliser avec plusieurs mains braquant je ne sais quelle arme ?!
Il y eut un silence.
-Où vous rendiez-vous, Carla ? demanda doucement l'homme, tentant de reprendre une discussion calme pour détendre l'atmosphère.
-Chez de la famille, dans le Connecticut, j'avais... j'ai besoin de voir un autre paysage et de passer du bon temps après toute cette pression...
Elle plongea son regard dans le sien.
-Quelle pression ? interrogea-t-il d'un air intéressé.
-En fait, je n'ai pas tellement envie d'en parler...
-Je crois que si, insista l'autre.
-Quoi ?
-Je pense que vous êtes tendue, pas seulement à cause de la situation actuelle, mais pour quelque chose qui vous a frustré avant de monter dans ce train... Je me trompe ?
-Vous êtes psy ?
-Je suis à l'écoute des personnes qui ont besoin de parler et d'être entendues, déclara-t-il d'un ton neutre et sérieux.
Carla se passa maladroitement une mèche derrière ses oreilles, ses mains tremblaient, avala sa salive et parla.
-Au travail, à Farmington, j'ai été victime d'un... d'un coup monté...
-Un coup monté ?
-Oui. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, de nombreux officiers sont corrompus et participent aux différents traffics, que ce soit drogue ou prostitution, en recevant de la part des gangsters quelques suppléments sur leur fiche de salaire, si vous voyez ce que je veux dire.
Il acquiesça d'un signe de tête.
-L'un d'eux s'est arrangé pour fournir de la cocaïne à un dealer en manque que l'on retenait, et cela par le biais de mon manteau. Il a mis dans ma poche un sachet tout frais et avait dit au détenu de le prendre discrètement. Cependant, une collègue l'a trouvé avant lui et m'a dénoncée alors que j'étais innocente ! La Police Nationale a mon dossier et m'a avertie, malgré la présomption d'innocence, qu'au moindre faux pas, je... je...
Des larmes commençaient à couler. Elle parla pendant plusieurs minutes de toutes les démarches qu'elle avait faîtes et de la négligence insolente dont elle avait été témoin.
-Et encore, c'est pas ça le plus triste, l'officier qui a mis la drogue dans la poche, je le connaissais... Je le connaissais bien...
-C'était un ami ?
-Plus intime qu'un simple ami.
-Je vois.
L'étrange bruit du haut-parleur recommença à se faire entendre. Carla sursauta et son c½ur se mit à battre la chamade ; sa confession lui avait presque fait oublier les événements qui se déroulaient dans ce train. La voix du terroriste résonna à nouveau dans la cabine, dans laquelle les deux passagers retenaient leur souffle.
-Mesdames et messieurs, votre attention, s'il vous plaît. Le premier délai de dix minutes vient de prendre fin.
Carla ouvrit lentement la bouche, inconsciemment, redoutant la suite du discours.
-Le Ministre de la Défense ne s'est toujours pas rendu au point indiqué. J'ai donc le regret de vous annoncer que la funeste sentence prévue en cas de résistance va être mise en application.
-Oh, mon dieu ! s'écria la policière en se mettant une main sur les lèvres. Il va les tuer !
-Pour que vous soyez bien certains que tout ceci n'est pas une mise en scène, continua Chuck, et pour que vous vous sentiez bien impliqués, je vais mettre sur écoute la fusillade.
Il y eut un silence, puis un vacarme sonore compilant coups de feu et hurlements désespérés inonda le train en entier.
PAN ! PAN ! PAN ! PAN ! PAN !
-AUX SECOURS ! À L'AIDE ! PITIÉ ! NON ! AAARRRGGHH !
PAN ! PAN ! PAN ! PAN ! PAN !
Il y eut alors un silence lourd, pesant, en parfait contraste avec l'horreur qu'ils venaient d'entendre. Un silence de mort hantait le train. La voix de Chuck résonna à nouveau, neutre mais effrayante, comme si elle ramenait de force les personnes choquées dans l'insoutenable vérité.
-Monsieur le Ministre, chers passagers, le deuxième délai de dix minutes commence.
18/06/10 à 17:17:37
Comme ça passe vite le temps
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