La mélodie de la peine
Par : -AtantoinE-
Genre : Sentimental
Status : Terminée
Note :
Chapitre 6
Publié le 30/09/09 à 10:27:11 par -AtantoinE-
VI
-C'est beau. Tu joues bien.
-Merci.
-Tu me joueras un morceau plus joyeux, un jour ?
-Si tu veux.
-Tu composes ?
-Pas dans ce domaine-là?
Je n'avais pas bougé de ma chaise. Toujours les yeux fixés dans l'éternité, les mains glacées sur le clavier. Je parlais avec cette personne sans même l'avoir reconnue. J'étais trop déstabilisé. Le silence était si long et profond? Mais à l'intérieur de moi, mon coeur faisait grand bruit, au point que ses battements résonnaient jusque dans toutes les extrémités de mon corps. Il fallut que je rassemble toutes mes forces pour enfin pivoter d'un demi-tour.
-Eva ?
-Je suis là?
-Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Je suis venue te voir.
En me voyant la regarder, elle avait fermé les yeux et baissé la tête. Comme à chaque fois que j'avais l'occasion de l'admirer, elle rougissait.
-Moi aussi je rougis facilement.
-Pardon ?
-Ne sois pas gênée? Viens t'asseoir à côté de moi.
Elle s'exécuta sans rien dire. Elle était là, posée juste en face de moi. Elle contemplait les touches du piano que je venais de frapper. Elle ne disait rien, avait les yeux perdus dans la vague. Un sourire se dessina sur le coin de son visage.
-L'amour fait faire des choses si étranges?
Elle ferma les yeux et une larme coula le long de sa joue rougie. J'approchais ma main de son visage pour essuyer cette précieuse, si précieuse perle. Mais elle recula vivement en lâchant un petit cri.
-Excuse-moi ! Je t'ai fait mal ?
Un nouveau silence s'installa, plus évocateur. Quelques sanglots se firent alors entendre.
-Tu auras du mal à atteindre la blessure là où elle se trouve ?
Si fragile ? Mais je compris. Elle ne rougissait pas. Elle n'a jamais rougi. Cette blessure. Elle l'avait au coeur, et cette tristesse avait des répercussions jusque sur son corps. Une petite goutte de sang apparue alors sur sa joue. Tout aussi précieuse, mais tellement plus effroyable.
-Je suis désolé.
D'autres larmes coulèrent. Elles se mélangèrent à la goutte de sang, qui était beaucoup plus épaisse et tombait plus lourdement. Il fallait plusieurs grains transparents pour venir à bout de ce vil rouge. J'aurai tant voulu l'aider, la prendre dans mes bras, lui dire que ce mal disparaitrait au fil des voyages que nous ferions, qu'il n'y a pas d'ancre qui nous retient ici, que le vent ne demande qu'à nous emporter au calme, loin de la tempête.
Mais je n'eus pas le temps de lui faire quitter l'ouragan qu'un grand bruit me fit tressaillir. Un homme venait d'entrer dans la salle de musique, déchirant le silence nocturne. Tout l'amour et la tendresse qui avait occupé la pièce s'échappa, laissant place à une haine froide et une antipathie répugnante.
Yacine, l'oeil hagard, les membres tremblants, l'écume au coin de la bouche? Le fou s'était réveillé. Pourtant, Eva ne bougea pas d'un souffle.
-C'est beau. Tu joues bien.
-Merci.
-Tu me joueras un morceau plus joyeux, un jour ?
-Si tu veux.
-Tu composes ?
-Pas dans ce domaine-là?
Je n'avais pas bougé de ma chaise. Toujours les yeux fixés dans l'éternité, les mains glacées sur le clavier. Je parlais avec cette personne sans même l'avoir reconnue. J'étais trop déstabilisé. Le silence était si long et profond? Mais à l'intérieur de moi, mon coeur faisait grand bruit, au point que ses battements résonnaient jusque dans toutes les extrémités de mon corps. Il fallut que je rassemble toutes mes forces pour enfin pivoter d'un demi-tour.
-Eva ?
-Je suis là?
-Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Je suis venue te voir.
En me voyant la regarder, elle avait fermé les yeux et baissé la tête. Comme à chaque fois que j'avais l'occasion de l'admirer, elle rougissait.
-Moi aussi je rougis facilement.
-Pardon ?
-Ne sois pas gênée? Viens t'asseoir à côté de moi.
Elle s'exécuta sans rien dire. Elle était là, posée juste en face de moi. Elle contemplait les touches du piano que je venais de frapper. Elle ne disait rien, avait les yeux perdus dans la vague. Un sourire se dessina sur le coin de son visage.
-L'amour fait faire des choses si étranges?
Elle ferma les yeux et une larme coula le long de sa joue rougie. J'approchais ma main de son visage pour essuyer cette précieuse, si précieuse perle. Mais elle recula vivement en lâchant un petit cri.
-Excuse-moi ! Je t'ai fait mal ?
Un nouveau silence s'installa, plus évocateur. Quelques sanglots se firent alors entendre.
-Tu auras du mal à atteindre la blessure là où elle se trouve ?
Si fragile ? Mais je compris. Elle ne rougissait pas. Elle n'a jamais rougi. Cette blessure. Elle l'avait au coeur, et cette tristesse avait des répercussions jusque sur son corps. Une petite goutte de sang apparue alors sur sa joue. Tout aussi précieuse, mais tellement plus effroyable.
-Je suis désolé.
D'autres larmes coulèrent. Elles se mélangèrent à la goutte de sang, qui était beaucoup plus épaisse et tombait plus lourdement. Il fallait plusieurs grains transparents pour venir à bout de ce vil rouge. J'aurai tant voulu l'aider, la prendre dans mes bras, lui dire que ce mal disparaitrait au fil des voyages que nous ferions, qu'il n'y a pas d'ancre qui nous retient ici, que le vent ne demande qu'à nous emporter au calme, loin de la tempête.
Mais je n'eus pas le temps de lui faire quitter l'ouragan qu'un grand bruit me fit tressaillir. Un homme venait d'entrer dans la salle de musique, déchirant le silence nocturne. Tout l'amour et la tendresse qui avait occupé la pièce s'échappa, laissant place à une haine froide et une antipathie répugnante.
Yacine, l'oeil hagard, les membres tremblants, l'écume au coin de la bouche? Le fou s'était réveillé. Pourtant, Eva ne bougea pas d'un souffle.
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