Overwatch : Le monde aura toujours besoin de Héros.
Par : MarianCross
Genre : Action
Status : En cours, sweet quotidienne
Note :
Chapitre 14
Les Héros peuvent mourir, Angela
Publié le 23/07/16 à 22:06:35 par MarianCross
(Soundtrack A RELANCER JUSQUE LA PROCHAINE : https://youtu.be/1JS95Dv7nGY?t=1m19s )
Pendant ce temps-ci ...
- J'arrive ! hurla Fareeha, l'air malicieux, tandis que la porte de son appartement coulissait, la laissant s'engouffrer à l'intérieur. Je vais te trouver canaille ! s'écria t'elle amusée en s'avançant prudemment, tous ses sens à l'affût.
Il faisait sombre dans la suite car elle avait volontairement coupée la plupart des sources de lumières avant de partir, ne laissant que les lampes les moins puissantes allumées. Les lèvres retroussées, les yeux plissés, Fareeha n'était jamais aussi concentré que lorsqu'elle jouait à cache-cache avec le petit singe que Winston lui avait confié.
- Petit, petit, petit ... soufflait Fareeha en se déplaçant silencieusement.
Un rapide coup d’œil lui suffit pour déduire qu'il ne se trouvait pas dans le salon. A moins, qu'il ne se cache sous le canapé ! songea la petite fille en se jetant au sol avec une extrême vivacité. Rien. Elle se releva, puis se dirigea vers la chambre qu'elle partageait avec sa mère. La robe de nuit d'Ana était restée sur le lit lorsqu'elle s'était changée avant de partir.
- Où tu te caches, petite boule de poils ? se demanda t'elle.
C'est alors que Fareeha, déconnectée de la réalité, eut un léger pincement au cœur en s'imaginant le visage de sa mère. Cela faisait désormais un long moment qu'elle s'était absentée, et jamais encore cela n'était arrivé. Elle lui manquait. Fareeha délaissa quelques secondes le jeu, saisit la robe de nuit pour la ranger dans l'armoire. Le vêtement était toujours imbibé du parfum d'Ana. Qu'est ce qu'elle sent bon, soupira Fareeha tout en pliant la robe. Son regard se perdit ensuite quelques secondes après l'avoir rangée à sa place, mais la petite eût vite fait de se ressaisir.
- A nous deux ! s'écria t'elle, déterminée à trouver ce singe.
Elle était persuadée qu'il était ici, car sa cachette préférée était un petit meuble dans la salle de bain adjacente. Elle plongea sous le lit, rampa dessous, puis ressorti de l'autre côté. Elle ouvrit son armoire, fouilla derrière les rideaux, examina le meuble sous la télévision, rien.
C'est alors qu'elle se précipita sur la pointe des pieds dans la salle d'eau. Elle tira la porte du meuble sous l'évier d'un coup sec et le petit singe s'en extirpa en braillant. D'abord surprise, son visage se décomposa avant de finalement rire aux éclats. L'animal pris place sur l'épaule de Fareeha et enlaça sa tête de ses bras.
- Hé ! Je vois plus rien ! ricana la petite alors aveuglée par les bras poilus du primate. Il descendit aussitôt en couinant, lui faisant signe de l'attraper.
Ni une, ni deux, la petite fille s'élança dans une interminable poursuite de plusieurs minutes qui termina sur le lit d'Ana. A bout de souffle, elle s'étendit de tout son long et s'écrasa, face contre le matelas, imitée par son nouvel animal de compagnie. Elle se tourna sur le dos.
- La fessée qu'on auraient pris si Maman avait été là, pouffa t'elle en regardant le bazar qu'ils avaient mis dans la chambre. Elle me maaaaanque, se lamenta t'elle finalement en faisant la moue. Sa lèvre inférieur gobait la supérieure. Elle n'espérait pas que le singe comprenne, mais bizarrement, celui-ci saute hors du lit après l'avoir longuement observée.
- Tu vas où ? demanda t'elle à son intention alors qu'il sortait de la chambre en silence. Il revint très vite avec un album, un album photo plus précisent. Fareeha serra les dents. J'ai pas envie de les regarder, bouda t'elle en plongeant sa tête dans un oreiller. Je veux juste qu'elle revienne, expliqua la petite fille, sa voix était étouffé dans le coussin.
Le singe n’attendit pas son autorisation pour ouvrir l'album et faire défiler les pages. Il comprenait parfaitement le lien qui les unissait. Il examina longuement les photos qui défilaient sous ses yeux. Il y avait beaucoup de selfies, que Fareeha avait prises avec leur tablette, des photos d'anniversaire, avec quelques copains et copines qu'elle fréquentait occasionnellement, puis parfois, des photos avec sa mère. Toujours très complices, Ana semblait pourtant hantée par ses propres pensées. Elle semblait parfois être ailleurs. Le poids de la guerre.
Le singe écrasa son doigt sur la tête d'Ana, et prononça son nom avec sa petite voix. Fareeha releva immédiatement la tête, les yeux grands ouverts, abasourdie qu'un singe puisse parler.
- Ana, répéta le primate qui se faisait insistant. Le visage de la petite fille se décomposait, elle avait mal au cœur. Angela était très gentille, probablement la personne la plus adorable qu'elle connaisse car qui contrairement à sa mère, ne lui donnait jamais de fessées, et n'osait pas vraiment la disputer, gentillesse dont parfois abusait Fareeha. Mais une mère reste une mère, irremplaçable. Émue, elle s'approcha alors du petit animal qui la suivait du regard. Farra, prononça t-il difficilement en pointant du doigt une photo de la petite fille.
- Fareeha, corrigea t'elle alors, blasée, en tournant les pages sans vraiment regarder, sa peine était difficilement maîtrisable.
- Farra, répéta encore le singe.
- Fa-Ree-Ha, articula soigneusement la petite égyptienne.
Le primate répéta encore une fois l'erreur, son prénom était décidément trop compliqué constata Fareeha qui ne lui en tint pas rigueur. Elle était déjà sidérée qu'une petite bête comme elle puisse parler. La curiosité remplaça la tristesse qu'elle éprouvait. Elle s'amusa alors à désigner des objets, dire le mot leur correspondant et l'écouta ensuite répéter du mieux qu'il pouvait, elle était effarée, ses yeux étaient tout écarquillés.
Elle voulait en parler au Docteur Winston, ce dernier lui avait donné une sorte de traceur, qui permettait à la petite de savoir où il se trouvait, en tout temps. De ce fait, il n'avait pas besoin de la garder avec elle et la surveiller constamment, si elle rencontrait le moindre problème elle allait directement le retrouver.
Fareeha alluma l'appareil et une petite carte holographique en trois dimension se matérialisa devant ses yeux, la position de Winston était indiquée par un point rouge clignotant. Le petit singe se logea sur son épaule, puis les deux complices s'élancèrent à la recherche du Docteur. Sur le chemin, elle lui donna le nom des personnes qu'il croisait, et à chaque fois, il répétait comme un véritable perroquet. Fareeha trouvait cela fantastique et incroyablement amusant.
( Soundtrack : )
En approchant de la position du Docteur, Fareeha crût entendre des gens crier, une femme pleurait, certains hurlaient. Intriguée, elle réduisit l'allure et approcha lentement. Winston se trouvait dans la pièce d'où provenait tout ce brouhaha.
La porte coulissa, Fareeha ne l'avait pas activée elle était trop loin, c'était cet homme qui l'avait sauvé l'autre jour. Il sortit de la pièce et s'écrasa de tout son poids contre le mur en face, les bras en avant, il s'appuyait contre la paroi, la tête baissée. Il avait le souffle court. Il marmonnait quelquechose d'incompréhensible puis frappa le mur métallique, Fareeha sursauta, laissant échapper un petit cri.
L'inconnu se retourna vers elle. Ses yeux, cachés sous sa visière, sondaient la petite fille au teint mat. Elle-même, le toisait de haut en bas, son regard se perdit finalement dans le sien. Les secondes parurent êtres des heures entières, c'était étrange. Morrison rompu le contact lorsqu'Angela hurla à nouveau, Fareeha reconnu sa voix :
- J'ai essayé ! pleurait-elle. J'ai essayé, répéta Angela, apparemment effondrée, elle hoquetait.
- Angela, s'il vous plaît, vous devez reprendre votre calme, personne ne vous en veut expliqua alors un homme à la voix douce, c'était le Docteur Winston.
- Bon sang, elle est morte Winston ! se lamenta un autre homme dont elle ne reconnu pas la voix.
- Montrez-moi vos mains, demanda le Docteur sans répondre. Angela hurla à nouveau, de douleur cette-fois.
- Ne touchez pas, bon sang ! cria la suisse.
Morrison glissa son visage dans ses mains gantées puis s'approcha de Fareeha.
- Ce n'est pas un endroit pour une petite fille, expliqua t-il, tentant de garder la tête froide alors que la seule image qui apparaissait dans son esprit était le corps inanimé de sa femme. Le petite s'apprêtait à répondre qu'elle venait voir le Docteur Winston lorsque ce dernier sortit de la pièce à son tour, Angela continuait de discuter d'un ton enflammé avec la troisième personne.
- Fareeha ? s'étonna Winston, mais qu'est ce que tu fais ici ? demanda t'il, paniqué en constatant que son père était agenouillé près d'elle.
Les deux partageaient le même sang, mais ignoraient tout l'un de l'autre, il était primordial de garder le secret, Lacroix avait été très clair là-dessus. De plus, le corps de sa mère se trouvait dans la pièce d'à côté, il n'osait imaginer l'ampleur du choc si la petite y avait été confronté.
Face à la question du Docteur, Fareeha se contenta de montrer le petite appareil qu'il lui avait donné.
- Qu'est ce qu'il se passe ? demanda t'elle ensuite, inquiète, essayant de regarde vers le porte, plus loin. Winston se sentait mal à l'idée de lui mentir, il préféra détourner son attention.
- Tu voulais me dire quelquechose d'important je suis sûr ! s'exclama t-il avec un air faussement enjoué.
- Il parle ! s'exclama alors la petite égyptienne en désignant le singe sur son épaule, un large sourire aux lèvres, tandis qu'Angela sortait de la pièce aux côté du Directeur Général d'Overwatch.
Ce dernier posa la main sur l'épaule de Fareeha en s'en allant, le regard perdu vers le sol, triste avant de les ranger dans les poches de sa blouse et de continuer son chemin, terriblement abattu. Le visage mouillé d'Angela croisa le regard de sa petite protégée. Son cœur sembla exploser. Comment lui dire ? Comment annoncer à une petite fille la mort de sa mère ? Malheureusement, son regard parla pour elle.
Sans prévenir, Fareeha bouscula le Docteur Winston et se précipita dans la pièce sous les yeux ahuris de Morrison en passant devant Angela sans que cette dernière ne réagisse, pétrifiée.
- Non ! hurla Winston en se lançant à sa poursuite.
Trop tard. Fareeha eût l'impression que le monde autour d'elle s'écroulait lorsqu'elle vît le visage de sa mère sur ce corps meurtri. Elle porta une main à la bouche mais ne pût s’empêcher d'hurler de tout son être. Un horrible cri perçant des plus déchirant qui sembla broyer l'âme d'Angela. Winston se précipita sur la petite pour l'enlacer et la consoler, mais rien ne pouvait arrêter ce torrent de larme et de douleur.
- Ana, répétait sans cesse le petit singe perché sur la table d'opération, agitant le bras sans vie du cadavre d'Amari.
Ne comprenant pas la situation, Morrison chercha le regard perdu d'Angela, celle-ci releva finalement les yeux, anéantie. Il ne comprenait pas, une idée lui traversa l'esprit, mais elle lui parût folle. Il s'avéra néanmoins que cette idée se transforma en souvenir, il revoyait Ana lui annoncer qu'elle attendait un enfant en cette chaude soirée d'Août.
- Mamaaaaan ! hurla longuement Fareeha tandis que Morrison, déchiré de l'intérieur, relâchait son souffle, la respiration coupée, littéralement assommée, il sembla tituber. Il porta sa main à sa visière, et la retira. Il la laissa glisser entre ses doigts, elle se brisa contre le sol. Il espérait qu'Angela croise son regard empli de colère. Il lui en voulait. Le reste de son visage était caché par le masque, mais les yeux suffisaient à dévoiler le fond de sa pensée. Il la détestait. La détestait pour lui avoir volontairement menti. Le son du verre brisé contre le sol attira le regard d'Angela qui hocha négativement la tête.
- Laisse-moi t'expliquer ... hoqueta la suisse en avançant d'un pas vers lui, mais il celui-ci recula de façon erratique.
- Non tais-toi Angela ... Tais-toi ... siffla Jack, dévasté.
Son cerveau était submergé de souvenir qui réapparaissaient les uns après les autres, venus de nulle part. Il était perdu, avait l'impression de basculer dans la folie. Il voulait la tuer, il ne savait pas pourquoi. Il porta sa main à son holster, mais serra les poings si fort qu'il crû se briser les phalanges. Sa volonté pris le dessus, il renonça et s'en alla, hanté par le cri de sa petite fille qui appelait sa mère dans l'au-delà, la suppliant de revenir.
Rejetée par l'un de ses meilleurs amis, Angela se sentait sale. Elle avait l'impression d'être un monstre pour avoir caché la vérité. A Jack, en lui cachant l'identité de sa fille, mais aussi à Fareeha pour lui avoir menti à propos de sa mère.
La petite égyptienne repoussa violemment encore une fois le Docteur Winston et se précipita sur Angela qui pénétrait dans la pièce, elle s'agenouilla et reçu une gifle de la petite, la suisse essaya d'attraper ses petits poignets, mais la petite ne cessait de la frapper. Elle parvint enfin à la saisir, ses paumes brûlées par l'énergie biotique lui firent un mal de chien.
Heureusement, Fareeha se calma aussitôt, préférant se blottir dans les bras d'Angela en pleurant. Ne sachant que dire, les deux femmes souffrirent ensemble de la disparition d'Ana sans mot dire. Winston, observateur impuissant, préféra sortir de la pièce. Il voulut prendre le singe avec lui mais ce dernier refusa catégoriquement et bondit dans tous les sens. A bout de force, Winston n'essaya pas plus longtemps et sortit de la pièce.
- Je suis désolée, murmura le Commandant, les yeux rivés sur le corps sans vie d'Ana. Je suis désolée Fareeha, répéta t-elle en fermant les yeux. Des yeux qui résonnèrent dans la tête de la petite égyptienne comme les premiers mots que lui soufflèrent sa mère à sa naissance.
Au contact de Fareeha, Angela se promit de retrouver les responsables de la mort d'Ana et de les fa:re payer, quoiqu'il en coûte.
(RIP Anna - Soundtrack : )
Pendant ce temps-ci ...
- J'arrive ! hurla Fareeha, l'air malicieux, tandis que la porte de son appartement coulissait, la laissant s'engouffrer à l'intérieur. Je vais te trouver canaille ! s'écria t'elle amusée en s'avançant prudemment, tous ses sens à l'affût.
Il faisait sombre dans la suite car elle avait volontairement coupée la plupart des sources de lumières avant de partir, ne laissant que les lampes les moins puissantes allumées. Les lèvres retroussées, les yeux plissés, Fareeha n'était jamais aussi concentré que lorsqu'elle jouait à cache-cache avec le petit singe que Winston lui avait confié.
- Petit, petit, petit ... soufflait Fareeha en se déplaçant silencieusement.
Un rapide coup d’œil lui suffit pour déduire qu'il ne se trouvait pas dans le salon. A moins, qu'il ne se cache sous le canapé ! songea la petite fille en se jetant au sol avec une extrême vivacité. Rien. Elle se releva, puis se dirigea vers la chambre qu'elle partageait avec sa mère. La robe de nuit d'Ana était restée sur le lit lorsqu'elle s'était changée avant de partir.
- Où tu te caches, petite boule de poils ? se demanda t'elle.
C'est alors que Fareeha, déconnectée de la réalité, eut un léger pincement au cœur en s'imaginant le visage de sa mère. Cela faisait désormais un long moment qu'elle s'était absentée, et jamais encore cela n'était arrivé. Elle lui manquait. Fareeha délaissa quelques secondes le jeu, saisit la robe de nuit pour la ranger dans l'armoire. Le vêtement était toujours imbibé du parfum d'Ana. Qu'est ce qu'elle sent bon, soupira Fareeha tout en pliant la robe. Son regard se perdit ensuite quelques secondes après l'avoir rangée à sa place, mais la petite eût vite fait de se ressaisir.
- A nous deux ! s'écria t'elle, déterminée à trouver ce singe.
Elle était persuadée qu'il était ici, car sa cachette préférée était un petit meuble dans la salle de bain adjacente. Elle plongea sous le lit, rampa dessous, puis ressorti de l'autre côté. Elle ouvrit son armoire, fouilla derrière les rideaux, examina le meuble sous la télévision, rien.
C'est alors qu'elle se précipita sur la pointe des pieds dans la salle d'eau. Elle tira la porte du meuble sous l'évier d'un coup sec et le petit singe s'en extirpa en braillant. D'abord surprise, son visage se décomposa avant de finalement rire aux éclats. L'animal pris place sur l'épaule de Fareeha et enlaça sa tête de ses bras.
- Hé ! Je vois plus rien ! ricana la petite alors aveuglée par les bras poilus du primate. Il descendit aussitôt en couinant, lui faisant signe de l'attraper.
Ni une, ni deux, la petite fille s'élança dans une interminable poursuite de plusieurs minutes qui termina sur le lit d'Ana. A bout de souffle, elle s'étendit de tout son long et s'écrasa, face contre le matelas, imitée par son nouvel animal de compagnie. Elle se tourna sur le dos.
- La fessée qu'on auraient pris si Maman avait été là, pouffa t'elle en regardant le bazar qu'ils avaient mis dans la chambre. Elle me maaaaanque, se lamenta t'elle finalement en faisant la moue. Sa lèvre inférieur gobait la supérieure. Elle n'espérait pas que le singe comprenne, mais bizarrement, celui-ci saute hors du lit après l'avoir longuement observée.
- Tu vas où ? demanda t'elle à son intention alors qu'il sortait de la chambre en silence. Il revint très vite avec un album, un album photo plus précisent. Fareeha serra les dents. J'ai pas envie de les regarder, bouda t'elle en plongeant sa tête dans un oreiller. Je veux juste qu'elle revienne, expliqua la petite fille, sa voix était étouffé dans le coussin.
Le singe n’attendit pas son autorisation pour ouvrir l'album et faire défiler les pages. Il comprenait parfaitement le lien qui les unissait. Il examina longuement les photos qui défilaient sous ses yeux. Il y avait beaucoup de selfies, que Fareeha avait prises avec leur tablette, des photos d'anniversaire, avec quelques copains et copines qu'elle fréquentait occasionnellement, puis parfois, des photos avec sa mère. Toujours très complices, Ana semblait pourtant hantée par ses propres pensées. Elle semblait parfois être ailleurs. Le poids de la guerre.
Le singe écrasa son doigt sur la tête d'Ana, et prononça son nom avec sa petite voix. Fareeha releva immédiatement la tête, les yeux grands ouverts, abasourdie qu'un singe puisse parler.
- Ana, répéta le primate qui se faisait insistant. Le visage de la petite fille se décomposait, elle avait mal au cœur. Angela était très gentille, probablement la personne la plus adorable qu'elle connaisse car qui contrairement à sa mère, ne lui donnait jamais de fessées, et n'osait pas vraiment la disputer, gentillesse dont parfois abusait Fareeha. Mais une mère reste une mère, irremplaçable. Émue, elle s'approcha alors du petit animal qui la suivait du regard. Farra, prononça t-il difficilement en pointant du doigt une photo de la petite fille.
- Fareeha, corrigea t'elle alors, blasée, en tournant les pages sans vraiment regarder, sa peine était difficilement maîtrisable.
- Farra, répéta encore le singe.
- Fa-Ree-Ha, articula soigneusement la petite égyptienne.
Le primate répéta encore une fois l'erreur, son prénom était décidément trop compliqué constata Fareeha qui ne lui en tint pas rigueur. Elle était déjà sidérée qu'une petite bête comme elle puisse parler. La curiosité remplaça la tristesse qu'elle éprouvait. Elle s'amusa alors à désigner des objets, dire le mot leur correspondant et l'écouta ensuite répéter du mieux qu'il pouvait, elle était effarée, ses yeux étaient tout écarquillés.
Elle voulait en parler au Docteur Winston, ce dernier lui avait donné une sorte de traceur, qui permettait à la petite de savoir où il se trouvait, en tout temps. De ce fait, il n'avait pas besoin de la garder avec elle et la surveiller constamment, si elle rencontrait le moindre problème elle allait directement le retrouver.
Fareeha alluma l'appareil et une petite carte holographique en trois dimension se matérialisa devant ses yeux, la position de Winston était indiquée par un point rouge clignotant. Le petit singe se logea sur son épaule, puis les deux complices s'élancèrent à la recherche du Docteur. Sur le chemin, elle lui donna le nom des personnes qu'il croisait, et à chaque fois, il répétait comme un véritable perroquet. Fareeha trouvait cela fantastique et incroyablement amusant.
( Soundtrack : )
En approchant de la position du Docteur, Fareeha crût entendre des gens crier, une femme pleurait, certains hurlaient. Intriguée, elle réduisit l'allure et approcha lentement. Winston se trouvait dans la pièce d'où provenait tout ce brouhaha.
La porte coulissa, Fareeha ne l'avait pas activée elle était trop loin, c'était cet homme qui l'avait sauvé l'autre jour. Il sortit de la pièce et s'écrasa de tout son poids contre le mur en face, les bras en avant, il s'appuyait contre la paroi, la tête baissée. Il avait le souffle court. Il marmonnait quelquechose d'incompréhensible puis frappa le mur métallique, Fareeha sursauta, laissant échapper un petit cri.
L'inconnu se retourna vers elle. Ses yeux, cachés sous sa visière, sondaient la petite fille au teint mat. Elle-même, le toisait de haut en bas, son regard se perdit finalement dans le sien. Les secondes parurent êtres des heures entières, c'était étrange. Morrison rompu le contact lorsqu'Angela hurla à nouveau, Fareeha reconnu sa voix :
- J'ai essayé ! pleurait-elle. J'ai essayé, répéta Angela, apparemment effondrée, elle hoquetait.
- Angela, s'il vous plaît, vous devez reprendre votre calme, personne ne vous en veut expliqua alors un homme à la voix douce, c'était le Docteur Winston.
- Bon sang, elle est morte Winston ! se lamenta un autre homme dont elle ne reconnu pas la voix.
- Montrez-moi vos mains, demanda le Docteur sans répondre. Angela hurla à nouveau, de douleur cette-fois.
- Ne touchez pas, bon sang ! cria la suisse.
Morrison glissa son visage dans ses mains gantées puis s'approcha de Fareeha.
- Ce n'est pas un endroit pour une petite fille, expliqua t-il, tentant de garder la tête froide alors que la seule image qui apparaissait dans son esprit était le corps inanimé de sa femme. Le petite s'apprêtait à répondre qu'elle venait voir le Docteur Winston lorsque ce dernier sortit de la pièce à son tour, Angela continuait de discuter d'un ton enflammé avec la troisième personne.
- Fareeha ? s'étonna Winston, mais qu'est ce que tu fais ici ? demanda t'il, paniqué en constatant que son père était agenouillé près d'elle.
Les deux partageaient le même sang, mais ignoraient tout l'un de l'autre, il était primordial de garder le secret, Lacroix avait été très clair là-dessus. De plus, le corps de sa mère se trouvait dans la pièce d'à côté, il n'osait imaginer l'ampleur du choc si la petite y avait été confronté.
Face à la question du Docteur, Fareeha se contenta de montrer le petite appareil qu'il lui avait donné.
- Qu'est ce qu'il se passe ? demanda t'elle ensuite, inquiète, essayant de regarde vers le porte, plus loin. Winston se sentait mal à l'idée de lui mentir, il préféra détourner son attention.
- Tu voulais me dire quelquechose d'important je suis sûr ! s'exclama t-il avec un air faussement enjoué.
- Il parle ! s'exclama alors la petite égyptienne en désignant le singe sur son épaule, un large sourire aux lèvres, tandis qu'Angela sortait de la pièce aux côté du Directeur Général d'Overwatch.
Ce dernier posa la main sur l'épaule de Fareeha en s'en allant, le regard perdu vers le sol, triste avant de les ranger dans les poches de sa blouse et de continuer son chemin, terriblement abattu. Le visage mouillé d'Angela croisa le regard de sa petite protégée. Son cœur sembla exploser. Comment lui dire ? Comment annoncer à une petite fille la mort de sa mère ? Malheureusement, son regard parla pour elle.
Sans prévenir, Fareeha bouscula le Docteur Winston et se précipita dans la pièce sous les yeux ahuris de Morrison en passant devant Angela sans que cette dernière ne réagisse, pétrifiée.
- Non ! hurla Winston en se lançant à sa poursuite.
Trop tard. Fareeha eût l'impression que le monde autour d'elle s'écroulait lorsqu'elle vît le visage de sa mère sur ce corps meurtri. Elle porta une main à la bouche mais ne pût s’empêcher d'hurler de tout son être. Un horrible cri perçant des plus déchirant qui sembla broyer l'âme d'Angela. Winston se précipita sur la petite pour l'enlacer et la consoler, mais rien ne pouvait arrêter ce torrent de larme et de douleur.
- Ana, répétait sans cesse le petit singe perché sur la table d'opération, agitant le bras sans vie du cadavre d'Amari.
Ne comprenant pas la situation, Morrison chercha le regard perdu d'Angela, celle-ci releva finalement les yeux, anéantie. Il ne comprenait pas, une idée lui traversa l'esprit, mais elle lui parût folle. Il s'avéra néanmoins que cette idée se transforma en souvenir, il revoyait Ana lui annoncer qu'elle attendait un enfant en cette chaude soirée d'Août.
- Mamaaaaan ! hurla longuement Fareeha tandis que Morrison, déchiré de l'intérieur, relâchait son souffle, la respiration coupée, littéralement assommée, il sembla tituber. Il porta sa main à sa visière, et la retira. Il la laissa glisser entre ses doigts, elle se brisa contre le sol. Il espérait qu'Angela croise son regard empli de colère. Il lui en voulait. Le reste de son visage était caché par le masque, mais les yeux suffisaient à dévoiler le fond de sa pensée. Il la détestait. La détestait pour lui avoir volontairement menti. Le son du verre brisé contre le sol attira le regard d'Angela qui hocha négativement la tête.
- Laisse-moi t'expliquer ... hoqueta la suisse en avançant d'un pas vers lui, mais il celui-ci recula de façon erratique.
- Non tais-toi Angela ... Tais-toi ... siffla Jack, dévasté.
Son cerveau était submergé de souvenir qui réapparaissaient les uns après les autres, venus de nulle part. Il était perdu, avait l'impression de basculer dans la folie. Il voulait la tuer, il ne savait pas pourquoi. Il porta sa main à son holster, mais serra les poings si fort qu'il crû se briser les phalanges. Sa volonté pris le dessus, il renonça et s'en alla, hanté par le cri de sa petite fille qui appelait sa mère dans l'au-delà, la suppliant de revenir.
Rejetée par l'un de ses meilleurs amis, Angela se sentait sale. Elle avait l'impression d'être un monstre pour avoir caché la vérité. A Jack, en lui cachant l'identité de sa fille, mais aussi à Fareeha pour lui avoir menti à propos de sa mère.
La petite égyptienne repoussa violemment encore une fois le Docteur Winston et se précipita sur Angela qui pénétrait dans la pièce, elle s'agenouilla et reçu une gifle de la petite, la suisse essaya d'attraper ses petits poignets, mais la petite ne cessait de la frapper. Elle parvint enfin à la saisir, ses paumes brûlées par l'énergie biotique lui firent un mal de chien.
Heureusement, Fareeha se calma aussitôt, préférant se blottir dans les bras d'Angela en pleurant. Ne sachant que dire, les deux femmes souffrirent ensemble de la disparition d'Ana sans mot dire. Winston, observateur impuissant, préféra sortir de la pièce. Il voulut prendre le singe avec lui mais ce dernier refusa catégoriquement et bondit dans tous les sens. A bout de force, Winston n'essaya pas plus longtemps et sortit de la pièce.
- Je suis désolée, murmura le Commandant, les yeux rivés sur le corps sans vie d'Ana. Je suis désolée Fareeha, répéta t-elle en fermant les yeux. Des yeux qui résonnèrent dans la tête de la petite égyptienne comme les premiers mots que lui soufflèrent sa mère à sa naissance.
Au contact de Fareeha, Angela se promit de retrouver les responsables de la mort d'Ana et de les fa:re payer, quoiqu'il en coûte.
(RIP Anna - Soundtrack : )
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