Recueil, ment
Par : Loiseau
Genre : Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 17
Besoin d'inexistence, folie exprimée
Publié le 10/02/14 à 22:03:55 par Loiseau
A quel moment de sa vie un homme peut-il commettre un acte aussi violent et inattendu que celui commis par Eric Harris et Dylan Klebold ?
Je me suis souvent demandé si, dans un accès de folie pure ou de désespoir absolu, je serais capable de tuer une ou plusieurs personnes. J’ai désormais la réponse.
Vivre dans un monde qui nous répugne est une épreuve, voire une torture. En effet, quoi que l’on fasse on ne peut y échapper. On est coincé dans l’époque à laquelle nous naissons et ce jusqu’à ce que notre vie s’achève ou que nous décidions d’y mettre fin. Certains ressentent dès leurs premières années ce que j’appellerais le « besoin d’inexistence », un malaise civilisationnel (que beaucoup qualifient de « dépression ») profond qui se traduit par le sentiment de ne pas appartenir à cet univers et le désir de retourner au Néant.
Pour ma part j’ai connu ce sentiment dès mon plus jeune âge, rêvant d’autres mondes dont je serais seul habitant. Des mondes que j’aurais créés selon mes envies et mes fantaisies, de la plus noble à la plus grotesque. Un monde où tout être que je considère comme néfaste se retrouverait, comme dans un purgatoire né de ma haine envers lui et dans lequel il souffrirait comme je souffre à chaque instant. Un autre où ne pousseraient que des arbres mort-nés et des plantes carnivores, un autre qui ne serait qu’une falaise depuis laquelle se jetteraient les âmes errantes prétendants à un repos qui ne leur serait jamais accordé, car tel est mon bon plaisir…
Il est bien entendu impossible que de pareils souhaits se réalisent ailleurs que dans mes rêves, au cœur de nuits particulièrement insupportables où chaque seconde qui passe m’heurte comme la lame d’un rasoir dans un combat de rue éternel appelé « vie ». L’idée m’est donc venue de rendre mon existence moins douloureuse en l’élaguant des parasites qui la corrompait comme on arrache les bourgeons malades d’un élégant rosier. Comment faire ?
Il est facile de se procurer des armes, de fabriquer des explosifs, de planifier un massacre… Il est plus difficile de savoir où, quand et qui frapper. Il est presque impossible, pour un humain lambda, de se résoudre à mettre en pratique ses plans.
Mais quelqu’un souffrant du besoin d’inexistence n’est pas un « humain lambda ». Il est prêt à tout pour échapper à la morsure de la vie.
C’est lorsque j’étais assis sur un banc, contemplant les plébéiens m’entourant, que je décidais de procéder à une élimination méthodique de ceux qui rendent ce monde plus disgracieux qu’il ne l’est déjà. Carnet à la main, je croquais des prototypes d’armes que j’espérais fabriquer et utiliser un jour contre les Parasites. Toi qui passe là-bas, avec ton air heureux et ta démarche niaise, ton sourire hypocrite restera-t-il figé sur ta face quand je braquerai sur toi le canon d’un flingue ? Seras-tu toujours aussi gai avec une balle logé au creux de la tempe comme un enfant dans le sein de sa mère ? Tu te sens à l’aise ici, tu es à l’université, aussi à l’aise qu’une mouche sur un tas de fumier. Tu te repais avec délice de toute la merde qui dégouline de ta bouche, t’auto-satisfaisant dans un cycle sans fin. Je viendrais briser ce cycle à coups de pied-de-biche, attends juste un peu…
Et mes pensées fusaient ainsi pendant des heures…
Toute pensée est vaine et perdue si elle n’entraine pas un acte à sa mesure.
Le soir je m’entrainais au tir et à la négation des règles morales que l’on tentait de m’inculquer depuis ma naissance. La morale ne peut que freiner les grands projets. Et le mien possédait une envergure peu commune.
Je réalisais aussi que seul je n’arriverais à rien et qu’il me fallait trouver quelqu’un pour m’aider. Quelqu’un qui partage ce désir d’épuration, ce besoin d’inexistence, cette envie de chaos.
Elle se présenta à moi sous la forme d’une ombre immense, un morceau de ténèbres dans une écorce de chair. Des larmes de sang coulaient de ses yeux même quand il riait et ceux qui savaient l’écouter pouvaient entendre les chœurs de damnés qui hurlaient en lui. Mais personne ne savait l’écouter, sinon moi.
« Faisons cela » lui ai-je un jour dit, en lui tendant une vieille photo découpée dans un journal. Sur cette photo de piètre qualité, deux jeunes hommes debout dans une cafétéria de lycée, chacun une arme au poing.
Sa réponse positive fit courir en moi un frisson d’adrénaline.
Comme je l’ai dit, il est facile de se procurer des armes. Les explosifs furent fabriqués en quelques jours. Le plan dessiné en une semaine. Les crânes rasés en une poignée de minutes.
Nous sommes rentrés dans l’université avec un rictus plus douloureux que jamais. Plus victorieux, aussi. Nos sacs de sport pesaient lourd au bout de nos bras décharnés. Les amphithéâtres étaient nos cibles prioritaires.
Nous avions prévus quelques grenades pour ouvrir les festivités. Les explosifs décrivirent une noble courbe dans les airs, sous le regard interloqués ou réprobateurs des autres étudiants.
Puis les explosions commencèrent et le sang des parasites se mêla à leurs hurlements. La grenaille contenue dans les explosifs en faucha bon nombre. Le chant des mitraillettes couvrit celui de leurs douleurs et les murs se colorèrent d’un rouge brillant qui me fit apprécier la couleur comme jamais auparavant. La sueur coulait sous ma cagoule et j’en goutais l’amère saveur, plus attrayante que n’importe quelle autre.
Certains enfants prennent plaisir à enflammer les fourmilières. C’est qu’ils ont en eux cette envie de désordre, de chaos, de codes brisés et de règles violées. C’est cette pulsion qui nous avait poussés à tirer sur ceux qui se disaient nos « camarades ». Nous venons de deux univers différents, petits parasites. Je ne désire qu’être un électron volant dans la Chaos Originel, alors que vous vous complaisez dans vos prisons charnelles.
Le massacre se poursuivit pendant près d’un quart d’heure. Après avoir réarrangé la décoration de l’amphithéâtre nous nous sommes promenés dans la faculté, nous amusant à laisser certains étudiants s’enfuir pendant quelques secondes avant de les tuer d’une balle dans le dos. Certains fous essayèrent de nous arrêter.
Il n’est rien de plus plaisant en ce monde vil que de frapper un autre humain avec une machette.
Les supplications de ceux qui se trouvèrent acculés étaient plaisantes.
Et lorsque qu’enfin je retournais mon arme contre moi, presque par instinct, ma joie fut totale, mon objectif atteint.
Le Chaos m’attendait.
Je me suis souvent demandé si, dans un accès de folie pure ou de désespoir absolu, je serais capable de tuer une ou plusieurs personnes. J’ai désormais la réponse.
Vivre dans un monde qui nous répugne est une épreuve, voire une torture. En effet, quoi que l’on fasse on ne peut y échapper. On est coincé dans l’époque à laquelle nous naissons et ce jusqu’à ce que notre vie s’achève ou que nous décidions d’y mettre fin. Certains ressentent dès leurs premières années ce que j’appellerais le « besoin d’inexistence », un malaise civilisationnel (que beaucoup qualifient de « dépression ») profond qui se traduit par le sentiment de ne pas appartenir à cet univers et le désir de retourner au Néant.
Pour ma part j’ai connu ce sentiment dès mon plus jeune âge, rêvant d’autres mondes dont je serais seul habitant. Des mondes que j’aurais créés selon mes envies et mes fantaisies, de la plus noble à la plus grotesque. Un monde où tout être que je considère comme néfaste se retrouverait, comme dans un purgatoire né de ma haine envers lui et dans lequel il souffrirait comme je souffre à chaque instant. Un autre où ne pousseraient que des arbres mort-nés et des plantes carnivores, un autre qui ne serait qu’une falaise depuis laquelle se jetteraient les âmes errantes prétendants à un repos qui ne leur serait jamais accordé, car tel est mon bon plaisir…
Il est bien entendu impossible que de pareils souhaits se réalisent ailleurs que dans mes rêves, au cœur de nuits particulièrement insupportables où chaque seconde qui passe m’heurte comme la lame d’un rasoir dans un combat de rue éternel appelé « vie ». L’idée m’est donc venue de rendre mon existence moins douloureuse en l’élaguant des parasites qui la corrompait comme on arrache les bourgeons malades d’un élégant rosier. Comment faire ?
Il est facile de se procurer des armes, de fabriquer des explosifs, de planifier un massacre… Il est plus difficile de savoir où, quand et qui frapper. Il est presque impossible, pour un humain lambda, de se résoudre à mettre en pratique ses plans.
Mais quelqu’un souffrant du besoin d’inexistence n’est pas un « humain lambda ». Il est prêt à tout pour échapper à la morsure de la vie.
C’est lorsque j’étais assis sur un banc, contemplant les plébéiens m’entourant, que je décidais de procéder à une élimination méthodique de ceux qui rendent ce monde plus disgracieux qu’il ne l’est déjà. Carnet à la main, je croquais des prototypes d’armes que j’espérais fabriquer et utiliser un jour contre les Parasites. Toi qui passe là-bas, avec ton air heureux et ta démarche niaise, ton sourire hypocrite restera-t-il figé sur ta face quand je braquerai sur toi le canon d’un flingue ? Seras-tu toujours aussi gai avec une balle logé au creux de la tempe comme un enfant dans le sein de sa mère ? Tu te sens à l’aise ici, tu es à l’université, aussi à l’aise qu’une mouche sur un tas de fumier. Tu te repais avec délice de toute la merde qui dégouline de ta bouche, t’auto-satisfaisant dans un cycle sans fin. Je viendrais briser ce cycle à coups de pied-de-biche, attends juste un peu…
Et mes pensées fusaient ainsi pendant des heures…
Toute pensée est vaine et perdue si elle n’entraine pas un acte à sa mesure.
Le soir je m’entrainais au tir et à la négation des règles morales que l’on tentait de m’inculquer depuis ma naissance. La morale ne peut que freiner les grands projets. Et le mien possédait une envergure peu commune.
Je réalisais aussi que seul je n’arriverais à rien et qu’il me fallait trouver quelqu’un pour m’aider. Quelqu’un qui partage ce désir d’épuration, ce besoin d’inexistence, cette envie de chaos.
Elle se présenta à moi sous la forme d’une ombre immense, un morceau de ténèbres dans une écorce de chair. Des larmes de sang coulaient de ses yeux même quand il riait et ceux qui savaient l’écouter pouvaient entendre les chœurs de damnés qui hurlaient en lui. Mais personne ne savait l’écouter, sinon moi.
« Faisons cela » lui ai-je un jour dit, en lui tendant une vieille photo découpée dans un journal. Sur cette photo de piètre qualité, deux jeunes hommes debout dans une cafétéria de lycée, chacun une arme au poing.
Sa réponse positive fit courir en moi un frisson d’adrénaline.
Comme je l’ai dit, il est facile de se procurer des armes. Les explosifs furent fabriqués en quelques jours. Le plan dessiné en une semaine. Les crânes rasés en une poignée de minutes.
Nous sommes rentrés dans l’université avec un rictus plus douloureux que jamais. Plus victorieux, aussi. Nos sacs de sport pesaient lourd au bout de nos bras décharnés. Les amphithéâtres étaient nos cibles prioritaires.
Nous avions prévus quelques grenades pour ouvrir les festivités. Les explosifs décrivirent une noble courbe dans les airs, sous le regard interloqués ou réprobateurs des autres étudiants.
Puis les explosions commencèrent et le sang des parasites se mêla à leurs hurlements. La grenaille contenue dans les explosifs en faucha bon nombre. Le chant des mitraillettes couvrit celui de leurs douleurs et les murs se colorèrent d’un rouge brillant qui me fit apprécier la couleur comme jamais auparavant. La sueur coulait sous ma cagoule et j’en goutais l’amère saveur, plus attrayante que n’importe quelle autre.
Certains enfants prennent plaisir à enflammer les fourmilières. C’est qu’ils ont en eux cette envie de désordre, de chaos, de codes brisés et de règles violées. C’est cette pulsion qui nous avait poussés à tirer sur ceux qui se disaient nos « camarades ». Nous venons de deux univers différents, petits parasites. Je ne désire qu’être un électron volant dans la Chaos Originel, alors que vous vous complaisez dans vos prisons charnelles.
Le massacre se poursuivit pendant près d’un quart d’heure. Après avoir réarrangé la décoration de l’amphithéâtre nous nous sommes promenés dans la faculté, nous amusant à laisser certains étudiants s’enfuir pendant quelques secondes avant de les tuer d’une balle dans le dos. Certains fous essayèrent de nous arrêter.
Il n’est rien de plus plaisant en ce monde vil que de frapper un autre humain avec une machette.
Les supplications de ceux qui se trouvèrent acculés étaient plaisantes.
Et lorsque qu’enfin je retournais mon arme contre moi, presque par instinct, ma joie fut totale, mon objectif atteint.
Le Chaos m’attendait.
13/02/14 à 17:29:55
Yep
13/02/14 à 03:06:42
La photo provient pas de la tuerie en Colombine?
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