Incarnation
Par : Sheyne
Genre : Science-Fiction , Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 21
Publié le 26/12/15 à 02:15:58 par Sheyne
L'odeur... Lourde d'hémoglobine et de relents corporels... ça, et les terribles émanations de fumée, de poils roussis. C'est la première chose qui frappa le Roi, c'est aussi ce qui le réveilla. Revenant à lui, il balança péniblement la tête. Encore nauséeux, son esprit embrumé grondait au son de son estomac bien trop vide.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, il constata la semi-pénombre. Formes avachies, des silhouettes se dessinaient tout autour de lui. Elles bougeaient peu, certes, mais leur présence était indiscutable. Elles se trahissaient par leurs soupirs résignés. Une bonne dizaine.
La pièce paraissait carrée. Au-dessus de sa tête, quelques cris ou effusions de rire. Parfois, le plafond pétardait, sous le rythme des pas des marins. Entêtés, ils piétinaient à l'étage, s'attelant sans nul doute à des tâches quelconques sur le bastingage. Ça, couplé au léger vrombissement permanent des moteurs et le Seigneur su qu'il était à bord d'un bateau.
Son corps eut tôt fait de le confirmer. Tendant ses doigts devant lui, le Roi referma le poing. Ses mains humaines se couvraient d'une fourrure douce. À la place des ongles jaillissaient cinq griffes en chitines. Non rétractables, elles étaient bien trop aiguisées pour qui ne sait pas s'en servir. Ainsi tout devint clair. Il avait dormi, on ne l'avait pas tué et ce monde étrange peuplé de chasseurs et de félins n'était pas une hallucination.
En un sens, il était soulagé. Car malgré la faim qui le tiraillait, il pouvait se raccrocher à quelque chose dans son existence chaotique. Depuis maintenant trop longtemps sa vie était comme un fleuve... Comme des rapides, enfaîte. Emporté par l'eau, il ne cessait de changer de corps. Mais cette apparence, en dépit de sa répulsion première, lui apportait en ce moment un énorme réconfort... Elle était à l'image d'un rocher coupant le courant, posé par la grâce divine, juste avant une cascade.
Que se passerait-il à sa mort ? Il lâcherait ce roc et serait précipité dans la cataracte. Les chutes d'eau symbolisaient sa fin prochaine, elles le terrifiaient... Elles se traduiraient par une réincarnation dans une prison sordide, un retour dans les cachots de Linne... Il sombrerait dans la démence et n'en reviendrait jamais. Mais en ce moment, ses bras enserraient de toutes leurs forces ce caillou énorme qui tranchait les flots. Il s'y agrippait. Et, alors qu'il regardait dans le vide en dessous de lui, il s'accrochait à son existence actuelle pour ne pas s'y laisser tomber. Cela pouvait paraître vain, mais au moins il était vivant. Le présent était bien là... Clair, indolore.
Ses objectifs, eux, devenaient de plus en plus flous. Une part de lui désirait réellement regagner son trône. Une autre comptait avertir le philosophe de l'attaque à venir... Enfin, une dernière n'aspirait qu'au repos, qu'importe le destin, qu'importe Yggdrasil, qu'importe son peuple et ce foutu dictateur, despote mégalomane, qui l'avait dépossédé. Non, vraiment... pouvoir souffler, récupérer, profiter du temps qui passe sans douleur ni crainte... Cela relevait du rêve, mais cette vie actuelle s'en rapprochait.
Alors, le Roi ferma les paupières. Il sentit une tête se poser doucement sur son épaule. Son parfum, aussi exotique qu'agréable, ne pouvait pas le tromper. La jeune femme était à ses côtés.
« Qui sont ces monstres... Nus, sans pelages. Que va-t-on devenir ? »
Dans un murmure, sa voix fila. Elle était cristalline et teintée de chagrin. Son ton vibrait d'angoisse et le Roi ne sut quoi répondre. Qui étaient-ils ? Des pirates, sans doute. Des malades à la recherche de richesse. Quant à leur sort prochain... Et bien, il lui semblait que cette fourrure, dont il se serait volontiers débarrassé, valait son pesant d'or. Il leur aurait bien donné si cela ne l'obligeait à s'arracher la peau.
Par flemme (ou par souci de ne pas inquiéter plus que nécessaire sa compagne, peut être) il n'en toucha mot.
« J'ai peur... Continua-t-elle.
— Écoutes. »
Le Seigneur trancha, puis baissa brusquement la voix, peu à l'aise avec toutes ses silhouettes dans la pièce.
« On va sortir d'ici. Je ne compte pas mourir. Je ne sais pas encore comment on va se libérer, mais tu vas m'aider, il y a forcément un moyen. Tiens... Lorsqu'ils nous ont amenés, est-ce que tu as eu le temps de voir à quoi ressemblait le bâtiment ?
— Le bâtiment ?
— Ce navire.
— Un navire ? »
Le Roi souffla. Son regard s'égara à terre. Dans la pénombre, seuls ses autres sens pouvaient lui être utiles. Il sentit la jeune femme trembler et se blottir contre lui, sans répondre. Visiblement, elle n'avait aucune connaissance des moyens de transport actuels.
Songeur, le Seigneur se sut démuni. Bien qu'il ne soit pas attaché et qu'aucun barreau ne le retienne, il ne pourrait rien faire sans connaître le modèle de ce bateau. (Même s'ils parvenaient à quitter la pièce, c'était inutile s'ils ne pouvaient pas récupérer une cache d'arme.) Et avec la dose d'anesthésiant qu'il avait reçu, il n'avait pu le voir. Mais si seulement... Si elle s'était réveillée avant... Il était possible que ses yeux aient aperçu l'immense coque de la forteresse volante.
Enfin... quand bien même les chances restaient minces. Ils devaient se trouver dans une salle quelconque, fermée à clé et aménagée pour les entasser. Sans doute leurs ravisseurs viendraient les chercher, armés. Peut-être même pouvaient-ils diffuser des gaz pour les endormir avant de les récupérer. De plus, ce navire avait pu être créé de toute pièce, sans aucun plan de sa connaissance. Il était également possible qu'aucune référence à ce bâtiment n'existe dans les archives de sa bibliothèque, et qu'ainsi il ne parvienne pas à l'identifier.
« L'endroit où ils nous ont emmenés... »
Lorsque la créature féline se décida finalement à parler, le Roi n'y croyait plus. Son souffle en fut coupé.
« C'était un cauchemar de métal. Ça ressemblait à... à nos barques. Tellement plus gros. Il était si loin et pourtant si grand. J'étais sur un chariot et il rugissait, vibrait. Alors j'ai essayé de me débattre pour me défaire de ce filet. C'est là qu'ils m'ont assommé. »
Elle sembla réaliser ce qui lui arrivait. Perdue, elle éclata en sanglot :
« Et puis, comment tu sais tout ça, toi, hein ?! Et pourquoi t'as pas été foutu de courir, comme les autres ? Je te déteste ! Regarde où on est maintenant ! »
C'était un autre souci. Cette femme semblait le connaître. Sauf qu'il n'était plus le même. Quelle relation avaient-ils ? Devait-il jouer le jeu, ou bien au contraire faire cesser la mascarade ? Mettre les choses au point tout de suite pouvait avoir ses avantages, mais il avait peur de la brusquer. Qu'elle ne parle plus pouvait être un problème. Alors il questionna encore :
« À quoi ressemblait cette barque géante ? Tu as eu le temps de la voir, de noter des détails ? »
Le Roi ne comprit pas. Elle disait le détester, mais elle vint se blottir à nouveau contre lui. Ses bras l’enserrèrent et son murmure éclata :
« Tu es vraiment sans cœur... Ta foutue barque, elle avait d'immenses voiles rouges à l'avant, en dessous de la coque, là où se trouve normalement l'eau... Mais elle flottait dans le ciel... Des hélices énormes se tournaient à l'arrière, en haut et en dessous. Tout le reste était recouvert de gris. Je pense que c'était du métal, mais ça n'a aucun sens. Comment quelque chose d'aussi lourd pourrait voler ? Tu vas me traiter de folle, mais ça tenait dans les airs ! »
Parler semblait lui faire du bien. Elle se lovait contre lui et ça la réconfortait. Son odeur persistante n'était pas désagréable, au contraire, elle lui faisait oublier les relents atroces qui émanaient du coin de la pièce. Bercé par les mots de la jeune femme, le Roi put se concentrer sur la vision dépeinte de ce navire.
Il y avait peu de bâtiments réalisés tout en acier. Étant donné le prix des métaux, c'était forcement un galion militaire, détourné par ces trafiquants. Il se trouvait encore moins de nefs possédant à la fois une propulsion motorisée à l'arrière et des voiles à l'avant.
Le fait de mettre d'immenses pans de tissus sous le bateau aidait à la traction. Grâce à la puissance d'Hélios. C'était d'usage courant pour se déplacer. Les masses d'air chaud, émanant de la boule enflammée, venaient gonfler les voiles. Le navire était donc propulsé par en dessous, sans carburant, ce qui présentait un avantage énorme, compte tenu des distances entre les îles volantes. Mais pour réguler l'altitude, il avait bien fallu innover. Des hélices de part et d'autre transformaient la chaleur emmagasinée en souffle. Pour les gros déplacements, on avait toujours la vapeur et le bois.
Enfin... Ce foutu bateau était sans doute l'un des galions de guerre de l’île de Linne. C'était le seul royaume de sa connaissance capable de gaspiller autant d'acier dans un revêtement pour navire. Probablement que celui-ci avait été détourné au cours du chaos qui avait suivi l'arrivée au pouvoir de ce fameux Ragnar. Du moins, le Roi paria dessus. Et en songeant à l'organisation de leur prison, à son pont immense, sa cale remplie de canons et à son allure élancée bondée de corridors... il sut qu'il était dans de beaux draps.
Et puis, il éclata soudainement de rire. Une pensée incongrue venait de lui traverser l'esprit. La vérité, c'est qu'au moins pour le moment il était en sécurité. Ici, quoi que choisisse de lui infliger le karma, un piano ne risquait pas de lui tomber sur la tête ! Non, le mieux était d'attendre que quelqu'un entre et de voir comment cela pouvait tourner.
Comme un appel du destin, cela se produisit aussitôt. Quelques pas retentirent derrière le mur avant que la porte s'ouvre. Elle s'écarta dans un lourd grincement métallique et la jeune femme vint le serrer un peu plus fort. La lumière éclata, aveuglante presque, à peine masquée par une unique ombre humaine, dans le contre-jour.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, il constata la semi-pénombre. Formes avachies, des silhouettes se dessinaient tout autour de lui. Elles bougeaient peu, certes, mais leur présence était indiscutable. Elles se trahissaient par leurs soupirs résignés. Une bonne dizaine.
La pièce paraissait carrée. Au-dessus de sa tête, quelques cris ou effusions de rire. Parfois, le plafond pétardait, sous le rythme des pas des marins. Entêtés, ils piétinaient à l'étage, s'attelant sans nul doute à des tâches quelconques sur le bastingage. Ça, couplé au léger vrombissement permanent des moteurs et le Seigneur su qu'il était à bord d'un bateau.
Son corps eut tôt fait de le confirmer. Tendant ses doigts devant lui, le Roi referma le poing. Ses mains humaines se couvraient d'une fourrure douce. À la place des ongles jaillissaient cinq griffes en chitines. Non rétractables, elles étaient bien trop aiguisées pour qui ne sait pas s'en servir. Ainsi tout devint clair. Il avait dormi, on ne l'avait pas tué et ce monde étrange peuplé de chasseurs et de félins n'était pas une hallucination.
En un sens, il était soulagé. Car malgré la faim qui le tiraillait, il pouvait se raccrocher à quelque chose dans son existence chaotique. Depuis maintenant trop longtemps sa vie était comme un fleuve... Comme des rapides, enfaîte. Emporté par l'eau, il ne cessait de changer de corps. Mais cette apparence, en dépit de sa répulsion première, lui apportait en ce moment un énorme réconfort... Elle était à l'image d'un rocher coupant le courant, posé par la grâce divine, juste avant une cascade.
Que se passerait-il à sa mort ? Il lâcherait ce roc et serait précipité dans la cataracte. Les chutes d'eau symbolisaient sa fin prochaine, elles le terrifiaient... Elles se traduiraient par une réincarnation dans une prison sordide, un retour dans les cachots de Linne... Il sombrerait dans la démence et n'en reviendrait jamais. Mais en ce moment, ses bras enserraient de toutes leurs forces ce caillou énorme qui tranchait les flots. Il s'y agrippait. Et, alors qu'il regardait dans le vide en dessous de lui, il s'accrochait à son existence actuelle pour ne pas s'y laisser tomber. Cela pouvait paraître vain, mais au moins il était vivant. Le présent était bien là... Clair, indolore.
Ses objectifs, eux, devenaient de plus en plus flous. Une part de lui désirait réellement regagner son trône. Une autre comptait avertir le philosophe de l'attaque à venir... Enfin, une dernière n'aspirait qu'au repos, qu'importe le destin, qu'importe Yggdrasil, qu'importe son peuple et ce foutu dictateur, despote mégalomane, qui l'avait dépossédé. Non, vraiment... pouvoir souffler, récupérer, profiter du temps qui passe sans douleur ni crainte... Cela relevait du rêve, mais cette vie actuelle s'en rapprochait.
Alors, le Roi ferma les paupières. Il sentit une tête se poser doucement sur son épaule. Son parfum, aussi exotique qu'agréable, ne pouvait pas le tromper. La jeune femme était à ses côtés.
« Qui sont ces monstres... Nus, sans pelages. Que va-t-on devenir ? »
Dans un murmure, sa voix fila. Elle était cristalline et teintée de chagrin. Son ton vibrait d'angoisse et le Roi ne sut quoi répondre. Qui étaient-ils ? Des pirates, sans doute. Des malades à la recherche de richesse. Quant à leur sort prochain... Et bien, il lui semblait que cette fourrure, dont il se serait volontiers débarrassé, valait son pesant d'or. Il leur aurait bien donné si cela ne l'obligeait à s'arracher la peau.
Par flemme (ou par souci de ne pas inquiéter plus que nécessaire sa compagne, peut être) il n'en toucha mot.
« J'ai peur... Continua-t-elle.
— Écoutes. »
Le Seigneur trancha, puis baissa brusquement la voix, peu à l'aise avec toutes ses silhouettes dans la pièce.
« On va sortir d'ici. Je ne compte pas mourir. Je ne sais pas encore comment on va se libérer, mais tu vas m'aider, il y a forcément un moyen. Tiens... Lorsqu'ils nous ont amenés, est-ce que tu as eu le temps de voir à quoi ressemblait le bâtiment ?
— Le bâtiment ?
— Ce navire.
— Un navire ? »
Le Roi souffla. Son regard s'égara à terre. Dans la pénombre, seuls ses autres sens pouvaient lui être utiles. Il sentit la jeune femme trembler et se blottir contre lui, sans répondre. Visiblement, elle n'avait aucune connaissance des moyens de transport actuels.
Songeur, le Seigneur se sut démuni. Bien qu'il ne soit pas attaché et qu'aucun barreau ne le retienne, il ne pourrait rien faire sans connaître le modèle de ce bateau. (Même s'ils parvenaient à quitter la pièce, c'était inutile s'ils ne pouvaient pas récupérer une cache d'arme.) Et avec la dose d'anesthésiant qu'il avait reçu, il n'avait pu le voir. Mais si seulement... Si elle s'était réveillée avant... Il était possible que ses yeux aient aperçu l'immense coque de la forteresse volante.
Enfin... quand bien même les chances restaient minces. Ils devaient se trouver dans une salle quelconque, fermée à clé et aménagée pour les entasser. Sans doute leurs ravisseurs viendraient les chercher, armés. Peut-être même pouvaient-ils diffuser des gaz pour les endormir avant de les récupérer. De plus, ce navire avait pu être créé de toute pièce, sans aucun plan de sa connaissance. Il était également possible qu'aucune référence à ce bâtiment n'existe dans les archives de sa bibliothèque, et qu'ainsi il ne parvienne pas à l'identifier.
« L'endroit où ils nous ont emmenés... »
Lorsque la créature féline se décida finalement à parler, le Roi n'y croyait plus. Son souffle en fut coupé.
« C'était un cauchemar de métal. Ça ressemblait à... à nos barques. Tellement plus gros. Il était si loin et pourtant si grand. J'étais sur un chariot et il rugissait, vibrait. Alors j'ai essayé de me débattre pour me défaire de ce filet. C'est là qu'ils m'ont assommé. »
Elle sembla réaliser ce qui lui arrivait. Perdue, elle éclata en sanglot :
« Et puis, comment tu sais tout ça, toi, hein ?! Et pourquoi t'as pas été foutu de courir, comme les autres ? Je te déteste ! Regarde où on est maintenant ! »
C'était un autre souci. Cette femme semblait le connaître. Sauf qu'il n'était plus le même. Quelle relation avaient-ils ? Devait-il jouer le jeu, ou bien au contraire faire cesser la mascarade ? Mettre les choses au point tout de suite pouvait avoir ses avantages, mais il avait peur de la brusquer. Qu'elle ne parle plus pouvait être un problème. Alors il questionna encore :
« À quoi ressemblait cette barque géante ? Tu as eu le temps de la voir, de noter des détails ? »
Le Roi ne comprit pas. Elle disait le détester, mais elle vint se blottir à nouveau contre lui. Ses bras l’enserrèrent et son murmure éclata :
« Tu es vraiment sans cœur... Ta foutue barque, elle avait d'immenses voiles rouges à l'avant, en dessous de la coque, là où se trouve normalement l'eau... Mais elle flottait dans le ciel... Des hélices énormes se tournaient à l'arrière, en haut et en dessous. Tout le reste était recouvert de gris. Je pense que c'était du métal, mais ça n'a aucun sens. Comment quelque chose d'aussi lourd pourrait voler ? Tu vas me traiter de folle, mais ça tenait dans les airs ! »
Parler semblait lui faire du bien. Elle se lovait contre lui et ça la réconfortait. Son odeur persistante n'était pas désagréable, au contraire, elle lui faisait oublier les relents atroces qui émanaient du coin de la pièce. Bercé par les mots de la jeune femme, le Roi put se concentrer sur la vision dépeinte de ce navire.
Il y avait peu de bâtiments réalisés tout en acier. Étant donné le prix des métaux, c'était forcement un galion militaire, détourné par ces trafiquants. Il se trouvait encore moins de nefs possédant à la fois une propulsion motorisée à l'arrière et des voiles à l'avant.
Le fait de mettre d'immenses pans de tissus sous le bateau aidait à la traction. Grâce à la puissance d'Hélios. C'était d'usage courant pour se déplacer. Les masses d'air chaud, émanant de la boule enflammée, venaient gonfler les voiles. Le navire était donc propulsé par en dessous, sans carburant, ce qui présentait un avantage énorme, compte tenu des distances entre les îles volantes. Mais pour réguler l'altitude, il avait bien fallu innover. Des hélices de part et d'autre transformaient la chaleur emmagasinée en souffle. Pour les gros déplacements, on avait toujours la vapeur et le bois.
Enfin... Ce foutu bateau était sans doute l'un des galions de guerre de l’île de Linne. C'était le seul royaume de sa connaissance capable de gaspiller autant d'acier dans un revêtement pour navire. Probablement que celui-ci avait été détourné au cours du chaos qui avait suivi l'arrivée au pouvoir de ce fameux Ragnar. Du moins, le Roi paria dessus. Et en songeant à l'organisation de leur prison, à son pont immense, sa cale remplie de canons et à son allure élancée bondée de corridors... il sut qu'il était dans de beaux draps.
Et puis, il éclata soudainement de rire. Une pensée incongrue venait de lui traverser l'esprit. La vérité, c'est qu'au moins pour le moment il était en sécurité. Ici, quoi que choisisse de lui infliger le karma, un piano ne risquait pas de lui tomber sur la tête ! Non, le mieux était d'attendre que quelqu'un entre et de voir comment cela pouvait tourner.
Comme un appel du destin, cela se produisit aussitôt. Quelques pas retentirent derrière le mur avant que la porte s'ouvre. Elle s'écarta dans un lourd grincement métallique et la jeune femme vint le serrer un peu plus fort. La lumière éclata, aveuglante presque, à peine masquée par une unique ombre humaine, dans le contre-jour.
17/01/16 à 16:59:22
La torture de éclaboussure est amusante. :o)
En dehors de cela je commence à me demander si toutes ses réflexions à propos du karma sont vraiment nécessaires. Sans être inintéressantes, loin de là, je leur trouve un petit côté lourd que tu pourrais peut-être faire disparaitre en rendant tout implicite. Que le lecteur comprenne de lui-même le fonctionnement du Karma, ce que le roi fait de mal ou de bien, ce qu'il devrait faire et ne pas faire ; ce qui est la conséquences de tels évènement et telles choses.
28/12/15 à 12:00:13
Ça y est, je me suis fais les 4 chapitres que j'avais en retard... cette nouvelle trame semble intéressante et le mystère autour de cette race hybride que même le roi ne connait pas ne fait qu'accentuer mon désir de suite
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