Note de la fic : :noel: :noel:

La jeune séductrice


Par : maKharena
Genre : Sayks, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2


Publié le 29/08/2016 à 16:28:40 par maKharena

J'étais pétrifiée, ne sachant si je devais m'avancer ou rester face à lui. Plus ce jeune homme me regardait comme une idiote et plus je perdais mes moyens, ma jambe droite tremblait pendant que ma gauche était sur le point de s'effondrer.
Devais-je me présenter ? M'asseoir en silence ? Repartir sans demander mon reste ? Je n'avais aucune idée de la meilleure stratégie à adopter. J'étais venue ici pour un baiser et déjà, je m'apprêtais à repartir avec la honte de ma vie.
Refusant d'attendre d'avantage, comprenant que son attirance à mon égard disparaissait chaque seconde, je décidai de prendre place à côté de lui. Son parfum délicat se porta jusque dans mes narines lorsque je lui demandai sur le ton de la conversation :

-"T'es nouveau ici ? Je t'avais jamais vu.
-Je suis là depuis de le début de l'année, soit plusieurs mois..." répondit-il avec un air occupé.
-"Ça m'étonnerait.
-Pourquoi je te mentirai ?
-J'en sais rien, mais je pense pas que j'aurais pu te rater si t'avais été là avant. Je suis sûre que je t'aurais remarqué.
-On dirait bien que non."

Il paraissait sincère et pourtant, il était dur de croire qu'un tel canon avait pu errer dans les couloirs du lycée sans que Gwen ne l'ait jamais aperçu. Quant à moi, c'était fort probable que je l'ai oublié, j'avais une mémoire très sélective à ce niveau là et je n'étais guère attentive aux gens qui vivaient autour de moi.

Pour tenter de cacher ma déception face à ces premières tentatives peu engageantes, je lançai mon regard à l'horizon. Il fut cependant arrêté bien avant par la présence de mon amie, rejointe par une autre fille, qui observaient désormais le spectacle à deux, riant de mes déboires et se demandant si je réussirais à accomplir ma mission.

J'avais dorénavant un public, je ne pouvais plus reculer, j'avais le devoir d'obtenir ce baiser. Dans mon esprit, les hommes étaient tous dépendants au sexe, ils pensaient avec leur pénis et ne pouvaient s'empêcher de sauter sur tout ce qui avait une paire de seins, je pouvais donc tenter directement de l'embrasser sans trop essayer de faire la conversation.
Mais non, c'était stupide. J'avais déjà vu des caméras cachées où les filles essayaient, ça réussissait rarement, je devais d'abord installer une certaine atmosphère.

-"Et du coup, t'es en quelle classe ?" Finis-je par demander.
-"Terminale, pourquoi ?
-Pour rien, juste envie de savoir. Je suppose que je ne suis pas la première fille à t'aborder comme ça...
-Qu'est-ce que t'entends par là ?
-Rien, ça doit simplement être chiant, je peux comprendre. C'est juste que...
-C'est juste que quoi ?"

C'est vrai ça. C'est juste que quoi ? Je n'allais tout de même pas lui dire qu'il était magnifique et que je comptais aller me toucher sur son Facebook le soir-même, je devais trouver quelque chose à répondre sans être trop directe mais qui ne ferait pas d'incohérence avec le reste de mes propos. Je réfléchissais à toute vitesse et, étant donné le regard gêné du garçon, je compris que j'étais en train de rougir.

-"Juste que rien. Enfin tu vois, t'es pas mal quoi.
-Bah merci, je crois...
-De rien, c'est normal. Je dis juste ce qui est.
-Et du coup là, t'es venue me draguer ?
-Ça te gênerait ?"

En demandant ça, j'avais posé ma main sur la sienne. Sa peau était rugueuse, c'était celle d'un sportif, j'avais envie de me blottir contre lui mais je gardais mes moyens. Ma main sur la sienne, mes yeux dans les siens, il ne me restait plus qu'à poser mes lèvres sur les siennes.

-"J'en sais rien, c'est juste qu'on se connaît pas et..."

En théorie, c'est à ce moment là qu'on embrasse, pour faire taire son compagnon et le soumettre, sauf que nous étions en pratique et que j'étais totalement incapable de bouger d'un seul millimètre mon visage.

-"J'ai vraiment besoin de te connaître pour te draguer ?
-Non, enfin peut-être. J'en sais rien, faut juste que tu saches que j'ai une..."

Nous allions dépasser le point de non-retour, la situation était critique. Un dernier regard vers Gwen pour me motiver, puis un autre en direction de ce visage digne d'un magazine de mode, puis on passe à l'action.
Mes doigts se resserrèrent sur les siens, ma main libre vint se poser sur le dos de son crâne tandis que j'approchais ma bouche de la sienne. Là, je libérai ma langue comme un animal de sa cage. Déchaînée, elle occupa dans l'instant qui suivit tout le palais du garçon, cherchant la langue de ce dernier pour entamer une danse charnelle.
Je le serrais encore plus fort contre moi, puis fermais les yeux. J'étais dans sa bouche, le reste ne comptait plus, il n'y avait plus rien que cette petite part de mon corps qui se trouvait en ce moment même dans l'élève le plus beau de ce lycée.

Mais, à ma grande déception, la raison reprit le dessus et il me repoussa doucement, sans violence. Un court filet de bave reliait toujours nos lèvres, c'est moi qui le brisai. Il allait pour s'expliquer mais je le coupai d'un sourire compréhensif avant de me lever d'un bond pour rejoindre Gwen et sa copine. Il ne devait vraiment rien comprendre et je devais avoir l'air d'une folle à l'avoir ainsi dragué pour le quitter immédiatement, mais j'avais eu ce que je voulais.

Fièrement, le visage totalement rouge, le cœur battant et les membres encore tremblants, je m'assis à côté des deux filles, un sourire arrogant sur le visage. En premier lieu, je me tournai vers Gwendoline et tendit la main.

-"Aboule le fric."
-C'était comment ?
-Privé. T'as pas tenté, t'as pas de détail. Fallait y aller, je t'avais dit que c'était free. Bon, les vingt balles !"
-Je te les passe ce soir, à la fête, t'inquiète."

J'étais sur le point de riposter pour les demander immédiatement lorsque la sonnerie retentit. Nous quittâmes alors notre emplacement pour rejoindre un cours de français d'un ennui mortel.


Commentaires

Aucun commentaire pour ce chapitre.