<h1>Noelfic</h1>

La jeune séductrice


Par : maKharena

Genre : Sayks , Sentimental

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 9

Publié le 30/08/16 à 18:00:35 par maKharena

Gwen avait toujours été ma meilleure amie, elle était drôle, sans limite, toujours prête à m'aider et à me mettre dans des situations originales. Mais rares sont les gens à n'avoir qu'une amie. Sur ma liste, la deuxième était Julie, une fille assez bizarre mais que j'aimais bien malgré tout.
Lorsque je toquai à la porte de son appartement, c'est elle qui vint m'ouvrir avec un regard endormi. Il était quatorze heure et pourtant, la jeune fille arborait encore un pyjama gris qui s'arrêtait en haut des jambes.

-"Léa ? Salut... Tu fais quoi ici ?
-Je me suis invitée pour l'après-midi."

Après avoir lui avoir fait la bise, je rentrais dans la chambre de mon amie et me jetai sur son lit sans la moindre grâce. Dans sa chambre, tous les murs étaient recouverts par des bibliothèques remplies de livres, de films et de jeux vidéos en tous genre, certains encore emballés.

-"Tu pouvais pas m'appeler avant de passer ? Je suis même pas lavée.
-Pas grave, et puis j'avais peur que tu dise non. Tu sais qu'il est deux heure au moins ?
-Si tôt que ça ? Bordel tu m'as volé au moins trois heures de sommeil" se plaignit-elle d'un ton ironique.
-"T'étais où hier soir ? Y avait la soirée de Jérémy tu sais ?
-Je vais pas aux soirées, et je croyais que toi non plus...
-Oui mais là Gwen m'avait harcelée du coup j'ai accepté.
-C'était comment ?"

Tout en posant la question, elle se jeta elle aussi sur le lit pour s'installer à côté de moi. Ses cheveux blonds et décoiffés ne lui arrivaient même pas au niveau des yeux, et pourtant elle feignit de souffler dessus comme pour s'ouvrir la vue.

-"Tu vas pas me croire si je te raconte.
-Vas-y ! Dans les moindres détails !"

Rapidement, elle attrapa ses lunettes sur sa table de chevet et me fixa de plus belle. Là, avec ses cheveux courts et sa monture sur le nez, elle avait réellement le style de l'étudiante en art, ce qui se traduisait bien par son regard passionné dans l'attente d'une nouvelle histoire.

-"Il y en a une grande partie qui est privée, et l'autre est partie en fumée avec l'alcool. Par contre, ce que je peux te dire, c'est que j'ai..." puis j'enfonçais mon index droit dans un cercle formée avec mon pouce et mon index gauche.
-"Oh putain c'est pas vrai ? J'aurais trop dû venir en fait. C'était bien ?
-Jouissif et douloureux. Génial et horrible, je sais pas. J'ai l'intention de retenter dans de meilleures conditions, plus tard.
-Vas-y, décrit, s'teuplait.
-Euh, j'étais un peu bourrée et, enfin on a tous vu un porno quoi.
-Ça se passe vraiment comme ça ? Moi je veux les détails intérieurs.
-Bah t'auras qu'à essayer. En attendant, le mec avec qui je l'ai fait veut me revoir ce soir.
-Tu t'es même trouvée un mec ? Putain je t'envie trop."

Julie n'était pas associable, loin de là, mais elle préférait les récits épiques aux vrais histoires, et tout le temps qu'elle pouvait passer à lire était mieux dépensé que celui où elle discutait. La seule chose qui la poussait aux relations humaines, c'était ce côté réaliste et excitant qui accompagnait nos aventures de tous les jours.
Dans un quartier riche, elle aurait sûrement eu n'importe quel mec, mais avec son allure de bobo artiste, notre lycée n'était pas vraiment fait pour elle.

Après s'être excusée, la jeune fille partit prendre sa douche et me laissa seule pour les dix prochaines minutes. J'en profitais pour fouiller le coin et découvrir que l'appartement était vide. Son frère et ses parents n'étaient plus là, probablement en week-end quelque part. Julie avait dû protester pour ne pas avoir à se lever tôt et y aller.

Lorsqu'elle sortit de la salle de bain, une serviette enroulée autour de la poitrine, nous nous installâmes devant la télé et elle mit Beyond Two Souls dans la PlayStation. Le reste de l'après midi passa comme une flèche entre nos discussions, nos éclats de rires et nos tentatives pour avancer dans le jeu.
Lorsque je la quittais, elle me souhaita bonne chance et referma la porte derrière elle, me laissant à nouveau seule. Je descendis en vitesse les marches de sa cage d'escalier et retrouvais le soleil des quartiers pauvres.

Un coup d'œil à ma montre me révéla que j'étais presque en retard, aussi me mis-je à courir le plus vite possible jusqu'à ma destination, ne me souciant plus des jeunes qui me mataient ou du ciel qui se couvrait de nuages menaçants.
Exactement comme l'avait dit Gwen, Jérémy m'attendait devant son immeuble, adossé à une Audi sportive et un sourire charmeur sur le visage. En me voyant arriver, il trottina jusqu'à moi et commença par me faire la bise.

-"Salut, comment tu vas ?" Commença-t-il par demander.
-"Ça va, enfin je crois.
-Léa, je voulais te dire, pour ce matin. Je sais que cette meuf était une merdeuse, j'ai appris après qu'elle t'avais droguée, je lui ai bien défoncée sa race à ta place. Mais bon, du coup, ça fait qu'on a ken alors que t'était pas trop dans ton état normal, et je t'avoue que ça me fait un peu chier.
-Hein ? Oh bah euh... C'est pas grave. "

En réalité c'était tout de même relativement grave, mais je ne pouvais pas totalement lui en vouloir, c'était surtout vers moi que se portaient mes regrets et ma colère.

-"Du coup, j'aurais voulu mériter ce qui s'est passé, tu vois ?
-Je crois bien que oui."

Il n'y avait plus aucun doute possible, ce mec était en train de me draguer. Cet homme qui possédait sa propre Audi et devait se taper une bombe par nuit était réellement en train de me draguer. Timidement, je lui répondis par un sourire et il me rendit la pareille.

-"Surtout que j'ai appris que tu l'avais jamais fait avant, et j'ai peut être forcé alors...
-On peut simplement arrêter d'en parler, s'il te plaît ? J'accepte ton invitation, mais ne parle plus de cette nuit."

Il acquiesça puis me fit signe de monter dans sa voiture. Avec l'intérieur cuir et toutes les options, elle était vraiment magnifique, je m'y sentais comme sur un canapé de velours.
Le voyage dura une dizaine de minutes et je fus surprise de voir que Jérémy n'était pas très bavard, peut être que sous ce masque de criminel se cachait un grand timide. Toujours est-il que nous arrivâmes finalement devant un petit bistrot étrangement plein où mon compagnon fut accueilli comme un roi.
Nous fûmes installés à une table dans un coin après que le serveur ait eu un clin d'œil complice pour Jérémy.

-"Je peux manger ce que je veux ?" Demandai-je timidement. "Il y a des trucs vraiment chers.
-Ouais, t'inquiète, c'est la maison qui offre, ce sont des potes.
-Des potes hein ?"

Il ne fallait pas être trop intelligente pour comprendre que ces gens en costume côtoyant des jeunes de banlieues trahissaient le bar mafieux, et que le patron de Jérémy devait être étroitement lié à cet établissement.
Après avoir un peu discuté, le serveur revint prendre nos commandes. Pour la première fois, j'allais manger du filet de bœuf tandis que mon partenaire prenait une simple entrecôte.

-"Et sinon, comment t'as rencontré Gwen ?
-C'était en primaire, elle tentait de s'échapper de l'école en escaladant le mur. J'ai été suffisamment conne pour essayer de la suivre, on est passées ensemble devant la directrice et ça a directement créé des liens. Pour toi, c'était comment ?
-Elle m'a demandé une cigarette" répondit-il en souriant : il savait que je connaissais la suite.

La soirée se passait plutôt bien, la nourriture était délicieuse, Jérémy savait être drôle quand il le fallait et malgré l'éducation d'ici, il avait une tenue et un respect que je ne lui soupçonnais pas. Cependant, à la fin du repas, il me fallut poser la question suprême.

-"T'invite pas toutes les filles que tu baise au resto, je suppose.
-Tu supposes bien, mais une de temps en temps, ça fait jamais de mal.
-Est-ce que je dois m'imaginer des choses ou pas ? Je veux dire que... Même si j'ai fais certaines choses hier soir, je suis pas le même genre de fille que Gwendoline.
-Je le sais bien, t'inquiète. Et tu peux t'imaginer ce que tu veux, faut juste que ça reste de l'imagination. Je voulais simplement m'excuser, tu vois ?
-C'est fait dans ce cas, la soirée était vraiment sympa, celle d'hier comme aujourd'hui. Et j'avoue que malgré quelques défaut, tout n'était pas à jeter dans celle d'hier soir."

Je m'interrogeais sur ce qui m'avait poussé à dire ça quand je vis Jérémy rire avec une sincérité émouvante. Après quoi, il se leva et me proposa de me raccompagner chez moi, ce à quoi je répondis que j'avais quelques problèmes familiaux.

-"T'as qu'à dormir chez moi, j'te promet que j'essaierai de pas te violer.
-C'est tentant mais non, désolée. Je vais plutôt appeler Gwen.
-Comme tu veux."

Si j'avais voulu, j'aurais pu recoucher avec cet homme. Je venais de rejeter l'occasion de baiser avec lui dans de meilleures conditions ? J'étais conne à ce point là ?
C'était ces questions qui m'occupaient l'esprit pendant tout le voyage du retour et jusqu'à mon arrivée devant la porte de chez Gwen.
Malgré l'heure tardive, ce fut le père de cette dernière qui m'ouvrit et me guida jusque dans la chambre de sa fille. Fidèle à elle-même, Gwendoline fumait une cigarette à la fenêtre, en ne portant qu'une culotte et un soutien-gorge rose bonbon.
Quand elle m'entendit entrer, elle vint me faire la bise avant de retourner à la consommation de sa clope.

-"Alors, il t'a dit quoi ?
-J'en sais rien, tu t'y connais mieux que moi en mec, mais je crois qu'il m'a draguée.
-Et ?
-Et rien. Il m'a proposé de venir chez lui ce soir, j'ai refusé. Je crois pas être déjà prête à retenter le coup.
-Il n'y a vraiment rien dans cette petite tête ? Dormir ça n'engage à rien, et ça le laisse te regarder en pyjama, ça te donne une aura de fille désirable et ça lui donne envie de te rappeler. Coucher chez un mec sans le baiser, c'est le rendre accro à toi, tout le monde sait ça.
-Seulement avec tes violeurs psychopathe, un mec normal peut dormir dans la même pièce qu'une fille sans vouloir la violer.
-Tu surestimes les garçons, pour eux, la baise c'est la vie. Ils sont tous comme moi, mais la plupart ne peuvent pas mettre leurs envies à exécution. Tu détesterais être un mec, je t'assures."

Souriant face à ses propos faussement éducatifs, je commençai à me déshabiller en m'étendant sur le lit. Je jalousais réellement le matelas de mon amie, je savais que c'était son terrain de jeu préféré, mais il me paraissait quand même beaucoup trop agréable pour des filles comme nous.

-"Demain, je te ferais un cours magistrale sur la façon de baiser un mec. Tu vas voir, il n'y a qu'une étape : lui donner envie de le faire.
-J'y aurais jamais pensé toute seule. Dis, t'as un pyjama à me prêter ?
-Ouais, bien-sûr, tes parents t'ont encore mis cher ?
-Comme d'hab. Ils ont dit que t'étais une mauvaise fréquentation.

J'entendis alors Gwendoline pouffer de rire, puis elle me jeta un short et un haut gris, ils étaient fait dans une toile étrange mais étaient très agréables à porter. Dès qu'ils furent enfilés, je m'emmitouflai sous la couette et mon amie vint se coller à moi. La chaleur de son souffle venait s'endormir sur mon coup tandis qu'elle éteignait la lumière.

-"C'est marrant, mais à chaque fois que je dors avec toi, j'ai l'impression qu'on va baiser avant la fin de la nuit.
-Je donne cette impression la à tout le monde mais seule une petite minorité le mérite.
-Une grande majorité tu veux dire ? En tout cas c'est légèrement stressant.
-Ah ? Pourquoi ? Si j'avais le sentiment que t'allais me baiser, je trouverais ça excitant.
-T'es folle, c'est pour ça.
-S'tu le dit... Bonne nuit."

Puis, l'une après l'autre, nous tombâmes dans les bras de Morphée.

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