South Central
Par : Volillaz
Genre : Action
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 1
La vie de clochard
Publié le 04/01/15 à 19:09:27 par Volillaz
C'est dans une petite ruelle froide et humide, longée d'immeubles de bétons parsemés de fenêtres laissant entrevoir l'intimité des gens sous la lumière des projecteurs au public composé de voisins indiscrets munis de jumelles et d'esprits pervers, de poubelles renversées par les chiens errants, abandonnés et affamés, que s'endormait anxieusement une joyeuse bande de clochards réchauffés par l'alcool qui investissait leurs boyaux. La pluie dégoulinait au travers du toit de fortune qu'ils avaient construit à base de cartons, d'emballages de packs de bières et de de tôles, les gouttes s'infiltraient dans leurs vestes mitées et rongées par les rats.
Le bruit des gouttes qui s'écrasaient sur le sol s'entremêlait au bruit des talons des prosituées qui zonaient les rues en recherche de pigeons potentiels à plumer contre quelques services vénériens, au bruit du train qui parcourait la bien aimée Los Angeles, la cité des anges, au bruit des voitures bien déterminées à intensifier le nuage marron de pollution qui planait tel l'ombre de la mort au dessus de millions d'habitants impuissants, incapables de changer leurs façons de vivre, qui ne verraient pas pourquoi ils devraient réduire leurs consommations d'essences alors que leurs voisins ne le font pas, qui ont trop la flemme de trier leurs déchets, ou qui n'ont tout simplement pas le temps, tant d'excuses aussi irresponsables que réfléchies. C'est ce à quoi ressemble le South Los Angeles la nuit, un tas de misère, de pauvres gens qui n'ont pas réussis ou voulus creuser leurs trous, de marginaux qui vident leurs portes-monnaies de leurs argents pour les remplir de drogues qui les feront quitter leur réalité de merde le temps d'une journée, mais aussi d'individus peu recommandables.
Hank le savait bien, lui qui était maintenant habitué à se réveiller toute les demi-heures, la plupart du temps par les rats qui prenaient son corps comme un simple relief de la rue crasseuse sur laquelle sa tête reposait quand il dormait. Le plus beau dans cette histoire, c'est que chaque fois qu'il se réveillait, il remerciait le destin d'avoir fait en sorte qu'il soit encore en vie, puis se rendormait aussitôt. Mais cette fois-ci, il ne se rendormait pas. Il scrutait simplement son camarade d'aventure, qu'il avait rencontré il y a un mois dans la même rue et qui venait de mourir il y a une heure. C'était pour lui une banalité. Un mois, c'est pas beaucoup. Le sans-abri en avait connu d'autres, qui avaient tenus plus longtemps avec lui. Cependant c'était lui le recordman: deux ans et trois mois de galère.
Après une heure et demi de réflexion, Hank se remplit les poches des quelques pièces que le cadavre avait réussi à récolter de son vivant, puis il se leva pour aller chercher un paquet de cigarettes au tabac du coin, qui ouvrait de six heures du matin précises jusqu'à vingt-deux heures du soir, parfois vingt-trois heures. Si il restait un repère dans la misérable vie du jeune homme fauché, c'était sa montre, la seule chose pour laquelle il éprouvait un semblant d'affection, la seule véritable compagne d'un homme seul, la seule compagne qui pouvait lui dicter sa routine.
Sur le chemin, le clochard entendit un coup de feu. En temps normal il se serait contenter de tourner la tête en direction de la source du vacarme, de se gratter la barbe et de continuer son chemin, mais là, ce n'était définitivement pas le comportement à avoir. Le coup de feu provenait du tabac. Hank venait de voir le gérant du petit commerce se prendre une balle dans la tête, il venait de voir deux hommes sortir en courant du magasin, un sac en plastique plein de billets dans la main du plus petit, une arme dans la main du plus grand, qui venait de remarquer le clochard dans sa course. Hank se baissa d'un coup, se cachant derrière une poubelle. C'était stupide, il le savait. Il savait qui étaient ces braqueurs. C'étaient des membres de gangs, et tout le monde avait conscience que les membres de gangs ne laissaient pas de témoins derrière eux. Mais il restait pétrifié là, comme un con, à espérer que personne ne le braquerait dans les cinq prochaines minutes qui venaient, à regarder sa montre, comme s'il la suppliait de revenir en arrière.
Le bruit des gouttes qui s'écrasaient sur le sol s'entremêlait au bruit des talons des prosituées qui zonaient les rues en recherche de pigeons potentiels à plumer contre quelques services vénériens, au bruit du train qui parcourait la bien aimée Los Angeles, la cité des anges, au bruit des voitures bien déterminées à intensifier le nuage marron de pollution qui planait tel l'ombre de la mort au dessus de millions d'habitants impuissants, incapables de changer leurs façons de vivre, qui ne verraient pas pourquoi ils devraient réduire leurs consommations d'essences alors que leurs voisins ne le font pas, qui ont trop la flemme de trier leurs déchets, ou qui n'ont tout simplement pas le temps, tant d'excuses aussi irresponsables que réfléchies. C'est ce à quoi ressemble le South Los Angeles la nuit, un tas de misère, de pauvres gens qui n'ont pas réussis ou voulus creuser leurs trous, de marginaux qui vident leurs portes-monnaies de leurs argents pour les remplir de drogues qui les feront quitter leur réalité de merde le temps d'une journée, mais aussi d'individus peu recommandables.
Hank le savait bien, lui qui était maintenant habitué à se réveiller toute les demi-heures, la plupart du temps par les rats qui prenaient son corps comme un simple relief de la rue crasseuse sur laquelle sa tête reposait quand il dormait. Le plus beau dans cette histoire, c'est que chaque fois qu'il se réveillait, il remerciait le destin d'avoir fait en sorte qu'il soit encore en vie, puis se rendormait aussitôt. Mais cette fois-ci, il ne se rendormait pas. Il scrutait simplement son camarade d'aventure, qu'il avait rencontré il y a un mois dans la même rue et qui venait de mourir il y a une heure. C'était pour lui une banalité. Un mois, c'est pas beaucoup. Le sans-abri en avait connu d'autres, qui avaient tenus plus longtemps avec lui. Cependant c'était lui le recordman: deux ans et trois mois de galère.
Après une heure et demi de réflexion, Hank se remplit les poches des quelques pièces que le cadavre avait réussi à récolter de son vivant, puis il se leva pour aller chercher un paquet de cigarettes au tabac du coin, qui ouvrait de six heures du matin précises jusqu'à vingt-deux heures du soir, parfois vingt-trois heures. Si il restait un repère dans la misérable vie du jeune homme fauché, c'était sa montre, la seule chose pour laquelle il éprouvait un semblant d'affection, la seule véritable compagne d'un homme seul, la seule compagne qui pouvait lui dicter sa routine.
Sur le chemin, le clochard entendit un coup de feu. En temps normal il se serait contenter de tourner la tête en direction de la source du vacarme, de se gratter la barbe et de continuer son chemin, mais là, ce n'était définitivement pas le comportement à avoir. Le coup de feu provenait du tabac. Hank venait de voir le gérant du petit commerce se prendre une balle dans la tête, il venait de voir deux hommes sortir en courant du magasin, un sac en plastique plein de billets dans la main du plus petit, une arme dans la main du plus grand, qui venait de remarquer le clochard dans sa course. Hank se baissa d'un coup, se cachant derrière une poubelle. C'était stupide, il le savait. Il savait qui étaient ces braqueurs. C'étaient des membres de gangs, et tout le monde avait conscience que les membres de gangs ne laissaient pas de témoins derrière eux. Mais il restait pétrifié là, comme un con, à espérer que personne ne le braquerait dans les cinq prochaines minutes qui venaient, à regarder sa montre, comme s'il la suppliait de revenir en arrière.
06/01/15 à 16:41:47
Référence :)
Il y en aura plein pendant tout le récit, mais sûrement des plus dures :)
05/01/15 à 22:11:16
Los Angeles et Hank,c'est une coïncidence ou une référence à Californication ?
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