Note de la fic : Non notée

Le retour au Paradis d'Alexander Minervae


Par : Adonis-Shibo
Genre : Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 11


Publié le 30/10/2014 à 01:00:38 par Adonis-Shibo

[c]Chapitre 2 : De nouvelles rencontres[/c]



Danemark, Sønderborg, Jeudi 8 septembre 2095, 11h30 :

Après Varofiel :

« Tu te traînes, Minervae ! Me lança Belenda.
-C'est parce que j'essaye de rester loin de toi, Juul ! Répondis-je. »

Elle ricana, tout en mimant un air faussement vexé. Après une nuit troublée par les rêves, le plein air ne pouvait me faire que du bien. Et si Belenda pensait que j'étais juste lent, cela m'arrangeait. En vérité, je m'étais mis à l'écart pour parler avec Varofiel.

« -Tu sembles troublé aujourd'hui, Alexander, me dit-elle, tout en regardant devant elle.
-J'ai fait … un vieux rêve.
-Quel genre de rêve ? Demanda-t-elle.
-J'étais habillé en Blanc, et une copie de moi-même, habillée en Noir, me disait de monter une échelle. Je fais ce rêve depuis longtemps, mais...
-Mais ?
-C'est étrange. Avant, les rêves semblaient se suivre les uns les autres, et je grimpais à chaque fois de plus en plus haut. Et pourtant, cette fois, j'étais de retour au point de départ.
-C'est sûrement parce que, comme je l'avais dit, toute ce qui ne dépend pas de toi restera le même.
-Oui, j'y ai pensé aussi, mais je suis sûr que la « première fois », j'étais celui habillé en Noir.
-Je ne peux pas t'aider, je n'y connais rien aux rêves des humains.
-Mais qu'est ce que vous êtes, Varofiel ? Demandai-je.
-Je suis... hors de ce plan. C'est la seule réponse que j'ai à te donner pour l'instant. »

Je décidai de ne pas en demander plus. Varofiel ne devait pas être le genre de personne à qui on pouvait poser beaucoup de questions, et peut-être que je ne voulais pas vraiment savoir qui elle était. Je remarquai alors le regard de Belenda, toujours tourné vers moi. Elle avait un air divisé entre l'inquiétude et l'incompréhension. Lucia me regardait aussi, comme pour savoir ce qu'il se passait. Devant mon air sceptique, Belenda demanda :

« - Qu'est ce que tu dis ? »

Visiblement, j'avais pensé à voix haute.

« -Je pensais à une chanson, c'est tout, mentis-je.
-Laquelle ? S'étonna Belenda.
-Euh... « Midnight Wind » de Vega Lief , improvisai-je.
-J'ai jamais entendu celle-là, répondit-elle, plus choquée que convaincue,alors que j'adore Vega Lief ! Il faudra que tu me la fasses écouter, parce que je ne vois pas du tout laquelle c'est ! »

Oups. Anachronisme. Cette chanson ne sortait que l'année prochaine. C'était d'ailleurs Belenda elle-même qui me l'avait fait découvrir.

« -T'es bizarre Minervae, dit-elle en riant.
-Possible. Mais il vaut mieux être bizarre, plutôt qu'un mouton à la botte du système capitaliste ! Répondis-je en imitant au mieux la voix de Ernst.
-C'est pas faux... T'es trop anticonformiste, Minervae ! »

Sur ce, elle partit rejoindre Lucia, cent mètres devant. Je n'avais jamais compris pourquoi Belenda Juul pouvait autant aimer les gens qui... se distinguaient. Elle était plutôt terre-à-terre et franche, sans se prendre la tête dans des réflexions existentielles, qu'elle jugeait elle-même inappropriée. Ainsi, elle se focalisait plus sur les premières impressions et l'effet que pouvait lui faire une personne ou une déclaration, plutôt que de pousser le raisonnement à la recherche d'une explication qui justifierai peut-être une « divergence » par rapport à ce qui appartenait à la « normalité ». Ainsi, Belenda, qui ne mâchait pas ses mots, mentait également très mal. Elle ne pouvait pas s'empêcher de détourner le regard pour mentir, et de regarder vers le coin inférieur gauche de son champ de vision. Elle était plutôt impulsive, tout en cachant au mieux ses pensées et intentions. Et pourtant, il suffisait de la connaître pour lire en elle comme dans un livre ouvert. Belenda avait donc été pour moi la référence, quand je me demandais ce que l'opinion publique pouvait penser de quoi que ce soit. Si un dilemme se présentait à moi, c'était toujours à elle que je demandais pour savoir quelle solution les gens attendaient de moi. Elle était ma « Source d'Ordinaire », et, toujours prête à me donner un conseil pertinent quand je me perdais dans ma réflexion, elle avait fini par m'inspirer l'idée qu'elle était pour moi une sorte de grande sœur.

Alors que, devant nous, Ernst, Erate, Cathleen et David s'amusaient à se raconter des blagues entendues et ré-entendues de tous, j’aperçus enfin la mer. Nous étions arrivés. Très vite, la plupart des membres de la classe se hâtèrent d'enlever leurs chaussures de sport pour courir dans le sable dans de grands rires et des cris de joie. L'eau était sûrement glaciale, mais Cathleen, Erate et David allèrent quand même y tremper leurs pieds.  Très vite, les autres classes arrivèrent elles aussi. Je repérai Pia, avec son sac rouge sur le dos.

« -Tu sais, me dit Varofiel, tu devrais aller lui parler. Même si ça ne s'est pas passé ainsi la première fois, vous pouvez être amis dès maintenant.
-Allons, répondis-je en souriant, je peux bien attendre encore un an et demi.
-Attendre un an et demi pour lui parler ? Tu n'attendrais pas que quelque chose se passe, par hasard ?
-Vous savez parfaitement ce que j'attends, dis-je, non sans sous-entendu .
-C'est fourbe de jouer avec les sentiments des gens, ricana-t-elle. »

Une fois toutes les classes présentes, les équipes furent organisées. Chacun fut placé dans une équipe, et les matchs classe contre classe allaient commencer. L'équipe de Basketball était tout simplement composées des Secondes 1 qui s'y était inscrit :

« Alexander Minervae, Cathleen Winther, Ernst Danielsen, Erate Vestergaard, Lucia Dam, annonça un des professeurs. »

En entendant leurs noms, Cathleen, Ernst et Erate s’avancèrent d'un pas déterminé, comme au ralenti, lunettes de soleil sur le nez. Ils se prenaient vraiment pour ces héros de film d'actions, dans le style du début du siècle... Lucia et moi, dans une synchronisation quasi-parfaite, frappâmes notre front de la paume de nos mains dans un soupir désabusé.



Danemark, Sønderborg, Jeudi 8 septembre 2095, 12h00 :

Avant Varofiel :

Le match était enfin terminé. Enfin, celui que j'avais regardé. Je m'étais porté volontaire, dans mon courage héroïque, pour rester sur le côté. Heureusement, je n'avais eu personne à remplacer, offrant une victoire légendaire à mes fidèles compagnons. Après ce triomphe guerrier, notre principale souci était d'organiser un banquet copieux en l'honneur de cette campagne victorieuse. Ainsi, je mangeais, assis sur un rocher, mon sandwich jambon/crudités.

Quelle déception. Même si j'avais su jouer comme un dieu, je n'aurais pas pu me faire remarquer. On avait installé le terrain de football de l'autre côté de la plage, totalement isolé de la vue des autres. Skjold arriva près de moi.

« -Quelle victoire, ricanais-je.
-Tu aurais du venir, me répondit-il, visiblement déçu. C'était cool, et tu as du t'ennuyer !
-Jamais, répondis-je. Je ne m'ennuie jamais.
-Ah bon ? Comment ça se fait ?
-Je n'en avais pas besoin. Puisque l'ennui est inutile, je ne vois pas pourquoi je le garderais. C'est pour ça que je ne m'ennuie jamais, je m'en suis débarrassé.
-On ne peut pas se débarrasser d'une émotion, dit-il alors, catégorique. »

Même Skjold ne pouvait pas comprendre jusqu'où mes capacités s'élevaient . Il ne voulait peut-être pas le croire, mais par une série d'exercices d'introspection, j'avais réussi à me débarrasser de l'ennui, de la colère, et de plusieurs autres émotions. Après tout, c'était là mon idée de la perfection. Atteindre un mode d'existence autonome et indépendant, libéré de toute contrainte émotionnelle. Je m'attribuais déjà un caractère divin qui continuait d'aller crescendo. Alors que je complaisait dans ma propre grandeur spirituelle, Sancho, Torsten et Robin approchèrent, un nouveau venu avec eux.

Le nouveau venu était Lorens, de notre classe. Le moins que l'on pouvait dire, c'était qu'il avait un physique... atypique. Ses cheveux étonnamment frisés, sous le soleil, pétillaient sur son crâne à la manière d'un feu d'artifice. Il avait des lunettes rectangulaires, fenêtres de ses yeux bleus. Lorens faisait à peu près ma taille, mais, en toute objectivité, c'était un véritable cercle. Le Gros Thomas était une tige de bambou à côté de lui. Rien que pour cet élément, Lorens entra dans ma liste des gens à éviter. Illico Presto.

« -Skjold, Alexander, dit Torsten, voici Lorens Prince.
-On est en cours ensemble, non ? Demanda Skjold, comme s'il ne l'avait pas remarqué auparavant.
-Ouais, répondit Lorens, enfin, en cours, c'est vite dit. Là j'ai plus l'impression qu'ils essayent de nous placer un décor paisible et calme, avant de rentrer dans le vif du sujet. Et je suis persuadé qu'à ce moment, ça va devenir intéressant. »

Lorens avait peut-être raison. Il était plus intelligent que les autres, cela se voyait, et sa remarque était plutôt pertinente. Il était temps de rentrer dans le vif du sujet.


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