Les mineurs travaillaient sans relâche, martelant la pierre, à la recherche d'or, de diamant et d'autres pierres précieuses. Quelques fois, l'un d'eux, ayant trouvé une gemme, la fourra dans sa poche, et continuait à miner, comme si de rien n'était. Tous les mineurs étaient au courant de cette pratique, certains surprenaient même un compagnon en plein vol, mais ils ne disaient rien. Ils ne parlaient pas, car le vol était sévèrement punis, et les mineurs finiraient par ne plus se faire confiance. Or, lorsqu'on est mineur, et qu'on risque sa vie chaque jours, la confiance est une chose primordiale, qu'il ne faut surtout pas briser. 
Ainsi, les mineurs fouillaient la roche, s'enfonçant dans la gueule béante et obscure de la mine. Alors, le chef des mineurs arriva, tout rouge et en sueur ; visiblement, il avait courut jusqu'ici. Les mineurs le regardaient, étonnés. Qu'est-ce qui pouvait bien forcer leur chef, qui ne faisait rien d'autre que hurler et aboyer des ordres, à courir plusieurs kilomètres dans cette mine dangereuse. Il prît plusieurs minutes pour reprendre son souffle, puis haleta : 

-La... nuit est tombée brusquement. Vous... Vous devrez... rester ici... jusqu'à demain.. (Il haussa la ton pour couvrir les protestations des mineurs.) A moins que vous ne teniez absolument à mourir dans d'atroces souffrances, au-dehors ! 
-On risque nos vies tous les jours ici, objecta Jack. Être dehors, la nuit, c'est comme être dans la mine, la différence c'est qu'il n'y a pas de plafond ! 

Il fût approuvé par les autres mineurs qui hochèrent vivement la tête. 

-On ne discute pas, hurla le chef qui avait apparemment retrouvé toute sa respiration. Vous allez rester ici jusqu'à demain matin, vous pourrez rentrer chez vous en toute sécurité. Ensuite, vous reviendrez à quinze heures pétantes, comme d'habitude ! Alors maintenant, je suis pas venu ici pour vous voir glander, alors au boulot ! 
-Au lieu de vous essouffler inutilement, vous auriez pu nous contacter par oreillette, remarqua un mineur avec un sourire sarcastique. 
-Vous les avez oubliés, bande de crétins, cria le chef. Heureusement que j'ai pensé à vous les amener ! Maintenant, bossez ! 

Il jeta les micros-oreillettes aux mineurs qui recommencèrent leur besogne. 
Au bout d'une heure d'effort, Jack découvrit une malachite - pierre verte reluisante d'une très grande valeur - particulièrement bien enfoncée dans le sol, si bien qu'il fallut être trois mineurs pour tenter de la déloger. Mais l'un d'eux fît un geste trop brusque, et sa pioche se planta dans la pierre, à côté de la malachite. 
Aussitôt, le sol s'effondra sous leurs pieds et tous les mineurs firent un chute de quinze mètres. Jack heurta le sol, et d'énormes gravats de plusieurs tonnes s'écroulèrent autour de lui. Il se releva péniblement, et regarda autour de lui : de tous les côtés, des rochers lui bloquaient le passage, sauf à sa droite, où se trouvait une petite ouverture. Elle avait miraculeusement été sauvée. Puis il regarda à ses pieds ; un de ses compagnons se trouvait sous un rocher, le visage défiguré par la surprise. Jack chancela, recula, ne pouvant plus détacher les yeux de son camarade mort. Lentement, il porta la main à son oreille, et activa son oreillette. 

-Allô ? Il y a quelqu'un ? 
-Chuuuuut ! dit une voix dans son oreille. Qui c'est ? Tout va bien ? FERMEZ-LA J'AI DIT ! 
-C'est Jack. Tout va bien pour moi, j'ai eu de la chance. Mais Kross est mort. 
-Bon sang, murmura l'autre. Bon, Jack, occupe-toi de trouver une sortie, on va faire pareil de l'autre côté. Ah, et si tu croise un monstre - genre creeper, zombie, squelette - oublie pas qu'une pioche, sa peut faire mal... quand on sait viser. 
-Compris. A plus tard... j'espère. 

Jack éteignit son oreillette et se mit en marche. Il empoigna fermement sa pioche, bien décidé à appliquer le conseil de celui qu'il avait entendu dans son oreillette. 
Il avança vers l'unique ouverture, et découvrit un lieu entièrement dallé. Il trouvait cela étrange, d'autant plus que personne n'était jamais allé aussi profondément sous terre. Il avança dans un long couloir éclairé. Jack avait l'impression de faire du sur-place. Enfin, le couloir bifurqua sur la droite, et il se retrouva devant deux lourdes portes en fer. Devant elles se trouvait un cadre de redstone. Jack sortit deux pierres rouges reluisantes, qui faisaient partis de l'équipement obligatoire des mineurs, et les frotta. Le frottement produisit une étincelle rouge qui, grâce à une nouvelle découverte, eût le même effet qu'une torche de redstone. Le cadre s'alluma et les portes s'ouvrirent. Il se hâta de passer, les portes se refermèrent et Jack se retrouva dans un salle étrange : une unique table de pierre, comme un autel, était posé au centre de la pièce, éclairé par l'unique source de lumière, un trou au plafond, creusé dans la pierre. 
Jack s'approcha de l'autel et vît deux objets posés dessus ; une épée, dans son fourreau, ainsi qu'une petit médaillon doré. En regardant de plus près, Jack aperçu deux fentes rectangulaires blanches sur la face supérieur du médaillon. En dessous des deux objets se trouvaient des petites plaques d'or poussiéreuses, où quelques mots avaient été gravés. La plaque qui se trouvait sous le médaillon indiquait : "Puisse ce médaillon purifier ton âme et te faire revenir parmi nous." Celle qui se trouvait sous l'épée, elle, disait : "Que sur l'épée de l'Ennemi tu veille à jamais, et que personne jamais ne te trahisse en la brandissant à nouveau." 
Jack regarda sa pioche mal en point, puis l'épée sur l'autel ; une épée était forcément plus puissante qu'une pioche. Il laissa alors tomber sa pioche dans un fracas assourdissant, déchirant le silence funeste qui régnait ici. Il tendit alors la main vers l'épée et attrapa le pommeau. Il lui sembla alors ressentir une sensation de chaleur dans sa ma, qui émanait de l'épée. Il s'empressa de la dégainer, fourra le médaillon dans sa poche, accrocha le fourreau fourreau à sa ceinture. Il sortit de la pièce par une porte qui se trouvait à l'exact opposé de de là où il était entré. Il l'ouvrit dans un grincement sonore et se retrouva dans un second couloir, plus sombre que le précédent. Il avança d'un pas, et entendit aussitôt une explosion au loin. Inquiet, il alluma son oreillette : un boucan infernal retentit dans son oreille. Des bruits de luttes, d'épées qui s'entrechoquaient, des pistolets qui crachaient leurs balles, des mitraillettes qui tiraient en rafale. Par-dessus tous ces bruits, Jack entendit la même voix qu'auparavant : 

-Merde ! Les partisans du Culte d'Herobrine ! Feu ! FEU ! Jack, si tu m'entends, sort d'ici vivant, et le plus vite possible, compris ? C'est un ordre ! Attention !... 

Plus rien. Que de la friture. Jack éteignit son oreillette, et repris lentement sa marche. Le reste des mineurs étaient morts, il le savait. Mais que faisait le Culte d'Herobrine ici ? Se trouvait-il dans leurs base ? Cela expliquerais les phrases sur les plaques d'or, sur l'autel. Jack se dépêcha, exécutant l'ordre de l'autre mineur, qu'il prenait comme une dernière volonté. Il se trouva alors tout en bas d'escaliers immenses, qui devait sûrement remonter jusqu'à la surface. Après une centaine de marches, il déboucha dans ce qui ressemblait à des ruines d'un donjon. En avançant un peu, quelque chose craqua sous son pied. Il le souleva et vît des os qui jonchaient le sol du donjon. Le temps les avait recouverts de poussière, ce qui les rendaient aussi gris que la pierre. Jack ressentit alors un mal de tête cauchemardesque. Il tomba à genoux, faisant craquer d'autres os, et il s'évanouit.


"Depuis neuf heures maintenant, Herobrine et les autres mineurs s'acharnaient sans relâche sur la pierre, à la recherche de trésors, sous l’œil impitoyable de Guldy, le chef mineur. Tout le monde minait en silence, le brisant seulement pour signaler la présence de ressources. Quelques fois, lorsqu'il s'agissait de diamants, Herobrine se taisait et, veillant à ce que personne ne le voit, se baissait pour le ramasser. Alors qu'il venait de cacher un troisième diamant, il entendit des bruits de pas vers l'entrée de la grotte et il se retournait, en même temps que les autres. Un messager arriva, murmura un « Bonjour ! » à peine audible aux mineurs et se tournait pour discuter avec Guldy. Après un bref instant, il repartit, et Guldy cria alors aux mineurs : 

-La nuit est tombée ! Vous ne pourrez pas rentrer chez vous ce soir ! Cela signifie (il haussa le ton pour couvrir les protestations des mineurs) cela signifie que vous allez rester ici et continuer à miner ! 
-Mais nous minons depuis midi ! Nous meritons bien une pause ! Cria Herobrine avec les autres. 
-Ne discute pas Herobrine ! Aucune pause ! Vous travaillerez jusqu'au lever du jour, et vous reviendrez à midi pétantes ! 

Ils continuèrent de miner, tous pensant quelle serait la meilleur façon de tuer Gulty. 

La réponse se trouvait juste sous leurs pieds. 

A force de miner, l'un deux faillit tomber dans une galerie naturelle. Mais ce n'était pas n'importe quelle galerie : éclairant à l'aide d'une torche, ils virent tous ce qu'ils redoutèrent : un donjon de Creepers. Prenant leurs courage et leurs pioches à deux mains, ils creusèrent un escalier juste à côté et entrèrent dans le donjon. Les creepers tombaient sous les coups de pioches, leurs « pshhhhh... » se répercutant en écho, mais ils mourraient avant d'avoir eu le temps de reculer. Une fois tout les creepers tués, ils posèrent une, puis deux, puis trois torches autour du donjon. Avant d'avoir pu poser la quatrième,un creeper apparut, et, avant qu'ils aient pu faire un geste de plus, il explosa." 

Herobrine fût projeté contre le mur, et sa colonne vertébrale se brisa. Il retomba au sol, tel une vulgaire poupée de chiffon, mort. Alors, un médaillon doré, cabossé et malmené par l'explosion, roula à proximité de lui. Le médaillon vibra, et une légère fumée grisâtre en sortit. La fumée flotta quelques instants en l'air, puis, en un éclair, entra dans le corps d'Herobrine, en plein cœur. 
Herobrine remua faiblement, puis il se releva. Il s'apprêta à remonter, abandonnant les mineurs au sort qu'ils avaient mérités, mais il entendit un murmure derrière lui : 

-Herobrine... Herobrine.. 

Herobrine ne bougea pas tout de suite. Il répéta ce nom dans sa tête : Herobrine. Quel nom pouvait mieux inspirer la crainte ? Il se retourna, et découvrit le Chef des mineurs, il le savait, il avait accès aux souvenirs de ce corps. Il s'agenouilla auprès de lui, et dût se pencher pour comprendre ce qu'il disait : 

-Il faut... Il faut que tu aille à... à TingTown.. Préviens-les... La fin est proche... Tu est notre seul espoir... Herobrine, promet-le moi... 

Herobrine se releva lentement. Il réfléchissait : le Mont était-il à TingTown ? Il devait vérifier. Cela ne prendrais que quelques semaines. Il dit alors à Guldy, avec tout le mépris dont il était capable : 

-Je vous le promet. 

Et il planta sa pioche dans le crâne de Guldy, cracha sur son corps et s'en alla. 


Jack se réveilla. Il n'avait plus mal de tête. Il se releva lentement. Cette "vision" l'avait étourdi. Il ne savait plus de quel côté il venait. Qu'avait-il vu ? Ce mineur était-il vraiment Herobrine ? Mais pourquoi était-il habillé en mineur ? Le groupe autour de lui n'avait-il pas conscience qu'il était en présence du légendaire Dieu déchu ? Et d'ailleurs, pourquoi Herobrine n'avait-il pas ses yeux blancs, connus pour symboliser la mort ? Pourquoi et comment lui, Jack, avait-il vu cette vision ? Autant de question auxquelles Jack ne pouvait pas répondre. Il se contenta donc d'avancer, vers un passage choisit au hasard. Mais il n'arrivait pas à penser à autre chose. 
Soudain, un tremblement de terre le tira de ses pensées. Une explosion venait de retentir au loin. Jack courut et se retrouva en bas d'autres escaliers. Au fur et à mesure qu'il remontait, le tremblement ne cessa pas, au contraire, il semblait gagner en puissance. Quelques débris tombèrent du plafond : tout s'effondrait. Jack monta les escaliers quatre à quatre, évitant les rochers de plus en plus gros. Enfin, alors qu'il commençait à croire que ces escaliers étaient sans fin, et qu'il perdait espoir, un petit carré de lumière apparu au-dessus de sa tête. Il repris contenance et couru de plus belle sur les marches. Alors qu'il n'était qu'à quelques marches de la sortie, un énorme morceau d plafond se détacha, et Jack fit un bon impressionnant en avant. L'éboulement l'avait raté de peu, et l'encadrement de la sortie était désormais totalement bloquée. 
La face dans l'herbe, Jack réalisa la chance qu'il avait eu ; il avait évité le Culte d'Herobrine, alors que les autres mineurs étaient morts, et il venait d'échapper de justesse à un éboulement. Décidément, la vie de mineur est dangereuse, pensa-t-il avec une pointe d'ironie. 
Il se releva lentement, et il se rendit compte qu'il s trouvait à la lisière de la jungle qui entourait Esmond. Au loin, il apercevait la ville, ainsi que le soleil qui se levait. Il annonçait une magnifique journée d'été. 
Jack profita de ce moment de répit pour poser l'épée sur le sol et prendre le médaillon. Il le tourna dans tous les sens, mais il ne lui trouva rien d'étrange. Alors qu'il allait remettre le médaillon dans sa poche, il fît un faux mouvement et il tourna la face du médaillon où se trouvait les fentes rectangulaires blanches. Le médaillon vibra, puis un étrange brouillard en sortit. Le brouillard, aussi grand qu'un bras, stagna quelques secondes dans les airs, puis il s'envola en direction d'Esmond. Jack ne savait pas ce qu'il venait de faire, mais cela ne présageait rien de bon.